7 ~ Évasion

PDV Lucy

Les oiseaux chantent lorsque j'émerge doucement de mon sommeil, et je suis encore fatiguée. Je n'ai pas bien dormi, comme chaque nuit depuis ce soir-là. Une douce lumière vient éclairer les murs vide de ma chambre et les rayons du soleil frôlent gentiment mon visage. J'ouvre les yeux et les frotte un moment. C'est dur de rester les yeux ouverts en étant épuisée. Je reste allongé encore un moment, sentant chaque membre de mon corps aussi lourd et épuisée que la veille. Je finis par me redresser et soupire en regardant dans le vide, pensive.

Mon regard finis par se perdre à travers la fenêtre où la vie continue d'avancée et de profiter des vacances d'été, sans moi. Chaque fois que j'y pense, mon cœur se sert, c'est frustrant et douloureux. Alors je profite du petit brin de soleil qui s'offre à moi, alors que depuis 2 jours, on ne l'avait pas vu traversé les nuages. Finalement, peut-être qu'aujourd'hui je me sentirais mieux. Le temps maussade m'a encore plus déprimé et je ne veux pas moisir dans mon lit. J'ai envie de bouger, le problème étant que je ne peux pas sortir, je dois refouler cette envie et ne pas me mordre les doigts d'avoir causé tout ça.

Ma chambre est éclairée d'une douce lumière et j'ose espérer que c'est un bonjour d'un matin moins morne que les autres, cette lumière qui vient doucement réchauffer les parties fendues de mon cœur. Alors que je me perds dans la lumière du jour et dans les feuillages du chêne dans le jardin, une petite ombre attire mon attention, derrière le petit voile qui me sert de rideau. Je me lève et vais ouvrir mes fenêtres avant de découvrir avec surprise une petite enveloppe déposée sous un galet rond et lisse que l'on retrouve sur le bord du canal.

Je reste immobile un moment, croyant à un miracle, que ce n'est qu'un rêve. Avant même de toucher à cette enveloppe je me donne des petites claques et écarquille les yeux en découvrant qu'il s'agit bien de la réalité. Mes yeux pétillent en observant cette petite enveloppe semblable à un miracle. Serait-ce ... ?

Je reprends un instant mes esprit et écoute le silence autour de moi, mais je n'entends pas mon père. Un fin sourire étire mes lèvres puis prend le petit caillou et l'enveloppe que je sers précieusement contre moi. Je rejoins mon lit encore surprise par cette découverte inattendue et prend quelque temps de réflexion avant d'ouvrir l'enveloppe. En sortant la lettre de son papier je retiens mon souffle et mon visage s'illumine. Alors c'est bien ça. Les larmes me brule la rétine mais les retiens, j'ose espérer que cette lettre apportera la réponse à nos problèmes mais une pointe de chagrin vient tout de même titiller mon cœur.

Je savais bien que tu ne resterais pas les bras croisés... Natsu.

Le sourire aux lèvres et le cœur battant, je déplie la feuille et découvre les lignes manuscrites. Mon sourire s'étend en lisant les première ligne.

« Hey Luce,

Je ne suis pas le meilleur en écriture mais je t'écris ces mots en cachète, assis à mon bureau, essayant de garder le peu de self-contrôle qu'il me reste, alors que je suis enchainé de mes 4 murs. Porte fermer et barbeler, fenêtre condamnée. On me traite comme un animal enfermé en cage, et si ça continue je ne serais plus qu'un tas de chair inanimé. Je vais devenir fou... Je ne pensais pas être séquestré par ma propre famille à ce point-là. Mais rassure-toi, temps que je pense à toi, je tiendrais. Je te le promets.

Alors je pense à toi, je pense à tes jolis yeux noisette, ton sourire angélique, tes magnifiques cheveux miel, et j'aimerais glisser mes mains entre tes mèches et sentir ton doux parfum qui stopperais mes tremblements. Je le sais, tu me l'avais dit. Tout comme moi, tu savais qu'un jour où l'autre notre secret serait découvert. Et nous voilà dans de beau drap...

