Chapitre 8:Le contrat

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Je suis déjà dans ma tenue de bloc. Le hasard a voulu que ce soit celle qui m'allait le plus. Elle était d'une couleur violette claire. Le hasard a voulu aussi qu'elle soit embarrassante parce qu'elle me colle comme une seconde peau. J'ai toujours admiré mon corps, les rondeurs sont exactement là où il leur en faut et j'ai le ventre plat parce que de toute façon,j'ai souvent faim.

Le seul problème c'est que là, je me sens plutôt un peu dévisagée par mes collègues. Ils n'est pas permis de porter une blouse en dessus au bloc opératoire, et disant que cela me donne froid aux fesses. J'aurais pu ramener mieux. Si seulement je savais ce que ce chat noir manigançait.

J'étais face au porte manteaux, je sentais ma chemise remonter quand j'ai levé les mains pour accrocher mes habilles et je sentais surtout un regard brûlant. Celui de Sandra, elle qui est petite et ronde fulminait.

« Tu n'avais pas dit que tu n'étais pas intéressée par mon professeur chéri? Pourquoi t'es toute sexy comme ça ?» questionne-elle avec une jalousie palpable. Je l'ignore, déjà embarrassée sans même qu'elle ne fasse la remarque.

Elle me suit furieuse et ceci me fait légèrement sourire à la pensée que peut-être même le chat noir succomberait à mon charme si j'essayais de le séduire. Je me rappelle alors de la première fois où on s'était rencontré et la mine dégoûtée qu'il avait à ma vue. J'ai une légère pincée au ventre.

Dans la salle opératoire,nous étions tous préparés et impatients. Je m'étais faufilée jusqu'à l'assistante pour pouvoir accéder à une meilleure vue. Le professeur rentre alors et les instrumentistes se précipitent pour lui enfiler la sur-blouse et un double de gants chirurgicaux . Il était masqué, un calot sur la tête. Sa tenue était d'un bleu ciel et il était inhumainement beau. Je m'en veux de l'admirer.

Comment une personne peut elle être d'une telle splendeur physiquement et avoir un caractère pourri ? Quand il porte un mentaux, on ne voit pas les détails de son corps bien battit . Ses biceps prééminents lorsqu'il mobilise son bistouri,les veines sur ses bras,les mèches de cheveux noirs sur son cou légèrement rosé. Ses yeux d'aigles,sa voix magnétique,ses gestes précis. Je ne savais pas quoi éviter ni où regarder . Il opérait avec une telle finesse et précision que je n'ai jamais vue.

«Il fait un très bon travail. » chuchote Read qui était juste à côté de moi et aussi fasciné que moi.

«Oui. Il est trop fort » je confirme. « Regarde . Je n'ai jamais vu quelqu'un ouvrir le thorax comme lui en toute propriété.» je continue

Le professeur avait procédé à une thoracotomie. Ça sera une chirurgie à ciel ouvert. Le sternum fut fracassé en deux. Les côtés écartées.

«Écarteurs.»
«Aspiration»
«lavage »
« Aspiration! Bistouri! Pince! Clips »

Le professeur gérait la situation avec une voix composée,sûre, expérimentée. Et tout le mondes s'agençait pour convenir à ses ordres.

Le cœur était enfin en vue. C'était un nourrisson de 9 mois qui avait une CIV massive. Il était bronché à une machine de circulation extra-corporelle. L'opérateur de la machine lui avait injecté une dose importante d'héparine et une dose élevée de potassium. Ceci a deux intérêts. La première sert à fluidifier le sang afin d'assurer une bonne circulation dans les circuits de la machine qui remplacera désormais le cœur du bébé le temps de l'intervention chirurgicale. L'autre injection sert pour arrêter le cœur du patient. Il s'agit d'une chirurgie précise, les sutures se font sur le plan microscopique et si le cœur se met à battre, ceci entraînera des lésions dangereuses.

