Chapitre 69
Me revoilà ! Merci pour votre patience et surtout pour tous vos messages pleins de bienveillance. Des bisous :*
PDV Lyra
Je vois bien qu'il a des choses plein la tête. Je ne sais pas exactement quoi, mais je sais à cause de qui. J'ai vu son air troublé lorsque je suis sortie de cette salle de bain. Je ne m'attendais pas à le trouver avec son père, et si je n'ai pas connaissance de ce qui a pu se dire, je comprends sans mal que ce dernier a dû prononcer des mots qui résonnent en Lester.
Et si ma curiosité me pousse à vouloir en savoir plus, je me retiens. Je ne dis rien quand nous saluons son père. Quand nous quittons la maison, et quand nous prenons la route.
J'ai beau vivre dans le silence, c'est difficile dans cette situation de le laisser perdurer. Et pourtant c'est ce que je fais. Parce que je sens qu'il a besoin de réfléchir seul. Qu'il a besoin de penser à tout ce que son père a pu lui dire.
J'ai envie de sourire. Presque envie de lui dire « J'avais raison ». Je me tais une nouvelle fois.
J'espère que cela lui fait du bien, même si au fond, il y a peu de place pour le doute. Les mots ont beau tourner dans sa tête, ils ont apaisé son cœur.
Je me demande à quel point c'est dur, de vivre en pensant avoir brisé sa relation avec sa famille. Quoi que, je pourrais peut-être me poser la même question, même si j'essaye de me persuader que ce n'est pas moi qui suis à l'origine de cette fissure.
Lester ne montre pas ses sentiments. Et pourtant, je n'ai pas besoin qu'il le fasse pour saisir ce qui le traverse. Il me suffit de voir cette petite lueur, qui brille dans son regard. Je ne dirais pas qu'il est un livre ouvert. Mais peut-être puis-je dire qu'il est un ouvrage m'accordant un accès privilégié à certaines de ses pages.
Plus je le connais, plus je m'éloigne des à priori que je pouvais avoir sur lui, quand nous nous sommes rencontrés. J'en savais déjà beaucoup faux, mais chaque jour qui passe me le prouve. Il n'est pas le type antipathique qui nous apparaît au premier abord. Il est seulement passé maître dans l'art de camoufler ses sentiments. Pourtant, ils sont là. Puissants. Ils ne demandent qu'à s'exprimer.
Et je crois que lui aussi, aujourd'hui, prend conscience de leur présence. De leur force.
Il savait peut-être que son père et Hélène lui manquaient. Mais savait-il qu'une discussion avec ce dernier pouvait le retourner à ce point ? J'en doute.
J'essaye de ne pas trop fixer mon regard sur lui, mais c'est difficile. Si je parviens à garder ma bouche fermée, je ne peux m'empêcher de vouloir déceler la moindre émotion qui apparaît sur son visage.
Je suppose qu'il le remarque. Et cette supposition se révèle vrai quand il se tourne vers moi.
- Tu ne sembles même pas avoir remarqué qu'on est arrivé. Suis-je si beau ?
Je jette un coup d'œil à l'extérieur et sens mes joues rougir. Mais comme de plus en plus avec lui, je m'affirme, je joue autant qu'il ne le fait.
- Au contraire, je comptais tes défauts. Désolée que cela prenne tant de temps.
Son sourire en coin s'agrandit et me fait frissonner bien malgré moi. Il est beau. Je ne le découvre pas, mais je redécouvre chaque jour avec plus de puissance l'effet qu'il a sur moi. Ce n'est pas juste son physique. C'est parce que c'est lui. Ce sourire ne peut me faire cet effet que si c'est son visage qui l'affiche. Que si ses yeux me regardent en même temps. Des yeux si sombres, dans lesquels je trouve pourtant tant de nuances. Tant de couleurs.
- Tu deviens bien trop sûre de toi, petit Ovni.
- Ça te déplaît ?
- Ce n'est pas ce que j'ai dit.
Et encore une fois, il parvient à me faire rougir. Comme si il appuyait sur un interrupteur, il allume mes joues et mon cœur.
Ses yeux ne me quittent pas, et passent sur mon corps alors que son sourire s'agrandit encore un peu.
- Tu comptes, toi aussi ?
Il replante ses iris dans les miens, et s'amuse avec délectation, à appuyer une nouvelle fois sur ce bouton qui fait chavirer mon cœur.
- Non, je me disais que c'était dommage que tu ne portes plus ta robe.
La faute à qui ? Bon, d'accord, j'ai commencé. Mais il m'a mouillé beaucoup plus. Ses mains sont plus grandes, elles envoient plus d'eau. Et puis il nous a jeté dans la piscine !
Cependant je n'ai pas le temps de protester qu'il enchaîne déjà, me tirant un rire.
- Quoi qu'il paraît qu'une robe jaune aurait été pas mal aussi.
- Elle était affreuse.
- Vu les goûts de Sam, je n'en doute pas.