Mais même si nous nous retrouvons dans cette situation, je ne regrette absolument pas notre rencontre. Tu illumines mes jours et depuis notre séparation forcée je ne vois plus le soleil. Et je m'en veux tu sais... Terriblement. Si nous en sommes là, c'est parce que tout est de ma faute. Petit, c'est moi qui tes sauvé, qui tes suivit, qui tes embarquée avec moi, tu n'étais rien d'autre qu'une petite fille en difficulté, belle et attentionnée, et nous étions petit et inconscient. Toi et moi sommes pareil, nous ne sommes pas de l'avis de nos familles et c'est ce qui nous a relié.

Tu m'inspire la joie de vivre, tu es mon ange, je me sens vide sans ta présence, et encore plus quand je sais que nous sommes encore plus séparés que jamais en ce moment même. Moi aussi, je trouve ça injuste de gâcher notre vie à cause de nos problèmes familiaux.

Je ne voulais pas te laisser seule et c'est pour cela que je suis resté prêt de toi. On est devenue amis, puis meilleurs amis. Tu m'as fait découvrir ta famille, que tu vivais seule avec ton père et que tu te sentais seule. Je t'ai aidé.

On s'est aimé, on s'aime et je t'aime. Je ne regrette aucun de mes gestes envers toi, et je ferais tout pour nous retrouver, sentir le goût de nos baiser. Tes lèvres me manquent. Tu me manques.

Je resterais avec toi, peu importe ce qu'il faudra traverser à l'avenir, parce que je veux construire mon avenir avec toi. Et même si nos familles nous en veulent à mort et nous bannit, je ne te laisserais jamais, je ne baisserais pas les bras, et nous sortirons, ensemble, de toute cette galère.

Lucy. Construisons le meilleur...

Luce, j'ai trouvé la solution. Il n'y aura plus de problème. Nous avancerons, ensemble. Sans l'aide de personne, et j'espère que tu me fais confiance. Alors ce soir, prend tes bagages et prends tout ce dont tu as besoin.

Lucy, fuyons, ensemble. Lucy, partons, allons à l'aventure pour vivre notre bonheur, notre amour, ailleurs, loin de ceux qui nous l'en empêche, de nos problèmes familiaux. Lucy, je veux vivre avec toi, et rester prêt de toi jusqu'à la fin de mes jours, à tes côtés. Quoi qu'il arrive.

Je t'aime.

Natsu »

Plus un mot ne sort de ma bouche, je suis cloué, figer par le sens de ses mots. Plusieurs sentiments me traversent et je ne sais si je dois pleurer ou sauter de joie, crier ma peine ou ma joie. Je me contente de serrer la lettre contre moi, si fort qu'elle se froisse légèrement. J'essuie mes joues humides et me dis que je ne suis pas si mal par rapport à lui. Je souffre psychologiquement, et lui aussi, et je doute fort qu'il ne souffre pas physiquement. Je me sens vraiment mal pour lui et je ravale mon estomac en pensant à la pourriture qui lui sert de père. Je serre les dents et balaye ses mauvaises pensées. Je ne dois plus me morfondre. D'après sa lettre tout sera fini.

Je reprends mes esprits avant de ranger cette précieuse lettre dans son enveloppe. Je regarde le vide et soupire d'aise. J'ai l'impression de reprendre enfin mon souffle malgré la peine qui chatouille mon cœur. Je reprends peu à peu vie et le plaisir d'avoir de ces nouvelles balaye toute pensées négatives qui nouaient mon cerveau et mon ventre. Cette lettre annonce un vent de liberté et mes membres ne sont plus lourd, je me sens légère.

Il est incroyable, même enfermé en cage, il a réussi à venir jusqu'ici pour me donner cette précieuse lettre. Alors que je n'ai même pas eu à lever le petit doigt. Je suis restée à me morfondre alors qu'il a chercher à nous sauver. Je ne regrette pas l'aimer et je lui fais entièrement confiance, je sais qu'il peut nous sortir de là. Il a réussi à s'échapper, alors je peux le faire aussi.

