VI
NB : Ce chapitre et les deux suivants contiendront plusieurs termes relevant du domaine médical et scientifique. A la moindre incompréhension veuillez le signaler.
Bonne lecture.
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Les dragons étaient des créatures légendaires dans ce monde. De véritables chimères issues de l'imaginaire collectif. Il existait pourtant de nombreuses créatures aux physiques et capacités pour le moins insolites dans le monde mais nulle trace de ces reptiles dits cracheurs de feu. On en avait des mentions dans des contes pour enfants seulement. Quelqu'un venant d'une des mers cardinales répondrait sûrement que ces créatures n'existaient pas, que ce n'étaient que des affabulations. Or, quelqu'un ayant navigué sur Grand Line et ayant eu la chance d'écouter les mœurs de l'île à la politique isolationniste de Wano Kuni tiendrait un tout autre discours.
Il dirait tout simplement : Shimotsuki Ryuma.
Il s'agissait là d'un samouraï légendaire qui aurait réussi à couper la tête d'un dragon. Où l'avait-il trouvé ? Nul ne le sait. Comment avait-il accompli cet exploit en tranchant des écailles décrites comme aussi dures que l'acier ? C'était un mystère. La légende voudrait qu'une de ces créatures immenses de près de soixante-dix mètres soit venue pour s'en à Wano Kuni un jour. Terrifiant les habitants de la capitale des fleurs, il serait intervenu et on voudrait que ce soit grâce à une pratique avancée du haki de l'armement, le Ryuo, avec laquelle il aurait totalement pu recouvrir sa lame, qu'il ait tranché la tête du monstre. Enfin, c'était ce que disait la légende.
Cependant, il semblerait que de nos jours, un célèbre scientifique au service du Gouvernement Mondial s'intéressait à ces créatures légendaires. Le Docteur Végapunk. Personne ne savait ce qu'il comptait faire mais il s'agissait d'un scientifique de génie. Il avait su créer des Armes Humaines combinant le physique et la force d'un Shichibukai et les capacités d'un Amiral de la Marine. Ne serait-il alors pas capables de donner vie à la légende des lézards géants ?
Seul l'avenir nous le dira...
Néanmoins, pour ceux s'intéressant réellement au sujet, il existait une vieille rumeur sur Grand Line qui tendait à disparaitre.
Grand Line était la route maritime qui partait de Reverse Mountain, croisant à la perpendiculaire une bande de terre étrangement rouge courant le long du globe et séparant en deux les eaux, Redline. Grand Line et Redline divisaient alors à elles deux le monde en quatre océans : East Blue, West Blue, South Blue et North Blue, nommés ainsi en fonction des points cardinaux. Grand Line, pour sa part, était bordée de part et d'autre par une ceinture maritime où le vent ne soufflait jamais et qui était devenu le refuge des Rois des Mers, Calm Belt, l'isolant des autres océans. Ainsi, le monde était divisé en cinq mers dont Grand Line constitué l'axe principal.
Le globe était alors parsemé d'îles et sur Grand Line, elles avaient la particularité de chacune avoir une saison de prédilection. Il existait alors de ce fait les îles hivernales, les îles printanières, les îles estivales et les îles automnales. Chacune était dotée de quatre saisons, ce qui faisait qu'il existait sur cette mer seize sortes de saisons différentes. Cela étant, les températures les plus chaudes étaient atteintes pendant l'été des îles estivales, a contrario les plus basses l'étaient pendant l'hiver des îles hivernales, les bourgeons étaient les plus nombreux pendant le printemps des îles printanières, et les couleurs des feuilles étaient les plus éclatantes pendant l'automne des îles automnales.
Et on ne savait jamais sur quoi on allait tomber. Le climat de ces îles n'ayant aucun lien avec leur latitude.
Cela expliquait alors le fait qu'il y ait des îles encore inconnues et non répertoriées sur les cartes. Existait donc une ancienne rumeur datant de plusieurs siècles comme quoi, il y aurait une de ces îles se trouvant sur Grand Line, le soi-disant Paradis, qui serait le refuge sacré de ces créatures légendaires qu'étaient les dragons. Nul n'en avait eu la preuve, personne n'étant assez fou pour se risquer à faire escale sur chaque île sans tenir compte du Log Pose pour vérifier la véracité de cette rumeur. Mais cette rumeur faisait rêver. Elle faisait rêver, oui, d'autant plus que le Gouvernement Mondial semblait la prendre au sérieux. Le pourquoi du comment ? C'était simple.
