Chapitre XXXII : Quatre mois et demi
Le lendemain matin, Jellal partit. En entrant dans la guilde, Mirajane m'apprit :
— Erza, le maître veut te voir...
— J'y vais.
Je gravis les escaliers, et j'entrai dans son bureau après avoir toqué. Je le saluai humblement :
— Bonjour maître.
— Bonjour Erza ; viens, ferme la porte et assis-toi.
Je l'écoutai, puis je lui demandai :
— Vous vouliez me parler ?
— Oui... Vois-tu, depuis quelques mois, beaucoup trouvent que tu as changé...
— Changé ?
— Surtout ces temps-ci, d'ailleurs, m'affirma-t-il en me regardant dans les yeux. Eh bien... Comment dire... Tu es... étrangement, beaucoup plus prudente et moins avec les autres... Tu sembles t'éloigner... Tu as des problèmes ?
— Non, non.
— Erza, je peux lire un mensonge dans tes yeux... Explique-moi.
Gênée, je réfléchis à ce que je pourrais lui dire mais... Non, je ne pouvais pas mentir. Je regardais derrière moi, vérifiant que la porte était bien close, puis je me rapprochai doucement et baissai la voix :
— Alors voilà... J'aimerais que vous le gardiez pour vous, s'il vous plaît... Je le dirai aux autres quand je serai prête.
— Tu as ma parole : tout restera dans cette pièce.
— Merci maître... Et donc... Je...
Je bafouillai timidement :
— J-Je suis enceinte... Et donc... Je ne veux pas risquer de le perdre en faisant des missions dangereuses... Et... Maître ?
Il semblait tétanisé. Je le rappelai :
— Maître ?
— Mais c'est merveilleux ma petite Erza ! s'exclama-t-il alors en me sautant dessus pour m'enlacer.
— Voyons, maître, un peu de tenue, lui rappelai-je en le reposant à sa place.
— Haha, tu as raison, rit-il. Mais, dis-moi... Qui est le père ?
— C'est Jellal.
— Pourquoi n'y ai-je pas pensé ? Mais... Attends... Il est toujours considéré comme un fugitif, non ?
J'acquiesçai simplement. Anxieuse, je lui avouai :
— Nous ne savons pas comment faire pour l'après de sa naissance... Nous y réfléchissons, mais nous ne trouvons aucune solution vraiment adéquate.
— C'est un véritable problème... acquiesça-t-il.
— Et je ne veux pas avorter... Je veux le garder...
— Je comprends... Polyussica le sait ?
— Oui, elle me suit pour ma grossesse.
— Tu en es à combien ?
— Trois mois.
— Je vois... Je vais réfléchir à comment vous aider, en attendant, porte-toi bien. J'avertirai les autres que tu n'as rien de grave car ils s'inquiétaient pour toi. Et surtout, si tu as un problème, n'hésite pas à te confier à moi.
— Merci beaucoup maître.
Je le saluai respectueusement, et je sortis me balader dehors, observant parfois les boutiques de maternité et de bébé, attendrie par les minuscules pyjamas qui s'y trouvaient...
***
Quatre mois et demi. Ça faisait quatre mois et demi que j'étais enceinte. Jellal avait eu une grosse mission, et je ne l'avais pas vu depuis trois semaines ; j'allais donc enfin le revoir... Il m'avait manqué. Tellement manqué... Je l'attendais sur les rochers, écoutant et regardant la mer... J'avais tellement de choses à lui raconter...
— Surprise !
Je sursautai, puis je souris plus que tendrement en voyant son expression habituelle. Il s'assit à mes côtés et me donna un cadeau et un bouquet de roses que je laissai sur mes genoux, préférant l'enlacer. Il me caressait doucement le dos, frottant son visage contre ma tête tendrement...
— Tu m'as tellement manqué mon chéri...
— Toi aussi tu m'as manquée... Je t'aime mon amour...
— Je t'aime aussi...
Je l'embrassai tendrement, le serrai à nouveau dans mes bras, puis je lui annonçai en souriant :
— Le bébé commence à bouger depuis environ deux semaines.
— C'est vrai ? s'étonna-t-il. C'est merveilleux !
— Oui ! m'exclamai-je, heureuse.
Il posa doucement sa main sur mon ventre, et il fut surpris :
— Waouh, il a vraiment grandi... Ça se voit maintenant, que tu es enceinte... On t'en a parlé ?
— Ils ont essayé de me dire que j'avais pris du ventre, mais à chaque fois, je changeais de sujet... Maintenant, je mets des robes plutôt amples, comme celle-ci, car mon armure ne me va plus...
— Je pense qu'il est temps de leur dire... Tu ne crois pas ?
