Chapitre 18
Hava peinait à soutenir le regard du viking. Les courbes de ses biceps devenaient presque effrayantes à force de les regarder. Et cette main tendue était comme le début de quelque chose qui suffit à l'effrayer davantage. Si elle venait à la saisir Hava savait qu'une nouvelle page se tournerait et elle seule pourrait en écrire le cours.
Mais ce qui l'impressionnait le plus ce fut sa patience...
Il gardait sa main tendue le regard impassible, une lueur indéchiffrable dans les yeux. Hava inspira profondément et glissa sa main dans la sienne. Un long et intense frisson remonta le long de sa nuque. Son pouce se referma sur ses phalanges et il la guida dans l'eau avec une grande douceur.
- J'ai peur de me noyer, la rivière à l'air profonde.
- Elle l'est, affirma-t-il d'une voix douce ; Mais n'ayez pas peur, je suis là.
Cette déclaration suffit secrètement à la réconforter. Elle se jeta à l'eau sous le regard prudent du viking. L'eau était tiède et très agréable sur la peau, sa chemise était plaquée contre sa chair, son impatience de pouvoir nager lui valut un rire sonore de la part du guerrier.
Hava se redressa en agitant ses mains, irritée par ses moqueries.
- Vous avez l'allure d'un chaton se débattant contre un ennemi invisible.
Piquée au vif, Hava le foudroya du regard les joues en feu.
- Et vous l'allure d'un...d'un...
Il fit mine de tendre l'oreille, avec un petit sourire moqueur aux lèvres.
- L'allure d'un ?
Hava l'éclaboussa en poussant un soupir agacé et plongea sous l'eau en lui tournant le dos. Mais il plongea à son tour et la rejoignit.
L'eau était si claire qu'elle distingua son corps imposant épouser l'eau jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive qu'il était entièrement nu.
Hava remonta à la surface en manquant de s'étouffer tout en remerciant le seigneur de s'être arrêtée attend dans sa contemplation.
- Vous êtes nu ! Protesta Hava quand il remonta à la surface en se passant une main dans ses cheveux trempés.
- Il n'y a rien de plus agréable que de se baigner nu Hava, répondit-il sans cacher le petit sourire sensuel qui rehaussait ses lèvres dures.
- Vous ne vous souciez guère de la pudeur d'une femme ?
- Vous raisonnement n'est guère prudent Hava car je n'ai pas le souvenir de vous avoir demandé de vous mettre nue si ?
Déstabilisée Hava chercha désespérément un point d'eau où elle pourrait avoir pied.
- Non bien-sûr que non, bafouilla-t-elle en guettant ses moindres mouvements ; Je suis surprise, je pensais que vous aviez encore vos braies.
Il tiqua en faisant mine d'être désolé.
- Maintenant que vous êtes informé, commença-t-il de sa voix rocailleuse ; Nous pouvons poursuivre notre baignade.
Il plongea dans l'eau, formant un trou béant comme un tourbillon sombre et lorsqu'il disparut Hava sentit une dangereuse panique l'envahir.
L'instant suivant il émergea de l'eau et se dressa devant elle, la dominant de toute sa hauteur. Son regard aiguisé se planta dans le sien, ses deux mains se posèrent sur ses bras, pressant doucement ses pouces à la base de ses épaules.
- Pourquoi avez-vous si peur de moi Hava ? Demanda-t-il sur un ton sérieux comme si sa réponse était importante pour lui.
- Qui n'aurait pas peur de vous Gunard ?
- Je parle de vous, pas des autres, rectifia l'homme en desserrant sa prise sur ses bras.
- J'ai peur en effet, avoua Hava en se pinçant les lèvres ; Je crois que votre peuple me fait peur et on ne peut pas dire que ma situation d'esclave m'a aidé.
- Nous ne sommes pas aussi barbares que les légendes laissent penser Hava, répondit le guerrier en esquivant sa remarque.
- Vraiment ? Alors tous les dires des villageois sont faux et inventés ?
- La plupart oui...
- La plupart, releva Hava en inspirant imperceptiblement ; Ce qui signifie que la plupart d'entre eux sont vrais.