Les dragons n'étaient pas de simples lézards cracheurs de feu comme on aimerait le croire. Ils auraient des capacités dignes d'un pouvoir d'un fruit du démon. Certains pourraient contrôler la foudre et la faire abattre là où bon leur semble, d'autres les eaux qu'ils pourraient diviser ou lever à leur guise. Et il existerait des dragons dont les capacités de soins dépasseraient celle du meilleur utilisateur de l'Ope Ope no Mi. C'étaient ces soi-disant compétences surprenantes qui leur avaient valu le surnom de Dragons Divins.
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- Île en vue !
Cette annonce enthousiasma aussitôt l'équipage du Roux qui n'eut même pas besoin d'attendre les directives de leur capitaine pour se préparer à accoster. Ils le savaient tous. C'était la fameuse île légendaire, Ignis. Celle vers laquelle ils avaient vogué durant de longues semaines.
Cloîtré à l'infirmerie, Ace avait entendu les exclamations de joie des pirates et leurs pas précipités sur le pont, au-dessus de sa tête, et qui avaient dérangé Dey dans la lecture d'un assez volumineux ouvrage de médecine. Un fin sourire sur ses lèvres, celui-ci le ferma un peu brusquement pour le poser sur son bureau et se tourna vers son patient qui tourna difficilement la tête vers lui.
- On va accoster et aller à leur rencontre dans un premier temps, lui expliqua-t-il calmement en se tournant vers lui, faisant grincer sa chaise. Le capitaine n'est pas sûr qu'ils vont accepter de te prendre en charge donc tu resteras sur le bateau.
- Ce n'est pas comme si je pouvais bouger, soupira presque avec fatalisme le brun avec un rictus.
Le médecin de bord secoua la tête et se leva de son assise.
- S'ils acceptent de s'occuper de toi, de te sauver la vie, es-tu prêt à faire leur rencontre ?
- Quelle question. Je suis on ne peut plus prêt...
Le souffle de Ace était encore faible et rauque au milieu des bruits des machines médicales mais la lueur qui habitait son regard était le parfait reflet de sa détermination. Il était prêt. Prêt à rencontrer ces espèces de lézards géants chimériques qui auraient le soi-disant pouvoir de le rétablir.
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Le Red Force glissait gracieusement sur la houle paisible, fendant les vagues bien que certaines plus audacieuses venait se briser sans force contre la coque, faisant s'élever de discrets embruns. Le fort soleil qui trônait dans l'immense voûte céleste azure et se reflétait sur la mer lui donnait l'impression d'être d'huile, mais ne détourna pas le vaisseau de sa destination. Des vents brûlants, caractéristiques d'une île estivale, couplés à la forte température des rayons ardents de l'astre solaire semblaient rendre floue la bande de terre à l'horizon de laquelle il s'approchait. C'était comme un mirage. Un mirage qui s'associait étrangement bien avec la définition de ses habitants fantaisistes.
L'île de laquelle il s'approchait en question sortait un peu de l'ordinaire de celles que l'on rencontrait habituellement sur Grand Line. Il était même surprenant qu'elle n'ait jamais été découverte avant. Elle était très vaste, adaptée au gigantisme de ses locataires, comme un mini continent. A l'atypique forme de crocs, elle était divisée par un bras de mer qui semblait s'ouvrir en son cœur. Malgré cette atmosphère estivale, dénuée de la moindre trace d'humidité, au-dessus flottait un immense halo de brume blanche, diaphane, véritable prisme aux couleurs des plus oniriques. Bordée de plages de sable blanc à l'allure paradisiaque, elle avait l'air d'être recouverte d'une sylve luxuriante, d'un vert éclatant, ayant probablement toutes les caractéristiques d'une forêt tropicale au vue de la température. D'imposants pythons rocheux et montagnes la transperçaient, s'élevant à une hauteur faramineuse, certains allant se perdre dans les hauteurs dans le rideau brumeux.
