Chapitre 20: La boule

La sonnette retentie, j'appuie plusieurs fois, perdue dans mes pensées. Mes doigts étant ceux d'une musicienne avortée, plutôt curieux,se trouvent à façonner une sorte de mélodies. Et alors que mes yeux contemplaient vaguement la maison blanche aux stries grisâtres, mes pieds s'impatientaient en tapant anxieusement sur le tapis à la fourrure noire étendue devant la porte.

Frya city est une ville des plus calmes, les rues rugueuses en ciment flamboyaient sous le soleil ardant, les voitures passent rarement perturbant momentanément le silence.

Les constructions cubiques avaient tous la même couleur et la même architecture. Répétitifs et ennuyants, ces alentours aux recoins propres contrastent avec les bon lieux situés à quelques kilomètres.

Là où les habitacles ne sont qu'un tas de déchets assemblés de façon rudimentaires. Là-bas, tous puent, les gens ,les animaux, les rues et même la terre. J'y ai vécu, mon orphelinat et toute mon enfance . Jusqu' à  ma rencontre avec William .

Vu de cet angle,je réalise qu'il m'a extirper momentanément de cette misère .

La porte en bois talqué bascule pour être accueillie par la figure rayonnante d'un gamin d'environ cinq ans , déguisé en indiens rouges, les joues parsemées de lignettes colorées et dont la tête minuscule semblait vouloir voler à cause d'une couronne de plumes cassées .

« Salut poisson! T'es enfin venue. La boule est en colère contre toi . » Lance-t-il énigmatique en balayant l'air de ses frêles bras .

« Salut toi ! » Je réponds, il saute sur place en machant  des mots.

« La boule m'a demandé de t'escorter vers sa chambre. Mes amis les indiens vont t'attaquer ! mais Jaki la rougeole va te protéger! »

Sans pouvoir déceler les files de ses pensées, je ricane face à sa créativité. Les enfants, se créent un univers et nous attirent à l'intérieur. J'ai rien compris évidemment.

« Qui Jaki la rougeole? »

Je me suis alors mise à le suivre. Ses cheveux brins étaient un véritable hérisson, à son cou était attaché un châle rouge qui flottait sous sa marche de lapin heureux.

« Bah c'est moi! Jaki parce-que je m'appelle Simon et rougeole mmm... bah parce-que , » il répète penssif, « rougeole. »

Un véritable rire m'échappe cette fois-ci ,je le regarde d'entre mes yeux courbés freiner  son galopade .

Il se tourne vers moi avec un index levé tel un crochet.

« Rougeole parce-que j'aime la rougeole! » Sort-il avec une expression sérieuse.

Il réussit à m'extirper un autre rire, je vois ses petites lèvres s'étirer pour signer sa satisfaction.

Dès le début, il jouait à la comédie. Petit intello!

J'avais besoin de décompresser.

« Pourquoi tu m'appelles poisson ? »

On dit que chaque être humain ressemble à un animal, mais moi poisson !

« J'avais faim » il rétorque embarrassé puis reprend sa course.

Je le suis jusqu'à la chambre de Sandra. Il reste un instant silencieux puis enlève sa couronne et la coince sous son bras , un peu triste.

Comme ce soldat se tenant rectiligne et tête baissée devant la perte de ses compagnons lors d'une guerre ardente.

Il avait la mine bien plus mature .Je me demande de la raison qui ferai vieillir ses petites prunelles .

« Tu sais , tu es la première amie de la boule qui vient à la maison. Donc Simon aime le poisson. Il dit en rougissant. Sois gentille avec Sandra , parce-que la boule est triste. »

Donc la boule, c'est Sandra ?

Ses mots me laissent sans repères. Avec la sociabilité pathologique de Sandra ,elle aurait pu avoir plusieurs amis. Pourtant, je ne la voyais jamais dépasser les quelques jours avec une personne. Sauf étrangement avec moi.

J'avais un sentiment de mal être car un mystère entourait le comportement de Simon, une brume de mélancolie profonde englobait l'être innocent.

Je ne connais pas assez Sandra mais je commence à véritablement m'inquiéter. Son petit frère semble préoccupé. Il y'a bien des choses que j'ignore.

« Alors si tu lui fais du mal , Jaki la rougeole va te tuer! » Il s'écrit et écrase mon pied en lançant un chant indigène avant de fuir et me tirer la langue une fois à l'abri.

La douleur me lancine m'obligeant à vérifier si un orteil n'est pas cassé . Je lance un regard de reproche qui réjouit l'enfant mais aucunement je ne lui en voulais .

« Narie! »

Je regarde la boule qui avait les mains sur les hanches .

Je souris pétrifiée par l'aura cruelle qui se dégage d'elle.

« Salut! »

« Salut? Mon c*l ! Je t'ai attendu une heure entière, Narie. Une putain d'heure! »

« Je suis là maintenant, calme toi. » je leves les mains dans l'air en signe de paix.

