2 ~ Secret
PDV Lucy
C'était une semaine après la dispute, que je l'ai revu...
Je me promène prêt du canal de notre petite rue, marchant sur le petit muret qui le longe, les bras levés comme un avion pour ne pas perdre l'équilibre. Après les faits d'il y a une semaine, mon père m'a formellement interdit de sortir de la maison. C'est ma première journée de sortie et je ne trouve rien d'autre à faire que de marcher sur ce petit muret, dans mes pensées. Je repense au jour où nous nous sommes rencontré, mon père ne voulait pas que je sorte au risque de le revoir, que je m'approche de lui et même que je lui adresse la parole. Et je ne comprends pas pourquoi... Ce garçon avait tout l'air normal. De plus, je n'ai même pas eu le temps de le remercier après m'avoir rendu mon doudou.
J'aimerais bien le revoir. Il avait l'air si gentil, pas comme les deux autres zigotos dont il s'est débarrassé. Il m'a sauvé et protégé. Contrairement à ce que mon père m'a dit, il n'est pas méchant. Plongée dans mes pensées, je ne vois pas le rebord d'un rocher qui dépasse et trébuche. Je tente de me rattraper mais perd l'équilibre. Je tombe à la renverse en fermant les yeux, attendant la chute sur le sol. Seulement, quelque chose de plutôt mou qui me rattrape. Je me sens comme portée et quelque chose de chaud contre moi. Je rouvre les yeux doucement et croise son regard alors qu'il sourit de toute ses dents.
C'est lui. Le garçon au cheveux rose.
- Salut ! souris-t-il avec entrain.
Je reste béat un moment avant qu'il ne me repose sur la terre ferme. Je met du temps à réaliser qu'il attend une réponse et balbutie quelques mots.
- Euh... Bah... Sa-salut. Je lui répond timidement.
Décidément, ce garçon sera toujours là pour me sauver. Je blémis en repensant aux réflexions que je m'étais faite et recule de quelques pas.
- Non ! Je... Je ne peux pas. Je... Je n'ai pas le droit de te voir. j'exprime tristement.
Il me regarde étonné puis son sourire s'efface avant de baisser le menton dans son écharpe. Je baisse les yeux à mon tour et regarde mes pieds.
- Je suis désolé. C'est... C'est mon père qui me l'interdit, mais je ne sais pas pourquoi. Ne le prend pas mal, je n'ai rien contre toi mais...
Ma voix commence à trembler, je ne veux pas qu'il parte par ma faute... Il reste silencieux et je décide de partir. Dommage, j'étais contente de le revoir...
- Et alors ?
Sa voix me stop dans mon élan et je me retourne vers lui surprise. Son regard est devenu sérieux et je le regarde avec de grand yeux.
- Personne n'a le droit de t'interdire quelque chose. reprend t-il. Même si on sait la raison.
Je sourit faiblement puis baisse les yeux. Je ne devrais pas être là, si mon père me voit avec lui je n'ose même pas imaginé se qu'il dira. Je me sens mal, je ne sais pas quoi faire et regarde tout autour de moi mal à l'aise.
- Viens avec moi.
Il s'avance et attrape mon poignet avant de me tirer dans une ruelle en courant.
- At-attend ! Qu'est-ce que tu fais ? Où est-ce que tu vas ? Si mon père nous voit ensemble, on est foutu et j'ai pas envie de te faire du mal par ma faute !
- Quand on y sera, tu seras en sécurité. Et ton père ne saura rien du tout. me sourit-il en se retournant vers moi.
Je le regarde avec surprise et me résigne à le suivre alors qu'il tient toujours mon poignet. Quand on y sera ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Où ça ? En sécurité... Es-tu sur de ce que tu fais ?