Je reste immobile un instant avant de me lever de pied ferme et ouvrir mes placards. Alors que je sors deux sacs et le nécessaire, je me remémore ces derniers mots avant de fermer l'enveloppe.

« PS : Rendez-vous à minuit pile à notre cachète dans les bois. Je t'attendrais. Je t'expliquerais du lieu en temps et en heure. Et n'oublie pas, je t'aime »

Natsu... Moi aussi je t'aime et je te suivrais partout. On a certes été bête tous les deux mais oublions tout cela. Je ne refuserais pour rien au monde de partir avec toi. Et je regretterais de te laisser partir sans moi. Cependant, je ne sais pas quelle est ton véritable plan, et te connaissant, tu as sans doute un plan encore tordu en tête. Mais je te fais confiance et je suppose que tu sais ce que tu fais. Oui, tu as une idée derrière la tête. Et je te rejoindrais. Promis.

[...]

Le soir

- Bonne nuit papa... je murmure tout bas en montant les escaliers pour rejoindre ma seule et unique chambre.

- Bonne nuit. Répond-t-il sèchement, assis dans son fauteuil sans lever les yeux de son journal.

Il est évident que j'ai profondément blesser mon père et ma punition ne l'enchante pas non plus. Seulement, depuis l'incident, je ne peux plus parler avec lui sérieusement. Je n'y arrive plus. On échange quelque mot par ci par là mais rien d'affectif, en tout cas. Un grand froid s'est installé entre nous et je ne cache pas le fait que ça me chagrine. Je suis triste d'être en conflit avec la seule et unique personne de ma famille. Et je ne peux pas me raccrocher à des grands-parents que je n'ai plus. De plus, la fugue de ce soir me noue le ventre. Je ne sais pas comment lui annoncer mon départ. Peut-être que je ne devrais rien lui dire. Je suis partagée.

Je monte les dernières marches, tête baissée et gorge nouée lorsque j'entends un murmure sourd provenant du salon. Je me retourne et observe mon père dans son fauteuil qui ne bouge pas. J'ai cru entendre le son de sa voix mais ça doit être mon imagination. Je reprends mon ascension en soupirant.

- Lucy ?...

Je me stop dans ma monter, surprise. Je me retourne et observe avec étonnement mon père posé son journal et retirer ses lunettes.

- Viens. J'ai à te parler. Poursuit-il d'une voix étrangement calme.

Me parler ? Après 5 jour de silence. J'espère juste que ça ne sera pas long, dans moins d'une heure il sera minuit. Je prends une inspiration et redescends les escaliers avant de me poster devant lui.

- Pourquoi ? murmure-t-il.

- ... Pourquoi quoi ?

- Ne fait pas celle qui ne comprend pas Lucy. Tu sais très bien de quoi je parle. Alors répond. Reprend-t-il d'un ton plus ferme et grave.

Je baisse les yeux. Qu'est-ce que je peux bien lui dire. Natsu et moi sommes ensemble par amour, c'est tout. Il n'y a rien de plus. Et tu le sais déjà. Je reste silencieuse et ses sourcils se fronce, signe qu'il s'impatiente. Une tension s'installe entre nous et me noue encore plus le ventre. Je n'aime pas ça.

- Lucy... Ne m'oblige pas à le répéter.

Les mots ne veulent pas sortir. Je suis comme paralysée face au regard sévère de mon père. J'essaie de trouver les mots mais, la peur de se confronter à lui encore une fois me fais peur. Il y a tant de chose que je voudrais lui dire, mais dans les circonstances, c'est impossible. Mon père est borné et je le suis autant, une discussion finit toujours en insulte. Seulement, je refuse de désigner ma seule famille. Pas pour ce soir. Je suis fatigué. Je vais être clair, pour la dernière fois.

- Lu...

- C'est... Natsu.

Il est le seul mot que je peux sortir. Je ne vois rien d'autre que lui et il sera celui qui me sort de cette galère. Mon père reste statique et silencieux et je suppose que c'est mieux ainsi. Mais je ne sais pas s'il attend que j'en sorte plus. Tête baissée et le visage sombre, il se lève et sans que je ne puisse réagir, sa paume rencontre ma joue gauche. L'envie de hurler me viens à l'esprit, mais aussi celle de pleurer.