— Tu as sans doute raison.
— Je vais rester une semaine avec toi... On aura le temps de leur dire... Je le dirai à ma guilde par la même occasion, acquiesça-t-il avant de m'embrasser sur le front.
— On pourrait organiser une petite fête avec Fairy Tail et Crime Sorcière ? Et on leur dirait par cette occasion ?
— Oui, ce serait bien...
— Alors j'en parlerai à Makarof demain... D'ailleurs, il sait que je suis enceinte... Mes amis s'inquiétaient pour moi, donc bon...
— Je vois... Ouvre ton cadeau s'il te plaît, d'ailleurs.
Un sourcil haussé, je défis les rubans délicatement en me demandant pourquoi il tenait tant à ce que je l'ouvre. Alors, je restai toute étonnée... Je l'enlaçai fortement :
— Tu es un amour...
Il avait acheté une tétine blanche, ainsi qu'un petit pyjama blanc pour le bébé. Je frottai amoureusement ma tête contre la sienne, attendrie par son attention. Il me murmura alors :
— Regarde en dessous aussi...
Je mis la main dans le sac, raclai le fond avec mes doigts, et je sortis un bracelet argenté avec un cœur. Je l'enlaçai une nouvelle fois fortement :
— Tu me gâtes ! Tu es adorable Jellal ! Oh, mon amour, je t'aime...
— Je t'aime aussi, et de tout mon cœur... Je te le mets ?
— S'il te plaît, souris-je.
Je lui tendis mon poignet, et il m'enfila adroitement le bracelet à côté de la gourmette. Il remarqua :
— Tu as encore tous mes cadeaux, à ce que je vois...
— Évidemment ! Qu'est-ce que tu croyais ?
— Bah...
Il se tut, l'ayant arrêté avec ma main ; je le sentis bouger et une petite pression être exercée sur mon ventre. Je pris sa main et la posai à l'endroit où je sentais le point ; il se mit à sourire, et lorsque le bébé arrêta, il m'enlaça tendrement :
— Je suis heureux... Je l'ai à peine senti, pratiquement pas, j'ai vraiment dû me concentrer, mais je suis heureux...
— Moi aussi...
Je lui souris plus que tendrement, me caressant le ventre... Il avait une si petite force... Jellal m'embrassa sur le front, puis il me demanda :
— On rentre ? J'ai envie de te faire des câlins...
— Moi aussi j'ai envie de t'en faire, souris-je en me levant.
Nous allâmes rapidement chez moi, mangeâmes sur le canapé, l'un contre l'autre, en s'enthousiasmant pour notre bébé, puis, nous nous brossâmes les dents. Nous allâmes ensuite dans la chambre ; pendant que je passais devant le miroir, je m'y observais... Oui, mon ventre s'était arrondi... Oui, arrondi... Et ça se voyait...
Il me porta alors, me coupant dans mon observation, et il s'allongea dans le lit avec moi. Il me monta délicatement dessus pour me caresser la joue et m'embrasser. Il descendit ensuite à mon cou tandis que je nouais mes mains autour de son dos nu, appréciant le caresser. Je souris lorsqu'il descendit plus bas :
— Que des câlins, hein ?
— Bah...
Il rit doucement, puis il me demanda :
— T'es en forme ? Trois semaines sans toi... Ça m'a manqué.
— Qu'est-ce qui t'as manqué ? Et tu veux rattraper ce temps en faisant ça ?
— Toi, bien entendu. Je viens de me rendre compte que le "ça m'a manqué" pouvait être mal interprété. Et, oui... entre autre. Mais on fera d'autres choses ensemble, bien entendu, m'affirma-t-il.
— T'es... mignon... murmurai-je, ne sachant pas quoi lui répondre.
— Tu es en forme, ma petite femme ? sourit-il.
— Hum... Oui, souris-je en entourant doucement une de ses jambes avec la mienne. Vas-y juste doucement...
— J'allai y aller doucement, que tu sois enceinte ou pas, et que tu me l'aies demandé ou pas.
— Tu es vraiment parfait.
— Non, me chuchota-t-il à l'oreille dont il venait d'embrasser l'arrière. C'est toi.
— Tu es parfait, conclus-je avant de tendrement l'embrasser.
Et tu le serais encore plus si tu ne me faisais pas espérer... "Ma petite femme"... Ça me turlupinait encore. Devais-je faire un pas vers lui, ou attendrais-je longtemps, peut-être éternellement, qu'il s'agenouille pour demander ma main ?
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Voilà pour le trente-deuxième ! Je me rends compte que le livre va vraiment durer longtemps... Vous êtes prévenus :')
Sinon, j'espère que ce chapitre vous plaît !
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