Chapitre 52
PDV Lester
- « Scientifiquement parlant, nous tombons amoureux quand les deux hormones de l'amour, la dopamine et l'ocytocine, sont libérées dans le cerveau... »
Ses lèvres se mouvent alors que ses yeux passent sur les lignes de l'article qu'elle est en entrain de me lire. Et je n'en écoute pas un mot. Je me fous bien des hormones et de tout ce bordel, pour l'instant. Il n'y a rien qui m'intéresse, en vérité, à part une seule chose. Elle.
C'est plus fort que moi. Je devrais être en train d'étudier la multitude de magazines et autres revues en tout genre qui s'étalent devant moi, pour avancer sur ce foutu exposé, comme c'était prévu. Mais j'en suis incapable.
Parce que sous mes yeux, c'est elle qu'il y a. Ses lèvres rosées qui m'appellent, sa langue qui vient de temps les humidifier. Ses doigts qui jouent avec le papier rêche de la revue scientifique qu'elle parcourt, et qui parfois viennent replacer une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Sa cage thoracique qui se soulève au fur et à mesure de sa respiration. Et ses yeux... qui dévient bien trop souvent vers les miens pour qu'elle ne puisse s'empêcher de rougir.
Un sourire monte sur mes lèvres et je me penche en avant, les déposant sur sa joue, alors qu'elle s'écarte en sursautant.
- On est cessé travailler.
- C'est ennuyant.
Elle lève les yeux au ciel mais ne se retient pas de sourire.
- Tu vas me dire que cette revue t'intéresse ?
- Non, mais on doit avancer. On a rien pour l'exposé, à part une problématique.
- Je suis d'avis qu'il faut faire des pauses pour travailler efficacement. Alors faisons une pause.
Je m'approche à quatre pattes d'elle et elle rit en partant en arrière.
- Une pause ? Alors que tu n'as rien fait ? Ne me dis pas que tu es fatigué.
- Non, je suis en manque.
Elle se met à rougir fortement et je suis fier de mon effet, en particulier quand elle ne peut plus reculer à cause de son lit qui lui barre la route. Penché au dessus d'elle, j'ai tout le loisir de l'observer, et de savourer quand elle se met à rire. J'aime la voir rire. Même si là je dois avouer ne pas saisir la raison de son hilarité.
- Quoi ?
- On dirait une scène dans Dirty Dancing. Baby veut travailler sa danse alors que Johnny cherche à l'embrasser... Il s'avance de la même façon que toi vers elle.
- Et Johnny obtient-il ce qu'il veut ?
- En quelques sortes. Ils sont interrompus avant.
Un sourire en coin monte sur mes lèvres et je me délecte de l'effet qu'il a sur elle. Parfois, j'aimerais voir ses réactions si elle entendait le son de ma voix. Car celle-ci est pleine de promesses. Mais je suppose qu'elle parvient à les lire dans mes yeux, car je ne fais rien pour les cacher.
- Et bien ici il n'y a personne pour nous interrompre, Baby.
Elle rit mais je ne la laisse pas faire trop longtemps et plaque mes lèvres aux siennes. Ai-je déjà dit que je pourrais passer mes journées à l'embrasser ? Dans le doute, je le redis : je pourrais littéralement passer mes journées à l'embrasser.
Ma main passe dans son dos et la rapproche de moi, jusqu'à inverser nos positions. Elle se retrouve assisse à califourchon sur mes cuisses, et si la rougeur de ses joues me prouve qu'elle a conscience de la position, elle ne fait rien pour en changer. Au contraire, ses mains passent derrière ma nuque et nous rapprochent un peu plus.
C'est doux. C'est électrique. Ça fait monter une certaine chaleur en moi.
Je retire ma bouche de la sienne et plonge mon regard dans ses yeux si particuliers, alors qu'elle ne porte plus sa lentille. Son souffle s'abat sur mon visage, le mien en fait autant.
Elle est belle. C'est ce que je me dis, alors que mes yeux détaillent chaque partie de son visage. Elle est belle, et c'est ma copine.