- Natsu... Lui. Grogne-t-il dans sa moustache.

Mes poings se sert et commence à trembler. Pourquoi prononces-tu son nom avec tant de haine et de dégout ? Tu ne le connais que de nom, le juger juste parce qu'il est un Dragnir de sang ne justifie en rien le fait que tu ne le supporte pas. Je suis la mieux placée pour le défendre, je le connais mieux que personne, que sa propre famille. Et toi non plus, tu ne me connais pas.

- Ne prononce plus jamais son nom.

Je suis désolé papa, mais ce ne sera pas la dernière fois, plus maintenant. La colère me monte à la gorge et je me mords l'intérieur de la joue. Tu ne vaux pas mieux que leur pensée.

- Et dire, qu'il a osé te toucher. il se pince l'arête du nez. Peut-être même qu'il t'a fait d'autre chose. Mais par pitié ne me dis rien, je ne préfère pas y penser, cela me mettrait encore plus hors de moi... Tout cela m'horripile. Tu me déçois énormément Lucy. Pourquoi ?... Je pensais, que tu étais contre eux. Tout ça, c'était des mensonges ?! Hein ! Lucy ?!

J'inspire profondément pour redescendre en température et balaye l'idée de versé des larmes. Je dois rester forte devant lui, défendre ce qui est chère à mes yeux. Pourtant j'ai tellement mal au cœur que j'en ai l'estomac au bord des lèvres.

- Et alors ?... Oui, j'ai menti. Durant 11 ans papa. Et parce que je suis désolé de t'apprendre que je l'aime, et que tu ne pourras rien y changer. C'est ma vie, pas la tienne. J'ai le droit d'aimer et de haïr qui je veux, mais surement pas par obligation. Tu ne seras pas près d'ôter son nom de ma bouche car lui, à su mieux me comprendre que toi-même. Tu m'as toujours tout cacher, tu as toujours tout gardé pour toi, et je suis prête à rester à ses côtés parce qu'il n'a aucune envie de me haïr. Parce que... Parce qu'il m'aime et que même si toi et sa famille se mettra entre nous, notre amour ne se détruira jamais !

- Triple idiote !!

Mon père se jette sur moi et chope mon t-shirt. J'écarquille les yeux et hoquète de surprise.

- Je t'en supplie tait toi ! Je ne veux plus t'entendre ! Mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête bon sang. Qu'est-ce que tu en sais qu'il t'aime ! Si ça se trouve, il se sert de toi aujourd'hui et plus tard tu te feras... Putain !

Ses doigts sont si serrer sur mon t-shirt que ses jointures sont blanches. Il baisse les yeux et retient un grognement de douleur, les lèvres crispées.

- S'il te plaît Lucy... S'il te plaît... Je ne veux pas te perdre comme on a perdu maman. commence-t-il a supplier, le corps tremblant et la voix chevrotante. Ce sont des monstres. Ne t'approche plus de lui. Tu sais très bien que je me méfie d'eux. Pour te protéger. Parce que tu es ma dernière vie. Je tiens à toi autant que je tenais à ma propre vie et je ne veux pas te perdre ou apprendre qu'on tes faits du mal...

- ... Papa.

Ces mots me touchent profondément, et ma poitrine crois exploser en entendant la prononciation de maman. Je ne sais plus quoi dire, plus quoi faire. Ma gorge est si serrer que j'en ai du mal à respirer et je veux sortir de cette pièce le plus vite possible. Je connais Natsu bien plus que toi et tu ne veux pas croire ? Il ne ferait jamais une chose pareille, pas avec moi. Il est bien trop sensible, il a un cœur, pas comme sa famille. Ses mains lâchent petit à petit mon t-shirt froisser et les laisse ballante le long de son corps tremblant. Il renifle et mon ventre se tord.

- S'il te plaît Lucy... sanglote-t-il.