Elle soupir et m'agrippe par mon sac à dos et me traîne à l'intérieur. Je lance un cri de surprise.

Que lui arrive-t-il?

Elle ne m'a jamais traité de la sorte et je ne savais pas comment réagir. Est-ce qu' après cinq ans de rodage ensemble avons fini par devenir amies , même un peu? Parce-que si quelqu'un d'autre me tirait ainsi, j'allais devenir violente.

« Prends une douche Narie. »

« J'ai déjà pris une avant de venir. Laisse nous vite faire. »

« Dans ce cas, il est temps pour ça! »

Elle débranche un appareil et l'ouvre pour me laisser voir une matière gluante et rose.

Son mauvais sourire me mets sur mes gardes.

« C'est quoi? Sandra tu me fais peur. »

« T'as toujours peur de moi Narie, tu ne peux pas me faire confiance pour une fois? »

« Non ! Tu ressembles à une sorcière , une méchante ! »

Elle ouvre une grande gueule et un rire maléfique fait bouger sa luette. Elle imite parfaitement le même rire que la belle-mère de blanche neige. Elle me fixe, je tremble.

« Oh que je vais te faire souffrir! »

« Pourquoi ? Ne m'approche surtout pas ! »

je recule et me trouve coincée contre un mur. Sa chambre , vous le devinez est toute rose , les murs ,son lit même ses lunettes .

Des images de célébrités tous teintées de rouges à levres . Ils ont été embrasser et peut-être violés par Sandra . Il y'a des asiatiques tous lisses et cute ; Un boy gang connu sous le nom BTS je pense . Alors eux , mes condoléances .

« Parce-que pour être belle, il le faut . »

« Comment ça? » Je lève un sourcils

_C'est de la cire. Tu as des poils aussi épais qu'un ours après son hibernation et une moustache de bouc. On va les arracher.

Elle appuie sur le dernier mots tandis que mes poils menacés se redressent.

« Je ne veux pas, je suis très bien comme ça! »

« Tu ne peux pas mettre une robe de soirée avec des jambes de chimpanzé! »

« Les chimpanzé sont nos cousins! »

« Allez ferme-là Narie et enlève moi tes habilles! »

Elle ne me laisse pas le temps de contester et se barre sur moi, arrachant sans gêne les différents tissus qui jadis couvraient mon corps désormais à poils. Je frissonne, abattue tel un chien après une douche .

« Sandra , doucement. » Je supplie. J'étais au centre de la chambre avec seulement un soutien-gorge et un slip .

Je n'aime pas montrer mon corps. J'ai une cicatrice à cause d'une fracture de côte. Je n'ai pas la moindre envie qu'on me pose des questions dessus.

Toutefois,  il semble qu'elle  l'a remarqué car son visage était pour un instant perturbé.

« Un slip rose avec des fleurs dessus. T'es sérieuse? Tu veux aller où comme ça, t'as pas honte ? »

« Ce n'est pas comme si je vais aller à poils! » Et puis je regarde mon slip, « c'est beau et pure le rose! Où est le problème? »

Elle se donne une faible gifle désespérée au visage et me regarde comme si je venais de la pré histoire.

« Tu as dit que Read t'as demandé de l'accompagner! »

« Et alors ? »

Pour couvrir ma détresse, je cris en croisant les bras devant ma poitrine.

« Et alors quoi? C'est une soirée pour adulte Narie! Pour adulte ! Tout est possible! »

« Tout ? » Je tords mon cou effrayée par ma réalisation. Elle me répond en hochant la tête.

« Oui tout. Je savais que t'étais sèche sur ce genre d'affaires . Mais en tant que bonne fille bien élevée par ses parents, je vais t'expliquer. »

« Qu'est ce que tu veux dire? » je fais la naïve, ne me demandez pas pourquoi .

« Bah t'as oublié notre plan? On a discuté hier même! »

« Oh ! Et quelle est la relation avec mes sous-vêtements ? »

Le plan était de ne pas laisser William et Yenica ensemble. Il fallait les séparer à tout prix. On n'a pas eu le temps de discuter de comment mais chacune doit trouver une solution en directe et selon les circonstances.

« Bah , si tu réussi ou que je réussisse à isoler mon prof chéri loin de l'idiote, il va falloir passer à l'étape suivante . » Son expression de psychopathe reprend, ses yeux épousent alors la forme d'un cœur et la bave commence à couler.

« Sandra soyons claires, j'ai rejoint  ce délire parce-que je n'aime pas Yenica comme toi. On va juste les séparer et c'est tout. Aucune étape suivante! »

« Oh non, il va finir par retourner chez elle! Il faut plus pour le garder loin d'elle ! »

Je l'admets. Au fond, j'avais vraiment envie que William ne la touche plus, qu'elle cesse de lui coller comme une sangsue. Cette envie me torture car il fallait que j'admette aussi que je suis quelque part une mauvaise personne. Je ne sais pas pourquoi j'agis de la sorte, est-ce la jalousie?

