Chapitre 4: Un espoir ?
Les mois passant, la vie reprit son cours pour les deux âmes blessées.
Nightmare s'en prenait aux AU et poursuivait sa bataille contre son frère. Il n'était plus venu voir Ccino et pour une raison inexpliquée il ne s'était jamais résigné à envahir Fluffytale. Il avait simplement décidé de faire une croix dessus alors qu'il était en capacité de l'annihiler.
Il fallut plus de temps à Ccino pour s'en remettre. Ses nouveaux amis étaient là pour y veiller. Ils l'envoyèrent à Heaventale prendre du repos et tenter de tourner la page. En vérité il ne la tourna jamais vraiment, il voulait conserver quelques bons souvenirs, et pour le reste, vivre avec et avancer. Lorsqu'on considéra une nette amélioration de son état psychique, on l'autorisa à reprendre son activité. Le Café de Ccino avait conservé sa réputation d'antan. Certains jours il avait peu de temps pour respirer, mais il aimait cela. De temps en temps il lui arrivait de penser à son histoire avec Nightmare dans des épisodes mélancoliques qu'il arrivait cette fois à surmonter. Il avait espoir qu'un jour de nouvelles et bonnes choses frapperaient à sa porte.
Il y eut un jour où cet espoir lui rendit visite.
En fin d'après-midi, un client encapuchonné et ne laissant apparaître aucune fourrure, écaille, ou chair dans son accoutrement, commanda un thé au jasmin. Il s'était installé au comptoir et ne sembla point être ouvert à la conversation. Il ne faisait de mal à personne après tout, si ce n'est siroter son breuvage en paix. Le cadre était idéal pour méditer, il y avait très peu de client. Le barisa profita de ces heures creuses pour remplir les gamelles vides de ses chats. En ouvrant un paquet de croquette grand format qui semblait faire de la résistance, il se coupa les phalanges. Il se désinfecta et se pansa en vitesse. Puis retourna au comptoir. Après une bonne heure passée, la plupart des clients quittèrent les lieux, laissant Ccino seul avec l'étranger. Il se fit un expresso avant de s'atteler à la vaisselle. Ne se contentant pas du silence pesant il tenta un contact.
- Tout se passe bien pour vous ? Demanda le barista.
- ...
Gêné d'avoir pu le déranger, il retourna dans sa besogne, mais une voix féminine l'interpella.
- Vous êtes blessé... pointa l'inconnue.
Ccino eut un sursaut. L'être taciturne venait d'engager une discussion. Elle devait sans doute faire mention de sa main fraîchement pansée.
- Oh ça ? Dit-il en exposant sa menotte, ce n'est pas bien grave, je me suis fais ça en ouvrant un paquet de croquette, je suis vraiment étourdi par moment.
- Je ne parlais pas de douleur physique, renchérit l'étrangère.
Le barista se pinça le coin de la mâchoire, de quoi parlait-elle ?
- Euh...je... il y a des hauts et des bas, comme tout le monde je présume... dit-il avec incertitude.
- Vous n'y êtes pas ! Il y a en vous une blessure plus profonde, une blessure appartenant au passé. La preuve en est, c'est le marc de votre café qui parle ! Répondit le monstre encapuchonné en désignant la tasse que Ccino avait consommée auparavant.
Le maître des lieux s'en retrouva dubitatif. Il eut le réflexe de regarder le contenu de la tasse souillée.
- Je pressent en vous des qualités indéniables, vertueuses, mais j'ai le regret de vous dire que la tasséomancie n'en fait pas partie, commenta la mystique avec taquinerie.
Ccino fut complètement perdu.
- Tasséo-quoi ? Mais... qui êtes vous ? Interrogea le barista.
- (elle poussa un soupir) Qui je suis n'a aucune importance, il est plutôt question de vous.
- De moi ? Je ne comprend...
On le coupa, index posé au milieu des « lèvres ».
- Shhhhh, si vous voulez des réponses, il vous faudra me donner quelque chose en retour. Comme... m'inviter à partager le meilleur thé de votre maison.
Cela aurait pu être un bon subterfuge au bénéfice d'une collation gratuite. Mais Ccino se montra crédule, cette situation était plutôt extraordinaire. Si il devait se faire piéger, il se dit qu'il apprendrait de son erreur et qu'on ne le reprendrait pas une deuxième fois. Il alla donc chercher le meilleur thé qui ne figurait pas sur sa carte, il se trouvait dans son stock personnel. Il fit chauffer de l'eau et s'apprêta à disposer les feuilles séchées dans le filtre.
- Si vous filtrez, on ne va rien voir du tout ! Laissez donc ces plantes aux milles vertus s'immerger librement, s'indigna l'invitée.
