Chapitre 23 :Vibrations
J'avais passé une heure entière debout à servir la table et à répondre à leurs besoins. Les professeurs rassasiés,jeunes, âgés étaient tous sur leurs trente-et-un . Accueillants, souriants et curieux sur les événements à venir.
Mes pieds sont engourdis, et les broderies de la robe irritaient ma peau. j'aurai mieux fait de rester tranquille sur une table, à vivre le moment loin des regards malaisants de William.
Depuis un bon moment, tous mes mouvements sont surveillés par des yeux faits de flammes noires . Ça brûle et donne des démangeaisons à chaque fois que nos regards se croisent. Je me sens tout d'un coup petite, et inappropriée dans ma tenue, mes gestes.
Je sais qu'il est rapide à se faire une idée. Pense-t-il toujours que je suis une de ces filles faciles, avec une telle tenue de surplus? Tout le monde est habillé de cette même façon , je ne suis pas seule.
Ou peut-être suis-je laide au point que je perçois une déception naître d'entre ses prunelles? L'idée opprime mon cœur. Et alors pourquoi perdra-t-il son temps à me faire la peau de la sorte? Ce comportement intelligible est tout comme lui .
Pour amener mon insécurité à comble , Sandra avait insisté qu'on salut son prof chéri. Je ne voulais pas mais il est difficile de sortir d'affaire avec elle.
Celui-ci nous a affiché son sourire le plus froid. Le type qu'il utilise lorsqu'il veut être tranquille. Je me tire donc avec orgueil, très peu attirée par le fait de rivaliser avec la gente féminine qui se poussait pour capturer son attention.
Cet enfoiré. Même en fête, il ne baisse pas de tension. Doit-il toujours être aussi sérieux?
Je vois une camarade avancer avec un plateau de boissons frais, des cocktails de fruits alcoolisés. Il fait déjà 22h .
Je prends le plateau avec prudence et avance en agencant les pas. Celle-ci vérifie que sa marchandise est en bonnes mains puis se retire avec un sourire sous l'appel à l'aide des autres serveurs.
Le liquide de diverses couleurs dans les vers tremulait sous mes pas saccadés . Fichues talons! J'arrive enfin essoufflée à la table des profs. Je commence par les anciens en signe de respect et dépose successivement avec un léger sourire la boisson de leur choix.
Arrivée à hauteur de William,mon sourire s'évapore. Il n'y a pas de formalités.
De là où je suis , je voyais son dos. Il était toujours bras et jambes croisés , un regard d'acier suivait le déroulement du théâtre qui vient de prendre lieu. Tandis que tous les invités riaient, applaudisaient et siflaient ,lui se trouvait amimique comme un mur. Ce mur qui le rend inaccessible et hagard.
Ses cheveux d'essence reflétaient aisément le peu de lumière disponible par les projecteurs accrochés au loin. J'ai un fétiche pour les cheveux et les siens me rendent folle d'envie de les toucher. Ce serait bizarre si je le faisais ici et maintenant ,alors je réprime mes pulsions.
_Vous allez arrêter de me regarder comme si j'étais un monstre ou quelque chose comme un alien je chuchote.
Je vois ses oreilles bouger légèrement ce qui m'arrache un sourire. Il garde sa posture, silencieux. Il ne s'attendait pas à ce que je lui parles ici.
Je prends un vers comme il ne voulait pas choisir et me penche pour le déposer devant lui.
Brusquement, il bascule sur le dos de sa chaise de façon à ce que nos deux yeux s'accrochent. Ses pupilles se dilatent. Il est clairement aussi surpris que moi par son propre mouvement. Un sourir naquit sur ses lèvres m'étourdissant. Je perds l'équilibre mais me rattrape .
Si je panique à cause d'une banale proximité, il devinera mes sentiments. Avec fierté, un sourire provocateur prend place sur mon visage.
_Pourquoi? Il souffle. Sa respiration est tiède , sa voix calme et son regard perdu sur mon visage.
Étrange!
Je dépose le vers qui s'était trouvé bloquer dans l'aire. Mon bras passait en avant de celui du jeune homme et le frôlait faiblement. Mais suffisamment pour décharger une électricité dans mes échines. Je m'ecarte sans trop m'éloigner. Je fronce faussement les sourcils.
_Parce-qu'on dirait que vous voulez m'assassiner sur place je murmure. Vous n'avez rien d'autre à faire?
En réponse il lève un sourcils et agrandi son sourire. Mes yeux tombent sur la douceur de ses lèvres puis remontent pour croiser le fer avec les siens.
_Ou peut-être que vous me trouvez particulièrement séduisante au point d'être constamment distrait par ma si modeste existence ?