C'était un véritable territoire hostile où l'Homme n'avait pas sa place et n'était guère prêt de l'avoir.
Le vaisseau arriva finalement à proximité d'une grande plage de sable blanc et jeta l'ancre dans les eaux turquoise qui étaient d'une limpidité rarissime. On arrivait à voir le moindre détail des fonds marins, le moindre corail, le moindre poisson et c'en était presque effarant. Certains pirates, penchés par-dessus le bastingage, étaient bluffés par la clarté de cette mer alors que d'autres avaient les yeux rivés sur cette île paradisiaque mais qui ne l'était que d'apparence.
Les étranges grognements et rugissements qui se faisaient entendre n'étaient guère rassurants.
- Bon, les gars, déclara Shanks à ses camarades avec un sérieux qui ne lui ressemblait pas. Personne ne descend du navire sans mon autorisation. Je dis bien personne. C'est bien compris ? Je vais y aller seulement accompagné de Dey. D'accord ?
L'équipage acquiesça sans plus de cérémonie, ayant conscience de la dangerosité du territoire, et une chaloupe fut mise à l'eau dans les minutes qui suivirent. Le capitaine du navire et le médecin de bord ne tardèrent à monter dedans, et la petite barque s'éloigna de l'imposant galion pour la bande sablonneuse.
Glissant élégamment sur l'eau, l'ombre de la frêle embarcation se dessinait sur les fonds marins, au milieu des poissons dont les écailles reflétaient de temps à autre les rayons du soleil. Dey ramait, ses bras nus luisant déjà de sueur après quelques secondes d'effort sous la force des rayonnements solaires. Même Shanks avait fait le choix de délaisser sa célèbre cape noire, laissant voir la manche gauche de sa chemise vide. La brise maritime était plus que étouffante et ils avancèrent lentement mais sûrement vers ce domaine qui avait l'air des plus inhospitaliers.
La barque rencontra finalement le sable blanc, la coque allant s'y enfoncer avec aisance, brouillant légèrement l'eau limpide. Les deux hommes mirent pied à terre avec une certaine appréhension, le Roux fixant la forêt de laquelle s'échappait des bruits bestiaux au milieu des chants d'oiseaux exotiques alors que Dey s'essuya le front d'un revers de main en toisant l'astre diurne.
- Au moins cette île porte bien son nom, commenta-t-il en sortant une flasque avant de prendre quelques gorgées bienfaitrices. C'est une vraie fournaise.
- En effet, admit le Yonkou. Même le sable est brûlant, reconnut-il en levant un de ses pieds avec une grimace.
Néanmoins, son attention se recentra bien vite sur la sylve qui s'était soudainement tue, ne laissant que de discrets gazouillis d'oiseaux s'élevaient.
- Ils arrivent.
- Oui.
Le faîte d'arbres s'agita, des nuées d'agrobates et autres espèces s'envolant de terreur alors le sol trembla sous des pas lourds.
- Ils nous ont sentis depuis au moins deux jours. Je ne serais même pas surpris qu'elle sache ce que l'on veut.
- Elle ?
La forêt craqua.
- Regarde.
Les taillis devant eux frémirent avant de se faire écarter par deux bras fins à la peau blanche et probablement douce. A la surprise du médecin de bord, c'était une jeune femme qui venait de surgir sous leurs yeux. Une jeune femme sur une île dite peuplée de dragons. Une humaine là où aucun être humain n'était censé avoir mis le pied ! Quoique... non. La présence de cette jeune femme était normale. Voire même rassurante dans un sens.
Ils ne s'étaient pas trompés d'île. C'était bien Ignis.
- Shanks ! Ça fait longtemps !
Très jolie femme. Des courbes harmonieuses sans que ce soit obscène. Une taille fine et marquée. Une main délicate posée sur la hanche droite. Des cheveux argentés coupés en un agréable carré plongeant. Un visage fin aux traits encore juvéniles. Une bouche aux petites lèvres rosées. De jolies pommettes hautes. Des yeux un peu de biche dorés, ourlés d'un voile de cils blancs. Une tenue légère habillant ce joli corps duquel on devinait tout. Une tenue composée de simples bandes de tissus vaporeux d'un beau bleu, servant tout juste à dissimuler ce qui devait l'être. Vraiment, très jolie femme.
