Amoureux ensommeillé

Une série de trois notes stridentes résonnent dans le studio, puis une pause, puis trois autres notes de la même sonorité les suivent. Une main se lève et s'abat presque violemment sur le réveil qui, face à autant de brutalité, ne peut que se taire.

Rutile se lève puis s'étire en produisant un bâillement sonore. La jeune médecin qui a perdu d'innombrables heures de sommeil, que ce soit en réfléchissant ou en faisant des heures supplémentaires à l'hôpital, se lève et se dirige vers l'espace cuisine de son studio pour se faire un café. Pendant que sa boisson vitale se prépare, elle va dans la petite salle de bain pour se brosser les cheveux.

Elle met du gel pour plaquer ses cheveux bruns sur le côté gauche et ainsi les séparés de ses cheveux blonds, attache ses courts cheveux en une petite queue de cheval tombant sur son épaule droite, vérifie que tout est parfait puis elle reste là, quelques secondes, contemplant ce reflet qui la contemple. Elle fixe d'abord ses yeux d'une magnifique couleur brun-jaune qui ne cessent de regarder le monde avec une sévérité non dissimulée, puis son regard glisse sur les traits fins de son visage.

Elle ne peut s'adonner plus que ça à sa propre contemplation car la machine à café lui signale par un bip-bip sonore que la boisson est prête. Rutile pousse un soupir et sort de la salle de bain pour retourner en cuisine se servir une tasse de café dont elle avale une grande gorgée immédiatement.

Après avoir pris son petit déjeuné composé seulement de sa grande tasse de café, s'être lavée et habillée en un temps record, Rutile est dehors, sous la pluie incessante d'hiver, au pied de son immeuble. Elle reste sous le pré-haut pour se protéger des gouttes jusqu'au moment où elle entend quelqu'un appeler son nom. Elle tourne la tête pour voir ses amies dans la voiture de Jade, celle-ci au volant, massant ses tempes, avec Euclase près d'elle qui lui fait un sourire compatissant, et Alexandrite assise sur la banquette arrière, derrière Jade, qui a passé sa tête et ses bras par la fenêtre pour faire de grands signes à Rutile.

Cette vision familière parvient à illuminer le visage de Rutile par un sourire puis, la jeune femme se dirige vers ses amies pour monter dans la voiture aux côtés d'Alexandrite.

- Salut Ruti! Tu as bien dormi? Visiblement oui, plus que Jade en tout cas. salue joyeusement la boule d'énergie assise près de Rutile.

- Du calme Alex, elle vient à peine d'entrer. glousse Euclase en gratifiant Rutile d'un signe de tête respectueux en signe de bienvenue.

- Et parles moins fort aussi Alex... s'il te plaît... j'ai mal au crâne... gémit presque Jade en secouant légèrement la tête.

- Eh bien, vous avez toutes l'air en forme. Même toi Jade. On voit que le week-end en a profité à tous. répond Rutile, un petit sourire amusé se dessinant sur son visage.

- Mouais... moi pas trop quand même... Menfin bon, c'est que le début de la journée... fait Jade en démarrant la voiture et en s'engouffrant sur la route.

- Tu vas voir, quand on sera sur la route. Je suis sûre que tu vas trouver immédiatement un automobiliste innocent sur lequel râler. ricane Alexandrite à voix haute, sans même prendre la peine de baisser d'un ton pour que Jade ne l'entende pas.

Le trajet habituel se passe sans encombres; Alex ne cesse de parler et de demander à ce qu'on l'appelle "Alex-chou" sans aucun succès, Jade, après s'être entièrement réveillée, ne fait que râler après les conducteurs, Euclase tente de calmer Jade en souriant, mi amusée mi embarrassée d'être dans la voiture de quelqu'un qui n'hésiterai pas à descendre de sa voiture pour demander des comptes à un autre conducteur au beau milieu d'une voie express, et Rutile regarde par la fenêtre, dans le plus grand des calmes et répond à ses amies quand elles lui parlent ou lance quelques répliques amusées.