Je reste silencieuse, la bouche ouverte mais le souffle couper. Non, je dois laisser tout ça derrière moi. Ma nouvelle vie commence ce soir et je ne peux pas me permettre de renoncer. Je relève la tête et m'avance vers mon père qui sanglote douloureusement. Je pose mes mains sur ses épaules et le fais relever la tête.

Papa... Pardonne moi. Demain, tu ne me verras plus. Tu ne peux pas comprendre ce que je ressens. On s'aime, c'est tout. Et je vais vivre ma vie avec lui. Après toute ces années passer avec toi, tu m'as appris beaucoup de chose et nous avons passez de merveilleux moment, mais Natsu est arrivé et j'ai d'autre projet d'avenir. Je ne veux pas te blesser, je sais que mon départ te détruira mais j'ose espérer que tu finiras par comprendre.

- Je suis désolé papa. Je murmure avec un sourire crispé.

Son regard brille de larme et d'espoir mais je sais qu'il comprendra véritablement mes paroles demain matin. J'imprime une dernière fois le visage de mon père dans mon esprit, celui qui m'admire et qui m'accepte puis lâche ses épaules et monte dans ma chambre. Il n'y a rien à rajouter.

[...]

Il est 0h05, mon père dort et je suis debout, devant ma fenêtre, prête. Mon cœur bat à toute vitesse, je ne me rends pas encore compte de ce que je vais faire. Je laisse ma seule famille derrière moi et ceux pour je ne sais combien de temps. Mais il le faut, car mon cœur est prêt à prendre tous les risques possibles.

Comme convenue, j'ai pris un grand sac, j'y ai tout mis dedans. J'ai pris tout ce dont j'avais besoin. Je suis prête à gravir tous les danger, quitte à quitter ma seule et unique famille. Je retiens mon souffle alors que je me hisse sur le rebord de ma fenêtre, et jette les premiers sacs sur la petite terrasse. Heureusement que mes affaires fragiles sont bien emballées, sinon, il y aurait eu des dégâts. Je ferme les derniers tiroirs de ma commode et prend la lettre de Natsu ainsi que toutes mes économies que j'avais faite depuis quelques années. Je grimpe sur le rebord de la fenêtre et inspire une dernière fois avant de sauter sans regarder derrière moi.

J'atterrie sur les dalles de la terrasse comme un chat, silencieuse, puis prend mes sacs sur mon dos et à la main. Je les passe une dernière fois par-dessus le petit muret du jardin et cours. Ne pas se retourner. Ce serais faire marche arrière. S'enfuir, c'est la liberté mais il y aura à jamais un fil invisible qui me relie à cette maison où vie ce qui était encore hier ma famille.

Je cours, ne m'arrête pas, et je suis même soulager en remarquant au loin les premiers arbres du bois. Mon cœur bat la chamade, je sais que je vais le retrouver, et je me retrouve comme une petite fille à son premier rendez-vous, stressé.

Natsu... J'arrive.

Je franchis les derniers buissons et arrête définitivement ma course devant le lac. Sa transparence laisse entrapercevoir quelques petits poissons et je me pose un instant, à les contempler. La lune éclair l'eau dans de petite vaguelettes scintillantes et je trouve ce spectacle relaxant après tant d'émotion.

Le silence, il n'y a rien de plus apaisant, mais la solitude est encore là, et même ces magnifiques petits poissons ne pourrons pas me tenir compagnie bien longtemps. Je me retrouve ici, assise, à contempler les reflets de la lune et à attendre la personne qui changera ma vie. Je m'approche de l'eau et tapote sur l'eau pour attirer les poissons. Ils sont si élégants à danser dans l'eau. Je n'y avais jamais vraiment fait attention depuis que je viens ici. Je finis par me redresser et relève le menton sur dame Lune. Elle est ronde et transperce le ciel de sa clarté apaisante.

Je ferme les yeux et profite de la petite brise, savourant enfin l'air libre de dehors. La liberté.

Deux bras chauds et musclés s'enroulent autour de ma taille et me tire vers un torse. Je me laisse aller contre lui et pose ma tête sur son épaule. Mes mains rejoignent les sienne que je serre entre mes doigts. Son souffle chaud percute mon oreille et je soupire avant d'ouvrir les yeux. Nos nez se frôlent un instant et un heureux sourire prend place sur nos lèvres, que l'on ne tarde pas à sceller.