Cette fois-ci , je me tiens debout et à une distance qui me permettait de voir son sourire s'envoler et son visage aigrire. Bien à toi. Il était clairement mécontent alors que j'étais satisfaite de ma réplique.
_Tu oublie que je suis ton professeur. Fais attention à tes mots. Et ...
Il m'analyse de haut en bas.
_Je commence à croire que ton style vestimentaire manque de pudeur. Tu pouvais faire mieux.
Qui parle de modestie ? Lui ? Après la scène presque érotique avec une résidente et bien ouvertement dans un hôpital?
J'étais venue pour m'amuser, c'est mort.
_Lol !
_Lol ?
_Un vieux comme votre personne ne sais sûrement pas la signification. Je maugrée .
_Un vieux? Il grimace d'étonnement.
_Oh y'a que toi pour parler comme un papi de la pudeur. Je murmure d'entre mes lèvres pincées . Je mets ce que je veux, cher professeur. Ce n'est absolument pas de vos affaires .
_Petite insolente !
Avec le fond chargé d'ondes sonores, même sa voix rauque se décomposait . Personne ne pouvait entendre notre discussion.
_Oh je le sais, rien de nouveau grand frère! Je me moque puis le laisse s'amochir dans son coin avec son aura noire qui rivalise avec celle d'un roi démon.
Je ris en m'éloignant , n'est-ce pas drôle ? Cet homme est mon professeur, mon employeur et le mâle le plus désiré de ce lieu. Mais se fait comme même traité de la sorte et la seule chose qu'il puisse faire est de fulminer sur sa chaise? Bon Dieu, je suis probablement foutu en stage avec lui, non? Mon sourir se transforme en frissons.
💊💊💊💊💊
J'ai eu l'occasion de discuter avec docteur David qui après un compliment polie m'a harcelé de lui octroyer une danse. Je me suis excusé intelligemment en le détournant vers Yenica.
_Vous avez une jolie demoiselle avec vous, elle vous est agréable compagnie. Je dis en souriant délicatement.
Oui ,elle est charmante, je ne fais pas le poids mais je ne la qualifierai pas de belle sans mettre en avant mes propres atouts. Alors voilà pourquoi je me trouves à faire la mignonne.
Une femme , quelque soit sa personnalité a besoin de séduire pour se sentir désirée et prouver son existence. De mon côté, je ne suis pas aussi simple d'esprit, j'avais juste en moi une part insolente qui me pousse parfois à me rebeller. Quitte à agiter quelques hormones masculins.
Je cherche à prouver inlassablement depuis ma tendre enfance que j'en vaut mieux. Des défis , des acharnement ,un labourieux effort étaient le prix . Ceci quelques soit le domaine. C'est pourquoi au lycée, lors de mon adolescence, j'ai failli prendre un mauvais chemin.
Je suis épuisée, à 22 ans, je n'ai plus d'énergie .
_Effectivement mais ... Il passe une main dans ses cheveux blonds . Elle est déjà avec William. Il complète embarrassé.
_Ce n'est pas que je n'ai pas essayé. Il lève ses épaules . Tu as un partenaire?
_Je suis avec Read .
_Le petit brun? En chemise verte?
Si lui est petit avec toute sa carrure, le suis-je également pour William? Je lève la tête en lui parlant ,il fait bien deux têtes au dessus de moi . Pourtant je suis au dessus de la moyenne en taille .
_Oui ..
En même temps que ma réponse, je vérifie l'état de mon potentiel amoureux. Il y'avait une poignée d'étudiants de ma promo et ils étaient tous vêtus en blouses blanches . Je souris, ils ont donc décidé que ça sera maintenant. La danse des étudiants en médecine. C'était un presque un rituel, toujours la même chorégraphie mais c'était la première fois que j'en assistais.
_Yenica , ce n'est pas ton petit frère lui? Il interpelle la jeune femme perdue dans la contemplation de son si charmant amant .
_Quoi? Elle balbutie .
Une mèche rouge comme une flamme se détache de son oreille. En robe de soirée noire, sa beauté est intimidante, mature.
_Read? Me questionne David des yeux, je réponds en un hauchement de tête. C'est ton frère non ? Il continue en orientant son attention de nouveau sur Yenica.
_Ah Read? Non , c'est mon neveu. Elle sourit légèrement. Toujours la tête ailleurs , je remarque des cernes camouflés sous son maquillage. Fatiguée, triste était l'impression que j'ai reçu en la regardant de pré .
Que lui arrive-t-il ? Je suis sur le point de jurer que c'est l'oeuvre du chat noir. L'idée qu'ils y aient eu un conflit me titille, ravie et désolée.
