Chapitre 15 : Le début de la fin ?
Je n'avais jamais vécu autant d'émotion en une soirée. Entre la culpabilité de ne pas pouvoir aider Sett, l'inquiétude de son combat, le soulagement, puis... La gêne de le voir sortir de la douche complètement nu.
Le rouge m'était monté aux joues sans que je puisse le contrôler. C'était bien une première pour moi, pourquoi donc ? La pudeur n'était pas quelque chose d'innée chez les vastayas. Je ne comprenais pas cette réaction.
Cependant, j'avais vu ses cicatrices. Et bien que depuis toujours, je trouvais ça canon, celles de Sett ne me faisaient pas cet effet. Les mots de Draven me revinrent en tête, comme quoi Sett était « seul ». De ce que j'avais compris, il ne faisait réellement confiance à personne, et ici il était entouré d'humains et de faux-semblants, prêts à le faire chuter dès qu'ils en auraient l'occasion. Il n'avait personne, à part sa mère, à qui il cachait sa véritable nature de bagarreur...
Alors comment faisait-il pour sourire et rire comme ça ? Jamais je n'aurai imaginé qu'il pouvait avoir ce poids sur les épaules. Je savais bien qu'il n'était pas sans point faible mais...
- Xayah, tu m'entends ? Hey oh !
Mince, je m'étais perdue dans mes pensées, alors qu'il était venu répliquer à ma taquinerie.
Je relevais les yeux vers lui, une question me brûlant les lèvres. Mais je me mordis légèrement la lèvre inférieure pour la retenir. Il avait assez morflé pour la journée.
Il arqua un sourcil à ma réaction étrange, mais j'avais eu vite fait de prendre son poignet pour le traîner derrière moi.
- Mais qu'est-ce qui t'arrive d'un coup ?
- Je vais te soigner, mais pas ici. Je te l'ai promis non ?
Je l'entendis soupirer, mais il eut un sourire en coin. Nous allions arriver dans le hall principal pour rejoindre sa chambre quand il se défit de ma prise. Je me doutais qu'il pouvait le faire facilement, mais je ne compris pas de suite pourquoi il le fit à ce moment.
J'entendis alors un léger brouhaha ambiant. Les gens. Evidemment. C'était dans ces moments-là que je me rappelais que Sett ne vivait pas dans le même monde que moi. Il ne pouvait pas se montrer en train d'être traîné par une « femme » comme ça. Il devait garder son image de chef. J'avais tendance à l'oublier... Déjà qu'il pouvait ne pas être trop apprécié, ça n'aurait fait qu'empirer les choses.
Alors que ma tête se baissa, je sentis sa main empoigner la mienne, pour finalement inverser les rôles.
- Je connais un raccourci.
Surprise, je n'avais pas opposé de résistance. Je regardais sa main, qui faisait le double de la mienne, un léger sourire se dessinant finalement sur mes lèvres. J'aurai dû le savoir. Même si nous étions différents, il n'était pas du genre à faire semblant devant les autres et à me laisser tomber.
Je le suivis donc, reserrant un peu ma prise, et en effet, nous étions arrivés à l'escalier plus vite et plus discrètement que si nous étions passé par le hall. Ce n'est qu'une fois la porte fermée derrière nous qu'il reprit la parole.
- Voilà, au moins personne ne viendra m'emmerder aujourd'hui !
- Hm...
- Ah, désolé...
Il lâcha ma main pour passer la sienne sur sa nuque, avant de s'avancer et de mettre son manteau sur une chaise. Bon, je devais faire ce que j'avais promis. Il était hors de question qu'il reste avec une telle blessure sans que j'agisse !
Je tendis donc mon aile, et sélectionnais quelques plumes pour les arracher. C'est sûr, ce n'était pas plaisant, mais comparer cette douleur à celle de Sett serait ridicule.
- Assis-toi, ça ne prendra pas longtemps.
Il s'exécuta, sachant pertinemment qu'il n'avait pas le choix. Même s'il semblait contrarié à l'idée que je m'arrache des plumes pour ça, il n'avait rien dit. Mais je commençais à suffisamment le connaître pour comprendre ce que ce froncement de sourcil signifiait quand il fixait mes plumes.
J'avais donc pris l'onguent, une nouvelle fois, pour venir l'appliquer avec le plus de délicatesse possible. Malheureusement, je savais que ce n'était pas forcément l'un de mes points forts. La preuve étant qu'il grimaçait un peu, et j'avais tendance à l'imiter, puisque ça ne me plaisait pas vraiment de le faire souffrir. Mais il ne se plaignait pas, sachant sûrement qu'avoir mal était inévitable à ce niveau.
