Chapitre XXVII : Un choix

   Les beaux yeux verts de Jellal s'écarquillèrent, et il resta figé ainsi un long moment... Mes larmes s'étaient mises à couler, tâchant les draps blancs du lit... Il s'écarta et se tourna sur le côté pour regarder ses jambes, le menton enveloppé dans sa main forte et chaude, semblant réfléchir... Je tentai de reprendre sa main, mais il se leva brusquement, me faisant pousser un gémissement de désespoir et de souffrance... Comme blessée, je me laissai tomber sur le lit, me prenant le ventre, sanglotant contre mon oreiller tandis que Jellal ouvrait la fenêtre... "Ne pars pas..." voilà ce que je voulais lui dire. "Ne pars pas..." voilà ce que je souhaitais lui répéter.

   Pourtant, je ne l'entendis pas partir... Je me tournai doucement sur le côté, et il avait posé ses mains sur les bordures de la fenêtre, regardant devant lui, réfléchissant... Je reniflai, me relevai faiblement et marchai à petits pas jusqu'à lui... Je m'apprêtais à lui prendre le bras, mais il me repoussa brusquement.

   Je reculai lentement jusqu'au lit, ayant l'impression qu'il prenait ce bébé pour un virus qui pourrait le contaminer... Il me repoussait, peut-être qu'il me détestait... Je me remis à pleurer contre mon coussin, un goût salé dans la bouche...

— Tu en es sûre ?

   Je mis quelques instants à me rendre compte qu'il m'avait bien parlé... J'acquiesçai précipitamment :

— Oui... Polyussica m'a fait faire de nombreux tests et m'a posé beaucoup de questions, tout est positif... En plus, je n'ai plus mes règles... Le matin, j'ai souvent des nausées, et je suis devenue hypersensible... J'ai mal à la poitrine de temps en temps aussi... terminai-je.

   Il soupira longuement, rebaissant sa tête. Je restai angoissée, me demandant ce qu'il pensait et ce qui allait se passer... Je me caressai le ventre, m'étant rendue compte lors de cette dernière semaine que j'étais très maternelle... Je ne l'aurais pas crû.

— Erza, écoute... commença-t-il en se retournant lentement. On ne peut pas le garder...

   Ma gorge se resserra douloureusement ; je murmurai d'une petite voix :

— Pourquoi ?

— Avec notre situation, ce n'est pas possible... me répondit-il en s'asseyant à mes côtés.

— Mais Jellal...

— Non, Erza. Là, je ne peux pas céder... Il faut vraiment que tu... voilà, quoi, tant qu'il en est encore temps... Si tu t'y prends trop tard, tu n'y arriveras pas, alors que là, ce n'est qu'un haricot...

   Je le giflai violemment :

— Qu'un haricot ? Qu'un haricot ? Qu'un simple haricot ? Tu te fous de moi, là ?

— C'est pas ce que je voulais dire, je ne voulais pas te blesser...

— Jellal... soupirai-je. Ce bébé... Il représente beaucoup pour moi... C'est une partie de toi et de moi...

   Je me laissai tomber sur mon oreiller, en larmes, et je me tus. Il me demanda doucement en caressant mon épaule sous ma bretelle :

— Tu le veux, n'est-ce pas ?

— Oui...

— Erza, crois-moi... Quand tu me l'as annoncé, je ne savais pas si je devais pleurer et crier de joie, ou avoir l'attitude que j'ai actuellement...

— Donc, si tu n'étais plus considéré comme un criminel, tu serais d'accord ? conclus-je.

— Oui, évidemment que oui... C'est un rêve de fonder une famille avec toi...

   Je faillis sourire, mais je me retins :

— Mais ce n'est pas la situation adéquate... Si nous ne voulons pas avoir de problèmes, que ce soit par rapport à toi, cet enfant, ou moi, il vaut mieux avorter...

— Je ne veux pas... murmurai-je tristement. Dès que j'ai su que j'étais enceinte, qu'est-ce que j'étais contente... Je me suis mise à penser à la vie que nous pourrions avoir, tous les trois... J'ai réfléchi à des prénoms, j'ai imaginé comment il pouvait être, ses premiers pas, comment il grandira... Je n'ai pas envie de perdre ce dont j'ai rêvé en si peu de temps... Jellal... l'implorai-je, les larmes aux yeux. Je t'en supplie...