Il m'a tellement manqué.

Je me retourne et glisse mes bras derrière sa nuque, mes doigts se fraye un passage dans ses cheveux doux en bataille le faisant soupirer. Sa langue ne tarde pas à trouver la mienne, suçant mes lèvres et plongeant dans ma bouche pour retrouver sa jumelle. Je miaule contre ses lèvres et il sourit dans son baiser avant de presser mes fesses dans l'une de ses mains. Je couine de surprise et un rire suave sort de sa bouche que l'on étouffe dans notre baiser, tendre et passionné.

Je suis comblée. Mes joues s'enflamment et suis transporter par une douce chaleur au creux de mes reins. Mon cœur à repris un rythme plus lent mais puissant. Mais le manque d'air se fait sentir et je rompe ce baiser, à court de souffle.

Son menton tombe sur ma clavicule et ses bras se resserre autour de moi. Je caresse doucement ses cheveux et il soupire dans mon cou. Ne voulant plus me lâcher.

- Tu m'as tellement manqué. Souffle-t-il en me câlinant.

- Moi aussi... je réponds en embrassant sa tempe, les yeux qui brillent.

- Je savais que tu viendrais. Désolé du retard mais j'ai eu un petit contre temps avec ma corde de linge.

Je ne réponds rien et me contente d'embraser une nouvelle fois sa tempe. Il redresse la tête et sans expliquer pourquoi, mon regard se plonge dans le sien avec inquiétude alors que je repense à sa lettre qui ma nouer le ventre.

- Natsu ?

- Oui Luce.

- Dis-moi que tu n'as pas trop souffert, l'histoire de barbeler, c'était vrai ?

Son visage s'assombrit et je regrette d'avoir posé cette question mais il relève les yeux sur moi et me sourit, d'un sourire tendre et sincère, et pourtant désolé.

- Mon père et mon frère m'ont enfermé, ont placé du barbeler sur ma porte pour éviter que je ne trafique la serrure et ont condamné ma fenêtre pour m'empêcher de fuguer, mais... il faut croire qu'ils ne sont pas aussi intelligents que ça.

- Mais alors... pourquoi es-tu là avec moi ?

- Hé hé, Natsu a plus d'un tour dans son sac, princesse.

Je ricane et le serre dans mes bras, rassuré. Il caresse mes cheveux et glisse sa main dans ma nuque pour relever mon menton vers lui. Il sourit, sourire que je lui rends et son autre main glisse sur ma joue qu'il caresse puis dans ma nuque avant de goûter une nouvelle fois à mes lèvres. Je réponds au baiser et savoure la chaleur de ses mains et de sa présence qui fait de moi la femme la plus comblée. On se sépare et se sourit amoureusement puis prend ma main.

- Alors, tu es prête à vivre le restant de tes jours avec moi ?

Mes joues se teint de rose et je détourne le regard, légèrement mal à l'aise. Il est vrai que dans sa lettre, il énumérait clairement son désir de m'avoir à ses côtés. Mais, je suis encore trop jeune pour penser à un mariage. Il ricane face à ma gêne et détourne le regard lui aussi, les joues rougis. Cependant, nous verrons ce que nous réserve l'avenir. Nous ne sommes ensemble que depuis quelques jours et je suis encore étonné de voir à quel point nous sommes si proche, comme si nous nous aimions depuis toujours.

- Oui.

- Alors en route. Sourit-t-il.

Il prend nos bagages et me tend sa main, que je prends et je le suis le cœur plus léger. En l'espace de quelques minutes, sa présence à dissipé mes doutes et je suis enfin sûr de mon choix. C'est la bonne décision, c'est celle que je veux. Alors je le suis, à ses côtés.

- Et où m'emmènes tu ?

Tout en avançant il se retourne et esquisse un sourire malicieux.

- C'est une surprise hé hé.