Ccino obéit pour ne pas la froisser, bien que cette manière de faire n'était pas convenable. Il avait pour habitude de s'assurer qu'il n'y avait pas la moindre brindille dans ses infusions. Il versa ensuite l'eau chaude dans une théière traditionnelle et laissa infuser. Il sortit des tasses dont les formes et les couleurs ne convenaient pas à la cliente. Il avait peu vu si difficile dans sa carrière pour des détails aussi superflus. Il présenta une multitude de contenant jusqu'à satisfaction. Elles provenaient d'un service anglais qu'il n'avait jamais utilisé et trop attendu pour s'en débarrasser.
Vint enfin le service, Ccino y mit du coeur. Il servit en premier son invitée puis lui-même. Il s'installa à côté d'elle à sa gauche sur un tabouret de comptoir qu'il pivota à 3h pour lui faire face (cette dernière s'étant tournée à 9h). L'inconnue persista dans les recommandations.
- Buvez doucement tout en pensant intérieurement à votre question, dit-elle sérieusement.
- Une question... marmonna le barista dans sa barbe.
En avait-il ? Si c'était le cas laquelle serait plus pertinente ? Il y avait de quoi faire une orgie cérébrale. La mystique vit son désarroi et prit soin de reformuler.
- Ou sinon ne pensez à rien, votre âme ou votre inconscient la poseront pour vous...
Ccino se montra hésitant, qu'était-il entrain de faire ?
- Le seul vrai danger dans ce rituel est de vous brûler la langue si vous le buvez trop vite... ou de tomber de cette chaise vous fracassant le crâne, mais ça, ça ne dépend que de vous.
Elle avait craché ces mots avec désinvolture pour plaisanter. Ce qui ne calma pas le pauvre squelette. Elle tint alors un ton et langage plus doux.
- Vous n'avez absolument rien à craindre. Savourons et profitons ensemble de ce merveilleux coucher de soleil. C'est une belle soirée vous ne trouvez pas ?
Ccino plus confiant but une gorgée. L'être en face de lui se mit à être beaucoup plus loquasse.
- Vous avez beaucoup de chats... Ce sont d'excellents familiers, ils chassent les ondes négatives.
Ccino but une autre gorgée et resta silencieux.
- Viens petit ! Appela-t-elle l'un des chats pour le caresser.
Ccino enchaîna les gorgées observant les faits et gestes de l'étrangère. Quand il eut fini, il posa la tasse sur la soucoupe. Le bruit de l'impact attira l'attention de son invitée.
- Bien ! Vous avez terminé ! Laissez moi regarder. Dit-elle avec une pointe d'excitation.
Elle attrapa le contenant sans demander son reste et scruta l'intérieur, concentrée. Le fond était parsemé d'herbes et feuilles trempées et amoncelées formant des dessins qui à première vu ne ressemblaient à rien. Elle poussa des « Hm ! » et des « Ah ! » en pleine analyse.
- Que voyez vous ? Demanda le barista
- Shhhhhhh je dois me concentrer ! S'impatienta la mystique.
Ccino se tût. Son invitée dicta une suite de mot sans explication, son visage toujours plongé dans la tasse.
- Hhhmm... amour... perte... âmes synchronisées... temps... beaucoup de temps... ténèbre... mensonge... tromperie... bonheur...
Elle releva soudainement la tête et s'exclama sans cacher sa joie.
- Bonne nouvelle ! Il reviendra vers vous !
- De quoi !? S'étonna Ccino
- C'est bien simple. Vous êtes récemment sortie d'une rupture, c'était donc ça que j'avais ressenti. Je viens de vous annoncer que vous serez à nouveau réuni et heureux. Mais il faudra être très patient, oh oui ! Par contre je n'arrive pas à bien lire... cinq ans ? dix ans ? ou quinze ans ?
Visiblement il tomba sur un charlatant. Il se sentit bête d'être ainsi tombé dans le panneau.
- Attendez... attendez... je crois que vous vous êtes trompée, je... il n'y a eu aucune rupture puisque je n'ai jamais eu d'amoureux, ah ah quelle idée... répondit-il
L'étrangère fronça des sourcils sous sa capuche. Elle fut presque vexée de ne pas être prise au sérieux.
- Vraiment !? Insista-t-elle d'un ton désabusé
Ccino hocha la tête.
- Je peux le certifier... pardonnez moi mais je vais devoir bientôt fermer. Je vous laisse finir, je vais juste descendre les stores en attendant.
Il abandonna son invitée, honteux. Alors qu'il se dirigea vers l'une des fenêtres, elle se permit une remarque que le barista pouvait tout sauf ignorer.
- Et ce charmant squelette à l'âme corrompu ? C'est amusant ce dessin ressemble à une pomme...
