10 ans.

Ça fait 10 ans que tu es partie.

10 ans que je ne te côtoie plus.

10 ans que je n'ai pas vu l'océan de tes yeux.

10 ans que je n'ai pas vu le rose de ta charmante figure.

10 ans que je n'ai pas frôlé de ma main gantée le costume rouge porte bonheur que tu endossait.

Rouge, rouge à points noirs...

Rouge comme ce sang qui a coulé de toi le jour de ta mort...

- Adrien...

Je regarda qui m'avait adressé la parole. Une petite créature magique rouge à points noirs, au nom de Tikki. Ce rouge me rappelle quelque chose de très beau et de très mauvais...

- Adrien..., Répéta une autre personne après elle.

Je regarda à ma droite cette fois ci. Une créature noire me fixait avec un regard plus qu'inquiet. Elle était noire de la tête aux pieds, en ayant deux prunelles d'un vert émeraude électrisant. Sa physionomie me rappelais l'autre moi, le costume de ce protagoniste que je n'ai pas eu le courage de remettre depuis le jour de ta mort en public, Chat Noir sans Ladybug n'est rien...
Je ne mettais ce costume que lorsque je me rendais à ton endroit de hommage, la tour Eiffel. Chaque soir, sans exception, et à la même heure, je me rends à l'affiche qui a été accrochée en ton honneur sur la tour Eiffel, et j'y dépose un bouquet de roses rouges qui me rappellent toujours ton infini costume.

- On devrais y aller...

Le petit kwami rouge se posa sur ma main gauche, me montrant ma bague de ses petites pattes. Cette bague... Le dernier souvenir de notre aventure passée...

-Flashback -

Ce matin, j'ai tout sauf envie de sortir. Ce jour est trop malheureux pour moi. Je retiens mes larmes avec immense peine. J'allume la télé, avec l'espoir de pouvoir me changer ces mauvaises idées. Malheureusement, ce n'était pas le cas, la télé n'a fait qu'empirer les choses...

Flash info : Chers téléspectateurs, aujourd'hui, comme vous le savez, cela fait maintenant 10 ans que Ladybug nous a quittés. Comme à chaque année,...

Les larmes se mirent à couler le long de mes joues, intenables. Le flash info diffusait des images de moi et Ladybug sauvant Paris. C'est tout ce qui me manquait aujourd'hui !

Je retiens avec immense peine ce torrent de larmes qui veut se déverser, comme celles qui ont coulé de mes yeux le jour de ta mort.
J'éteins la télé à vitesse grand V et je jetta la télécommande de rage en plein dans le mur. Au bruit que cela produisit, les deux boules magiques se réveillèrent en sursaut, Plagg se réveilla en criant de peur :

- ADRIEN !

Il se jetta sur moi, tentant de me calmer. Il savait que si cette crise de larmes recommençait, un long délire s'en suivrait. Ce n'est pas vraiment la cause, il a été traumatisé par ma faute...

Après ta mort ma Lady, je tomba dans une profonde dépression et larmes incessantes occupaient mes journées. Perdu dans mon amour et la profonde tristesse de t'avoir perdu par ma faute, je tenta un jour de me suicider..

Tikki et Plagg m'ont arrêté deux secondes avant l'incident. Depuis ce jour, Plagg me suivait de près, veillant à ce que mes mauvais souvenirs ne reprennent pas le dessus...

Aujourd'hui, tous les Parisiens sont réunis autour de la tour Eiffel, pour rendre hommage à toi, ma vie, larmes et honneurs durèrent des heures. Pour la première fois depuis 10 ans, j'osais enfin me mêler à la foule...

L'heure de ta visite quotidienne vînt, et je me transforma pour me propulser sur le toit du Trocadéro, la foule était toujours autour de la tour Eiffel, aucun accès discret. Tout fut empiré lorsqu'on me repéra :

- Regardez, c'est Chat Noir !

Un silence de mort s'installa sur la place. Je descendis de mon perchoir pour me diriger vers toi et te donner ce bouquet de roses rouges que je t'offre chaque jour pour t'être fidèle.

En me voyant avancer, la foule s'écarta de mon chemin et forma deux longues lignes de part et d'autre de ton affiche. J'avança et m'arrêta à deux mètres de ton image. En bas, se trouvait un tombeau en or où était inscrites les paroles suivantes :

Ladybug alias Marinette Dupain Cheng, héroïne de Paris, décédée en sauvant la ville. Hommage.

Mes larmes se remirent à couler le long de mes joues en silence, je déposa le nouveau bouquet de roses et je récupéra celui que j'avais apporté la veille, pour le mettre là où a été enterré ton corps.

Je leva les yeux vers toi, le bleu océan de tes yeux rencontra le vert de mes yeux, le sourire de ton visage étira les miennes en un léger rictus malheureux, malgré les larmes qui innondaient mon visage.

' Peut importe ce que la vie nous donne, une chose est sûre : il ne faut jamais, jamais, jamais baisser les bras '.

Ta voix traversa mon esprit en un éclair, et mes larmes redoublèrent d'intensité, tellement tu me manquait.

' C'est toi et moi contre le reste du monde ma Lady '

C'est vraiment moi qui avait dis ça ?

' Unis à JAMAIS '

Cette fois ci, c'est bon, c'est vraiment... Vrai.

Je te regarda une autre fois, comme pour confirmer ce que je pensais.

Oui...

Cette fois ci, c'est vraiment un sourire qui étira mes lèvres. Un peu du vide de mon cœur que ta disparition avait causé se referma, et une douce chaleur traversa ma poitrine. Je te souris un autre fois, malgré les larmes qui innondaient encore mon visage.

Je me retourna et partit, non attristé, mais larmoyant et sur, sans adresser un regard à la foule qui continuait de me dévisager.

Et pendant que je m'éloignait de cet endroit que je fréquente quotidiennement depuis 10 ans, ces mots m'échappèrent:

' An another life without you, my Lady '

The end.