Au bout de 10 minutes de marches, nous arrivons à la gare de la ville. A cette heure, plus personne sur les quais. Alors qu'un train de marchandise démarre, nous sautons par-dessus les barrières de sécurité et rattrapons un wagon de libre. Natsu jette les sacs à l'intérieur et se hisse sur la marche avant de me tendre la main. Je l'attrape et grimpe avec lui avant que le train ne roule plus vite. Dans mon élan, Natsu me rattrape par la taille et un virage nous fais basculer en arrière. Son corps entre les sacs, ma tête fourrer dans son écharpe, je relève la tête et nous nous regardons un moment avant de rire en éclat. Ses mains glissent sur mes hanches et je lui souris avant de s'embrasser une nouvelle fois.

Il fait quasi-nuit noir dans le wagon et nous sommes seuls. Alors que je rompe le baiser mes yeux se pose sur le creux de son cou. Je défais son écharpe qu'il ne quitte jamais et observe avec effrois détranges traces rouge violacé marqué son cou.

- Mon dieu. Qui t'as fait ça ? je demande paniquer.

Son sourire se crispe et je le vois avaler sa salive difficilement. Il baisse les yeux puis les repose sur moi. Sa main remonte et viens caresser ma joue pour me rassurer.

- Ne t'inquiète pas, ça partira.

- Je ne te demande pas si ça partira, je te demande qui ta fait ça.

Un silence s'abat alors que je le sens se raidir. Je me redresse sur mes genoux et l'aide à se redresser aussi. Sa tête bascule et tombe de fatigue entre mes seins et je rougis. Je bug avant de le prendre dans mes bras et caresser son dos doucement.

- C'est... Ton père ? j'ose demander.

Il hoche la tête et je n'en dis pas plus. Alors que je ferme les yeux et écoute le silence bercé par nos respirations et le moteur du wagon, je l'entends murmurer.

- En rentrant, il m'a étranglé.

Je sursaute avec effrois alors que mon cœur rate un battement.

- Cet enfoiré a essayé de me tuer. Gronde-t-il d'une voix grave et colérique. Les jours passés enfermer ont paru comme une visite en enfer. Et crois-moi, je n'aurais pas survécu sans penser à toi.

- ... Qu'est-ce qu'il a fait ? je murmure doucement, caressant son dos pour calmer ses tremblements apparut dès l'instant où le nom de son père est sortie de ma bouche.

- Je n'ai rien mis de plus dans la lettre, car je ne voulais pas te faire peur. Mais la vérité c'est que ces tremblements ne sont pas de la peur, mais les effets secondaires de drogue que l'on m'a injecté de force.

- Co-Comment ?...

- Je me suis forcé à avaler ce que l'on me donnait car je savais que sinon je ne survivrais pas. Lorsque l'on me rendait visite je savais que c'était pour ressentir la pire des choses. Depuis, je ne supporte plus la douleur des piqures d'anesthésiant lorsqu'on me livrait mon repas et lorsque l'on changeait mon « urinoir ». Les traces ne partiront sans doute jamais et je ne sens quasi plus mes nerfs. Faire un brin de toilette était un luxe pour moi, et la salle de bain m'était autorisé qu'une fois par jour, surveillé de près par une caméra et shooter par des médocs avalés de force pour me rendre amorphe...

Je suis sidérée... Comment peut-on faire subir cela à son propre enfant. Son père est ignoble. Ignoble ! Je le serre contre moi comme si ma vie en dépendait et retiens les larmes qui brule ma rétine. Ses tremblements s'arrêtent au bout de 5 minutes alors que je le berce doucement. Nous nous sommes calmés et nous nous sommes allongés entre les sacs. Toutes ces émotions nous ont cruellement fatigués et je me suis endormie au creux de son bras pendant qu'il glissait ses doigts entre mes cheveux.

- Repose-toi. Je te réveille lorsque l'on arrive. Me murmure-t-il en m'embrassant du bout des lèvres et je succombe dans les bras de Morphée, heureuse.

N'empêche c'est très étrange de quitter pour la première fois le nid familial. Mais je dois être forte, je ne suis pas seule. De plus, ce n'est pas tous les jours qu'en pleine nuit, on monte dans un train illégalement.

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