Il eut un battement d'âme. Sa gorge se serra et quand il voulu expirer les larmes montèrent. Que dire ? Il restait là immobile ne sachant comment réagir. Plongée dans la tourmente il ne remarqua pas qu'on s'était rapproché de lui offrant une main réconfortante.
- Je suis allée un peu trop vite hein ? Venez, que je vous fournisse plus d'explications, dit chaleureusement l'étrangère.
Ccino renifla et se frotta les orbites. Son invitée l'emmena, le bras couvrant ses épaules, s'asseoir devant le comptoir. A nouveau face à face, elle bascula sa tête vers lui en signe de considération.
- Alors dites moi, qu'elle était selon vous la nature de votre relation ?
- Nous étions amis...je crois
Elle se redressa.
- Erreur ! Vous étiez plus que cela ! Mais l'un comme l'autre vous ne le saviez pas, ou ne vouliez pas le voir... je vois un monstre dans la nuit, à l'âme teintée de mille péchés, plein de malveillance, incapable d'aimer. Au début peut-être vous prenait il pour un simple passe temps. Mais à force d'intimité il s'est attaché à vous d'une manière peu commune. Quant à vous, vous étiez en phase avec l'idée d'aimer sans retour. Votre âme quant à elle est pure malgré vos idées noires, il n'est guère étonnant que vos deux âmes soient sœurs.
- Si vous dites vrai... pourquoi est il parti ? Renifla Ccino.
- Il a compris... NON ! On lui a fait croire qu'il ne vous méritait pas. Je vois aussi un énorme mensonge. Un mensonge qui vous a fait tant de mal. C'est ça, on s'est gardé de vous révéler certaines choses.
Le barista bondit de son siège, se retrouva debout. Son âme commença à s'emplir de détermination.
- Je le savais ! Alors il n'a jamais voulu me blesser ? Oh mon Nighty... je dois aller le voir !
L'étrangère se releva également poussant un cri désespéré.
- NON !
Ccino eut un mouvement de recul manquant de renverser son siège. Son invitée avait capté toute son attention. Il la fixa confus, attendant le pourquoi. Elle soupira tout en décontractant ses muscles et ajouta solennellement :
- Le mal a été fait ! Il n'est pas prêt et ne le sera pas avant très longtemps. De toute manière vous n'avez aucune idée de l'endroit où il se trouve. Et dans le cas contraire je vous déconseillerai de vous y aventurer, il en va de votre destin et potentiellement votre vie. Ne cherchez pas à forcer le destin. Si parfois aller à son encontre peut vous offrir le meilleur, vouloir à tout prix l'atteindre précipitamment tend à apporter malheur et désillusion. Aussi tout ce que vous venez d'entendre ne devra parvenir à aucune oreille jusqu'au moment propice.
Devant la réponse de la mystique, Ccino se retrouva décontenancé. Il le marqua d'un regard fuyant, tripotant ses doigts nerveusement.
- Alors que dois-je faire ? Demanda-t-il
Elle s'approcha du barista et s'adoucit.
- Rien du tout. Je vous ai dit tantôt qu'IL reviendrai vers vous. Ne faites rien d'autres que de vivre votre vie, simplement, sans votre âme sœur. Gardez l'espoir sans trop vous y accrocher. Le mieux encore est de ne pas attendre. Il y aura des moments de faiblesses de votre part, c'est bien votre nature, mais je peux vous garantir que vous arriverez à les surmonter. Suivez bien mes recommandations et vous serez récompensé. Une belle histoire vous tend les bras.
Ccino releva la tête orbites humides. L'espoir était non loin.
- Vraiment ? Questionna-t-il.
L'étrangère hocha la tête et attrapa doucement les mains du gentil squelette.
- Une image vaut mille mots. Approchez. Soyez sans crainte. Et laissez moi vous projeter ma vision.
Elle l'invita dans une accolade et sans prévenir, d'un geste inattendu, elle plaqua sa main sur le front du barista et lui ordonna de dormir. Ce dernier n'eut le temps de réagir, ses os se détendirent et il sombra dans une transe. Il tomba mollement contre elle. Elle le fit se rasseoir avec délicatesse et se mit à le guider par la pensée.
- Décrivez moi ce que vous voyez, ordonna-t-elle
Ccino obéit les yeux clôts dans un état hypnotique.
- Je suis seul dans mon café, il n'y a personne...
- Très bien, et ensuite ?
- Je suis entrain d'essuyer la vaisselle
- Détail superflu ! Regardez plutôt autour de vous ! Quelque chose a changé ?
- Je ne vois rie... OH !
- Quoi ?
- Il y a quelqu'un derrière la porte.
- Intéressant, courrez donc le rencontrer !
- J'y vais....
