Chapitre XXII : Retrouvailles
J'étais à la guilde, habillée d'une robe de soirée violette, longue, fendue à la cuisse, au décolleté à fenêtre, accompagné de chaussures à talon noirs. Je m'étais coiffée d'un chignon, avec quelques cheveux devant mon œil droit, et deux longues mèches encadraient mon visage. Je l'attendais patiemment, mon Jellal... Je ne savais pas exactement comment me comporter, mais je savais par contre que j'avais envie de le revoir... Il me manquait... Malgré les quelques pigeons que nous nous étions envoyés, il m'avait manqué...
Plusieurs guildes étaient déjà arrivées ; il en manquait certaines, dont Crime Sorcière... J'avais l'impression que nous étions revenus à la situation du Noël : son retard. Je soupirai et je m'assis confortablement à une table, l'attendant...
Un bouquet de roses tomba devant moi ; toute étonnée, j'écarquillai les yeux en le prenant, puis je me retournai... Je souris tendrement en le voyant, attrapai la main qu'il me tendait et me levai. Je me jetai alors dans ses bras avec amour : il m'avait terriblement manqué. Je le sentais me caresser le dos doucement, m'apaisant, me donnant l'impression que tout s'arrangeait...
— Ne pleure pas...
Je m'écartai, baissai la tête vers son torse, et je m'essuyai les yeux rapidement. Je lui avouai en l'enlaçant à nouveau :
— Je ne sais pas ce que j'ai, pardonne-moi...
— C'est sûr que de te voir pleurer... C'est... une véritable légende. Et ça fait déjà plusieurs fois que j'y assiste, continua-t-il en me regardant tendrement dans les yeux. Quelque chose ne va pas ?
Je soupirai, puis je haussai les épaules :
— Je ne sais pas... Je pleure pour rien, j'en ai marre...
— Sûrement à cause de la fatigue due à tes insomnies... Ça devrait passer au bout d'un moment... me murmura-t-il en posant ses lèvres sur mon front.
— Sans doute... Je te fais confiance, lui assurai-je en le resserrant mieux dans mes bras.
— Ne t'inquiète pas, ça passera...
— Attends, viens, repris-je en m'écartant.
Je rajoutai à voix basse :
— Passe par une autre porte pour qu'on se retrouve dehors, à l'arrière...
J'allai jusqu'à la porte principale en évitant les autres, veste remise, je sortis dans la froideur hivernale, et contournai la guilde pour me retrouver à l'arrière. Jellal venait d'arriver aussi ; il me demanda, les yeux plissés de curiosité :
— Et... pourquoi voulais-tu qu'on vienne là ? Pour regarder la mer ?
J'entendais le clapotis de l'eau, les vagues déferler sur le béton doucement, offrant un étrange contraste au fait que la neige nous caressait encore le visage. Je souris tendrement en m'asseyant sur un tonneau ; Jellal prit place à mes côtés, et m'interrogea du regard... Je lui répondis enfin :
— Je te rappelle que nous ne sommes toujours pas censés être en couple aux yeux de ma guilde... J'avais besoin de me sentir être ta... je sais pas, chérie ? Et comme on ne peut pas devant les autres... finis-je avec des joues rosées, tournant mes genoux vers les siens.
— Je vois... sourit-il en m'enlaçant doucement, collant son visage au mien. Tu voulais des bisous aussi, non ? me questionna-t-il en fermant les yeux.
— Oui, aussi...
Il rit doucement, un rire tendre, doux, léger, agréable aux oreilles, et il me prit délicatement le visage. Il me laissa alors quelques tendres baisers amoureux, me faisant sourire de plaisir. Puis, je glissai ma tête sur son torse doucement tandis qu'il me serrait contre lui, prenant ma main pour la caresser avec ses doigts chauds et puissants, observant le reflet de l'eau que nous offrait la lune, seule lumière de la pénombre... Je brisai le silence avec un chuchotement :
— La mer est belle, tu ne trouves pas ?
— Oui, mais elle me fait peur en même temps... On peut s'y faire engloutir si facilement... Et, je t'avoue aussi que...
Il baissa la tête ; je l'interrogeai :
— Que ?
— Non, oublie...
— Pourquoi ? repris-je d'une voix douce.
— Parce que...
— Dis-moi Jellal, s'il te plaît... Même si c'est triste... ajoutai-je en voyant une pointe de ce sentiment au fond de ses yeux, accompagné de culpabilité.
— Suis-je obligé ? soupira-t-il.
