Epilogue


 - Un allongé s'il vous plaît !

- Très bien, acquiesça le barista, avec ou sans sucre ?

- Je pense que je vais en prendre. Un peu de douceur ne fait jamais de mal.

- Je reviens dans deux minutes !

Ccino s'en alla préparer la commande sous le regard du client attablé au comptoir. En un rien de temps son breuvage fut prêt à être consommé.

- Voilà monsieur, j'espère que vous apprécierez, dit le barista visiblement dans ses beaux jours.

Le squelette le remercia et sembla humer l'air environnant.

- Si bon.... si délicat... pensa-t-il à voix haute.

Ccino se permit un petit rire face à la remarque.

- On dirait que vous êtes fin connaisseur, monsieur.

Le client eut un sursaut, un peu gêné d'avoir été pris sur le fait.

- Oh ahem, oui en effet, je sais reconnaître un café de qualité, répondit le client.

- Je m'assure d'offrir le meilleur à ma clientèle eheheh, se réjouit Ccino.

- Ça se voit, le cadre est... reposant.

Il avait dit cela en regardant autour de lui, nostalgique. Il sortit de sa torpeur grâce au barista qui avait décidé d'être bavard.

- Dois-je comprendre que c'est la première fois que vous venez ici ? Demanda Ccino.

L'autre squelette se frotta l'arrière du crâne songeur.

- En effet... je reviens de très loin en quelque sorte.

- Vous voyagez ?

Le client quitta le barista des orbites et fixa son café. Il tapota le mug de ses phalanges visiblement nerveux.

- Oh... j'ai vu beaucoup d'endroit, ça oui ! Ajouta-til

Ccino comprit qu'il avait abusé de son temps. Voulant écarter le malaise il s'excusa et s'en remit à sa besogne, enchaînant prises de commande, préparations et service. Dans sa course il n'avait point remarqué que le voyageur l'observait et le suivait du regard, jusqu'à ce que le hasard fit en sorte que les deux squelettes se croisent les pupilles. Sans que le barista ne puisse l'expliquer, le temps s'était arrêté un bref instant. Troublé, le client détourna sa face dans une tentative vaine d'esquive. Trop tard, Ccino devina que quelque chose n'allait pas. De plus, il y avait dans ce regard quelque chose qui lui rappelait un lointain souvenir. Il se précipita vers lui pendant que le client s'affairait à fouiller maladroitement dans ses poches.

- Monsieur je peux vous aider ? Demanda inquiet Ccino.

Le voyageur fit mine de l'ignorer et sortit un billet qu'il déposa sur le comptoir.

- Gardez la monnaie, je dois m'en aller ! Dit-il précipitamment.

Se relevant trop vite, il fit basculer son siège qui en fit basculer un autre, puis celui-ci encore un autre. Ainsi tomba la rangée de siège sous le regard médusé du barista.

- Mes excuses ! Lança le squelette maladroit, laissez moi arranger ça.

Pendant qu'il réparait son infraction Ccino resta interdit. Il pivota son crâne pour avoir une vue sur l'extérieur. Son sang ne fit qu'un tour lorsqu'il constata la teinte du ciel. Elle était orangée. Puis il regarda à nouveau la scène. Les chaises jonchaient le sol, l'être à proximité lui ressemblait et portait des vêtements noirs. Les éléments s'emboîtant telles des pièces d'un immense puzzle, le barista fut frappé d'un grand émoi. Son âme palpita. Ne restait qu'une seule pièce à vérifier. Dans une démarche tremblante il stoppa l'autre squelette dans son entreprise, et lui pris sa tête dans ses mains, les forçant à se regarder mutuellement.

On l'avait appelé à la patience et à l'espoir autrefois. Il y eut des hauts et des bas depuis, parfois l'attente le fatiguait et le faisait succomber dans la dépression. Puis vint le jour où le petit squelette comprit enfin que la meilleure façon d'attendre était de ne pas attendre. Qu'il fallait garder l'espérance bien au chaud et se dire que la récompense viendra au moment opportun sans prévenir.

Après tant d'années la récompense se retrouva au creux de ses mains, elle avait les pupilles mauves, la couleur de l'univers. Les sentiments qu'éprouva le barista se projetaient en un ruissellement d'eau salée sous la mine triste du squelette tant attendu. Ses pupilles s'humidifièrent à son tour en témoignait leur lueur amplifié.

- C'est bien toi ? Hoqueta Ccino.

- Ccino... je...

Il ne put terminé car Ccino n'attendit pas pour l'embrasser. L'autre squelette qui en fut étonné ne s'en échappa point. Au contraire il le lui rendit bien. Il plaça sa main à l'arrière du crâne de son amant et de l'autre il entoura sa taille pour lui témoigner son consentement. Ils étaient dans leur monde, seuls tous les deux. Il ne prêtèrent aucune considération pour les autres clients présents qui se forcèrent quant à eux à faire preuve de pudeur. Puis il fallut respirer. Ils restèrent cependant collés l'un à l'autre.

- Oh Nightmare... si tu savais... qu'as tu fais tout ce temps ? Demanda Ccino ému.

L'ancien maître des cauchemars essuya une dernière larme de son amant avec douceur.

- Appelle moi Nighty, répondit-il d'un sourire plein de charme.

Ccino s'agrippa à lui avec passion dans une étreinte. Sa tête reposait sur la cage thoracique de Nightmare tandis que ce dernier avait la sienne contre la nuque du barista. Il l'huma et y déposa un baiser.

- Tu sens si bon... susurra le squelette décorrompu.


~FIN~


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Si je t'ai blessé que ton coeur me pardonne
Comment effacer les morsures de l'automne ?
Entre nous s'est dressé un mur que je peux casser
Un jour je te le jure, tout recommencer

I'm still loving you !
Je t'aime encore !


Scorpions (groupe allemand) feat. Amandine Bourgeois (chanteuse française)
Still Loving You


Remerciements

CristalDeNuit
Rinny-Pew
AmiaCallistie
Un_Lotus_Perdu
Oeejazz
skironeko
Japan-san
Asta-Line


Et voilà mes petits poussins, ma première histoire est terminée. Je vous remercie du fond du coeur de m'avoir lu, suivi, réagi.J'ai mis en en-tête une reprise de Still Loving You en Anglais et en Français, que je trouve correspond bien à notre petit couple adoré au regard de cette petite histoire.Je vous dit à bientôt pour d'autres histoires.

Coeur sur vous <3


Chikette

Pour rappel:
Undertale appartient à Toby Fox
Nightmare appartient à Joku
Ccino appartient à Black-Nyanko

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