Chapitre 9 : pourquoi ?
Reby désigna les deux cordons qui pendaient à son cou.
-Samedi. C'est les rencontres "fans" à leur hôtel. Tu vas pouvoir le revoir.
Lucy sentit son cœur rater un battement, et tout ce qu'elle put articuler, ce fut :
-Quoi ?
Reby, pas peu fière d'elle, eut un immense sourire et attrapa Lucy par les épaules en la secouant comme un prunier, ce qui eut pour effet de cogner cette dernière contre le mur carrelé des toilettes.
-Aïe ! Reby, que...
Lâchant son amie, la jeune fille attrapa les billets plastifiés et les agita sous les yeux de la blonde.
-Tu ne comprend pas, Lu' ? s'écria Reby en sautillant entre les lavabos et les cabines. Samedi, grâce à ça, on va pouvoir rencontrer les Dragons Slayers. Et donc ton Natsu ! Ce sont des billets qui donnent accès à leur suite. Oh, Lu', tu vas le revoir !
Mais Lucy détourna la tête.
-Laisse tomber, Reby.
Alors qu'elle s'apprêtait à sautiller sur place de plus belle, la jeune fille aux cheveux bleus stoppa tout mouvement et, lentement, se tourna vers son amie.
-Quoi ?
Cette fois, ce fut à elle d'être étonnée.
-Mais Lucy... Je ne me suis pas trompée... Le garçon qui est parti la semaine dernière. Avec qui tu as passé la soirée. C'était bien lui, n'est-ce pas ? Natsu Dragnir !
Après un instant de silence, Lucy baissa la tête.
-Oui, répondit-elle dans un murmure presque inaudible.
-Alors quoi ? s'étonna Reby. Il te manque, pas vrai ?
-Je ne veux pas le revoir.
-Mais pourquoi ?
-Il n'en a rien à faire de moi.
-Je suis sûre que non ! Qu'est ce qui te fait di...
-Reby ! explosa Lucy en relevant la tête, et la jeune fille put constater que son amie avait les yeux brillants. Il ne m'a pas appelé ! Pas une seule fois ! Il connait mon numéro, il connait mon adresse ! Il n'a rien fait. Pas un signe ! Alors il est hors de question que j'aille le chercher ! Je veux pas...
Elle se laissa glisser au sol et enfoui sa tête entre ses jambes repliées.
-Je veux pas qu'il pense qu'il me manque...
Reby s'approcha de son amie et la força à relever la tête.
-Lucy.
La jolie blonde renifla et essuya ses yeux humidifiés.
-Il y a une semaine, tu as passé une magnifique soirée et un magnifique après-midi. Je le sais, tu m'as tout raconté, dans les moindres détails. Et Lucy, quand ça s'est terminé, je t'ai ramassé à la petite cuillère. Ne le nie pas, tu est triste. Alors tu vas te lever. Tu vas afficher ton sourire de battante. Et samedi, tu viendras avec moi. Lucy, il est chanteur, il avait une série de concerts, les répètes doivent l'assomer. Il ne t'as pas oublié. Je suis sûre que non.
Avec lenteur, la blonde se releva et fit face à son amie.
-C'est d'accord. Je viendrais avec toi.
À cet instant, la sonnerie retentit et Reby, après avoir enlacé son amie et remit les billets dans son sac, déverouilla la porte. Quelques élèves attendaient, l'air furieux.
-Vous étiez pas gênés de monopoliser les toilettes ! protesta une fille aux cheveux noirs bouclés. On voulait y aller aussi, nous !
À côté, une fille plus petite aux longue tresses rousses approuva.
-Désolée, grimaça Lucy en faisant un petit signe de la main.
-Viens Betty, ajouta la brune, dépitée.
Lucy et Reby réintégrèrent leur classe et s'assirent rapidement. Yukino, derrière elles, chuchota :
-Vous étiez où ? On a retrouvé tout le monde au coin habituel.
-Désolée Yukino, s'excusa Reby. On avait un truc à donner à la vie scolaire.