Après que Jade ait garé sa voiture, les quatre collègues sortent du véhicule pour se diriger vers l'hôpital où elles travaillent sous les plaintes de Jade.

- Quand je pense que je dois m'occuper de la paperasse aujourd'hui...

- Et vous devez aussi assister à une réunion, directrice Jade. rappelle Euclase, la secrétaire de Jade.

Jade pousse une sorte de bruit à mi chemin entre le gémissement et le grognement de protestation sous les regards amusés de ses employés.

- Au fait Ruti, tu comptes faire quoi en premier? Ça fait environ quatre jour que tu n'es pas venue à l'hôpital, c'est le plus long congé que tu ai jamais pris! questionne Alexandrite, curieuse, en marchant aux côtés de son amie pendant que Jade et Euclase s'éloignent pour se diriger vers le bureau de Jade.

- Eh bien... Déjà je vais enfiler ma blouse. Et ensuite je pense aller rendre visite à Padparadscha.

Alexandrite hoche lentement la tête sans rien ajouter de plus. Puis, elle prend un couloir autre que celui dans lequel va Rutile.

- Bon, on se sépare ici, à tout à l'heure Ruti!

Rutile sourit et répond à Alex par un petit signe de la main puis elle continue sa route tranquillement. Elle arrive aux casiers, ouvre le sien pour y voir sa blouse, fraîchement repassée et bien pliée. Une chose qui n'est sûrement pas de son fait.

- Jaune doit être passée par là. Il faudrait que je pense à la remercier et à lui demander d'arrêter de se prendre la tête avec ça. soupire Rutile en pensant à la femme de ménage aux cheveux blonds paille.

La jeune médecin prend sa blouse puis l'enfile par dessus sa chemise noire et sa jupe elle aussi noire. Elle referme son casier et boutonne sa blouse puis elle retourne dans les couloirs jusqu'à l'ascenseur. Elle entre dans la cabine d'acier et appuie sur le bouton du quatrième étage. L'ascenseur se ferme lentement, s'ébranle puis commence à monter.

Rutile attend patiemment, puis sort de l'ascenseur une fois celui-ci arrivé à destination. Elle se dirige sans hésiter vers une chambre en slalomant entre les passants qu'ils soient membres du personnel, patients de l'hôpital, ou des proches des patients.

Arrivé devant la chambre recherchée, Rutile prend une longue inspiration puis toque trois fois à la porte avant d'entrer. La première chose qu'elle remarque est que les draps ont sans doute été changés et que le lit a été fait. Diamant, l'infirmière qui s'occupe des soins quotidiens de Padparadscha, doit sans doute être passée par là. La seconde chose qui attire son regard est la masse de cheveux exceptionnellement longs, perpétuellement emmêlés, et d'une couleur coucher de soleil que Rutile n'a jamais vu chez quelqu'un, qui entourent la personne endormie sur le lit d'hôpital.

Rutile prend une chaise pour la poser près du lit et s'y assoit pour contempler Padparadscha endormi. Les traits fins de son corps maigre et d'apparence fragile à la peau de porcelaine semblent plus paisibles que jamais, presque morts. La médecin tend la main avec hésitation puis finit par caresser avec douceur la joue de Padparadscha qui, sous le contact, frissonne très légèrement.

Depuis environ une semaine avant que Rutile ne prenne congé, Padparadscha a montré des signes de réveil. Le patient ne devrait plus tarder à se réveiller désormais.

Ça fait des années que Rutile et Padparadscha se connaissent.
Des années qu'ils sont amis.
Et des années que Rutile tente en vain de soigner Padparadscha.

Ils se sont rencontrés à l'hôpital: Rutile devait être en convalescence à cause d'un accident de voiture. Sous le choc à cause de l'accident ayant causé la mort de sa mère, Rutile n'avait remarqué que tardivement qu'un enfant un peu plus âgé essayait d'attirer son attention.