La lumière était focalisée sur le petit cœur inerte entre les mains d'un démon guérisseur. Le professeur nous donnait une leçon d'anatomie,précisait le type chirurgical de la CIV du patient. Les gros artères étaient clipés .Il nous décrivait les différentes chambres cardiaques, les artères, les aberrations anatomiques qui caractérisaient ce patient. Tout se déchaînait devant moi. J'étais ébahie,fascinée, tremblante de ferveur. Quand sera mon tour ? Serai-je à la hauteur ?

Le temps avait rapidement passé. Il était moment de fermer la brèche. La CIV est une communication entre les deux ventricules du cœur. Il s'agit d'une anomalie malformative créant une brèche. Le ventricule gauche pompe le sang oxygéné vers l'ensemble du corps tandis que le droit récupère le sang qui a été utilisé et l'envoi aux poumons pour que celui-ci soit oxygéné et prêt à être réutilisé. Quand il y'a une communication entre les deux ventricules, ce processus est perturbé. Le corps alors ne reçoit pas suffisamment d'oxygène, les organes sont soit inondés soit desséchés. A long terme, une véritable insuffisance cardiaque s'installe et là, le patient risque de perdre la vie dans les 2 années à venir.

Les files de sutures sont millimétriques, et le professeur procède minutieusement à la suture via une lentille grossissante d'un microscope intégré. Il forme tout d'abord des noeuds comme une toile d'araignée puis les rapproches progressivement. je ne voyais pas les files ,c'était comme de la magie. Les deux berges de la brèche se rapprochent puis se ferment. C'était fascinant ! Extrêmement fascinant,j'en reviens pas.

«Qui aimerait réveiller le cœur ?» interroge le professeur une fois la procédure fini. Je lève la main en premier mais ce dernier m'ignore. Il ne voulait pas me faire cette faveur,et Dieu qu'est-ce que j'en meurs d'entrer dans le champ opératoire.

Il me déteste,j'en étais sûre. C'est fini pour mes notes avec lui. Va-t-il continuer à me traiter comme ça durant tout le programme de cette année ? Malédictions.

Sandra lève la main. Elle a été immédiatement acceptée. Il l'appelle de son côté, lui demande de prendre le petit cœur et de lui faire un massage. Sandra était aux nuages, catatonique carrément. Elle exécutait tout avec précision. J'étais jalouse.

Le cœur reprît vie entre ses mains, il battait longuement,faiblement,timidement. C'est un miracle.

🩼🩼🩼🩼🩼🩼

J'étais rentrée me changer. J'avais totalement oublié que j'avais à bosser ce soir. Mon patron m'avait appelé un nombre infini de fois. Ses messages montraient ô combien il allait me couper le salaire ou même me virer. J'ai aucun autre emploi en vu alors je devrais me dépêcher pour le calmer.

Je quitte rapidement le bloc opératoire après m'être habillée en civil. Ma bicyclette était garée au parking. 

Dehors,le vent était froid. Il soufflait fort. L'hiver est sur les portes. Et je devrais faire vite de me trouver un endroit où habiter. D'abord pour moi et surtout pour Clara et Tomy. Si je n'y arrive pas, nous allons passer des moments rudes si nous ne mourions pas de froid. Le stress m'envahit. Je déteste cette vie où chaque jour est question de survie.

«Mademoiselle Steadman?» cette voix commence à devenir familière.

« Oui professeur?» En dehors des couloirs de l'hôpital, lui c'est mon ennemi juré.

«J'aimerai te parler »

J'étais entrain de desseller ma bicyclette. Je me tourne pour le croiser pas loin de moi. Il était revenu à son mentaux gris.

« J'aimerai bien aussi professeur mais je suis en retard »

«En retard pour ton travail disgracieux?»
Il me pique les nerfs.

« Oui en retard pour Mon travail disgracieux » j'appuie sur le mot disgracieux pour souligner mon mécontentement.