Il poussa un soupir d'agacement.
- Peut-être bien, admit-il en s'éloignant l'air furieux.
Consciente de l'avoir irritée Hava songea au silence mais la tentation d'en apprendre plus sur lui fut trop forte.
- Quelles sont celles qui ont été inventé ?
- Hava, souhaitez-vous vraiment le savoir ? Je vous ai amené jusqu'ici pour que vous puissiez en profiter, pas pour discuter des légendes contées par des vieillards.
- Vous ne mangez pas d'être humain ? Demanda-t-elle d'une voix qui paraissait inquiète.
En guise de réponse il éclata de rire en rejetant sa tête en arrière, laissant paraître sa large gorge.
- Non Hava nous ne mangeons pas d'être humain...seulement les jeunes femmes aux cheveux blonds.
Comme deux fentes impénétrables, ses yeux étaient sombre, son regard percé d'une lueur mystérieuse.
- C..ce n'est guère amusant, parvint-elle à dire alors qu'il nageait dans sa direction.
- Vous devez admettre que vous l'avez cherché...
Hava ne pouvait le nier, c'est elle qui avait lancé les hostilités à elle maintenant de les arrêter avant qu'il ne soit trop tard.
- Nous sommes des vikings Hava, nous nous battons pour nos croyances et..
- En pillant des villages ? En tuant ? Est-ce là vos croyances danois ? Le sang ? La peur dans les yeux de l'inconnu ?
Son regard se rembrunit sur l'instant et l'eau de la rivière lui parut subitement froide au point de lui glacer les os.
- Nous récupérons ce qui est à nous, quant au village allez donc au Danemark ma tendre Hava et vous y trouvé des vikings bien plus sanguinaire que moi.
Sa voix avait claqué comme un fouet. Hava tenta de lui faire face du mieux qu'elle le put mais elle lâcha prise et baissa les yeux.
- Nous devrions rentrer, proposa-t-elle en ouvrant la marche avant qu'il ne saisisse son bras.
- Et en finir sur cette note désastreuse ? Non je m'y refuse ce n'est pas ce que je voulais et je refuse d'être considéré comme un monstre, gronda-t-il abaissant sa tête.
Hava n'osait plus bouger.
- Nous nous battons pour notre survie et celles de nos enfants.
- Cela inclut de prendre des esclaves ? Osa-t-elle rétorquer les yeux baissés.
- Non je vous l'accorde mais c'est ainsi Hava, combien de fois encore je vais devoir m'excuser pour ce que vous avez subi ? Votre indifférence à mon égard n'est-elle pas suffisante ?
Hava sentit la voix grave de l'homme vaciller comme si cette situation lui était insupportable. Son cœur alors, se mit à battre hors de sa poitrine.
- Je ne suis pas indifférente, du moins je ne le suis plus, murmura-t-elle en osant le regarder.
Ce qu'elle vit, lui comprima le coeur. Elle avait devant les yeux un homme dont la souffrance intérieure se lisait sur ses traits. Il ne cherchait même pas à la dissimuler...non bien au contraire, il l'exposait et celle-ci était si sombre que l'on craignait...
- Alors pourquoi ne pas oublier cette conversation ? Proposa l'homme sans se départir de sa froideur.
- Pourquoi ne pas commencer par vous calmer ? Vous êtes en colère, lui fit-elle remarquer en se pinçant les lèvres.
Il lâcha son bras pour venir saisir son menton de ses doigts abîmés.
- À la condition que vous me laissez vous démontrer que mon peuple n'est pas aussi sanguinaire que vous le pensez.
Hava sentit des milliers de frissons courir sur son visage. Il l'avait obligé à incliner sa tête en arrière de façon à ce qu'elle soutienne son regard.
- Laissez-moi vous montrer Hava, répéta le viking en inclinant son corps en avant de façon à rapprocher son visage.
Elle aperçut ses mâchoires se contracter à mesure qu'il avançait sa tête vers elle.
Incapable de réagir Hava sentit sa respiration s'accélérer avant qu'il ne la coupe d'un inattendu baiser...
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