- Oui, depuis la dissolution de l'équipage de Roger il y a plus de vingt ans !
Très jolie femme. Femme hybride.
- Qu'est-ce que tu as vieilli !
De grandes ailes à demi-déployées, aux écailles blanches et la membrane diaphane, sortaient de son dos au niveau de ses omoplates.
- Et toi tu n'as pas changé d'un pouce ! Toujours aussi belle !
Une queue dans le même acabit, appendice se trouvant à la chute de ses reins, battait avec allégresse l'air, les pics acérés courant sur l'échine écailleux semblant plutôt le fendre.
- Toujours aussi beau parleur.
Deux cornes osseuses, légèrement recourbées, sortaient sur sa tête.
Très jolie femme. Oui, très jolie femme à moitié dragon.
Les iris étrangement dorées, fendues en deux par une pupille verticale, se posèrent alors sur Dey qui tressaillit sous le poids du regard qu'il sentit presque comme menaçant. Il avait l'impression d'être un morceau de viande.
- Qui est-ce ? demanda l'hybride avec un fin sourire qui révéla des dents plus proche du prédateur que de l'humain.
- Il s'agit de mon médecin de bord, Dey, Rei, déclara le roux en introduisant son compagnon d'un geste de main.
La surnommée Rei fit claquer sa langue contre son palet en guise de salutation, sa queue fouettant l'air chaud avec vigueur sur le coup.
- Dey, je te présente Rei. La dragonne qui va nous aider à soigner Ace.
- Enchanté, fit humblement le blond avec un hochement de tête, se sentant presque écrasé par la simple présence de la femme.
- Alors c'est ça la raison de ta venue Shanks ? On se revoit après tant d'années juste parce que tu as besoin de mon aide ? s'étonna la femme hybride sur un ton faussement outré.
- C'est la vie de pirate, malheureusement, soupira-t-il, feignant d'être désolé.
Dey ne comprenait pas ce qu'il se passait et pourtant, il n'était pas du genre à se poser des questions quand il s'agissait de son capitaine. Mais là, ça le dépassait complètement. Ils étaient en plein cagnard, sous un soleil de plomb, sur une île légendaire soit disant peuplée de créatures chimériques et le Yonkou discutait tranquillement avec une femme mi-humaine mi-dragon ! Dire que quelques mètres plus loin se trouvait une forêt tropicale luxuriante où la chaleur serait probablement moindre qui leur tendait les bras...
Toutefois, le blond ne se plaignit pas et écouta d'une oreille discrète la discussion assez nostalgique que menaient ceux qui semblaient être de vieux amis. Il n'intervient que quelques fois pour hocher la tête, confirmer ou non tel ou tel propos de son capitaine, préférant plutôt se concentrer sur la faune et la flore l'entourant.
L'île était radieuse, riche et sauvage. Magnifique, d'une beauté naturelle sur laquelle l'Homme n'avait encore eu le malheur de poser sa sale main. Ce n'était pas tous les jours que l'on pouvait rencontrer des eaux aussi limpides ou des plages au sable si blanc et fin. La sylve, véritable patchwork de toutes les nuances de vert et or possibles, voyait s'élever des arbres sans aucun doute millénaires à une hauteur vertigineuse, certains disparaissant dans l'étrange couronne de brume. Et cet halo nuageux, paré d'agréables couleurs pastels, prisme à travers lequel passaient les rayons meurtriers de l'astre diurne, noyait le sommet de montagnes calcaires et de pythons rocheux. C'était une véritable vision quasi-onirique qui s'offrait à lui.
Puis, en levant les yeux encore plus hauts, vers la voûte céleste, et prêtant attention au moindre détail, il put les voir. Là. Volant haut dans le ciel et jouant à cache-cache avec l'auréole cotonneuse qui n'avait rien de naturel.
Les dragons.
