Chapitre XVII : L'arbre noir

   Mes yeux s'ouvrirent difficilement ; je bougeais légèrement, dû aux secousses du train, et il faisait nuit noire. Je regardais autour de moi, tout le monde dormait... Mal à l'aise, je me pris les bras, cherchant à me rassurer, mais je ne me sentais pas bien... Cette sensation d'avoir fait une erreur... Une erreur qui va beaucoup me coûter... Elle me dérangeait... Et Jellal n'était pas présent cette fois...

   Je baissai les yeux avant de les refermer... Comme la nuit dernière, je n'avais cessé de me rendormir, puis de me réveiller... Je me sentais faible, le lendemain... Pourquoi la nuit, au juste ? Parce que je réfléchissais et ressentais plus de choses, sûrement... Mes amis se réveillèrent un à un, me regardant, intrigués, mais n'osant pas parler... Pourtant, Lucy coupa le silence :

— Ça va Erza ? Tu es pâle et as l'air fatiguée... Tu as bien dormi ?

— Oui.

— Même hier tu n'avais pas une super mine... Tu es sûre que ça va ? me demanda Grey.

— Rivale d'amour ! cria Juvia ; paroles dont Grey n'avait pas pris en compte.

— Si je vous dis que oui, répondis-je avec un léger sourire pour les rassurer.

— Bon... On arrive quand ? Natsu est encore malade... soupira la blonde.

— Encore... Hum... Le trajet durait dix-sept heures, c'est ça ?

— Oui.

— Dans quelques heures ; on arrivera pour midi.

   Nous nous mîmes à discuter de la mission... Je pensais à Jellal en même temps, il me manquait... J'espère que cette guilde, Dark Circus, ne les a pas encore attaqués... Il m'avait dit qu'ils étaient dangereux. Peut-être que c'était par rapport à eux, cette sensation... Je ne savais pas, je ne savais plus... Ça me perdait.

   Nous arrivâmes enfin à destination. Lorsque Natsu sortit, j'eus l'impression qu'il avait une nouvelle vie. Je voyais Juvia se cramponner au bras de Grey, celui-ci semblant... impassible. Lucy, elle, restait vers le chasseur de dragon, accompagné de Happy qui attendait qu'il se lève. Je ne savais pas vraiment vers où me diriger... J'attrapai un passant par le bras en lui demandant :

— Excusez-moi, pouvez-vous me dire où se trouve le village de Kér ?

— Au nord, en forêt... Faites attention si vous y allez, il y a un arbre tueur là-bas...

— Je vois... Merci beaucoup, bonne journée.

   Je me retournai vers mon groupe et les guidai dans la forêt, comme l'inconnu me l'avait indiqué, vers le nord. C'était compliqué de marcher avec ma charrette, mais je me débrouillais. Je réfléchissais silencieusement à cet arbre. C'était sans aucun doute une malédiction ; je ne voyais pas autre chose... Comment la détruire ? Je ne savais pas. Peut-être que je réussirai à trancher cet arbre, qui sait ?

   J'entendais Juvia piailler contre Grey, et Lucy être exaspérée à cause de la... simplicité de Natsu. Ils avaient de la chance... Ils pouvaient être l'un près de l'autre quand ils le voulaient bien qu'il n'y ait encore rien entre eux, n'étant malheureusement pas mon cas. Je soupirai tristement, quand un oiseau se posa sur mon épaule. Tiens, une lettre... Au moment parfait ! Je souris en l'attrapant et en commençant à lire :

   Tu as tout compris, ma chère Erza ! Tu ne penses qu'à ça !

   Non... Pas vrai.

   D'habitude, ce sont les hommes qui sont comme ça, mais là... Hum, hum...

   J'étais certaine qu'il avait souri à ce moment-là. Je continuai :

   J'espère que tu as bien dormi cette nuit... Moi, j'ai eu du mal, je pensais trop à toi, je m'inquiétais... J'espère vraiment que tu as bien dormi... Tu m'as beaucoup manqué, je n'arrêtais pas de m'imaginer te faire des câlins, sinon ça n'allait pas...

   Enfin bon, pour le moment, nous sommes sur place, nous nous dirigeons vers le QG de la guilde. On va juste observer leur mode de fonctionnement et voir s'il y a des points faibles dans leur structure...

   Ah, et Erza, si tu es fatiguée, je te le redis : ne fais pas de mission, ça ne servirait à rien. J'espère que tu vas mieux... Je te dis à bientôt mon amour, tu me manques, je t'aime... Repose-toi bien,

   Jellal

   Je souris, mais je me sentais coupable de lui mentir... Je devrais peut-être le lui dire ? Non, ça ne servirait à rien... Mais il était vrai que je me sentais faible... Oh, ça me passera. En tout cas, je répondrai plus tard à Jellal, quand nous nous installerons. Je rangeai la lettre dans un de mes bagages rapidement.

   Nous arrivâmes alors dans un village en ruines : les maisons étaient à moitié cassées, des racines grimpaient sur tous les murs, emprisonnant les habitations... Waouh. Ces lierres étaient noires, malveillantes. Nous nous dirigeâmes vers le centre ; le village n'était pas très grand. Des personnes sortaient, peu apeurées... Un vieil homme s'avança jusqu'à nous, l'air encore plus apaisé :

— Magnifique ! Encore de l'aide ! Vous êtes de Fairy Tail, n'est-ce pas ? questionna-t-il en observant la marque rose de la main de Lucy.

