Chapitre 9: le contrat (2)
Il s'installe sur son siège et mets la ceinture. Soudainement,il se lance sur moi. Je flippe et étouffe un cri.
Mes mains sont bloquées dans l'air, je suis coincée contre la porte alors que tout son poids pesait sur mon corps. Il m'avait fait un câlin ou j'imagine ? Ensuite, il tire la ceinture de mon côté et l'insère à la base de mon siège.
Quelle est cette situation curieuse ?
Il s' écarte brutalement comme s'il tenait une braise et racle sa gorge. Je reste immobile, bouche bée. Il conduit avec fluidité ,le regard perdu devant lui, son visage couvert par l'ombre des voitures défilantes. Il interrompe le silence qui s'était installé en m'évitant.
« Je te payerais le triple de ce que tu gagnes avec ton travail actuel. Ça te va ?» il avait arrêté de me vouvoyer dès que nous sommes monté dans sa voiture.
« Quel type de contrat? Celui qui vous permet de répéter ce que vous venez de faire? »
Je bouge sur mon siège et pointe mon index pour l'intimider dans sa propre voiture . Je ne vous cache pas que je regrette d'avance de l'avoir suivi.
« Je ne laisserai personne utiliser mon statut social pour me faire ce qu'il veut ! »
« Ce n'est pas ce à quoi tu penses. »
Il enlève sa lunette, les verres démasquent des yeux encore plus larges. Ses pupilles telles des trous noirs me donnaient l'impression de tomber dans un fond sombre et mélancolique.
« Vous venez de m'obliger à monter à bord de votre voiture et me prendre dans vos bras sans prévenir. Que dois-je comprendre? »
« Je pensais qu'un câlin pourrait aider à te calmer, Eulma aimait ça. Et je ne t'ai aucunement pas obligé de venir avec moi, correction.»
« Ça n'aide qu'à rendre me rendre plus nerveuse ! Qui au monde fait un câlin aux inconnus. Eulma? »
« Ma petite sœur. Elle a... »
Sa petite sœur , j'ai quoi à foutre d'elle? Je devrais écouter mon instinct et fuir quand j'avais l'occasion. J'aperçois des passants. J'écrase ma tranche sur le vitre et tape dessus pour attirer leur attention. Je voulais qu'on me sauve. Son histoire n'a ni queue ni tête. Eulma, et alors ?
« À l'aide! Quelqu'un peut m'aider?! Je vous en prie, ce démon m'a kidnappé, je ne sais pas ce qu'il veut faire de moi. Au secours! »
« .... »
Un groupe de touriste passent, munis chacun d'une caméra. Il s'arrêtent et décident un truc entre eux . Ils s'organisent et alors que je pensais être délivrée, ils m'aveuglent par le flash de leurs appareils photos. Je vois l'un d'eux lever son pouce de gratitude puis le troupe part dans l'aventure de la découverte d'autres nouvelles formes de vie.
« Sérieusement? »
Je regarde mon voisin, il affichait un léger sourire narquois.
« Qu'est-ce qui vous fait sourire? »
« Je ne savais pas qu'on pouvait être aussi stupide . »
« Vous me qualifier de stupide ? »
« Je ne trouve aucune autre description. Tu refuses d'écouter ce que j'essaie de te dire. »
« Parce-qu'à chaque fois que vous me parlez, vous vous moquez de mon malheur. Pourquoi dois-je vous écouter me traité de fille facile ou de stupide? »
Son aura noir revient, sa main se contracte contre le volant. Un bras parsemé de veines et tonique.
« Je t'ai vexé ? » Articule-t-il d'un ton faible .
« Bonne question professeur. Vous pensez quoi? »
« Que je suis un enfoiré sadique? »
Mes yeux s'élargissent. Un sourire étire ses lèvres m'envoyant à Vénus.
« Vous le savez, super! »
« Merci à toi de me l'apprendre. »
J'ai oublié qu'à côté de son arrogance, je n'étais pas moins hostile.