De grands reptiles aux corps effilés. Un cou et une queue longs. Des ailes à l'envergure démesurément grandes qui leur permettaient de voler. C'était magnifique. Un spectacle aérien comme il n'en avait jamais vu. Ces reptiles géants dont les écailles avaient des couleurs diverses et variées planaient et volaient avec une allégresse surprenante. Quelques fois, certaines de ces créatures s'agrippaient au vol comme pour se défier alors que d'autres plongeaient brusquement en piqué au milieu des montagnes qui abritait le cœur de l'île.
Incroyablement fascinant.
- Bon, claqua soudainement la voix de l'hybride, tirant Dey de sa contemplation.
La jeune femme toisait maintenant durement Shanks qui avait adopté un air sérieux.
- Quelle est la véritable raison de ta venue ici ? Je doute que tu sois venu te perdre à Ignis suite à une simple erreur de navigation.
- En effet.
Le Roux s'assit en tailleur à même le sable brûlant sous le regard doré et s'essuya d'un revers de main le front brillant de sueur avant de poser sa dextre sur son genou avec nonchalance.
- Tu parlais de soigner quelqu'un avant.
- C'est ça. J'ai besoin de toi, Rei.
Un sourcil blanc intrigué se haussa, l'invitant à continuer.
- Je ne sais pas si j'ai fait le bon choix mais... j'ai sauvé un homme qui aurait dû mourir. Un homme qui même était mort.
- Que veux-tu dire par là ?
Le pirate inspira profondément.
- Il est mort mais un phénix a fait la prouesse de le ramener à la vie. Seulement, ce fut inconsciemment.
- Inconsciemment ?
- Oui, et donc qu'à moitié, si ce n'est moins. Je n'ai senti le bref souffle de vie de cet homme difficilement alors que je comptais partir de ces funérailles.
- Et tu l'as sauvé ?
- C'est cela.
- Il n'est pas mort, n'est-ce pas ? C'est bien pour lui que tu es venu me voir ? Si tu me l'amènes ici c'est qu'il y a encore un espoir ?
- Oui. On a réussi à le maintenir en vie péniblement grâce à Dey, ici présent.
Les yeux d'or glissèrent pendant un court instant sur le blond et elle soupira.
- Alors ne te pose plus la question, Shanks. Tu as fait le bon choix. Sinon, il serait mort depuis longtemps.
Elle alla passer une main dans ses mèches blanches, jouant brièvement avec la petite natte se trouvant sur sa droite, avant de reprendre sur un ton presque solennel :
- Cet homme a défié la Vie mais également la Mort. Le phénix qui l'a sauvé est tout aussi complice de ce crime. Toutefois, s'il n'est pas mort c'est que la Vie veut encore de lui et que la Mort a décidé de lui accorder cette seconde chance. Doc', quel est l'état de ses blessures ?
Dey se redressa sur le coup et récita intelligemment, connaissant le dossier de son patient sur le bout des doigts :
- Plaie désormais atone circulaire, d'une circonférence de 22 centimètres et 4 millimètres. Traitée actuellement à l'acide hyaluronique. Entrainement d'une blessure médullaire provoquant une paraplégie dite « haute ». Amputation de l'apophyse xyphoïde, du cartilage costo-chondral et de plusieurs centimètres des côtes K12 à K6. Nutrition parentérale par cathéter tunnelisé. Hydratation par voie sous-cutanée. Traitement parentéral. Crises de paniques nocturnes récurrentielles.
C'était des explications simples et efficaces, résumant proprement l'état plutôt critique du brun dont il s'occupait.
- Je vois, se contenta pour sa part de souffler l'hybride à la fin de ces paroles avec un air songeur. Je ne pourrais pas vraiment le gérer seule. Je ne suis pas une Dragonne de la Sylve...
Elle se tourna vers Shanks et lui lança :
- Va faire accoster ton navire au Lac Lazurien. Je t'y retrouverai en compagnie de Nuntaw. Et si tu croises un dragon qui te semble hostile, n'hésite pas à avoir recourt à ton haki, nous y sommes plutôt sensibles.
- Très bien.
- C'est qu'ils peuvent nous attaquer ? s'étonna le médecin de bord.
- Nous ne sommes pas des enfants de cœur, avoua Rei avec franchise, nous restons de grosses bêbêtes, rajouta-t-elle avec amusement. Certes, nous ne sommes pas hostiles aux humains, mais certains peuvent tout simplement vous voir comme des proies inédites et vous attaquer pour le plaisir.