- Ah enfin tu me remarques!  s'écrie l'enfant aux cheveux d'une étrange couleur coucher de soleil avec un grand sourire. Je commençais à me demander si tu n'étais pas aveugle ou si tu faisais exprès de m'ignorer.

Rutile ne répond pas et mange ses pâtes à l'eau en silence.

- Je peux m'asseoir près de toi et manger avec toi? Il n'y a pas beaucoup d'enfants de mon âge ces temps ci, et puis faire de nouvelles connaissances ça fait toujours plaisir.

- Hum...  répond Rutile sans jeter un seul regard au nouveau venu.

- Et dis moi, pourquoi tu es ici? Tu as eu une maladie? Un accident? Combien de temps tu vas rester?

À l'entente de la première question, Rutile se fige. Son souffle s'accélère, son regard se trouble, et elle repasse sans cesse la scène de l'accident. Ce chauffard ivre qui roule en zigzag sur les deux voies en riant aux éclats, la musique de sa radio tellement forte que Rutile peut l'entendre. Il semble se calmer et se place sur sa voie mais, brusquement, il fait un écart alors qu'il est juste à côté de la voiture familiale. Les voitures se percutent violemment, le choc de la portière s'écrasant sur le corps frêle de Rutile lui brise le bras, les fenêtres volent en éclats et la voiture familiale vole dans le décor, sort de route, glisse, tombe dans le fossé et la mère de Rutile, qui était à la place de passager, se cogne la tête violemment contre sa fenêtre qui se brise sous l'impact et des dizaines de morceaux de verre se plantent dans son crâne, faisant saigner la mère.
Rutile est figée, tant par le choc que par sa position. Le bras brisé, coincé dans la portière broyée autour de lui, le corps pendant mollement sur le côté, retenu par la ceinture de sécurité. Ses yeux vides de lèvent pour voir son père, qui était au volant de la voiture, évanoui à cause du choc.
La jeune fille entend le bruit du 4x4 du chauffard ivre qui s'arrête, un bruit de portière suivi d'une série de jurons. Le chauffard entre dans son champ de vision, leurs regards se croisent un instant: le regard horrifié du chauffard et celui vide de Rutile. L'homme tourne les talons, disparaît du champ de vision de Rutile, celle-ci entend un nouveau bruit de portière puis le moteur du 4x4 démarre en trombe et s'enfuit.
Ils n'ont été secourus que le lendemain matin, les urgences ayant été appelées par des automobilistes de passage.

Rutile passe et repasse encore et encore ces scènes, pleure toutes les larmes de son corps, crie de terreur et de désespoir puis...
Plus rien. Le noir total.

L'enfant aux cheveux bruns ouvre les yeux et voit une pièce blanche avec, à côté de lui, le médecin qui s'occupe d'elle. Celui-ci semble rassuré de voir Rutile réveillée, bien qu'il ne sourie pas.

- Enfin réveillée. Tu te sens mieux?  demande-t-il en aidant Rutile à se redresser.

- Moui... Que s'est il passé?

- Tu as fait une crise de panique à cause du choc. Tu peux remercier Padparadscha, heureusement qu'il était présent à ce moment là.

- Padparadscha? C'est qui?  questionne l'enfant en levant une paire d'yeux étonnés et curieux en direction du médecin.

- L'enfant qui était près de toi au moment où tu as fait ta crise. Padparadscha a eu le réflexe de t'immobiliser pour t'empêcher de te faire mal ou de faire mal aux autres et a appelé les médecins présents pour qu'ils te fassent une anesthésie.

Rutile ferme les yeux en réfléchissant de toutes ses forces pour ressasser les événements avant le Black out.

- Il y avait... quelqu'un avec les cheveux comme un coucher de soleil...  murmure l'enfant en revoyant l'épaisse masse de cheveux de la silhouette près d'elle.

- C'était Padparadscha. Il est assez spécial, mais pas méchant. Je pense qu'il veut devenir ami avec toi.

- "Il"? Ce n'est pas une fille?