Au début, il m'était totalement disponible puis, un soir elle est venue et je n'avais plus aucune place. J'étais avant elle, de quel droit ?

« C'est vrai ce que tu dis mais s'il veut retourner, il n'a qu'à le faire. Après tout, on n'est que ses étudiantes, que pouvons-nous lui demander d'autre ? »

« C'est ce qui rend ce jeux encore plus excitant! »

« Quoi? »

« L'interdit! »

« Interdit? »

« On va le garder toute la soirée pour nous Narie. »

« Comment? »

« C'est un homme! »

« Et ? »

« Nous sommes des femmes! »

« Et? »

« Bah un homme ça se séduit! »

Ma bouche tombe, je la regarde comme  si elle était un sanglier qui veut attaquer un lion. Elle a totalement perdu la tête !

« Tu veux le séduire? Tu penses qu'il va tomber dans tes charmes et laisser Yenica? Un être aussi arrogant que lui? »

« Qu'est ce que t'en sais? »

« Je le sais tout court! Nous ne pouvons pas rivaliser avec elle! Et puis comment vas-tu le charmer? C'est ton professeur! Un faux pas et t'es foutue ! »

Elle enchevêtre ses doigts et souris perdue dans des fantasmes aux royaumes de la perversité suprême.

« J'aime les défis, Narie! Imagine ce que ça fait d'avoir cet homme pour toi, rien qu'à toi? Oh mon prof chéri! Imagine le t'embrasser, te caresser, te toucher et te .... »

« Stoppe! Arrête de rêver. Ça n'arrivera jamais! »

Je l'arrête avant qu'elle ne commence à décrire une scène érotique, ça m'aurait fait gerber. Je n'ose tout simplement pas l'imaginer faire ce genre de truc avec... moi ou elle. Il n'est pas ce genre d'homme, non?

« T'es un rabat joie! Narie,tu dois apprendre à profiter de ces belles choses de la vie. »

« Alors, à part lui sauter dessus, t'as d'autre solution? »

Elle grimace et dépose une grande quantité de cire sur ma jambe. J'étais assise sur son lit.

« Aucune autre solution. Isole le et embrasse le . Voilà le pari. À prendre ou à laisser! »

« C'est de la pure folie. Je ne ferais jamais ça! »

« T'es dégueu! »

« Je suis logique ». Elle arrache la cire en emportant tous les poils au-dessous. J'avais l'impression que ma peau l'avait suivie. Et durant toute une demie heure, j'ai subi ma sentence. Mais le résultat était plutôt satisfaisant.

_ Tu es magnifique Sandra!  Je m'exclame en la voyant déposé un colier argenté aux barres de critaux Bordeaux. Sa robe de la même couleur avec une coupe en forme de coeur sur la poitrine et un plongeant postérieur suffisement profond pour voir le dernier creux de son dos .

Sa peau laiteuse était d'une douceur envoûtante , brillante sur les saillies à cause des hight ligther. Une majestueuse ouverture traversait la longueur de sa robe dévoilant sa jambe gauche. Ses cheveux sont lâchés et ondulés à leur bas.

Elle me sourit, l'éclat de son visage soigneusement maquillé m'aveugle .

_Toi aussi Narie! Tu me dépasse de loin!

Je me regarde dans le miroir et peine à me reconnaître.

_C'est grâce à toi!

_T'as une beauté rare il m'a fallu de peu pour te transformer en déesse !

_Tu exagère mais merci.

Ma robe beige avait une ceinture maronne qui dessinait parfaitement mes courbes. Elle avait  quelques nuances argentées qui la rendrait plus lumineuse. Mes jambes rasées étaient douces et halées , la robe me tombait un peu au dessous des genoux.

Il y'avait une ouverture en forme de losange sur ma poitrine mettant à découvert le clivage de mes seins. Au niveau de ma nuque, un noeuds gardait le tissu accroché à mon corps et se prolongeait en arrière par un plongeant pas comme celui de Sandra mais relativement révélant. J'avoue que j'étais belle.


_Read va perdre la tête! Elle ajoute en surelevant ma robe pour voir mes fesses. Avec ce nouveau souvetement, tu vas le rendre accro!

_Il ne se passera rien !

_En tout cas j'espère qu'il se passera quelque chose entre moi et William cheri!

_Rêves!

_Tu verras!

On quitte sa demeure et monte dans sa voiture. Une vieille 4×4

_Sandra, pourquoi moi?

_Quoi?

_Tu es folle éprise par le professeur alors pourquoi veux tu que j'applique ton plan ? L'isoler et l'embrasser?

_Parce-que,  si c'est toi , on peut partager.

Je ris surprise par cette irréaliste réponse, Simon et elle ont décidément les même gènes .

_Et parce-que je peux mourir en paix . Narie. Sa voix cette fois-ci était différente ce qui ne me laisse plus indifférente.

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