Un sourire malicieux étira ses lèvres et elle continua :
- D'ailleurs, j'espère que votre ressuscité n'est pas un gamin braillard ou je ne sais quoi.
Sur ces bonnes paroles, elle se retourna et ses ailes se déployèrent brusquement dans un froissement de toile. D'un battement puissant elle décolla et son corps se métamorphosa en plus de se mettre à croitre de façon exponentielle alors qu'une armure d'écailles immaculées vint la recouvrir. Ses jambes gonflèrent, de nouvelles articulations se démarquant, ses orteils se changèrent en griffes tandis que ses bras quand à eux se levèrent, venant se confondre à l'armature de ses ailes. Seuls les doigts écailleux s'armèrent d'une pointe acérée au niveau de l'articulation. Le corps continua pour sa part de grandir, devenant à la fois imposant et svelte alors que les appendices draconiques croisèrent encore et encore. Son cou s'allongea alors des pics se mirent à courir le long de son échine et son visage s'affina, prenant une forme presque triangulaire. Ses yeux s'étirèrent, accentuant la vue de la créature, et des cornes gracieuses vinrent parer le visage écailleux en prolongement du crâne.
La gueule armée de crocs aussi tranchants que des lames de rasoir s'entrouvrit et un rugissement puissant retentit alors que le dragon s'éloignait, prenant toujours plus de hauteur en créant de fortes bourrasques.
- Voici pourquoi les dragons sont si imprenables et qualifiés de légendaires.
- Ils peuvent prendre forme humaine, souffla Dey encore surpris.
- Et oui, confirma son capitaine avec un léger sourire. Allons rejoindre les autres maintenant.
Ignis. Une île aux habitants chimériques. Des habitants qui étaient des créatures dignes des plus grands folklores. De véritables chimères que les hommes pensaient ne jamais rencontrer. Or, était-ce vraiment le cas ? S'ils pouvaient prendre forme humaine, ne leur étaient-ils pas possibles de se fondre dans la masse informe qu'était la société actuelle ?
« ... Et puis j'ai vu cet ami que je connaissais depuis des années s'élever dans les airs, totalement métamorphosé, doté des ailes les plus grandes qui me su donner de voir. Il était alors un des leurs. »
Voici ce qu'avait dit Louis Arnote en introduisant ô que trop brièvement cette île au nom enflammé.
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Attention : Ce que je dis sur Louis Arnote est purement fictif, il n'y a aucune trace de ces paroles dans le manga. Et petit point étymologique sur le mot "ignis", c'est un terme latin qui a pour sens "le feu", "la chaleur", "l'incendie".
Hey, j'espère que vous allez bien en cette période difficile et que ce chapitre aura su égailler votre journée. J'avoue avoir mis du temps pour le poster (six pages et demi manuscrites recto-verso) mais j'avais peur qu'il ne vous convienne pas. Le fait d'introduire dans le monde de One Piece des dragons est un choix audacieux et j'ai longuement réfléchi pour savoir si je le faisais ou pas. J'ai finalement opté pour leur introduction et en travaillant les personnages, je me suis dit qu'il serait intéressant de détruire les clichés sur eux.
En effet, les créatures que je vais présenter sont les dragons occidentaux et non orientaux (comme Kaido) mais j'espère qu'ils vous plairont, sinon tant pis. Ce choix passe ou casse mais est nécessaire pour l'avancement de mon histoire. Puis, vous avez pu le constater, ils ont des capacités plutôt hors-normes (que je vous développerai), toutefois, avec les créatures que l'on a pu rencontrer dans l'univers de One Piece je n'y voyais pas vraiment d'inconvénients.
D'ailleurs, je suis une trame plutôt linéaire, même si je peux faire varier mes points de vue, donc ne vous attendez pas à ce que je sois toujours focalisée sur Ace. Ce chapitre en est la preuve et les prochains exploiterons d'autres points de vue, me permettant de développer les personnages et événements.
Si vous avez des questions sur ces dragons, posez-les ici et je tacherai d'y répondre de façon à ne pas vous spoiler.
Des bisous~
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