Chapitre IV : Titania gagne
Me rendant compte de ce que je venais de dire, je baissai la tête en rougissant, sans oublier de croiser mes bras sous ma poitrine, mal à l'aise. J'osai de relever un œil vers lui, et il semblait étonné. Je pouvais le comprendre : je lui avais pour ainsi dire, avoué mes sentiments. C'était sorti tout seul, naturellement, sans que je n’aie à me forcer. Maintenant, je le regrettais assez…
Il finit par bafouiller, le teint rougi :
— Je… Je ne sais pas quoi te dire…
— Pourquoi ne me réponds-tu pas par ce que ton cœur ressent ? Ce serait plus simple que de chercher des mots pour éviter de me blesser…
— Mais Erza, on ne peut pas… Je te l'ai déjà dit…
— On se cachera, murmurai-je à voix basse.
— Ce n'est pas possible… Je suis vraiment désolé…
— C’est réciproque, on le sait aussi bien l'un que l'autre...
— Erza, tu devrais te trouver quelqu'un d'autre…
— Ah non ! Ça fait huit ans que… que je ressens tout ça pour toi ; ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer, lui déclarai-je fermement bien qu'une larme menaçait de couler.
— Parfois, Titania ne peut pas gagner… Comprends-le…
Je restais silencieuse, séchant mes yeux avant que les larmes n’en coulent. Il fallait seulement que je change de technique d’approche, peut-être ? Je ne savais pas, je ne savais plus… Il me semblait si inaccessible, comme ça… Je désirais pourtant tellement que lui et moi, ça fonctionne… Avec une nouvelle idée en tête, je me remis à marcher sans le prévenir, constituant mon plan.
Arrivés à la guilde, j'entrai après lui avoir redonné sa veste et il y eut un silence. Je demandai :
— Quoi ?
— On a eu peur ! Qu’est-ce qui t'a pris de partir comme ça ?
— J'avais un peu mal à la tête, je voulais me reposer, mais je vais mieux maintenant.
Sans un mot, j'allai m'asseoir aux côtés de mes amis, laissant Jellal se faire remercier de m'avoir ramenée. Tandis que je mangeais le repas que je n'avais pas fini, je regardais autour de moi. Je croisai alors son regard émeraude, m'ayant donné un effet coupe-le-souffle. Je ne m'en détachais pas et il faisait de même. Je n’entendais plus les autres, je ne les voyais plus non plus… Il avait le don de me faire oublier où j'étais juste avec un regard…
Notre contact visuel se rompit lorsque je détournai la tête, voulant accomplir mon plan. Je me mis à discuter avec les autres jusqu'à ce que je finisse le repas, vers vingt-trois heures. Le repas avait été exquis !
Maintenant, place au plan ! Je marchais tranquillement de long en large, une main sur ma hanche que je bougeais légèrement, devant la table de Blue Pegasus. Quelques instants plus tard, une voix me donnant envie de vomir m’interpella :
— Dame Erza, vous êtes magnifique ce soir ! Votre parfum l'est mais… J'y sens l’odeur d'un autre homme. Ne serait-ce pas celui du maître de la guilde Crime Sorcière ?
Je fis mine de ne pas entendre et je me retrouvai entourée des Trimen. Tant mieux ; je me fis baiser la main à plusieurs reprises. Je regardai rapidement autour de moi ; Jellal me fixait, l'air en colère. Parfait.
Je leur offris mes plus beaux sourires et je m'assis à côté d'eux, discutant vivement avec. Je vis la chevelure bleue de Jellal passer, du coin de l’œil, avant qu'il ne parle avec Mirajane. Quelques instants plus tard, il y eut une musique de valse. Ichiya me proposa de danser avec lui ; j'acceptai malgré moi. Alors que je me levais, je l'entendis me parler :
— Erza, tu veux bien danser avec moi ?
Je regardais ses yeux vert qui me semblaient sincères. Je lui répondis :
— J'ai déjà un cavalier, désolé.
Je partis danser avec cet homme, regrettant de ne pas pouvoir danser avec Jellal. Tandis que nous tournions lacement, Ichiya me faisait des avances auxquelles je ne répondais pas. Il finit par me déclarer :
— Dame Erza, vous n’avez pas l'air bien…
Je lâchai précipitamment ses mains et je me dirigeai vers une table à laquelle je m'asseyais, n'osant pas aller vers Jellal. De toute façon, je ne savais pas où il se trouvait. Soudain, je sentis une main chaude se poser sur la mienne. Je levai la tête, et je le découvris lui. Il me demanda :
— Est-ce que je peux être ton cavalier, cette fois ?
— Oui.
Je me levai précipitamment et nous marchâmes vers la piste, les bras accrochés. Nous nous mîmes en position et nous commençâmes à danser en nous regardant intensément dans les yeux. Il me murmura :
— Tu as réussi à me rendre jaloux…
— C'était le but…
— Je ne te pensais pas si manipulatrice, Erza Scarlet…
— Pour obtenir ce que je veux, je suis capable de tout…
— Erza…
— Hum ?
— Titania gagne plus souvent que ce que je pensais…
Je restais étonnée, sentant mon cœur battre aussi vite que les ailes d'une hirondelle. Je rougis légèrement avant de me rapprocher de lui pour poser ma tête sur son thorax, entourant son torse entièrement. Je souris et fermai les yeux quand il m’enlaça à son tour. Nous continuâmes ainsi à danser doucement ; venait-il vraiment de m'avouer indirectement qu’il m'aimait ? Je l’espérais de tout cœur…
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