Heureusement, le plus dur était passé, et je pus enfin commencer à appliquer mes plumes pour protéger la plaie. Je vis alors sa peau frissonner, et ses épaules tressauter légèrement. Arquant un sourcil, je ne compris pas de suite pourquoi il réagissait comme ça. Je lui faisais encore mal ?
- A... Aller c'est bon, ça suffira hein !
- Quoi ? Mais j'ai à peine commencé !
- Rha, mais ça chatouille trop tes plumes !
Et voilà que nous nous chamaillions une nouvelle fois, avec moi qui rétorquais qu'il avait vécu bien pire, et lui qui maintenait que ça n'avait rien à voir.
Tout ça avait fini avec des pichenettes, et il eut un faux mouvement qui le fit basculer vers moi. Et fatalement, j'étais tombée à la renverse, m'écrasant sur le matelas en face d'un Sett qui avait dû se rattraper avec ses deux mains de chaque côté de ma tête pour ne pas me tomber dessus.
C'était très cliché, mais c'était quand même arrivé. Et le silence gênant était bien réel. Je vis ses yeux passer de l'étonnement à la gêne, en passant par un regard que je ne saisissais pas.
C'était comme si aucun des deux n'osaient bouger, ou dire le moindre mot. Et pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de le détailler. De si près, je pouvais voir la moindre de ses cicatrices, dont celle sur son nez dépassant même jusqu'à ses joues. Combien de combats, combien de fois avait-il dû se battre seul ? Cette question me pinça le cœur, encore plus en imaginant la réponse.
Sans que je m'en rende compte, une de mes mains s'approcha de sa joue. Cette joue que j'avais blessée. Cette joue marquée par une légère trace, presque imperceptible. Que j'avais causé. Et alors qu'il avait détourné les yeux, il me regarda à nouveau, surpris par le geste que je m'apprêtais à faire.
Mais avant même que je puisse le toucher, il stoppa ma main avec l'une des sienne, avant de se relever brusquement et de s'éloigner. Cette lueur dans ses yeux... Juste avant ça... Qu'est-ce que c'était ?
Je le vis se passer une main sur le visage, ruminant quelque chose, avant de soupirer lourdement.
- T'es bizarre depuis tout à l'heure, qu'est-ce qui t'arrive Xayah ? Demanda-t-il finalement, toujours dos à moi.
Ce fut à mon tour de me redresser, relevant un genou pour m'appuyer dessus.
- Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie, mais puisque tu le demandes... C'est simplement... Que j'ai entendu ce que Draven a dit.
- Si tu as entendu ça, tu devrais savoir ce que je lui ai répondu non ? Jamais je ne douterai de toi, tu n'as pas à t'en faire, déclara-t-il sur un ton sec.
Il serra le poing, ne voulant visiblement toujours pas me faire face. Un soupir passa mes lèvres, il y avait quiproquo.
- Je ne parle pas de ça. Je ne remets pas en cause la confiance que j'ai en toi Sett. Je veux parler... De ce qu'il t'a dit après. Que tu étais... Seul. Je me rends compte que tu es bien plus fort que moi Sett. Tu ne t'es jamais plains, tu n'as jamais montré quoi que ce soit qui pouvait laisser deviner que tu ressentais de la solitude. Depuis quand tu endures ça ? Toutes ces cicatrices, tous ces combats que tu as dû mener sans personne. Je crois que ça me frustre, en réalité.
Moi-même je n'étais pas sûre de comprendre ce sentiment. Ça ne m'était jamais arrivé, et j'avais tout déballé sans oser le regarder. Mais il s'était retourné au fur et à mesure de mes paroles.
- Xayah... Tu ne pouvais pas deviner.
- Mais quand même !
- Laisse-moi finir. Tu n'aurais jamais pu le comprendre, pour la simple et bonne raison que depuis qu'un certain oiseau est apparu dans mon arène, ce n'est plus le cas.
Il posa, encore une fois, sa large paume au milieu de mon crâne, avec un regard que je ne lui connaissais pas. Un regard si doux que j'eus même du mal à y faire face.
- Tu es la première à me connaître vraiment, à me voir en entier, tel que je suis. A savoir pour ma mère, et pour l'arène. Tu cherches à comprendre, malgré ta haine des humains. Crois-moi... Tu m'aides bien plus que tu ne peux l'imaginer. C'est pas pour rien que je veux que tu restes ici, que tu deviennes ma partenaire.
Je ne pouvais pas cacher ma surprise. Pour un demi-humain, il était peut-être bien plus honnête et franc que moi. La preuve étant que je n'avais pas pu le regarder dans les yeux à sa réponse.
Je crois... Que j'avais trop peur de comprendre.