_Ton neveux? C'est vrai qu'il ne te ressemble pas dramatiquement. Le neurochirurgien, avec un sourire enclin s'incline vers l'objet de ses désirs. Mais il est aussi charmant que toi. Ajoute-t-il . Ce compliment intéressait plus la rousse que son neveu.
Malgré son état, elle rit. Quel beau son. En réponse, elle s'approche de lui et pose un doigt sur sa joue , trace sa mâchoire sensuellement.
Mes pommettes rougissent.
_T'es beau David, ce soir. Murmure-t-elle.
L'homme sous son charme se déstabilise. Cependant , elle ne le regardait pas. Tout son être était porté sur William. Même ces mots, lui sont murmurés.
Je suis le regard de la chagrinée d'amour et tombe sur les yeux d'aigles perçant. Les bras croisés, il avait les yeux rivés en nôtre direction .À travers son aura cruelle, on pouvait percevoir une indifférence envers Yenica.
J'ai compris qu'elle essayait de le rendre jaloux et j'ai su aussi que ça ne fonctionnait pas. Parce-que, son regard et toute son attention étaient portés sur moi. Il me détaillait de loin, persistant et insistant. Lorsque nos deux yeux se croisent, il détournait les siens. Mais recommencait comme s'il voulait me dire une chose.
Je crois que je l'ai vraiment énervé, je tremble. Ce n'est pas bon signe.
_Narie, toi aussi. T'es ravissante dit la rousse.
_Hein? Je rétorque en me détachant de ces pensées terrifiantes .
Elle me regarde, puis William, ensuite moi. J'ai pu voir ses sourcils se froncer avant qu'un nouveau sourir ne naquit sur son visage.
_T'as la tête ailleurs, ça va? Elle reprend.
_Oui .. pardon, tu disais quoi?
_Que mon cher neveu est chanceux d'avoir une aussi belle partenaire. Elle pose son visage sur sa main, toujours souriante . Une étrange lueur habitait ses yeux verts. Ils ressemblent à ceux de Read.
_Merci. Read est gentil..je begaille perturbée par sa façon de me regarder.
_Si tu veux aller loin avec lui ,je te soutiendrais de toutes mes forces. Elle me fait un clin d'oeil pervers.
Je panique et me contente de sourire .
À côté, le jeune médecin, avait la main sur la joue et vivait au ciel. Il était aussi content qu'un enfant. David est trop simple comparé à son cousin plus compliqué qu'un noeud d'écouteurs.
_Je vais te dire un secret. Elle me fait signe . Je lui offre alors mon oreille. Il est timide mais je peux te dire qu'il est fou amoureux de toi. Ton nom est écrit sur tout ses livres et il n'arrête pas de parler de toi. J'ai été curieuse de te voir, je comprends maintenant. Tu es charismatique.
M'avoue la rousse.
Mon visage s'enflamme, son parfum est véhiculé à mon nez par son doux souffle. Je parie que je sens comme elle désormais. Je m'ecarte.
_Et il parle de toi dans ses rêves aussi. Elle ajoute avec haute voix.
Un garçon aussi beau et intelligent que Read est fou épris de moi . Mon novice de coeur s'arrête puis s'emballe.
_Vraiment? Je dis idiotement.
Elle lève les sourcils.
_Donne lui une chance. C'est un gentil garçon. Crois-moi .
J'ai déjà envisagé ça, même si le but est égoïste . Je voulais utiliser son amour sincère pour oublié le mien. Si je fini par réciproquer ses sentiments, ce n'est pas grave non?
_C'est d'accord je réplique .
Son sourire s'élargit .
_Dans ce cas, ma belle. Prends soin de son coeur . On est le plus fragile quand on s'attache. La douleur d'aimer une personne qui ne nous considère pas est pire que celle d'un infarctus du myocarde. Prononce-t-elle fadement.
Elle replonge dans la contemplation du démon des ténèbres. Ses yeux ternes et sans vie avaient des larmes. Je n'ai vu cette fille qu'à l'hôpital, en plein travail. Elle est toujours souriante ,rayonnante , compétente, douce . Tout mon contraire, c'est pourquoi je l'admire et la respecte.
Cependant, le fait de la voir avec William me laisse toujours penser noir , croire que s'il est avec elle, il ne me remarquera jamais. Car elle a tout ce que je n'ai pas.
Sandra avait comparé la peine d'un amour inrequis à un coup de poignard dans la poitrine. Une souffrance qui n'a aucun antalgique à part acquérir l'être aimé.
David, tout comme Yenica avait son coeur et son âme à la merci de la jeune femme. Comme elle regardait William avec douleur, il ne voyait qu'elle.
Quelle ironie. Je souffle et vide mes poumons chargés.