Le médecin Vajra ferme les yeux et se gratte légèrement son crâne chauve avant de rouvrir ses yeux jaune perçants et de regarder Rutile avec l'air calme et serein du professeur expliquant quelque chose à son élève.

- En fait, Padparadscha ne se considère pas spécialement comme une fille, ni comme un homme. Quand on lui demande si il est un garçon ou une fille, il réplique simplement: "Je suis ce que les autres disent que je suis. Si ils disent que je suis un garçon alors j'en suis un. Si ils disent que je suis une fille alors j'en suis une." Personnellement, je dis que c'est un garçon, alors je l'appelle "il".

Rutile écoute attentivement les explications du médecin en réfléchissant. Après quelques minutes de silence, l'enfant hoche la tête en disant:

- Je crois que j'ai compris. Mais du coup, je dois aller le remercier!

- Desolé, mais tu ne peux pas y aller maintenant.

- Et pourquoi ça?

- Padparadscha s'est endormi peu de temps après que tu sois prise en charge. On ignore quand il se réveillera.

Depuis ce jour, Rutile a nourri une certaine curiosité envers son/sa sauveur/sauveuse. Elle a eu la chancede le revoir une ou deux fois avant de quitter l'hôpital. Les deux enfants ont sympathisé, bien que Padparadscha s'endormait souvent au beau milieu de leur conversation.

Rutile est devenue médecin pour suivre les traces de sa mère, et aussi pour Padparadscha. Elle a été placée dans l'hôpital de la ville et a établi une routine matinale où ses amies et collègues: Jade, la directrice de l'hôpital, Euclase, sa secrétaire, et Alexandrite, la responsable des recherches sur les maladies rares dont certains patients - Padparadscha notamment - ont souffert, viennent la chercher devant chez elle, et où elle va voir Padparadscha un peu avant de commencer son travail pour lui parler de tout et de rien bien qu'il soit incapable de l'entendre. Ensuite elle travaille, et le soir c'est la même chose mais à l'envers.

Rutile jette un coup d'œil à l'horloge près de la porte puis pousse un soupir. Elle se lève, remet la chaise à sa place, puis ouvre la porte pour partir. Mais au dernier moment, un grognement ensommeillé lui parvient. Elle se retourne précipitamment vers Padparadscha en fermant la porte puis va à son chevet pour croiser son regard écarlate.

Padparadscha fixe Rutile, l'air encore légèrement déstabilisé, puis ses lèvres s'étire en un doux sourire que Rutile se sentirait presque coupable de voir.

- Salut... T'as l'air en forme Rutile.

Rutile prend une grande inspiration pour calmer la vague d'émotions grandissant en elle, sans succès. Elle se résout finalement à faire un sourire ému à son ami, les larmes aux yeux.

- Salut Padpa... Je... j'ai suivi ton conseil, et j'ai pris quelques jours de congés.

Le patient écarquille les yeux de surprise, puis son sourire revient rapidement. Il se redresse puis tend la main pour ébouriffer les cheveux de Rutile avec la douceur et l'assurance d'un frère aîné. Rutile ferme les yeux en souriant, habituée depuis longtemps aux tendances fraternelles de Padparadscha. Mais, à contrecœur, elle retire la main de Padparadscha de sa tête.

- Pas de relation qui va au-delà de celle médecin-patient. Désolée, mais pour les marques d'affection il faudra attendre que tu sois guéri.

Padpa fait une moue mécontente en faisant un peu de place sur le bord du lit pour que Rutile puisse s'y asseoir, puis soupire:

-  De toute façon, j'ai commencé à me faire une raison. Je ne guérirai probablement pas...

- Padpa... ne dis pas ça s'il te plaît...

Padparadscha a un petit rire triste.

- Désolé Rutile, mais c'est comme ça. Je suis ici depuis mon enfance, je ne connais pratiquement rien du monde extérieur. Alors je me dis que le mieux serait peut-être que je reste ici.

- Mais... tu n'as pas envie de découvrir le monde extérieur?