Je repense à cette après-midi. Un moment plus qu'agréable, un de tout ceux que je découvre dans cette nouvelle vie. J'apprends doucement ce qu'est l'amitié, depuis qu'ils y sont tous entrés, et je dois dire que je regrette presque de ne pas l'avoir connu avant. Quoi que je n'aurai pas voulu vivre ces moments avec d'autres. Je ne les trouve si formidable que parce que c'est eux. Talia, Carter, Sam, et même Arthur. Tout ce petit monde qui a franchit les portes de mon cœur pour y mettre un peu de joie et de bonne humeur. Sans parler de Lester.
D'ailleurs, je me rappelle de la déception de ne pas l'avoir vu, ce jour là.
- Pourquoi tu n'étais pas là ?
Je ne peux m'empêcher de lui demander. Il n'a pourtant pas besoin de me raconter le moindre de ses faits et gestes, mais c'est plus fort que moi.
- Un achat à faire. Tu verras.
Je me sens froncer les sourcils pour matérialiser mon interrogation, mais il ne dit rien de plus et sort de la voiture. Je me contente de le suivre, en silence, en me demandant ce qu'il veut bien vouloir dire par là.
Je suis étonnée de ne pas trouver âme qui vive dans le salon, surtout que personne ne me saute dessus à vrai dire, mais il m'explique rapidement qu'ils sont partis s'amuser en ville. Je hoche simplement la tête, essayant de ne pas trop penser au fait que l'on est seuls.
Je ne sais pas pourquoi je m'attarde là-dessus, mais mon cœur ne parvient pas à rester calme. Peut-être parce qu'il se rappelle de certains événements. Peut-être parce qu'il ressent encore cette envie d'en avoir plus. C'est un autre interrupteur sur lequel on appuie.
Des doigts qui claquent devant moi me font sursauter, et je relève le visage vers lui.
- Tu vas rester plantée dans l'entrée ?
J'essaye de cacher la gêne qui monte alors que le souvenir de ce moment dans ma chambre perce une nouvelle fois dans mon esprit. Je lui tire la langue et avance en première dans l'appartement, me dirigeant vers sa chambre.
Je m'arrête après avoir ouvert la porte, figée dans l'embrasure de cette dernière. Je tente de me retenir de rougir, et de sourire en même temps, mais mon cœur ne se gêne pas pour faire un salto arrière, tandis que je comprends ce qu'il entendait par achat.
Un lit double. Il a acheté un lit double.
Évidemment, il fallait que ce soit ça, alors que je me retrouve déjà à analyser le fait que l'on est seuls, et que j'ai du mal à cesser de penser à ce qu'il s'est passé entre nous depuis des jours. Mon esprit va disjoncter.
Une main vient me chatouiller les côtes, et je me déplace sur le côté dans un mouvement incontrôlé. Il en profite pour passer à côté de moi et entrer dans la pièce.
- L'eau froide de la piscine t'a gelée le cerveau pour que tu restes figée comme ça ?
Mais il a beau dire, je vois qu'il est bien conscient de ce qui me fait agir de cette façon. Et ça l'amuse, beaucoup.
Il m'indique qu'il va se changer, encore trempé, et disparaît dans la salle de bain. Seule dans la pièce, je m'avance vers le nouvel objet, et cette fois-ci, mes lèvres se retroussent sans que je cherche à ne les en empêcher.
Il a fait ça pour moi. Pour nous. Il ne le dira pas. Mais j'en suis certaine au fond de moi.
Je ne peux qu'imaginer la suite. Est-ce que c'est mal de vouloir qu'il se passe quelque chose ? De vouloir retrouver les sensations qui m'ont transpercée quand ses mains ont parcouru ma peau ? Non. C'est ce que me répondrait ma mère.
L'important c'est de le vouloir. Et je peux dire définitivement que c'est ce dont j'ai envie.
Ça me gêne de le penser. Mais ça ne m'empêche en rien de le ressentir.
Presque nerveusement, j'attrape le t-shirt qu'il m'a donné pour l'enfiler. Consciemment, je ne l'associe pas à un short. Je vois son regard sur moi, aussi brûlant qu'il l'a été les dernières fois. Je veux le subjuguer.
« Il a le regard qui brille, quand il vous regarde. Jamais rien ne l'a subjugué à ce point. Depuis la musique. »
Est-ce que son père avait raison ?
J'en ai envie. Parce qu'il me subjugue. Il me fait ressentir des choses que je n'ai jamais ressenti. Et pourtant, je suis seule dans cette pièce.
Mais il y a son odeur. Sa présence à quelque pas de là. Le souvenir de sa peau qui caresse la mienne, et de mes doigts qui découvre la sienne. Ce lit. Cette conscience aiguë que nous sommes seuls.
Je ne sais pas exactement ce dont j'ai envie. Jusqu'où j'ai envie d'aller. Mais c'est presque viscéral, je veux retrouver ces sensations.
Je sens une boule se former au creux de mon ventre. Et elle n'est que plus grande quand il sort de la pièce d'eau, un bas de pyjama lui tombant sur les hanches.
