Chapitre IX : Rendez-vous ?
Je sursautai, m'écartant de Jellal en même temps. Il me déclara :
- Je devrais peut-être partir...
- Non...
- Si on nous trouve ensemble...
- Je sais, soupirai-je.
Nous restâmes silencieux, les oreilles seulement troublées par les coups donnés à la porte. Il finit par me murmurer :
- On se reverra plus tard Erza...
- Quand ?
- Bientôt, je reste dans le coin avec ma guilde cette semaine et...
Il se tut soudainement avant de s'exclamer :
- Je les avais carrément oubliés ! Mince ! J'espère que Meldy ne nous a pas vus partir ensemble d'ailleurs, sinon je suis certain qu'elle...
Je l'embrassai pour qu'il se taise, puis je lui déclarai :
- Calme-toi Jellal... Quand tu la verras, tu lui diras que tu m'as raccompagnée et que tu es allé dormir en forêt.
- C'est plausible, oui.
Nouveau silence... Il finit par m'embrasser avant de me déclarer :
- Ne t'inquiète pas, on se reverra bientôt. Si tu veux, on essaie de se voir cette après-midi.
- Où ?
- Je ne sais pas encore... Je t'enverrai un pigeon pour te dire tout ça.
J'acquiesçai en m'asseyant à ses côtés pour le laisser se relever. Il s'habilla ainsi rapidement devant mes yeux, pendant que ma magie me donnait ma tenue habituelle, sans l'armure. Il alla chercher les affaires qu'il avait laissées au salon furtivement et il revint dans ma chambre. Il s'en habilla, rabattit sa capuche sur sa tête et il m'enlaça doucement. Je laissai ses mains chaudes me caresser le dos, afin de sans doute me rassurer. Il me murmura :
- À bientôt Erza, je t'aime.
- À bientôt Jellal, je t'aime aussi, fais attention à toi...
- Ne t'inquiète pas, je serai prudent, me murmura-t-il au creux de l'oreiller. Tu vas me manquer...
- Toi aussi tu vas me manquer, même pour peu de temps... Je t'aime, répétai-je lorsque j'entendis un énième coup donné à la porte.
- Je t'aime aussi...
Il m'embrassa tendrement, ouvrit la fenêtre et s'en alla dehors de cette manière. Je regardai sa silhouette fine se faufiler dans les rues assez vides, triste. J'observai mon lit désordonné et je me dépêchai de le remettre en place, remarquant une tâche rouge sur le matelas. On l'avait bien fait, oui... Je me dépêchai enfin de me mettre du parfum, dans la chambre aussi, cherchant à couvrir l'odeur marine de Jellal pour que personne ne se doute de rien.
Enfin, j'ouvris la porte d'entrée et deux personnes me sautèrent au cou. Elles s'exclamèrent :
- Où étais-tu Erza ?
- Ici.
- Pourquoi es-tu partie comme ça ? Tu as fait peur à Juvia ! demanda la concernée.
- J'étais épuisée... Je voulais me coucher, répondis-je sans laisser une seule once de mensonge.
- Tu n'es pas avec Jellal ? s'étonna Lucy.
- Non, bien sûr que non ! répliquai-je nerveusement. Pourquoi ?
- Crime Sorcière le cherchait ; on s'est dit que vous étiez peut-être ensemble... murmura la blonde en se frottant les index.
- N-Non ! Il m'a seulement raccompagnée puis il est parti. Je n'en sais pas plus.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Juvia en prenant le pendentif bleu entre ses doigts.
- Oh, un cadeau, je ne sais plus de qui...
- C'est pas bien d'éviter le sujet "Jellal", répliqua Lucy avec une moue joueuse.
- Mais pas du tout ! criai-je alors. Je ne savais vraiment plus de qui il était, mais maintenant que vous le dites, il est bien de Jellal.
- Mouais... Tu as oublié tes autres cadeaux à la guilde d'ailleurs, tiens ! reprit-elle en me tendant un sac.
- Oh, merci, murmurai-je avec un sourire en l'attrapant et en le posant dans un coin. J'aimerais prendre une douche, est-ce que vous pouvez repasser plus tard ?
- Oui, au pire, on se retrouve à la guide !
J'acquiesçai et je les vis partir ; je les saluai avant de refermer la porte. Là, j'allai dans ma salle de bain, mes vêtements disparurent et je me plaçai sous le jet d'eau tiède, pensant à Jellal. Ses lèvres, son parfum, sa douceur, sa chaleur, son corps, son cœur, tout me rendait folle chez lui. Et là, enfin, au bout de toutes ces longues années, nous voilà ensemble. Enfin... Je souris, sentant les gouttes d'eau brûlantes courir le long de mon corps.
J'espère en tout cas que personne ne saura. Il fallait que ça reste notre secret, notre intimité, notre amour caché. Je finis de me savonner, je me rinçai et je sortis. Je me séchai les cheveux, les brossai, les démêlai, les rendis lisses ; vu que Jellal les adorait, j'aimais en prendre en soin. Je m'occupais enfin de mon corps et je m'habillai de mon habituelle armure. Je pris soin de cacher mon collier et de remettre mes boucles d'oreille en argent avant de sortir de chez moi. Je me sentais légère, vivante, heureuse comme tout ces gens. Mon cœur et mon esprit apaisés, comme libérés d'une certaine solitude.
Quand je pensais à lui, mon sourire s'élargissait, mes fossettes se creusaient, des ailes me poussaient, me faisant oublier le poids de ma lourde armure. Tête dans les nuages, je pensais à cette nuit douce, piquante, sensuelle, chaude et amoureuse. Amoureuse, oui. L'Amour me tendait enfin sa main ailée. L'Amour me saluait enfin de sa voix angélique. L'Amour se montrait enfin sous son plus beau jour. Moi qui l'avais tant attendu, le voilà qui surgissait en tant que cadeau de Noël. Quel heureux bonheur...
Arrivée à la guilde, ils me semblaient tous étonnés que je sois de si bonnes humeur. Mirajane me prit directement à part et elle me questionna :
- Alors comme ça, Jellal t'a raccompagnée ?
- Oui.
- Et après ? me demanda-t-elle, les yeux brillants.
- Rien, mentis-je.
- Quoi ? C'est tout ?
La cupidon des enfers soupira, triste. Je souris :
- Oui, désolé Mira !
Je rejoignis mes amis et ils me proposèrent une mission que je refusai : j'avais sûrement rendez-vous avec Jellal. J'attendis toute la matinée, observant les autres, tête dans une main, rêveuse. Tout me semblait rose, beau, parfait. Je crois que cela fait bien longtemps que je n'avais plus ressenti tout cela. À midi, j'avais mangé à la guilde. L'après-midi, j'avais encore patienté, mais rien. Nada. Niet. Le soir, je repartis chez moi, m'attendant à peut-être le retrouver dans mon appartement, mais rien...
Dans mon lit, je me questionnais : m'avait-il oubliée ? Regrettait-il ? M'aimait-il encore ? Avait-il un problème ? Ça m'inquiétait, mais Jellal était un mage puissant, pourquoi être aussi stressée ? Je ne savais pas, je ne savais plus...
Je m'endormis difficilement, et au matin, je fus réveillée par un piaillement aigu...
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