Et pourtant, je n'ai pas l'impression de faire les choses de la bonne façon, avec elle. Mais ces doutes qui me hantent l'esprit, je décide de les mettre dans un coin de ma tête pour profiter de ce moment. J'aurai tout le temps d'y penser quand je serai loin d'elle. Là j'ai envie de prendre soin d'elle, et je crois qu'elle en a besoin.
Mon pouce vient caresser la courbe de sa joue. Elle me laisse faire, tandis que je touche maintenant sa pommette. Rougie, recouverte de tâche de rousseurs, un détail qui fait tout son charme. Ses lèvres rosies et gonflées me font arrêter de respirer alors que mon doigt les caresse avec sensualité. Je préfère les toucher avec une autre partie de moi, mais son regard brillant me donne envie de continuer. Je touche chaque centimètre de son visage, de sa nuque et de son cou, comme si je cherchais à en imprimer les contours dans mon esprit.
Le mouvement de sa gorge lorsqu'elle déglutit me donne envie d'embrasser cette zone, alors je me penche et dépose mes lèvres sur la peau tendue de son cou. Je sens sa main se resserrer sur ma nuque alors que je continue d'embrasser sa peau. Alors que je remonte mes lèvres vers les siennes, je me recule soudainement quand ma joue commence à me chatouiller. Des poils.
Je tourne le visage étonné, pour trouver Note qui me regarde, respirant en tirant la langue. Il place son museau entre nous, visiblement avare de baisers, lui aussi. Je me laisse tomber en arrière en soufflant, mais ne parvient pas à m'empêcher de sourire.
Lyra descend de mes genoux, caressant timidement son chien en rougissant. Si l'air innocent du toutou ne faisait pas sauter toutes mes défenses, je l'aurais volontiers foutu à la porte pour reprendre ce que j'avais commencé. Mais il semble avoir le même pouvoir sur moi que sa maîtresse : je me trouve incapable de leur résister.
Le temps passe et je me retrouve obligé de rentrer chez moi, même si je dois avouer que l'idée de me cacher dans son placard pour en sortir une fois qu'elle serait couchée m'a traversé l'esprit. J'ai pensé que l'action était un peu trop étrange pour être réalisée.
J'ai à peine passé la porte, que déjà Carter s'approche de moi en fronçant les sourcils. Ses mains sur ses hanches me laissent comprendre qu'il a décelé quelque chose, et qu'il ne compte pas me foutre la paix. Du grand Carter, en somme.
- Qu'est-ce qui te turlupine ?
- Qui utilise encore ce mot, pour commencer ?
- Tu changes de sujet Les'.
- Et bien vois-tu, je ne comprends pas vraiment comme tu arrives à la conclusion que quelque chose me "turlupine" alors que je n'ai même pas eu le temps de refermer la porte.
Il lève les yeux au ciel comme si je venais de dire la chose la plus stupide qui soit. Pourtant, elle me paraît plutôt censée.
- Je te connais suffisamment pour le déceler au premier coup d'œil.
Il tourne la tête vers le côté, et je comprends rapidement que la raison est ailleurs, et il ne tarde pas à la marmonner.
- Et Talia m'a dit que belle-sœur n'était pas bien aujourd'hui.
- Donc en fait, c'est Lyra qui t'inquiète, pas moi.
Il hausse les épaules faisant mine de rien mais j'ai bien saisi où il voulait en venir. Et après tout, je n'ai aucune raison de lui cacher mes doutes, alors je me dirige vers le canapé et m'affale dedans en soufflant, laissant s'exprimer tout le trouble que je mets de côté depuis quelques heures.
- Elle a du mal avec le fait de garder notre relation secrète. Elle ne dit rien, mais je vois bien que c'est dur pour elle.
- Et qu'est-ce que tu comptes faire ?