— Oui.
— Ça me rappelle... la Tour du Paradis.
Mes yeux s'écarquillèrent d'effroi ; je baissai la tête à mon tour, resserrant mes bras autour de son corps. Je fis tomber mes paupières sur mes prunelles, tentant d'oublier les souvenirs de torture qui me revenaient à l'esprit... Il continua :
— Tu vois, je savais qu'il ne fallait pas que je t'en parle... Je suis désolé que tu te sentes si mal par ma faute...
— C'est rien... bredouillai-je d'une voix faible, frottant mon visage contre son thorax pour essuyer mes larmes.
Il releva ma tête doucement et il sécha mes yeux de la même manière... Il m'embrassa ensuite sur le front pour me murmurer :
— De toute façon, c'est fini tout ça... C'est terminé... Plus personne ne te fera ça...
— Tu oublies Kyoka...
— Que tu as toi-même tué... Plus personne ne te fera ça, ma Erza... Plus personne... Et si quelqu'un essaie, je m'en occuperais personnellement...
Je souris, rassurée par ses mots... Néanmoins, je lui avouai :
— La robe que j'ai... C'est celle que j'avais quand je suis revenue... Je pense que je vais me changer...
— Fais comme tu veux... Moi, je te trouve ravissante dans cette robe, je t'assure...
Mon sourire se fit tendre ; je l'embrassai amoureusement et je l'enlaçai à nouveau, tête sous son menton, apaisée d'être dans ses bras. Je lui murmurai :
— Finalement, je la garde... Vu que tu l'aimes...
Il me sourit, yeux tendres, et baisa mon front. Nous restâmes ainsi une longue demi-heure à regarder la lune et la mer, en amoureux, l'un contre l'autre... J'avais faillit m'endormir dans ses bras tant je me sentais bien...
Mon ventre gargouilla doucement, le faisant rire :
— Je crois que madame a faim...
— Oui, très faim, lui assurai-je. Surtout qu'il y a sûrement des fraisiers à l'intérieur, ajoutai-je en me levant et en commençant à partir.
— Attends ! s'exclama-t-il en me rattrapant par le bras.
Je me retournai vers lui, ouvrant la bouche pour parler, mais il m'embrassa brusquement, me coupant nette. Je fermai les yeux, entourai son cou et glissai ma langue entre ses lèvres chaudes et tendres... Il me colla délicatement contre un mur de la guilde, et il continua à me bécoter amoureusement, mordant mes lèvres parfois... J'ébouriffai doucement ses cheveux, puis je l'attirai mieux vers moi. Il lâcha doucement ma bouche et posa un baiser sur mon front en me murmurant :
— Je t'aime Erza.
— Je t'aime aussi mon amour, lui chuchotai-je en le serrant tendrement dans mes bras.
Mon ventre gargouilla à nouveau ; il sourit :
— Allez, on y va, avant que tu ne vandalises quelqu'un...
— Je ne suis pas une goinfre ! répliquai-je en lui donnant un petit coup de coude sur le torse.
— Ah bon, mademoiselle Fraisier ?
— Tu me saoules, soupirai-je en prenant sa main pour nous emmener vers l'entrée, un sourire amusé sur les lèvres.
— Dis, Erza... reprit-il d'une voix plus sérieuse.
— Hum ?
— Quand est-ce que tu leur diras ? me questionna-t-il.
— Pour ?
— Pour nous deux... murmura-t-il d'une voix basse.
— Oh... Je ne sais pas, pourquoi ?
— Parce que... j'aimerais pouvoir être près de toi, même devant les autres... Tu comprends ?
— Oui, mais... Nous risquons plus de choses si jamais ils gaffent, Jellal...
— Je sais.
Il lâcha ma main et rentra en premier, me laissant isolée sous la neige. La porte se referma seule sur du bois froid, comme si Jellal venait lui-même de me repousser... Je retournai sur mes pas, grimpai sur le tonneau, ramenai mes jambes vers mon corps, et je me mis à pleurer... Pourquoi étais-je si sensible, à fleur de peau ? Ça ne pouvait pas seulement être la fatigue... Ça ne se pouvait pas...
Oui, il y avait autre chose... Lié à mes insomnies, mais quoi ? Je ne sais pas, je ne sais pas... Il faut que je sache...
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Hello ! Voilà pour le vingt-deuxième ! Des idées pour le fait qu'elle soit si sensible ?
Le chapitre vous plaît ?
D'autres choses à dire ? :)
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