Chapitre dix-neuf

'' Amoureux de ma meilleure amie ''
« Lalagrina228 💜 »

'' Sakura ''

Merde !  Il est déjà là ! Mais attends. Il porte un ensemble sportif ou je rêve ? Et ses bras apparents sont musclés et bien dessinés. Je rougis. Un peu beaucoup d'ailleurs. J'essuie mon visage avant de détourner mon regard qui se pose sur le plateau qu'il attrape. Mon oncle a du lui faire un briefing sur ce qui s'est passé dans ma vie ces deux derniers jours. J'ai tellement honte d'un coup. Si ça se trouve Sasuke doit se foutre de ma gueule. Je parie qu'il a enfilé la casquette du '' copain cool et gentil ''. Mais ça va durer quoi ? Une minute ? Le temps que je digère toute cette nourriture ?

J'ai tout simplement envie que la terre m'engloutisse. J'ai pas envie de faire pitié à un gars que je connais à peine.

— Ça va ? me demande-t-il en restant planter devant la porte comme s'il attendait mon autorisation avant de faire un pas de plus.

— Ouais...et toi ?

Je le regarde. Je ne saurais dire à quoi il pense exactement. Son visage ne montre aucune émotion. Il est comme une coquille complètement vide. Une photo sans couleur. Mais quand je le vois, j'entends le bruit sourd des vagues dans un silence apaisant. Une mélodie mélancolique. Ses cheveux noirs sont ébouriffés, en bataille et ses pupilles d'un noir aussi profond que la lune me dévisagent. J'enfonce mon fessier dans le lit. J'aimerais n'en faire qu'un avec. Et éviter de me sentir aussi épiée et étudiée par son regard interrogateur. Je viens de lui dire que je viens bien mais je crois qu'il en doute. Sa question flotte dans l'air et reste en suspens. Que dire de plus ? Je me sens mieux. Ça va. J'ai presque plus envie de pleurer. Okay?

— Tu peux venir t'asseoir, s'il te plaît. Ne reste pas debout.

Il avance puis tire la chaise de mon bureau. Il s'assoit en face de moi et prend un air suspicieux et intrigué. On dirait qu'il s'apprête à me faire passer un interrogatoire.

— T'as mangé ce matin ? Enfin, ton père aimerait que tu manges.

Il regarde le plateau de nourriture qui est posé sur ma table de nuit depuis le matin. J'ai encore plus honte et je me demande ce que mon oncle a bien pu lui raconter.

— Ce n'est pas mon père mais mon oncle. Et non merci, je n'ai pas vraiment faim.

Sasuke me fixe encore, comme si j'étais une sorte d'énigme à ses yeux. Mes ongles s'enfoncent dans ma peau, au niveau de mes avants-bras. Cela semble encore plus l'intriguer et je suis soudainement gênée de faire ça. Mais pour moi c'est un geste émanant de mon cette partie inconsciente de moi-même. Je le fais systématiquement à chaque fois que je stresse. Il s'agit d'une fusée de détresse que je lance dans les airs, c'est un appel à l'aide, un appel au calme lorsque mes émotions font face à une tempête et que je ne suis pas en mesure de les gérer.

— Ça m'arrive lorsque je suis stressée. Ça m'aide à penser à autre chose, soufflé-je d'une voix faible, presque inaudible au milieu du silence.

— Ah...c'est cool. Bref, t'as reçu mon message ? Il faut qu'on fasse des recherches en bio-tech.

Le malaise est passée. Il ne s'attarde plus sur mon état de santé. Enfin, cela ne doit sans doute pas l'intéresser. Il ne me connaît pas. Pour lui je suis une inconnue avec qui il doit bosser.

— C'est quoi le sujet ?

— Attends. Je l'ai sur mon téléphone.

Il prend son téléphone et se concentre là-dessus. Pendant ce temps, j'essaie de me calmer et d'être plus joviale. Je sourie sans savoir pourquoi mais à chaque fois que je le fais, j'ai l'impression de jouer un rôle qui ne me va pas du tout. J'ai du mal à le faire. C'est comme si au fond de moi, une abysse se creusait. Elle est aussi sombre que la nuit et aussi profonde que mon désespoir. Et voilà que je me remets à trembler...perdre le contrôle...pleurer...Tout s'intensifie lorsque je revoie le visage de Naruto. J'ai beau fermer les yeux, il est toujours là dans un coin de ma tête, son image encastrée sous mes paupières. Je l'ai dans la peau, dans les veines tout cet amour qui se répand en moi comme un poison. C'est toxique, je le sais. Je finirai sans toute par en mourir. Mais comment m'en débarrasser ?