Je les laissent , atteinte par l'atmosphère mélancolique du triangle amoureux . Je n'avais pas la solution, j'étais moi même au fond du même téméraire qu'eux.
Je vais finir comme la résidente si je continue à souhaiter et excéder la place qui m'est octroyée . Je dois me débarrasser de ces sentiments non nécessaires avant que ce ne soit trop tard.
Je me trouve une place pré d'un mur , loins des lumières . Sandra m'avais invité à venir prendre un selfi avec son prof chéri. J'ai catégoriquement refusé ce qui l'a transitoirement déprimé. Elle a réussi à prendre un selfi avec lui après trois tentatives échouées .
Si c'était moi,j'allais ficher le camps dès le premier non.
Une danse moderne, du hip-hop enflammait brillamment l'estrade. Enfin, ma partie favorite.
Eprise par le rythme rapide et vigoureux, j'arborais un sourire excité . La musique était en faite une combinaison de plusieurs chansons courtes. Toutes aussi bruyantes,vibrantes,mouvantes .
Read et le reste de l'escouade danseuse avaient des mouvements agiles, je ne pouvais plus lever les yeux deux. Tantôt rapides et agressifs,tant autres doux et moux, la danse faisait vibrer mon être. A chaque transaction, les danseurs changeaient de style. Mon corps bougeait tout seul.
Quand j'étais au lycée, j'avais des amis. Des mauvais, presque des délinquants. J'en faisais partie et c'est avec regret que je me souviens de nos actions. De tous ceux que nous avons opprimé et détruit .
À cette époque, j'appartenais à un gang de danse moderne. Je connais donc la sensation d'avoir un spectacle qui frémit sous ma danse, la sensation de l'adrénaline dans mon sang. Cool ,badgirl, talentueuse. Voilà les titres que j'avais. Je rêvais être une start. J'aimais les vibrations !
J'ai fini en médecine pour un événement qui m'a rendu ce que je suis maintenant. Loin des bagarres de rues, des mauvaises notes et du barbarisme. J'ai échappé bel.
Alors comme si je me revoltais contre mon destin pathétique, une folie et d'autre sensations impulsives s'emparent de mon être. J'ai failli les rejoindre et laisser libre cours aux pulsions qui me tiraillent de l'intérieur. Mais avec une telle robe,il y'a le risque que les souvetements tout neufs et sexy que Sandra m'a forcé à porter fassent drapeau rouge devant tout le monde.
Je m'attendais le moins que Read sache danser de la sorte. Un point pour lui. Il a la classe .
Il était aspergé de sueur, tout le haut de sa chemise était trompée. Ses cheveux collaient à son visage, la bouche légèrement entrouverte, sa respiration ample soulevait les muscles toniques de sa poitrine. Nos regards se frôlent, il me sourit . Je réponds par un clin d'oeil ce qui le fait immédiatement rougir. Ça m'amuse.
Après plusieurs minutes, la danse s'arrête, le spectacle agité se calme et des applaudissements résonnent. Les animateurs qui ne sont autre que le beau couple Anna-Geremy reprennent le micro.
_Merci à nos danseurs talentueux. Comme quoi ,tous les médecins ne sont pas des intellos ennuyants. Applaudissons encore une fois ! s'enrage Geremy en levant haut ses bras.
Les applaudissements s'élèvent. J'applaudis avec un sourire.
C'est la première fois que j'assiste à une cérémonie d'aurevoir. J'avoue que je suis émue de voir nos efforts aboutir à une si belle fête. Avant la danse, il y'avait un théâtre très bien réussi.
Durant cet instant, on se sent comme une famille. On unie nos forces, nos talents et laissions de côté nos conflits. Pour une causes aussi noble que notre métier , celle de faire de la fin de cinq ans de douleur et de labeur une merveille. Nos ainés, on les aiment et nos juniors nous aiment.
C'est tellement chaleureux de donner sans avoir peur prendre.
_Vous nous croyez pas? Il y'a bien beaucoup de start cachées parmi nous ! Je vous invite chers invités, internes, externes et médecins à monter sur l'estrade. Bien-sûr ceux qui savent danser,et ceux qui ne la savent pas aussi. fêtons ensemble ! S'impatiente Anna puis dépose son micro.
Cette annonce me prend de court. Ce n'est pas supposé figurer dans les objectifs de la fête. Ils ont inventé, ces deux là! Comment je suis censée faire pour ne pas participer? Ça tombe bien!
Le DJ met une musique battante , Geremy et Anna sont les premiers à descendre suivis sans se faire implorer par une buche de personnes. Mon coeur bat , je pince mes lèvres d'excitation.
-Merde! Je m'agite. Mes pieds reconnaissent leurs chemins vers l'estrade.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top