On longe les ruelles en courant comme des voleurs. Il finit par me lâcher au bout d'un moment et je continue de le suivre. Je m'éloigne de plus en plus de la maison et je m'inquiète un peu. Est-ce que je fais bien de le suivre ? Est-ce que c'est un piège ? Mon inquiétude grandit en entrant dans un petite foret à proximité de la ville, essayant tant de bien que de mal à le suivre alors qu'il me devance à une allure folle. C'est qu'il court vite !
A mon grand soulagement, il finit par ralentir la cadence en passant à travers quelques buissons. Il se retourne pour voir si je suis toujours là, me sourit et m'indique de le suivre une nouvelle fois. En passant la barrière de feuillage, une lumière m'aveugle un moment. Mon angoisse disparait et mon visage s'illumine. Devant nous s'étant de l'herbe verdoyante et un lac au poisson de multiples couleurs. J'ignorais qu'un tel endroit existait à côté de chez nous. C'est magnifique.
Je m'avance doucement tout en regardant autour de moi avec de grand yeux. Je me penche au-dessus de l'eau et observe les poissons tourner en rond, fixant mon reflet et mes joues rouge à cause de la grande course. Des bruit de pas dans l'herbe se rapproche de moi et je tourne la tête vers lui alors qu'il s'assoit dans l'herbe, à côté de moi. Son regard s'étant sur l'horizon. Je souris et m'assoit à mon tour avant d'inspirer profondément. L'air est si pure.
- C'est sympa ici.
- Oui. Je viens souvent ici quand mon frère n'est pas dans les parages.
- Oh...
Alors le garçon au cheveux noir qui était là était son grand frère. Étonnant, ils ne se ressemble pas du tout. Je repense à se jour et me lance.
- Au faite... Pour l'autre jour, je voulais te dire... Merci.
- De rien, c'est normal après tout. Tu sais moi aussi j'aime pas quand on touche à mon doudou.
On ricane tous les deux . Mon père à bien tort, il n'est pas méchant. Il se tourne vers moi avec le sourire.
- Et puis, tu me dois un autre merci vu que je t'ai rattrapé tout à l'heure.
Je rougis et lui tourne le dos, gênée.
- Je ne l'ai pas fait exprès ! J'ai pas vu le rocher qui dépassait et on pied à glisser.
- Haha j'ai pas dis le contraire. Et j'ai vu ça oui.
- Je... Tu ne t'es pas fais mal en me rattrapant ? je demande timidement.
- Hé hé. T'inquiète pas, je suis costaud. Tu n'es pas si lourde que ça tu sais.
- Lourde ?! je m'exclame en gonflant les joues, vexée.
Il ricane et je rouspète un moment. Il s'arrête et plonge son menton dans son écharpe en détournant le regard.
- C'était une blague. Bien sur que tu n'es pas lourde. Tu... Tu es légère comme une plume.
Je le regarde étonné et vois ses joues rosir légèrement. Je souris, il est mignon quand il rougit. Il lève les yeux sur moi et nos regard se croisent pendant un long silence. Un coup de vent passe et soulève légèrement ma robe me faisant rougir en baissant les bras sur le tissus qui virevolte. Il rougit de nouveau et tourne le dos pour regarder ailleurs. Je lui tourne le dos aussi et remet ma robe correctement. Je soupire et m'allonge dans l'herbe douce, observant le ciel et les quelques nuages qui s'y déplacent lentement. Mon esprit divague sur les formes que j'imagine en les observant.
Un bruit d'herbe froissée me sort de ma rêverie et je le vois s'allonger à son tour. Il regarde le ciel lui aussi et sort le menton de son écharpe. Je le fixe un moment, presque admirative. Il ne sourit pas et perd son regard dans l'immensité du ciel, ses cheveux rose en bataille me font pensée à de la barbe à papa, et ses yeux verts... Il sont beaux...
Je tourne le visage, gênée après cette réflexion intérieure. Mais qu'est-ce que je suis en train de me dire là ? Il semble remarquer que quelque chose ne va pas et se tourne vers moi.
