Chapitre 1 - L'exposé
« Aujourd'hui les enfants, vous allez faire un exposé sur un membre de la famille Bonaparte.
-Euh...Monsieur Kripourien ?
-Qu'il y a t'il encore, Rémi ?
-Je ne crois pas qu'on puisse approcher cette famille en étant seulement des enfants sans intérêt...
-Pourquoi tu es aussi stupide Rémi ? Ça ne va pas se passer comme ça.
-Ah, on va juste faire un diaporama même si on n'en fait pas encore à cette époque ! Vous me rassurez...
-Mais non, vous allez vous incruster chez eux pour les espionner ! Vous êtes des gosses du 19eme siècle ! Vous êtes sensés être indépendants et traumatisés, alors démerdez vous ! »
Ce crétin de rouquin baisse alors la tête, il n'aime sûrement pas se faire réprimander par le prof. En même temps, il est tellement stupide...bien sûr qu'on peut approcher la famille Bonaparte ! Surtout moi, je viens quand même de la grande famille Staulcoeur ! Mais bon, oublions Rémi le rat, le prof va faire la répartition des groupes:
« Ok...alors...le premier groupe sera Victor, Cloédie et Médélisse. »
Les deux pimbêches de Pétronille se retournent vers Victor, le plus intelligent de la classe. Si il n'était pas moche, je me serais mise avec lui. Mais c'est connu, les premiers de classe sont de gros moches avec des lunettes. Cloédie sourit à Victor, quelle vipère...je suis sûre qu'elle va le manipuler.
« On va faire de notre mieux Victor. On te promet ! »
Rah ! De vrais monstres, elles utilisent Victor pour avoir une bonne note. Heureusement, je suis gentille, je ne vais pas les laisser faire.
« VICTOR ! Écoutes pas ces deux bouses de vache ! Elles vont te manipuler comme Pétronille !
-Hein ? Mais non Eugénie, on ne va pas le...
-BOUHHHH ! Regardez, elles sont méchantes ! Détestez les !
-Eugénie, je peux continuer ? »
J'ignore le professeur et me rassoit à ma place. J'ai accompli ma mission, espérant que Victor suive mes conseils. Je sais que je lui ai sauvé la vie. Mais je ne me considère pas comme une héroïne...il faut savoir être modeste.
Par contre, vous pouvez dire que je suis une légende.
« Bon. Je continue. Dans le deuxième groupe, il y aura...Charles, Émile et Benito.
-Monsieur ! Pourquoi je me retrouve avec la pédale ? »
Émile, sous la remarque blessante de Charles, se retourne avec les yeux remplis de larmes. Il frappe la table du poing en regardant le meilleur ami de Jean-Philippe, dans les yeux:
« Alors déjà, c'est pas parce que je suis un garçon avec une robe à paillettes, qui a une voix super aiguë et irritante et qui adore traîner avec des filles et faire du théâtre que je suis gay, ok ?!
-...Émile. On est dans une fiction où tu sers juste à montrer qu'on est à la mode. Bien sûr que si que tu es gay.
-Charles, on a dit quoi sur le fait de briser le quatrième mur ?
-Pardon monsieur. »
Le professeur Kripourien lance un regard noir à Charles, avant de reprendre. Je suis impressionnée par Charles, il est tellement rebelle et ne respecte aucune règle...
Mais il ne vaut pas Jean-Philippe ! Franchement regardez le, il ne parle jamais, il est toujours habillé en noir...c'est tellement mystérieux...
« Avec ses habits noirs, on dirait une chauve-souris. Peut être que c'est un vampire ! Tu ne trouves pas ça beau, Rose ?
-...Moi je l'aurais plutôt comparé à un sac poubelle noir mais bon...
-Oh non c'est tellement sexy ! »
Rose me regarde bizarrement, puis commence à noter dans son carnet sa liste de course: Des œufs, de la viande d'éléphant, du lait, un rayon de la mort, des patates, de amis plus intelligents. Je lui promet alors que j'irais l'aider faire les courses après, car je suis une bonne amie ! Mais d'abord, je ne peux pas décoller mes yeux de Jean-Philippe qui écrit Janvier avec un G.
