Chapitre 5

Des nuages, des éclairs, des cris beaucoup de cris non, des hurlements. Est-ce des hurlements de souffrance ou de peur? Noir, tout était noir, au loin, j'aperçu un miroir et me dirigeai vers lui. La pluie commençait à tomber et fit un vacarme interminable dans mes oreilles. Mon reflet dans le miroir était horrible. Mes cheveux étaient en désordre, des cernes étaient clairement lisibles sur mon visage, une longue cicatrice régnait sur ma joue et mes habits délabrés flottaient sur moi. Où étais-je? Des larmes se joignirent à mes yeux et je ne pus les empêcher de tomber. J'entendis une voix lointaine criant mon nom mais mon reflet était trop intéressant.

Soudain, j'ouvrai les yeux. Alex se tenait au-dessus de moi et essuya les larmes qui perlaient sur mes joues.

J'entendis sa douce voix prononcer ces mots:
« C'est bon, je suis là maintenant, tout va bien. Respire Cléa, respire c'est passé. »

Il me prit dans ses bras tout en essayant de me rassurer le plus possible.

Boum

Encore un coup, je sursautai et me collai encore plus contre Alex comme s'il était une bouée de sauvetage. L'orage qui se déroulait sous mes yeux à l'extérieur était une bonne cause de tous mes démons. C'était ma phobie depuis toute petite et la seule personne qui arrivait à me calmer lors des moments les plus difficiles était Alexandre.
« Comment es-tu arrivé ici? Dis-je d'une voix à peine audible
- J'ai vu la météo en arrivant chez moi et je savais que je ne pouvais pas te laisser seule. Je suis arrivé il y a 2 heures environ. »

En me tournant vers mon cadran j'ai vu qu'il affichait 3 heure du matin. Alex s'était donc déplacé jusqu'ici à 1 heure, avait utilisé le double de nos clés pour entrer. Tout ça pour moi.
« Je, commençais-je en bégayant »

Boum

Je laissai échapper un cri alors que d'autres larmes menacèrent de couler.
« Cléa regarde moi. » Malgré les paroles de celui que j'aime, mon regard ne pouvait délaisser les nuages sombres et la pluie dévastatrice.
« Cléa regarde moi! » dit-il beaucoup plus sévèrement que la première fois en prenant mon menton pour tourner mon visage en face du sien.

« Ça va Cléa, il n'y a personne à l'extérieur, tout va bien. Tu m'entends? »
J'hochai la tête pour lui faire comprendre que je l'écoutai.

« Je suis là Cléa, tu n'es pas seule, tu n'as pas à endurer ça encore une fois d'accord? Ici, nous sommes protégés, il ne peut rien nous arriver, tu vas prendre une grande respiration et la relâcher doucement. »
Je fis ce qu'il me demanda et me sentis déjà plus légère. Je recommençai à avoir le contrôle sur moi-même.
« Ça va mieux? » me demanda Alex avec une once d'inquiétude dans ses yeux.

« Oui merci. » lui répondais-je en essayant d'esquisser un sourire

Ça arrivait souvent, beaucoup trop souvent. Couramment pendant de grosses tempêtes ou orages, des souvenirs refaisaient surface et la peur et la panique m'envahissait de la tête aux pieds. Ces nuits-là, je dormais peu mais Alex était toujours là pour me calmer. Il avait ce don que personne d'autre ne détenait sur moi, mes parents avaient déjà essayé une bonne centaine de fois de me faire revenir à la réalité durant ces moments mais le seul ayant réussi était Alex. C'était le seul qui pouvait me secourir de ma prison.

« Sa cicatrice, elle était sur moi. » dis-je sans émotion en retouchant ma joue.

Alex hocha de la tête et me rassura encore une fois. Ma phobie des orages ne fait qu'augmenter ces temps-ci dû à l'arrivée prochaine de sa fête. Elle me manque tellement. Je triturai la bague à mon doigt en pensant à Maxime.

Alex resta à me serrer fort dans ses bras pendant une éternité. La pluie battait toujours à son plein, mais le soleil commençait à se lever. Mon meilleur ami retira son étreinte sur moi pour partir. Le bruit de ses pas s'éloignant peu à peu. Il réapparu quelques minutes plus tard avec deux tasses à la main. Il m'en fila une et se rassit à mes côtés. L'odeur de menthe chatouilla mes narines. Alex était allé préparer mon thé préféré pour me remonter le moral. Ce geste attentionné me fit sourire. Je me pressai de goûter ma boisson favorite. Le goût brûlant de la menthe m'aida grandement à avoir de pensées plus claires.

Alex s'était endormi, mais moi mes yeux étaient encore ouvert. J'eus à nouveau un regard vers mon réveil matin et vis 5h. Comme je savais que je n'allais pas me recoucher, je me levai pour aller prendre ma douche. Quand j'en sortis, la personne dans mon lit était toujours en train de dormir. Je descendis alors en bas en essayant de faire le moins de bruit possible.

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