Introduction

Nous étions le 4 janvier 1870, à Paris. Je me faisais belle pour pouvoir me rendre à l'école, car après tout, c'est important d'être beau quand on apprend quelque chose. 
Les domestiques venaient de me déposer mon petit déjeuner sur mon lit, comme je l'avais demandé. C'était paisible, jusqu'à ce que j'entende mes trois frères, crier dans toute la maison. J'espérais que mes parents les calmeraient un peu.
Au fait, je ne me suis pas présentée ! Je m'appelle Eugénie Marie Elisabeth Staulcoeur. Mais vous pouvez m'appeler Eugénie. Je suis issue d'une grande famille riche, parisienne, la famille Staulcoeur. J'y vis avec mes parents, mais on s'en moque d'eux alors je ne vais pas les présenter. J'ai trois grands frères, des triplés: Raymond, Léon et Fernand. Ils sont un peu insupportables mais ils sont adorables quand ils jouent leurs grands frères protecteurs avec moi !

« Raymond, Léon, Fernand ! Vous pourriez m'accompagner sur le chemin de l'école ce matin ?

-Va voir ailleurs si on y est ! »

Je pense que je vais mettre de la mort aux rats dans leur repas ce soir. Enfin bon, je suis une jeune demoiselle plutôt banale. J'ai un teint très pâle, de beaux yeux bleus et une chevelure blonde, brossée correctement. Je suis très complexée par mes formes et j'aurais bien voulu ne pas en avoir et être une planche à pain, comme Rose.
Rose, c'est ma meilleure amie.
Voilà.
Bah vous voulez que je dise quoi d'autre ? C'est mon journal intime, c'est moi l'héroïne !
Enfin bon, c'est bientôt l'heure. Je me dépêche de m'habiller avec une belle robe rose, pas trop voyante. Je dois vous avouer que je n'ai jamais aimé attirer l'attention sur moi. Je me rattache mes cheveux pour être plus présentable, met mes souliers et sort sans prévenir personne.

Exemple de la tenue très discrète d'Eugénie:

Il fait très beau à Paris, c'est normal, c'est Paris. J'imagine qu'en France, il doit faire beaucoup moins beau. Heureusement que j'habite à Paris et pas en France. C'est une ville magnifique et tout le monde est bien habillé.

« Hé ! Eugénie, attends moi !

Tout le monde sauf Rose. Elle s'habille correctement mais elle ne sera jamais aussi belle que moi. Mais bon, c'est pour ça que je l'ai pris comme meilleure amie, pour que la haute société s'attarde sur ma beauté.
Je la critique mais c'est gentil. Au fond, je l'aime beaucoup Rose. Surtout quand elle tombe et qu'elle s'écrase par terre, dans une flaque.
Rose vient de la famille noble Blanc. Elle est quand même moins noble que la mienne et sa particularité c'est...
Mais qu'est ce que je raconte ? Rose et sa famille n'ont aucune particularité ! Ils sont des personnages secondaires ! Allez Rose, allons y !

Je commence à en avoir marre des calèches qui traversent la chaussée alors que le feu qui a endommagé l'appartement des Martin est clairement rouge ! Vraiment, ils ne respectent pas le code de la route. Vivement que je sois la femme d'un président, que je change tout ça.
Mais avant de devenir la femme d'un président, il faut d'abord que la France mette en place le système d'un président.
Ah mais oui, on en a eu un ! Louis-Napoléon Bonaparte !
...
Bon bah maintenant qu'il est plus là, je sais pas qui gouverne la France. Du moment que ce n'est pas un général qui va tout mettre en œuvre pour continuer une guerre contre un autre pays, sans raison apparente, moi ça me va !
On arrive enfin devant l'école. Elle est vraiment magnifique. Je sors ma chambre photographique de ma poche et je prend ce beau bâtiment en photo:

Ah non c'est vrai ! Ça c'est une Maison de travail. En même temps, ça se ressemble beaucoup, à l'extérieur comme à l'intérieur !
L'école est juste à côté de la prison extrêmement surveillée, j'avais presque oublié ! Je vois alors la porte de l'école, juste devant moi.
Moi et Rose, on court pour ne pas arriver en retard. Au bout de 20 minutes de course, du portail jusqu'à la porte, on entre enfin dans la salle. Le professeur, Monsieur Kripourien nous accueille gentiment et m'offre même une rose quand je rentre. Il est vraiment gentil, je trouve ça adorable les adultes de 40/50 ans qui draguent les enfants comme moi ! Ça montre qu'ils aiment vraiment beaucoup les enfants. Derrière moi, Rose se fait disputer pour m'avoir fait arriver en retard.
Mais on s'en fiche de Rose. Moi, je me dirige vers ma place pour m'installer quand d'un coup, Pétronille, cette « fille de mauvaise vie », me prend ma place.
Elle se tourne vers moi, avec ses yeux marrons du démon et commence à me répondre, de la manière la plus impolie qui soit !

« Je suis vraiment désolée Eugénie. Je voulais me mettre à côté de Médélisse et Cloédie, pour qu'on travaille sur notre exposé. J'espère que ça te dérange pas trop...

-Va te faire enquiquiner Pétronille.

-Quoi ? Comment oses tu m'insulter alors que j'ai rien dit de mal ??

-Tu n'es qu'une gourgandine, Pétronille. Et je pense tout ce que je viens de dire ! »

Pétronille avait les larmes qui montaient aux yeux. Je souris, satisfaite. J'ai enfin gagné contre cette pimbêche ! En temps normal, je n'aurais jamais dit ça, car je suis extrêmement timide et je n'ose pas me dresser face aux autres.
Mais mon horoscope a dit que c'était mon jour de chance, alors pour moi, ça voulait clairement insinuer que j'allais enfin pouvoir casser la figure de Pétronille !
Je me dirige vers une autre place pendant que le professeur dispute Pétronille pour m'avoir perturbé. Comme je ne trouve pas d'autres places, je me met au fond. C'est seulement en tournant la tête que j'aperçois ce magnifique jeune homme. Un beau garçon brun, aux yeux bleus intensément profond et qui boit sa bouteille en verre de lait avec une dextérité incroyable. Il ressemble à un roi. Et tout le monde sait que les rois sont beaux !

Exemple d'un magnifique et pimpant roi

Je pourrais passer des heures à l'observer comme ça. C'est un don chez la famille Staulcoeur, on est doués pour observer les gens, même dans leur intimité.
Je me rapproche un peu plus de lui, pour sentir son doux parfum. Ah...ça sent le sang. Ça doit sûrement être un vilain garnement !
Ça tombe bien, j'adore les déplaisants jouvenceaux.

« Bonjour Eugénie ! Regarde ma nouvelle robe ! Elle a des paillettes, pour montrer à quel point je suis f a b u l o u s !

-Bon sang Émile ! J'ai compris que tu étais un gay stéréotypé ! Maintenant, dégage ! Tu gâches la fin de mon introduction ! »

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