Cette explication fit acquiescer la blanche qui reprit son stylo plume pour continuer à suivre le cours. Lucy, elle, n'arrivait pas à se concentrer. Pourquoi ne l'avait-il pas appelé ? N'avait-elle été qu'un divertissement pour lui ? Elle avait réellement apprécié sa compagnie et avait toujours pensé qu'il en était de même.
Son regard dériva vers la fenêtre. Elle n'en pouvait déjà plus des cours et n'aspirait qu'à retrouver la liberté dont elle avait disposé durant un an.
Six heures plus tard, la sonnerie libératrice résonna dans tout le bâtiment, arrachant des soupir de soulagement et provoquant des étincelles dans les yeux. Pour tous les lycéens, la vraie vie démarrait seulement maintenant.
Lucy ramassa ses affaires et sortit d'un pas rapide. Reby, Jade et Yukino la rejoignèrent à l'entrée et elles firent le chemin ensemble. De retour chez elle, Lucy se laissa tomber sur son lit. Elle fouilla son sac, ouvrit son agenda, gémit devant les devoirs déjà notés, et décida de faire une petite pause. Elle attrapa son portable et ses écouteurs, sélectionna une musique et ferma les yeux pour s'abandonner complètement.
«musique d'ambiance : Jessie J - Flashlight»
Samedi. Elle le reverrait samedi. Plus que quatre jours à patienter.
°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°Une semaine plus tôt°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°**
L'air grave, l'homme d'une trentaine d'année pianotait des doigts sur la table. Il était assis derrière une grande table ronde. En face de lui, trois garçons et une jeune fille, également attablés.
La pièce était bien éclairée et joliment meublée. Les boiseries étaient claires et les murs étaient recouverts d'affiches de concerts.
-Bon, commença l'homme. Je suppose, Natsu, que tu sais déjà de quoi je veux vous parler.
Le garçon assis au milieu releva la tête. Il avait des cheveux roses en bataille et des profonds yeux ambre.
-Qu'est-ce qu'il se passe, Mr Mashima ? fit la jeune fille d'une petite voix.
L'homme frotta sa tête.
-Wendy, tu n'es pas concerné directement. Mais Natsu sait très bien de quoi il retourne.
À côté de l'intéressé, un autre garçon s'agita. Il avait des cheveux blonds ébouriffés, des yeux azurs et une boucle d'oreille au lobe gauche.
-Natsu a encore trouvé un moyen de se faire remarquer, et alors ? Ce n'est pas la première fois.
-Sting, ne t'en mêle pas ! ordonna Mr Mashima.
Puis son attention revint sur Natsu.
-Nous sommes bien d'accord qu'il n'y aura pas de prochaines fois ? lança-il d'une voix froide.
Natsu ne réagit pas et détourna le regard.
-Putain, Natsu ! C'est pas possible ! Et si un journaliste t'avait vu... Je ne veux même pas imaginer ! Tu as signé, Natsu, merde !
Il ne répondit pas.
-Donne moi ton téléphone.
Sursautant, Natsu amorça un mouvement, puis reposa sa main.
-Donne le moi ! ordonna l'homme.
Avec lenteur, Natsu plongea sa main dans sa poche et fit glisser le portable à travers la table. L'homme s'en empara, le déverrouilla, cliqua sur "contact" et hasarda à voix haute :
-Lucy, pas vrai ?
Avec un tressaillement, Natsu acquiesca.
-C'est pour ton bien, tu le sais.
Et d'une voix glaciale, il annonça au téléphone :
-"Supprimer contact Lucy".
«Vous avez demandé la suppression du contact "Lucy". Pour supprimer, dites oui. Pour revenir en arrière...»
-"Oui", fit Mr Mashima sans hésiter.
Puis il relança le teléphone à Natsu qui sans un mot, le remit dans sa poche. Wendy avait plaqué ses mains sur sa bouche, choquée.
-Vous pouvez y aller. À 16h, vous avez répétition. À 19h, le concert privé pour les V.I.P., et demain, c'est une séance de dédicace à Hargeon, la ville d'à côté.
Sans un mot, les quatres personnes quittèrent la pièce.
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