- Si mais... ça me fait peur en un sens... J'aimerais que rien de change, comme ça je serai en terrain connu.

- Padpa... Tu sais, le dernier médicament qu'Alex m'a conseillé pour toi?

- Hmm... Ouais? Celui que j'ai avalé avant de m'endormir?

- Oui, celui-là. Visiblement, il a fait effet. Ta phase de sommeil a été la plus courte depuis que je suis ici.

- Vraiment? J'ai dormi combien de temps?   demande Padpa, l'air étonné qu'un médicament fonctionne sur lui.

- Un peu plus de deux semaines.

- Seulement?!  s'écrie le malade, presque sous le choc de la nouvelle.

- Oui. Tu vois, il reste encore un espoir. Et puis, si tu as peur pour quand tu sortiras; je peux aussi trouver un moyen de t'aider. Tu peux aller chez mon père un petit moment puis venir habiter chez moi. C'est un peu petit, mais ça sera très bien pour nous deux. Je pourrai te montrer la ville, te faire visiter. Je serai avec toi. Tu dois avancer, mais tu ne dois pas le faire seul.

Padparadscha, resté silencieux pendant la tirade de Rutile, sourit légèrement en murmurant:

- Ouais, ça serait super...

- Pas vrai?

- Par contre, je croyais qu'il ne fallait pas mentionner quelque chose qui pourrait faire deviner notre relation quand on est à l'hôpital?

Cette question lui vaut un petit coup sans douleur sur la tête, ainsi qu'une rougeur qui s'étale sur tout le visage de Rutile.

- Imbécile...

Padpa rigole légèrement puis regarde le paysage bétonné qui s'étend derrière la fenêtre de sa chambre. Quelques minutes passent puis, comme si de rien était, le plus naturellement du monde, Padpa prend la parole pour dire:

- De toute façon je pense que la moitié de l'hôpital est au courant.

Rutile lève brusquement la tête et doit user de toute sa maîtrise de soi pour ne pas hurler.

- Pardon?! Comment ça?!

- Oh, eh bien... La dernière fois que j'étais réveillé, Diamant est venue me voir et n'arrêtait pas de me donner pleins de conseils pour une vie de couple. Quand Jaune est venue faire le ménage ici, elle m'a fait un clin d'œil et un sourire malicieux avant de me promettre qu'elle tiendrai sa langue. Et Phos, le petit patient de la chambre d'à côté est venu me voir en me demandant quand serait le mariage et si j'allais l'inviter. Après il y avait aussi...

- Ok stop, je ne veux pas en entendre plus.  coupe Rutile d'une voix déprimée.

Padparadscha se tourne vers elle, sourit, et pose avec douceur une main sur son épaule.

- Diamant et Jaune sont les seules membres du personnel à connaître notre secret. Et tu les connais, elles n'iront pas cafeter aux autres, au contraire, je suis sûr que Diamant se plierait en quatre pour qu'on ait une histoire parfaite. Et tous les patients qui sont au courant ne cherchent pas à mettre le nez dans nos affaires et ne diront rien aux employés. Il suffit d'attendre que je sorte de là et à nous l'idylle!

Rutile hoche lentement la tête, ne pouvant s'empêcher de se sentir anxieuse.

- Tu veux qu'on fasse un câlin pour te rassurer?

La proposition de Padparadscha fait rougit furieusement Rutile. Elle lève la tête pour croiser le regard de la personne qu'elle aime par dessus tout, s'apprête à le traiter d'idiot mais s'arrête, pousse un long soupir et regarde la porte. Voyant qu'elle est bien fermée et sachant que tout le monde doit frapper trois fois avant d'entrer, Rutile finit par se pencher et se blottir contre Padparadscha, qui la prend dans ses bras et resserre avec douceur l'étreinte autour d'elle.

Rutile reste un moment comme ça, sentant l'odeur et la chaleur de son amour, rassurée par sa présence auprès d'elle.

Ils ont une chance d'avoir enfin un avenir pour eux deux, et ils ne comptent pas la rater.

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