Mon regard le parcourt autant que le sien détaille mon corps. C'est cet éclat dans ses iris que je voulais voir. Je sens presque mes jambes trembler, alors que ses pupilles deviennent plus noires.
Pourtant il n'avance pas. Il reste là, à faire monter la tension qui électrise la pièce.
- « Jamais rien ne l'a subjugué à ce point. Depuis la musique. ». C'est ce que ton père m'a dit. Est-ce que c'est vrai ?
Mes lèvres le formule sans que mon esprit n'y réfléchisse. Et il cesse d'avoir toutes pensées cohérentes quand il me répond.
- Oui.
Juste un mot. Qui me retourne bien plus que toutes les déclarations. Je sens mon corps s'élancer. Il se projette contre le sien, et je l'embrasse. J'oublie ma timidité. J'oublie tout sauf ce que je ressens, à ce moment là. Le besoin de lui.
Un de ses bras m'entoure et me plaque un peu plus contre lui. Mes doigts quittent vite ses cheveux avec lesquels je jouais. Ils descendent sur sa peau, se baladent sur son torse nu.
Et ses mains descendent aussi. Lentement. Bien trop lentement. J'ai conscience de chaque centimètre qu'elles parcourent par dessus mon t-shirt. Et de chaque centimètre qu'il reste avant que le tissus ne soit plus.
J'ai envie de lui hurler d'aller plus vite, mais je ne veux pas me décoller de ses lèvres. Je retiens mon souffle quand ses mains passent sur mon postérieur. Et j'expire seulement quand elles outrepassent le tissus pour se poser à même la peau.
Il quitte ma bouche et son pouce vient jouer avec ma lèvre gonflée. Je reprends un peu d'air, mais je dois me faire violence pour ne pas réclamer de nouveau un baiser.
- Dis moi stop.
Mais je ne veux pas. Je ne veux pas qu'il s'arrête, pas maintenant. Je veux plus de sensation. Encore plus que la dernière fois. Je ne sais même pas ce qu'il va se passer. Mais je veux le découvrir, avec lui.
- Touche-moi.
Deux mots que je n'aurai jamais osé prononcer en temps normal. Et pourtant ils sont criants de vérité.
Je vois son désir exploser dans ses yeux et il reprend ma bouche avec une passion exacerbée. Il déplace nos corps en arrière et bien vite, je me retrouve allongée sur le lit, sous lui.
Je ne me retiens pas et glisse mes mains sur ses fesses, sous les couches de vêtements, tandis que je sens les siennes remonter sur mon ventre.
Il dépose des baisers dans mon cou, et je suis gênée quand un petit bruit franchi la barrière de ma bouche -que j'imagine sans mal-, lorsque ses doigts viennent me caresser les seins. Il me regarde en souriant, ce qui me fait chavirer, avant de replonger sa bouche dans mon cou.
Tout n'est plus que sensation. Ma peau me brûle partout où ses doigts me touchent. Mais la brûlure n'est pas douloureuse. Plutôt délicieusement agréable. J'en viens presque à oublier ce que j'ai sous les doigts, pour me concentrer sur ce qu'il me fait ressentir tandis qu'il caresse avec un peu moins de douceur ma poitrine.
J'ai chaud. Je bouillonne, je n'arrive pas à exprimer tout ce que je peux ressentir. C'est incroyable. Et chaque seconde qui passe l'est un peu plus que la précédente.
Sans y penser, j'exerce une pression sur mes mains, qui le fait tomber un peu plus sur moi. Et je reste surprise un instant, lorsque je sens une boule dure contre ma propre intimité. Je rougis sans le contrôler, et il plante son regard dans le mien, ne faisant que renforcer cet effet.
Je vois qu'il s'apprête à parler. A me demander si je veux arrêter. Mais ce n'est pas ce que je veux. Alors je l'empêche de dire quoi que ce soit en l'embrassant.
Je ne sais pas jusqu'où on va aller. Mais je veux y aller.
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De base, ce chapitre devait contenir toute la scène qui vient de démarrer. Et puis finalement il était déjà long, et j'ai trouvé plus cohérent de la couper en deux. Ça vous permettra en plus d'avoir le point de vue de Lester là dessus.
A votre avis, jusqu'où vont-ils aller ? Moi je sais... (logique x))
Une nouvelle fois merci pour vos messages plein de bienveillance. C'est vrai que j'ai besoin de repos mais c'est dur de décider de mettre de côté la seule activité qui me fait du bien. Et puis j'ai une patience limitée, j'ai si envie de finir ce tome, passer aux deux autres, et commencer toutes mes autres histoires ! Sauf que la réalité revient vite toquer à la porte en mode "la journée ne fait que 24h, tu dois manger, dormir, étudier et travailler.". C'est si agaçant x) je veux mettre le temps en pause !
Bon allez, j'espère que le chapitre vous a plu,
Normalement le prochain devrais être à l'heure pour samedi mais je vais arrêter de l'affirmer parce que visiblement ça porte la poisse x)
Kiss :*
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