Le problème est là. Je n'en ai aucune putain d'idée. Je ne sais pas comment gérer ça, je ne sais pas si je suis capable d'assumer aux yeux de tous cette relation. Parce que j'ai peur de ce que pourrait devenir sa vie après une annonce telle que celle-ci. J'ai peur qu'on s'en prenne à elle, qu'on la dénigre, et tout un tas d'autres choses. Je ne veux pas cela. Alors je me demande qu'elle est la bonne décision.
Et je l'avoue honnêtement à mon ami, qui prête une oreille attentive.
- Tu ne penses pas que nos fans pourraient comprendre ?
- Si. C'est les pourritures qui l'ont attaqué une fois qui me font peur.
Il se pince la lèvre, bien conscient que j'ai raison sur ce point.
- Tu sais... elle ne pourra jamais être heureuse en étant un secret. Et si pour l'instant tu n'es pas prêt à officialiser aux yeux de tous, tu devrais au moins lui accorder des moments sans se cacher. Des vrais moments de couple.
- Et je suis censé faire comment ?
Parce qu'il est bien gentil, mais je m'imagine mal avoir un rendez-vous en plein centre-ville alors qu'il y a 100 % de chance qu'on croise au moins une personne qui me connaît. Et qui va s'empresser de relayer l'information sur internet.
Il ne me répond pas tout de suite et se met à pianoter sur son téléphone en silence. Les sourcils froncés, concentré, il met quelques minutes avant de trouver ce qu'il semblait chercher.
- Voilà !
Il me tend l'appareil et je découvre une image de fête foraine, mais je ne saisis pas bien où il veut en venir.
- C'est à plus de deux heures d'ici. Peu de chance que tu croises qui que ce soit, en tout cas, moins que dans cette ville. C'est l'occasion de l'emmener faire un tour, et surtout, d'agir comme un petit copain.
Je ne réfléchis pas bien longtemps et saisit mon propre téléphone pour envoyer un message à la principale concernée.
« Ton samedi est réservé pour moi. »
- Alors ?
Je relève le visage vers Carter, qui attend toujours mon avis sur la question.
- Tu m'aides à préparer tout ça ?
Il me fait le plus gros sourire qu'il peut, et je me demande si il n'est pas encore plus heureux que nous de cette nouvelle. Alors qu'il se met à chercher le meilleur itinéraire et endroit pour manger, je reçois la réponse de la jeune femme.
« D'accord, mais pourquoi ? »
« Surprise. »
Je l'imagine d'ici avec un sourire de trois kilomètres sur le visage, et je dois me retenir de ne pas lui avouer ce que j'ai prévu.
Pourtant, elle est tenace. Durant le reste de la semaine, elle redouble d'ingéniosité pour me tirer les vers du nez.
Elle a tout essayé. Le chantage, les yeux doux, et même de détourner mon attention en glissant sa question au milieu d'une conversation. Chaque fois, j'ai eu la même réponse : Bien essayé. Et chaque fois, j'ai pris la même satisfaction à la voir repartir avec un sourire joueur, à la recherche d'une nouvelle tactique. C'est amusant, adorable, et incroyablement mignon. Des mots qui ne font parti de mon vocabulaire que depuis qu'elle est entrée dans ma vie. Et qui ne sont destinés qu'à elle.
Je crois bien que ce petit jeu lui a permis pendant ces quelques jours d'oublier ce qui lui faisait du mal. Et je dois dire que j'en suis satisfait. Je préfère la voir comme ça que dans l'état de lundi.
Mais ce que j'aime le plus, c'est la façon dont se mettent à briller ses yeux, quand nous nous retrouvons devant la fête foraine, le samedi en question.
Et là je ne me dis plus qu'elle est mignonne, adorable ou marrante. Non.
Je me dis qu'elle est absolument magnifique. Et que putain, je veux la voir tous les jours comme ça.
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Quel lover, celui-là. Mais on aime ça, hein ? x)
Un premier rendez-vous, qui va faire du bien à la jeune femme. Mais les premiers soucis arrivent, attention. Et oui, un couple, ce n'est pas juste des hauts... il y a des bas. Des idées sur le premier bas en question ?
A vendredi pour la suite,
Kiss :*
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