Dimanche 12 août 2015
Dimanche 12 août 2015.
Céleste,
Un mois. Quatre semaines. Trente jours. Sept cent trente heures. Quarante-trois mille huit cents minutes. C'est le temps qui s'est écoulé depuis notre dernière rencontre. Depuis que nos chemins se sont définitivement séparés. Pourtant, je perçois encore les frissons sur ta peau lorsque j'ai goûté tes lèvres dans une ultime étreinte. J'ai toujours la sensation de tes larmes sur mes doigts, se mêlant aux miennes au fur et à mesure que je comprends que tu me quittes, et que tu ne reviendras pas. Je ne peux m'enlever de la tête l'image de ta silhouette s'éloignant parmi les passants rayonnants. Tu es présente à chaque instant, aussi bien le jour que la nuit, mais je suis en manque de toi. Parce que ce n'est pas toi, mais ton souvenir. Après ton déménagement, il y a un an, j'ai cru mourir de chagrin. Je ne te l'ai pas fait savoir car il aurait été injuste de ma part de te forcer à aller contre la volonté de tes parents pour rester à mes côtés. J'ai dissimulé toute ma peine au plus profond de moi afin de te voir partir sereine. La différence avec aujourd'hui, c'est que je savais que tu étais toujours mienne et que nous aurions encore de merveilleux moments à partager. Si j'avais su que la distance aurait raison de nous, de notre amour, j'aurais volontiers laissé l'égoïsme prendre le dessus. Tu étais tout pour moi, Céleste, absolument tout. C'est pourquoi il m'est impossible de t'effacer de mon esprit plus d'une seconde. Ne pas penser à toi serait comme arrêter de respirer, de vivre. C'est indépendant de ma volonté, mais tu me consumes. C'est tellement étrange d'être hanté par quelqu'un qui est toujours en vie. D'ailleurs, comment suis-je supposé faire mon deuil en sachant que tu es toujours de ce monde ? Qu'est-ce qui m'empêche de poser ma plume et de me laisser porter jusqu'à toi afin de te supplier de nous accorder une seconde chance ? Nous pourrions recommencer à zéro, être de parfaits inconnus à nouveau. Je me présenterais, puis nous pourrions rire et parler comme autrefois, apprendre ce que nous savons déjà, créer de nouveaux souvenirs. Je veux juste une journée avec toi. Vingt-quatre heures. Mille quatre cent quarante-quatre minutes. Quatre-vingt-six mille quatre cents secondes. Rien que toi et moi. C'est tout ce que je désire, là maintenant. Pourtant, je continue d'écrire, et je réalise que la seule façon pour moi de te voir est de regarder la photographie face à moi. Je ne sais pas si tu te souviens de notre week-end dans le Cambridgeshire à la fin du mois de juillet, l'année dernière. Nous avions eu énormément de mal à convaincre tes parents de te laisser partir avec moi, mais Dieu merci, ils ont fini par céder. Ce fut le plus beau voyage de toute ma vie. Le lieu était splendide, mais tu l'étais encore plus dans ta robe blanche, tes cheveux tressés dorés par le soleil couchant. Tu ressemblais à une créature divine, et bien que fasciné, j'ai instinctivement dégainé mon vieux polaroid afin d'immortaliser cela. C'est ce que j'aime, avec les photographies. Elles capturent un moment révolu à jamais, impossible à reproduire. J'en ai pris tellement d'autres, je pense même avoir passé mon temps à cela lorsque tu rêvassais suffisamment pour ne pas t'en rendre compte. Je m'en remercie d'ailleurs, car c'est grâce à ces clichés que je parvenais à combler le vide durant ton absence. Dorénavant, je n'ai plus que ça et nos souvenirs pour empêcher le temps de t'effacer de ma mémoire. Nous ne sommes certes plus en couple, mais nous serons toujours liés. C'est la raison pour laquelle je ne souhaite jamais t'oublier, Céleste. J'ai su dès l'instant où je t'ai rencontrée dans les couloirs de Sweet Amoris cette fameuse nuit que tu allais prendre une place considérable dans ma vie. Outre le fait que tu étais la plus jolie fille que je n'ai jamais vue, tu t'intéressais réellement à moi. Le vrai Lysandre. Tu ne me regardais pas comme les autres, et surtout, tu ne me jugeais pas. C'était la première fois que ça arrivait depuis Castiel. Tu as su t'immiscer dans ma vie malgré les barrières que j'avais dressées, et peu à peu, le masque a fini par tomber. Plus le temps passait, et plus je me dévoilais à toi. J'avais peur, mais je me sentais tellement bien à tes côtés. Je ne te l'ai jamais dit, mais c'est avec toi que j'ai passé les meilleurs moments de ma scolarité à Sweet Amoris. Je me souviens d'absolument tout : la course d'orientation que nous avons faite en binôme, notre rencontre hasardeuse à la plage pendant les vacances qui t'a poussée à te cacher dans les vestiaires afin de voir mon tatouage, la visite à l'animalerie pour me trouver un nouveau petit compagnon, le pique-nique en tête à tête dans le parc un beau jour de printemps, notre premier baiser dans la cage d'escalier, le bal de fin d'année, la première fois où nous avons fait l'amour... Tout n'y est pas parce que je ne peux pas tout coucher sur papier, mais crois-moi, chaque instant avec toi est gravé à jamais au plus profond de moi. Si seulement tu savais à quel point ces petits moments avec toi comptaient. Moi-même, je ne m'en rendais pas compte à l'époque. Il faut croire que ce n'est que lorsque ça devient un souvenir que l'on en réalise la valeur. J'aurais aimé le comprendre bien plus tôt, mais c'est malheureusement trop tard. Je me demande si tu ressens la même chose et si ta poitrine s'enflamme douloureusement quand tu penses à moi. Si tu penses à moi. Je ne le saurai jamais, et c'est peut-être injuste de ma part, mais j'ai envie de croire que tu souffres tout autant que moi. Ça serait la dernière preuve que notre amour était bel et bien puissant, même si pour moi, cela ne fait aucun doute. La pluie commence à tomber, je la vois perler le long de la vitre. Le temps semble vouloir s'accorder à mon état d'esprit, comme s'il matérialisait les larmes que je pleure de l'intérieur. Je vois également cela comme un signe que j'ai eu assez d'émotions pour aujourd'hui, même si t'écrire me fait étrangement du bien. Il est temps de taire mes pensées en laissant Morphée me prendre dans ses bras quelques heures, même si je sais pertinemment que tu trouveras un moyen de venir hanter mes rêves. Je te dis donc à tout à l'heure, ma chère et tendre Céleste.
Ton dévoué Lysandre.
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{J'espère que cette première lettre vous aura plu. Si vous voulez une suite, il est important de me soutenir en me donnant votre avis! La deuxième lettre arrivera, comme je l'ai expliqué dans l'avant-propos, le mois prochain. Si vous ne l'avez pas lu, je vous invite à le faire, il y a des éléments importants pour comprendre cette fiction. En espérant avoir des retours, je vous dis à très bientôt ! Et si vous voulez des extraits, n'hésitez pas à me suivre sur instagram, j'en poste parfois en story : lysandresgirl}
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