L'été est propice aux rencontres, aux coups d'un soir, aux expériences. À cette saison, on se dit que tout est possible, que c'est une parenthèse parfaite pour se laisser aller.

Mais où voulez-vous que j'aille, coincée dans une tente trop petite plantée dans un camping paumé ?

Je vous le dis : nul part sauf aux sanitaires communs.

Glamour.

Je regarde les oiseaux voler au dessus de ma tête, tournant comme des vautours autour d'un vieil arbre. Ils chantent de leur horrible voix, crottent dans mes cheveux et partent vers de nouveaux horizons.

Bordel mais qu'ils font chier ces piafs.

Alors je rentre, affronte les rires de ma famille et me frotte sous la douche pour enlever cet excrément et mon désespoir en même temps.

D'humeur maussade, j'enfile un maillot de bain et traîne les pieds jusqu'à la piscine d'eau naturelle.

Dites le direct que vous avez juste la flemme de payer de l'eau chaude.

Assise sur le rebord, je laisse mes jambes créer de fines vagues à la surface et je pense à ce qu'aurait pu être ces vacances si j'étais partie avec mes amies dans le sud au bord de la plage.

J'aurais rencontré une fille, aussi belle que le ciel. On aurait parlé, flirté sûrement. On se serait échangées nos numéros. Elle m'aurait pris la main et on se serait baignées en s'embrassant sous le coucher du soleil.

Incroyable.

Mais je suis là, entourée d'arbres trois plus grands qu'une girafe, les pieds dans une piscine verte et seule comme une désespérée à attendre quelque chose qui ne se réalisera pas.

Puis j'entends un bruit. Derrière moi, sous les feuilles. Je me retourne. Rien.

J'ai dû penser à voix haute et quelqu'un s'est enfui en prenant pour une folle. C'est fort probable.

Alors je me redresse et rejoins la tente.

Une fois sur place, une tache blanche m'interpelle. Ce n'était pas là avant.

Je m'approche et aperçois une enveloppe.

Surprise, je relève la tête, regarde autour de moi mais le paysage est toujours désert.

Alors j'ouvre l'enveloppe et mon cœur fait un looping en apercevant une carte.

« t'es belle. je t'ai entendu à la piscine. moi aussi j'avais envie d'amour. rejoins moi à la piscine. »

Ce n'est pas possible. C'est un rêve.

Mais non, ces mots sont bien réels et j'explose d'amour en les lisant.

Un rendez-vous, avec une fille.

Mon cœur palpite. J'enfile un sourire, j'attrape ma bonne humeur et file vers l'eau qui ne m'a jamais parue aussi romantique. Après tout, le vert est la couleur de l'espoir et de la chance.

Pour le coup, j'ai eu les deux. L'espoir que ma vie devienne rose et la chance que ça se réalise.

Comme quoi, l'amour peut même se trouver dans un camping au milieu de nul part.