« Vous êtes un chirurgien et avez une carrière de professeur. Je ne vois pas pourquoi vous vous obstinez à déranger ma tranquillité, moi l'interne insignifiante. »
« À cause d'Eulma. »
« Eulma? »
« Ma petite sœur. »
« Je sais, pourquoi ? »
« Elle s'est suicidée. »
Il remet sa lunette pour cacher une tristesse que j'ai déjà sentie. Il tourne la tête pour regarder loin de moi. Je le hais mais j'avais envie de le prendre dans mes bras à cet instant précis. La zone maudite qui l'entoure me brulera les mains alors je m'abstiens et garde un silence de respect pour la défunte.
« .... »
« Je t'ai vu au lieu de ton travail. Tu ne semblais pas l'aimer, les clients sont tactiles . J'ai senti en toi la même détresse que ma sœur, je n'ai pas réussi à l'aider. Puis j'ai voulu savoir pourquoi, je t'ai donc investigué. Laisse-moi t'aider, mademoiselle Narie. »
On dit que les apparences sont trompeuses, me suis-je trompée sur son cas? Certes exprime-t-il ses pensées sans tact, certes me regarde-t-il d'en haut mais il a pu voir en moi en quelques jours ce que j'ai caché toute ma vie .
« Je ressemble à votre sœur? »
« Non, elle était de loin plus belle et plus polie. »
Je roule les yeux.
« Bien-sûr, elle est votre sœur après tout. »
Il se stationne quelques part que je peine à identifier,débloque les portes, quitte le véhicule et reste debout à me décortiquer.
« Tu comptes rester longtemps à en baver ainsi? » lance-t-il en soupirant .
« Pardon ,baver? »
« Viens, nous allons continuer à discuter après te remplir le ventre. J'ai l'impression que tu vas finir par me dévorer. »
Je le regardais tant que ça ? Ça se voyait que je n'échappais à son charme tant que ça ?
Mon estomac gargouille, je le serre en me courbant de honte. Mes joues s'enflamment alors que je posais maladroitement les pied à l'extérieur de la Mercedes.
Un restaurant cinq étoiles me fait face, une haute construction décorée sur toute l'étendue. On fraye notre chemin dans le lieu luxueux. Des femmes et hommes de la haute société discutaient, bras dans les bras. Ils étaient habillés et parfumés aux entrailles.
William, leurs correspondait contrairement à moi qui avait l'air ridicule. En marchant à ses côtés, je me rendais de la différence de nos deux rangs, de nos âges et du statut professeur élève qui nous liait. Je ne suis pas du type à être complexée par l'argent ni la beauté mais je n'ai pu m'empêcher de me sentir sales et à une place qui n'ai pas mienne.
« Je ne vous embarrasse pas? »
Il me regarde avec une perplexité qui me pousse à m'expliquer .
« Je veux dire, regardez-moi. Je ne ressemble à rien de ces gens et marcher avec moi devrait vous mettre la honte . J-je.. ne corresponds pas à ce lieu. »
Les gens se sont mis à nous regarder et chuchoter. Des mots comme "Quelle horreur " ou "Qu'est ce qu'elle fout ici" me parvinrent à l'oreille. William regarde autour de lui comme s'il venait enfin de se rendre compte. Il pose ses yeux sur ma personne rigidifiée de nervosité.
« Narie, Tu ne dois pas avoir honte de ce que tu es. »
Je sursaute lorsqu'il prononce mon nom sans titre avec sa voix magnétique.
« .... »
« Si t'es dérangée » il me passe la clé de sa voiture. » Retourne, je vais emporter la nourriture et parler du contrat en conduisant. »
« Vous allez me passer la clé de votre voiture ? » Dis-je surprise. « Vous n'avez pas .. »
« Peur que tu la vole? Non . »
« Pourquoi êtes-vous comme ça? Je ne comprends plus rien. »
« Tu ne peux rien comprendre d'une personne que tu connais à peine. » Murmure-t-il en s'abaissant au niveau de mon oreille. Je m'écarte en rougissant , je prends la clé et fuis.