«Mademoiselle Steadman, plus sérieusement. Vous mettez votre réputation en danger. Vous devriez arrêter.»

Je ne peux plus . Est-ce naïf de sa part où il ne comprends ce que un non veut dire? Pourquoi à chaque fois qu'il me voit sa seule obsession devient moi et ce que je fais pour gagner ma vie?

«Vous êtes mon père? »

«Pardon? »

« A vrai dire, vous pouvez bien être mon père si vous le souhaitez »

Il commence à fulminer. Ouais je l'insulte et alors? Tant qu'il continue à me traiter comme ça, il m'insulte lui même n'est ce pas?

«Par exemple,moi j'ai grandis dans l'orphelinat, mes parents sont morts. J'ai été adoptée, ça n'a pas marché très bien alors voyez vous, je galère à me nourrir. J'ai pas où habiter, je dois payer mes frais d'université,je dois m'inscrire à des formations et si travailler fait de moi une pute, alors soit en. » de frustration, je me lance dans un monologue. Je ne sais pas pourquoi je lui parle de tout ça ni pourquoi j'espère qu'il me comprenne.

«Alors si vous le souhaitez bien,devenez mon père. J'ai 23 ans, c'est pas si grand que ça.Adoptez moi, donnez moi tout ce que ce travail disgracieux m'offre et je le quitterai volontier »

Il me regarde comme si je venais de cracher un blasphème.

« Je ne suis aussi vieux pour être ton père »
Il répond un peu trop sérieux. Il n'a pas compris le sarcasme, il parait du type à prendre les choses au sens littérale.

« C'est un sarcasme cher professeur » je roule les yeux et monte sur ma bicyclette. Ça me dépasse,je ne le comprends pas.

« J'ai un autre truc à te proposer »

Je le regarde. Un regard sans vie. Je veux juste partir.

« Je t'embauche, signons un contrat. Tu arrêtes de travailler là bas. Je ferai tout ce que tu viens de me le dire. Je te donnerai tout ce que tu veux mais »

Il réfléchit. Je suis fléchi de pression.

«Mais?»

« J'aimerai que ça reste entre nous. Personne d'autre ne doit le savoir.»

«Biensûr , ça risque de salir votre réputation. Le fameux professeur, il aura quoi à associer à moi?»

« C'est l'une des raisons,mais ce n'est pas la seule. »

« Alors?» je réplique

Il hésitait.

«Viens, on parlera ailleurs » il me pointe une voiture.

C'était une V8 noire, géante et toute aussi imposante et intimidante que lui. Les vitres étaient blindés. Je le regarde septique.

« Pourquoi faites vous ça ?»

«Je ne le sais pas moi même »

«Si je vous suis dans cette voiture, que me feriez-vous ?»
Il me regarde dégoûté.

«Je ne serai pas tenté de vous faire quoique ce soit, rassurez-vous »

« Je vous suis . » je dis d'une façon contre intuitive. « Mais êtes vous sûr de ne pas me laisser sur la planche. Je serais viré si je ne pars pas maintenant au boulot »

Il ne me répond pas et se contente d'ouvrir la porte de la voiture. Une lumière orangée allume l'intérieur qui est aussi luxueux que tout le reste de ses affaires.

«Ma bicyclette. Je ne peux pas la laisser ici »

«Je t'en achèterai une autre,laisse la »

«Non» je n'aime pas gâcher les choses, elle est en parfaite état.

«Je vois » Il laisse la porte ouverte, se dirige vers moi avec une note d'irritation . Il prends la bicyclette d'une main. J'étais encore dessus. Je descends surprise. J'ai eu l'occasion de sentir son parfum mélangé à sa chaleur. Il soulève la bicyclette aisément , la jette presque furieux dans la cabine de sa voiture.

« Maintenant,montes» il ordonne et sans opposition, mon corps s'exécute. J'ai peur,il est bizarre. Mais il a les friques et j'ai besoin des friques

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