Il y eut un silence. La mystique resta en alerte. Soudain Ccino sursauta surpris.
-OH !
- Que se passe-t-il ? S'étonna l'étrangère.
- Les chaises du comptoir... elles sont tombées toutes seules. Je ne les ai même pas touché...
- Ah ! De vilaines vibrations semblent vous jouer des tours, laissez moi vous en débarrasser.
Elle claqua des doigts et reprit.
- Continuez, ne vous arrêtez pas !
- Je m'approche, j'ouvre la porte... je le vois...
- Qui est ce ?
- Je ne l'ai jamais vu... pourtant j'ai l'impression de le connaître...
Le barista se mit à sourire.
- A quoi ressemble-t-il ?
- C'est un squelette qui me ressemble. Sauf qu'il est un peu plus grand. Il porte des vêtements noirs sur lui.
- Et son visage ?
- Il a l'air un peu triste, comme moi. Oh si vous pouvez le voir, il est tellement beau ! Et ses yeux ! Ils ont la couleur de l'univers ! Il me regarde intensément. Il sourit.
Il fit une pause. Ses pommettes prirent une teinte rosée. Il se sentait si bien dans cette position vulnérable. Son rictus n'en fut que plus élargie.
- C'est bizarre, j'ai très envie de l'embrasser ! Lança-t-il sans honte.
L'inconnue sourit sous sa cape. L'issue de la séance se révéla satisfaisante.
- Laissez vous aller. Dit-elle enfin.
Ccino se vit enlacer le beau mâle qui se trouvait devant lui. Avec une pointe d'hésitation il approcha sa mâchoire de la sienne. Le squelette aux pupilles couleurs de l'univers fit de même. Et ils furent liés par un tendre baiser sous le ciel crépusculaire. Il sentit des mains entourer sa taille et l'étreindre. Le barista ne put décrire ce qu'il ressentait. On lui ôta les mots. De toute manière l'heure n'était plus à la parole, il se contenta de ressentir toutes ces nouvelles sensations. Sans qu'on le touche on lui chatouillait le « ventre ». Son âme goûta l'euphorie à en frémir. Etait-ce cela qu'on appelle l'amour ? Il savoura cet instant en espérant qu'il ne s'arrêterai jamais. Jusque là il avait fermé les yeux pour amplifier l'effet du toucher. Lorsqu'il voulu les rouvrir pour contempler son bel amant. Il revint à la réalité.
Il était seul sur son siège, il faisait nuit. L'étrangère était partie sans adieu. Le retour fut difficile pour le barista. Il venait de vivre le plus beau moment de sa vie aussitôt envolé. Sa poitrine se serra et la mélancolie le gagna.
Il trouva sur le comptoir éclairé par les rayons lunaires deux tasses vides, de la monnaie servant, sans aucun doute, à régler l'addition et un petit paquet avec une note. Intrigué, Ccino contempla l'offrande qui semblait lui être destiné et l'ouvrit. A l'intérieur se trouvait un petit bracelet composé de breloques. On aurait dit qu'il eut été fait par un enfant. Le barista se frotta le menton, ne comprenant point ce que cela pouvait signifier. Il se dit que la lettre l'accompagnant lui fournirait plus d'explication. Le papier avait la taille d'un post-it. Seul deux mots y étaient inscrit, ce qui ne l'avançait guère dans sa recherche. La soirée avait débuté en mystère, il en était ainsi pour la fin. Néanmoins, ces simples petits mots tracés à l'encre mauve redonna du baume au coeur au doux squelette. Il contempla la lune, le cadeau au chaud dans sa poigne, et se mit à prier intérieurement. Il espérait avec conviction qu'un jour son rêve deviendrait vrai. Pour cela il attendrait jusqu'à la mort.
Il mit ses mains contre son âme, ému. Et se répéta les mots qui étaient inscrits sur la lettre.
« Gardez espoir »
En guise de signature en bas à droite, on avait tracé un trait d'union suivi de la lettre S et à sa droite une petite étoile violette était dessinée.
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L'épilogue arrivera très vite ! J'espère que vous avez apprécié.
Je vous vois vous interroger sur l'identité de la mystérieuse visiteuse. La fin laisse en effet des indices. Vous êtes libre de théoriser mais il faut le prendre pour un petit détail sans importance. Je prévois d'écrire une histoire plus longue qui sera relié à cette fanfic d'une certaine façon par le biais de ce personnage énigmatique. Vous aurez constaté que j'aime bien ce qui touche à l'ésotérisme :p.
Je vous remercie chaleureusement pour vos commentaires et votes. Je vous citerai dans les remerciements après l'épilogue :p.
Pour rappel:
Undertale appartient à Toby Fox
Ccino appartient à Black-Nyanko
La mystique appartient à ????
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