Mon dieu ! Même la grammaire il ne la respecte pas ! Quel rebelle ! Il fait battre mon coeur...
« Rose ! Je crois que je suis tombée amoureuse !
-Ok et sinon, le prof a dit les autres groupes. Tu veux savoir avec qui je suis ?
-Je nous imagines déjà, en train de naviguer sur un bateau, direction un iceberg !
-Je vais prendre ça pour un non. »
C'était un rêve magnifique. Et j'espérais qu'il se réaliserai un jour. En entendant mon nom être appelé, je me tourne vers le prof et je pris au fond de moi pour être avec Jean-Philippe.
« Ok...alors Eugénie...avec Jean-Philippe.
-OUI !
-Et Pétronille.
-NON !
-Vous étiez les trois seuls restants en même temps. » Expliquait alors le professeur en ignorant totalement Suzanne qui levait la main, n'ayant pas été appelée.
Je suis déçue, indignée, choquée. Je suis avec Pétronille, la connaissant elle va se rapprocher de Jean-Philippe et se moquer de moi ! Elle faisait déjà quand on était des embryons ! En parlant du spermatozoide, la voilà, la peste.
Je l'ai toujours détesté. Depuis le jour où il a refusé que je copie sur elle pendant une évaluation quand j'avais six ans, on a arrêté d'être amies. Ce jour là, elle m'a tellement blessé, mon cœur a été brisé en mille morceaux. Et mon semestre aussi.
Mais aujourd'hui, on doit travailler ensemble. Et je ne veux pas faire mauvaise impression devant Jean-Philippe. Alors, je veux bien faire un effort.
« Pétronille, Jean-Philippe et moi on va chez Bonaparte et toi tu restes ici. D'accord ?
-Bah non. On est sensé travailler ensemble, je suis obligée de vous accompagner.
-Mais bon sang ! C'est pas possible ! Je fais toujours un effort, même si tu ne mérites pas mon pardon ! Et toi, tu continues de jouer ta gourgandine ! Je te déteste ! »
Je pars en courant de la classe, les larmes aux yeux. C'est officiel. Pétronille m'a rendu dépressive. Je le sais parce que j'ai envie de m'habiller en noir maintenant et de devenir froide envers tout ceux qui veulent être mes amis.
Je me met dans un coin de la cour, en train de sangloter. Je n'arrivais pas à croire qu'elle avait dit ça...personne ne m'avait blessé comme elle l'avait fait. La seule personne qui m'avait autant blessé était ma mère quand elle avait refusé de m'acheter ma poupée hantée.
Alors que mes larmes de cristal se déversaient sur ma belle joue de porcelaine qui devait sûrement avoir des siècles d'existence vu ma peau dégueulasse, un jeune garçon aux beaux yeux bleus et à l'apparence physique avantageuse s'approcha de moi. Ses beaux muscles d'enfant de douze ans m'impressionnaient et je le reconnu alors.
« J...Jean-Philippe ?
-Oui. Écoute Eugénie, je...
-T'as pas à t'excuser pour Pétronille ! Mais merci de venir voir si j'allais bien, si tu savais à quel point je me sens mal. Mais je vais bien, ne t'en fait pas ! J'ai juste envie de me faire tuer par mon poisson rouge...
-Euh je suis pas là pour ça. C'est juste qu'on doit faire notre exposé donc faut que tu te dépêches sinon on aura une sale note.
-Merci de me remonter le moral, tu es vraiment le meilleur ! Je t'a...
-Bon bah, à tout à l'heure. »
Jean-Philippe s'en va dans l'ombre de cette journée ensoleillée. Mon coeur bat à la chamade, je n'ai pas pu lui dire ce que je ressentais. J'ai tellement été stupide...il doit sûrement penser que je suis bizarre...c'est pour ça que je vais persister et lui ouvrir mon coeur !
C'est la première fois que je suis amoureuse de quelqu'un. Ça ne veut dire qu'une chose...on est destinés pour se marier, avoir trois enfants et un labrador !
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