- Tout va bien ?
- Euh... Oui oui ! je lui répond en évitant son regard.
Il rit un peu et je me retourne vers lui. On se regarde puis il sourit.
- Tu t'appelles Lucy, c'est bien ça ?
- Hum, oui. Et toi ?
- Moi, c'est Natsu. Natsu... Dragnir.
J'écarquille les yeux. Ce nom me dit quelque chose ! Je l'ai déjà entendu. Mais où ?... Soudain, des images floues me reviennent en tête.
Flashback d'une semaine
- Saleté de Dragnir ! hurle mon père furieux en donnant un coup de pied dans la table à manger.
Je sursaute. Les deux verres qui y étaient posés tournent sur eux même avant de rouler et s'éclater sur le carrelage dans un bruit fracassant. Je ferme les yeux et me bouche les oreilles. Je suis cachée derrière le mur qui sépare le salon et la cuisine, n'osant pas aller voir mon père. Je ne veux pas bouger, au risque qu'il m'envoi paître. J'entends un reniflement et je décide de sortir de ma petite cachette. Mon regard se pose sur les milles morceaux de verres par terre et en lavant les yeux, je vis mon père de dos, les poings serrés, la mâchoire crispée et les larmes couler sur ses joues. De dos, il ne m'a pas entendu ni vu arriver et je sers mon doudou contre moi en baissant la tête, les larmes aux yeux. Je n'aime pas le voir comme ça. Pourquoi tant de haine et de tristesse... « Dragnir »... ?
- Saleté de Dragnir... grogne-t-il une seconde fois dans un sanglot. Si seulement tu étais là...
Et il s'écroule à genoux en tenant sa tête dans les paumes de ses mains. Maman... Je ne comprends pas. Pourquoi « Dragnir » dans tout ça ?...
Fin Flashback
- Lucy ?... Lu' ça va ?
Je sors de mes pensées et me redresse alors qu'il pose une regard d'incompréhension sur moi.
- Tu es... un Dragnir ? je répète pour être sûr.
Il soupire tristement, se redresse sur ses coudes et ouvre la bouche.
- Je sais qu'on ne devrait pas être ensemble mais... Je voulais juste te revoir. Je n'ai pas envie qu'on se fasse la guerre juste sur un mal entendu dont on ne connait pas bien les raisons.
Je quitte des yeux mes pieds pour le regarder de nouveau. C'est vrai, moi non plus je n'ai pas envie de me battre. Et puis de toute façon je ne sais pas me battre, ni même me défendre. C'est pour ça que l'autre jour les deux garçons sont venue m'embêter. La question que je me pose vraiment est : pourquoi mon père voit-il cette famille du mauvaise œil ? Natsu ignore même les raisons lui aussi. Et puis il m'a même sauver deux fois... Façon de parler...
- Oui c'est vrai. je lui répond. Pour la dernière fois, je suis désolé pour la frappe de mon père et je tiens à m'excuser. Ne penses pas qu'a cause de lui je t'en veux. Au contraire, je te remercie. je lève les yeux sur lui et lui sourit. Alors, soyons amis, et oublions tous ça.
Il relève le menton de son écharpe et me regarde avec de grand yeux. Puis un immense sourire orne son visage.
- Avec plaisir !
On se sourit amicalement et on se rallonge dans l'herbe où on y passe une bonne partie de l'après-midi. On discute de tout et de rien, on a beaucoup rit aussi. Il est vraiment drôle. Mais, le soir venue, on a du repartir chacun de notre côté, avec hâte de se retrouver demain au même endroit. En rentrant chez moi, mon père n'avait rien remarqué et je suis soulagée. Je lui ai menti en lui disant que j'étais partie chez une amie et que l'on avait passé notre après-midi au jardin des fleurs de la ville.
C'est alors, qu'à ma plus grande satisfaction, débuta une grande amitié... Inconnue au regard de tous...
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