J'ai le cœur qui bat . Comment une telle contradiction peut exister chez une seule personne ? Sadique mais doux, arrogant mais gentil? Beau mais terrifiant, intelligent et simpliste?
Il revient quelques instants plus tard avec un box de sushis aux fruits de mer exotique. Je prends quelques bouchées, septique . Je n'ai jamais eu l'opportunité d'en manger auparavant. Le riz vinaigré et les poissons fumés me piquent. Puis j'ai fini par en raffoler sous les yeux ébahis de mon professeur. Il n'a touché à aucun, sûrement retissent à partager quoiqu'il en soit avec une pourriture comme moi. Un avantage car je suis pour la première fois rassasié à ras .
« C'est quoi le contrat? Je dois faire quoi ... Oh merci, le goût est formidable! » Bredouillai-je la bouche pleine.
« Avale. »
J'obeis
« Alors? j'attends des éclairements . »
Comme réponse ,il me tend un tas de feuilles.
« Tout ça? Vous ne pouvez pas résumer? »
« Tu auras une chambre, tes frais universitaires seront payés et tu seras payée le triple de ton salaire actuel. »
Je ne me sens pas à l'aise avec un tel offre qui est clairement en mon avantage. J'aurai où vivre et de quoi vivre. Je pourrai mieux aider Clara et j'aurai plus de temps pour ma révision. Une arnaque?
« Si ce n'est pas le sexe .... V-vous êtes un dileur? Vous voulez que je vende la drogue? »
Il s'étouffe deux fois, la première à l'entente du mot sexe, j'avoue être directe si bien que je me sente moi-même embarrassée et la deuxième au mot dileur. Soit j'ai gravement tords, soit j'ai touché à la vérité. Il me donne un regard désespéré.
« Tu ne peux que penser à ces choses? C'est ce que tu veux? »
J'étouffe à mon tour.
« Non ! Bien-sûr que non! C'est juste que tout est en mon avantage et il n'y que ça qui puisse expliquer cette générosité. »
« Je ne suis pas intéressé par toi et je ne suis pas un dileur mais un chirurgien. »
À la vue d'un fer rouge, il appuie sur le frein et je bascule en avant.
« Je veux que tu joues le rôle de ma sœur, que tu devienne Eulma . »
Ma bouche tombe, j'essaie de parler mais ne trouves pas les mots.
« Tu vivras avec moi, tu seras Eulma à chaque fois qu'on est à la maison. En dehors, à l'hôpital où à la faculté, on ne se connaît pas. »
Je savais! Il y'a toujours les choses tordues à m'arriver.
« Je ne connais pas votre sœur, je sais pas comment jouer un tel rôle. » Bégaie-je .
« Tu l'apprendras . » Il me tend un stylo avec une expression grave. Je le prends.
« Tu signe? » C'était un ordre plus qu'une question.
« Vous êtes sûr que vous n'êtes pas psychopathe? »
Je laisse l'encre couler pour dessiner ma signature déformée par mes tremblements de mains.
« Je ne suis pas sûr, fais attention à toi. » Se moque-y-il
Nous arrivons à l'hôpital sans que je me rende compte. Il gare devant le portail, nous rentrons. Il me conduit jusqu'à ma cachette, etonnée , je reste plantée en l'attente d'une explication. Comment sait-il où je vis !
«J'ai fais mes investigations » dit-il en réponse à mon regard inquisiteur.
« C'est donc dans ce misérable endroit que tu vis? Ramasse tes affaires, ton nouvel emploi commence ce soir. »
Une myriade d'électricité habite mes échines. Combien de choses sait-il sur moi ?
« Comment vous l'aviez su ? »
« Je ne dévoile pas mes sources d'information, Eulma. »
« Vous me donnez la chair de poule. »
Il sourit comme s'il venait d'être flatté et c'était suffisant pour me tourner la tête. Satané Chat noir!
« J'ai oublié de te le dire, tu le trouvera noté en relisant le contrat. Je le vois venir,tu ne dois surtout pas tombée amoureuse de moi, autrement, t'es virée. »
Je rigole. C'était sûrement une blague.
«Même pas en rêve» je rétorque révoltée
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