— C'est cela, nous allons vous aider, lui affirmai-je. Pouvez-vous nous expliquer la situation ?

— Oui. Cela dure depuis un mois déjà ; un arbre a été planté vers la deuxième entrée du village, étant inutilisée. Il était certes noir, mais nous n'y avons pas fait attention... Seulement, en une semaine, il est devenu adulte ; en voyant cela, j'ai trouvé le fait curieux... Il avait vraiment vite poussé.

   J'acquiesçai. Il continua :

— Et donc, des racines se sont propagées petit à petit dans le sol ; nous avons essayé quelques produits chimiques, mais rien... Elles se sont mises un jour à briser des maisons en se resserrant sur le béton, puis à nous attaquer... Nous avons bien tenté de détruire l'arbre, mais il n'a jamais eu une seule égratignure, et il nous repoussait quand on essayait de le couper.

— Je vois...

   Je me concentrais sur son discours, mais j'avais du mal... Les informations ne se formaient pas à d'autres comme d'habitude, me concentrer était difficile... Natsu demanda :

— Donc si j'ai bien compris, on a juste à cramer l'arbre et on finit notre boulot ?

— Et bien... Si vous y arrivez... Nous voulons qu'il meure. Ah, aussi, une guilde noire est installée quelque part dans la forêt... Nous pensons que ce sont eux qui ont planté ces graines.

— D'accord... Pouvons-nous aller voir cet arbre ? lui demandai-je.

— Venez, acquiesça-t-il en se retournant.

   Nous marchâmes le long du chemin qui était centré ; les maisons se trouvaient sur les côtés. Nous arrivâmes au bout ; en plein milieu de l'entrée, se trouvait un arbre noir de taille moyenne. Il ne portait aucune feuille... On pouvait voir ses racines se propager dans le sol... Que faire ? Je me retournai vers mes amis :

— Allez fouiller les environs, je vais voir ce que je peux faire pour l'arbre.

— Pourquoi ? s'exclama Natsu.

— J'aimerais l'examiner de plus près avant qu'il ne s'éveille, répliquai-je durement.

— Mais qu'est-ce qu'on cherche ? demanda Grey.

— Je ne sais pas, cherchez, si vous trouvez des choses, venez. Vous, les habitants, éloignez-vous. Ne faites pas attention à moi.

   Ils acquiescèrent et s'en allèrent tous. J'étais seule. Je m'approchai prudemment de l'arbre ; j'y ressentais une grande puissance malfaisante. Je retirai mon gant métallique et posai mon index dessus, mais je l'écartai aussitôt, m'étant brûlée. J'entendis alors quelque chose glisser derrière moi... Je me retournai vivement et évitai de justesse une racine qui avait faillit me faire trébucher. Soudain, mon bras fut saisi et je fus projetée contre un arbre de la forêt.

   Je portai une marque de brûlure... Je m'étais à peine relevée que je fus envoyée en face, dans un autre arbre. Je grommelai de douleur, m'étant prise le bois en pleine tête... Ça n'allait pas se passer comme...

   Je fus bloquée contre l'arbre, les bras et jambes attachés. Je ne pouvais pas bouger et ça me brûlait... Merde ! Je tentais de me débattre, en vain, j'avais l'impression que ma peau se coupait de plus en plus... Larmes aux yeux, je m'apprêtai à crier quand une autre racine m'accrocha au niveau du visage, sur mes lèvres... J'avais mal... Ma bouche...

   Je fus alors rejetée plus loin ; je me levai, quand mon armure se brisa suite à un coup fouetté d'une racine. En simple débardeur, un bras encore protégé de métal, l'une de mes bottes m'ayant quittée, avec ma jupe qui venait d'être à moitié déchirée, je me retournai. Les racines étaient en l'air, s'étant allongées jusqu'à moi malgré la distance. Comment faire ?

   J'invoquai deux sabres et tentai de bloquer une attaque, mais ils avaient fondu en les touchant... Je fus projetée plus loin encore. À terre, à plat ventre, les yeux clos de faiblesse et de douleur, je n'eus pas le temps de me lever que les racines me serraient déjà... Elles me brûlaient la peau... Ça faisait mal, c'était horrible... Cette douleur piquante, lancinante... Je n'arrivais pas à bouger... Du sang commençait à recouvrir mon corps et à être craché de ma bouche...

   Je gémis en sentant la liane me fouetter... Pas encore... Je hurlai plus fortement, mon débardeur déchiré, ma peau mise à nue... Des larmes se mirent à perler de mes yeux ; je tentais tant bien que mal de les retenir, mais quand un douloureux coup me fut donné, elles s'écoulèrent d'un seul coup... Je continuais de hurler sans pouvoir m'en empêcher, sentant les racines me fouetter et me serrer plus fortement les jambes, le dos, le cou et les bras, me brûlant... Je n'en pouvais plus... C'était... une torture !

   Je ressentais les coups de moins en moins... J'avais chaud... Je... Je m'évanouissais... Pas maintenant... Ce n'était pas le moment... Mais... Trop tard...


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Hello ! Qu'en dites-vous ? =) Que prévoyez-vous pour la suite ? (Trois chapitres ou deux, en une journée... héhé ! :D)

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