   Il commença à secouer la tête en me prenant dans ses bras, mais je pris ses mains, me mettant à pleurer :

— S'il te plaît Jellal... Pitié...

   Il soupira et baissa la tête avant de tenter de me raisonner encore une fois :

— Erza, mon amour... Si on garde cet enfant, à sa naissance, il ne pourra pas vivre comme les autres... Et puis, quand on verra que tu es enceinte, imagine tous les médias qui voudront connaître le père, c'est-à-dire moi... Erza, m'interpella-t-il, ce n'est pas possible, je t'assure... Si on fait ça, on se jette dans la gueule du loup, dans la clandestinité...

— On trouvera des solutions, murmurai-je fermement. Il y en a toujours, on les trouvera... répétai-je en le regardant dans les yeux.

— Erza...

— Jellal, je veux ce bébé... Je ne veux pas avorter...

   Il soupira doucement, puis il me déclara :

— Je ne peux pas te forcer, mais je t'en prie, réfléchis-y bien...

   Il caressa doucement ma joue, l'air triste... Je lui répondis :

— Ma décision est déjà prise : je veux le garder.

   Il souffla en posant sa main sur mon ventre ; je tentai de détendre l'atmosphère :

— Regarde, ça se voit à peine, mais au bout d'un mois et demi, si on observe bien, on voit qu'il a légèrement gonflé... souris-je en remontant mon débardeur.

   Jellal le palpa doucement, puis il me déclara :

— Oui, à peine... Si je ne savais pas que tu portais un bébé, je ne l'aurais jamais deviné... m'assura-t-il avec le plus léger des sourires, n'acceptant visiblement toujours pas.

   Je baissai les yeux tristement : arriverons-nous à être d'accord, tous les deux ? Il venait d'apprendre la nouvelle, ce sera dur à accepter, j'imagine. Je m'assis doucement sur ses cuisses, à califourchon, et je lui demandai calmement :

— Tu ne veux pas, n'est-ce pas ?

— Je le veux, mais on ne peut pas se le permettre... Je te le répète, mon amour...

   Je pris doucement sa main, la serrai en la lui caressant, puis je lui chuchotai en me retournant, dos contre son torse, tête sous son menton :

— Tout va bien tant que nous restons ensemble.

— J'espère que tu as raison...

   Il me laissa un tendre baiser sur le crâne, puis il me murmura :

— Je préfère que l'on dorme... Les évènements m'ont... chamboulé.

— Je comprends... Tu peux éteindre la lumière s'il te plaît ?

— Oui...

   L'obscurité nous entoura ; seule la lune était encore présente. Jellal alla ensuite fermer la fenêtre, puis il se recoucha à mes côtés, plutôt loin de moi... Une distance avait comme été établie entre nous... Je me rapprochai néanmoins, et je pris sa main en le regardant dans les yeux patiemment... Je finis par lui demander :

— Qu'est-ce que tu as ?

— Je sais pas, je réfléchis...

— Encore par rapport au bébé ?

— Oui... Ma chérie, pardonne-moi mais cette affaire ne me rend pas tranquille... m'assura-t-il en me glissant dans ses bras chauds et musclés.

— Je le sais... murmurai-je en posant une main sur son torse, la tête sur son épaule.

— J'imagine que tu ne changeras pas d'avis... Mais réfléchis-y cette nuit, s'il te plaît mon ange...

— D'accord...

— Comme on dit "la nuit porte conseil".

— Oui, acquiesçai-je. J'y réfléchirai si ça peut t'apaiser...

— Merci Erza... Mais en tout cas, sache que je t'aime de tout mon cœur même si j'ai été distant tout à l'heure... J'étais tellement affolé... Désolé que tu en aies pâtit...

— C'est rien... Moi aussi je t'aime, Jellal...

   Il me serra ensuite doucement dans ses bras, puis il me chuchota :

— Dors bien mon cœur... Fais de beaux rêves, je t'aime, termina-t-il sur un doux baiser.

— Bonne nuit à toi, je t'aime aussi Jellal...

   Et ce fut dans mes pensées que je m'endormis, réfléchissant, remettant ma grossesse en question...

---------------------------------------
Voilà pour le 27ème ! Des choses à dire ? :p

Merci encore de lire ! :)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top