Sasuke lève son regard noir perçant vers moi. Il me regarde pleurer sans réagir. C'est étrange. C'est la première fois que je pleure devant quelqu'un et je dois dire que c'est assez réconfortant même s'il ne fait rien. Je me sens plus humaine car je me laisse me droit d'extérioriser ce que je ressens. Je ne suis plus prisonnière de moi-même et de mes idées noires. Pleurer me fait sortir de cette immense prison, ce cercle infernal qu'est la douleur.

J'essuie mon visage d'un revers de la main avant d'étirer mes lèvres pour sourire quand je remarque que je presque inondée de larmes.

— Désolée. Je suis un peu tendue en ce moment.

Je m'excuse pour tout et rien. C'est gênant. Il me regarde en silence. Je vois qu'il a l'air un peu gêné et perdu. Quand il se lève et que sa silhouette se retrouve pile devant mon visage, je rougis. Je suis surprise et complètement paralysée. Je n'arrive plus à bouger et putain, j'ai oublié comment on respire. J'ai l'impression d'étouffer et d'être si petite et insignifiante devant son physique imposant. Je le regarde de haut, les yeux dans les yeux, timidement et honteusement. Mon cœur chauffe comme un feu de camp, comme une braise ardente. C'est à la fois douloureux et agréable. Incompréhensible et perturbant.

J'ai peur et je me réfugie dans son regard qui me pétrifie et me rend vulnérable. Je m'aventure tout au fond de ce que me reflètent ses pupilles. On dirait un labyrinthe, un puit sans fond. On a l'impression que quelque chose s'y cache et qu'il suffit d'y pénétrer et de se concentrer assez longtemps pour le découvrir. Mais Sasuke ne se laisse pas faire. Au moment où l'on parvient à lire ne serait-ce une infime partie de lui, il fuit. Il détourne le regard.

— On sort ? J'ai besoin d'air et je crois que toi aussi, dit-il avant de me tourner le dos.

Il est déjà devant la porte, prêt à partir. Je reste scotchée sur place et un million de choses me passent par la tête. J'hésite ou du moins, je n'ai presque pas la force de me lever.

— Tu viens ? renchéri-t-il d'un ton ferme et sec.

Sa voix me transperce et me donne la force de me lever. C'est comme une sorte de douche froide, un seau d'eau que l'on venait de me verser en plein visage. Il a raison, j'ai besoin d'air. J'étouffe ici.

Alors, je quitte mon lit. Une voix à l'intérieur de moi m'applaudit. Puis, je suis Sasuke jusqu'à mon salon où mon oncle regarde une émission télévisée. Quand il me voit, il bondit du canapé et vient me prendre dans ses bras. Toute la chaleur de son corps m'enveloppe. Je ne me suis jamais sentie aussi faible que je ne le suis maintenant.

— Ça va ? me demande-t-il la voix lourde et attendrie.

— Oui. Je vais bien, réponds-je en regardant Sasuke.

— Merci, dit mon oncle en se tournant vers Sasuke qui joue à l'invisible.

— Euh..., je vous en prie.

On dirait que Sasuke ne comprend pas pourquoi mon oncle vient de le remercier. Il hausse ses sourcils et se contente de répondre par politesse.

— Tu as mangé Sakura ? intervient à nouveau mon oncle.

Je vois l'angoisse sur son visage et je le comprends. Il me considère comme son propre enfant et moi comme mon père. Je vis avec lui depuis que mes seize ans et aujourd'hui j'en ai vingt-et-un. Le voir aussi triste me fend le cœur.

— Elle va manger. Je vous le promets. Ne vous inquiétez pas.

J'entends la voix grave de Sasuke qui est à quelques mètres de nous. Mon oncle le remercie en hochant poliment la tête et Sasuke lui rend la pareille. Ensuite, nous sortons. La première chose qui m'accueille après avoir franchi la porte est un grand bol d'air frais. J'observe le ciel et les rayons du soleil qui brûlent mes rétines. Mon corps se réchauffe instantanément et je me sens revivre.

— Tu souris sincèrement cette fois, lance Sasuke en me dévisageant, on y va ? J'ai quelque chose à te montrer.

Hey 💜
Vous allez bien ?
Prochain chapitre : PDV Sasuke

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