- Sett, je...
- Ne t'inquiète pas. Je te demande rien, si ce n'est de rester, me sourit-il doucement.
- Pff... Tu n'as pas vraiment besoin de le demander. Je veux rester. Je ne sais pas si je peux oser dire que je comprends ce que tu as pu ressentir, mais la solitude, je pense connaître. Et s'il y a bien une chose dont je suis sûre, c'est que je ne veux plus que tu te fasses une seule cicatrice sans moi !
Cette fois-ci, j'étais sûre de moi. Je n'avais pas hésité, car c'était vraiment ce que je voulais. Et il semblait surpris, à son tour, par ma soudaine franchise. Même s'il avait fini par rire de bon cœur.
- J'aurai presque envie de dire « à vos ordres ». Ahah !
- Sett, je suis sérieuse !
- Mais oui, je sais. C'est promis, Xayah.
- Je préfère ça...
Tout était rentré dans l'ordre, et j'avais pu finir de le soigner correctement. Nous avions mangé un morceau avant de nous préparer à dormir. La journée avait été longue.
De retour dans le lit, Sett se tourna sur le côté, dos à moi une nouvelle fois. C'est à ce moment qu'il me fit une demande plutôt étrange.
- Demain, je vais annoncer quelque chose d'important. Tu m'accompagneras ?
- Tu n'as pas besoin de demander ce genre de chose. J'irai où tu iras, sauf si ça te déplaît. C'est ça, être partenaire, non ?
Je l'entendis souffler du nez, amusé par ma réponse.
- Tu as raison. Bonne nuit Xayah.
- Bonne nuit Sett.
Ce fut une nuit sans cauchemar. Ne plus être seule était un soulagement bien plus grand que tout ce que j'avais pu imaginer. De savoir que je pouvais dormir sur mes deux oreilles, sans rien craindre. Et j'espérais que c'était réciproque.
Le lendemain, j'avais suivi Sett, qui, malgré sa mauvaise humeur matinale habituelle, semblait un peu tendu. Que voulait-il donc dire ? J'y avais un peu réfléchi, mais force était de constater que je ne le connaissais pas assez pour le deviner.
Il avait visiblement fait réunir les « employés » de l'arène, les habitués, et sûrement un tas de gens importants qui se demandaient autant que moi ce que ça voulait dire. Visiblement, personne ne savait ce qu'avait en tête Sett.
Je pensais donc le laisser parler, en retrait, cachée dans la foule. Je pensais toujours qu'il valait mieux ne pas faire de vagues, ne pas le coller pour ne pas lui apporter de problème.
Mais à peine avais-je commencé à reculer qu'il stoppa mon dos d'un de ses bras.
- Restes avec moi.
Je n'avais pu qu'acquiescer, surprise. Même ses conseillers n'étaient pas près de lui, mais c'étaient les premiers face à nous dans la foule.
Je jetais un regard interrogatif à Sett, qui ne tarda pas à faire taire les murmures curieux.
- Fermez-la ! Si je vous ai réuni ici aujourd'hui, c'est pour vous parler de quelque chose d'important. Ou plutôt de quelqu'un. C'est une surprise pour personne, j'imagine, mais je vous présente Xayah.
Il fit un geste de la main vers moi, alors que je ne savais même pas quoi dire. C'était ça qu'il voulait faire ? Une présentation en bonne et due forme ? Mais ce n'était pas nécessaire, si ?
En tout cas, j'avais encore du mal à m'habituer à ce décalage entre le Sett, patron de l'arène et Sett, mon partenaire.
- Elle logera ici, officiellement. Vous l'avez déjà vu combattre, alors même si c'est une vastaya, je vous déconseille de vous en prendre à elle. Parce que si elle vous laisse en vie, ce sera pas mon cas. Au moins, ça plaira à ceux qui me trouve trop clément.
Les gens se regardaient, circonspects. Et je les comprenais. Jamais je n'aurai deviné qu'il ferait ça. C'était presque gênant. J'étais un oiseau de l'ombre, tant d'attention sur moi me mettait mal à l'aise, même si je faisais tout pour ne pas le montrer.
- Bref. Tout ça pour dire que sa présence est totalement normale, étant donné qu'il s'agit de ma partenaire.
Bon sang, il venait vraiment de dire ça devant tout le monde ? Je lui avais jeté un regard un peu... Paniqué. C'était réellement une bonne idée ?! Un bruit couru dans la foule, et on entendit des bribes de conversation.
- Les rumeurs étaient fondées alors.
- C'est juste un plan régulier !
- Ouais, tu dois avoir raison !
Un « plan » ? Je n'étais pas sûre de comprendre ce que ça signifiait, mais le ton me laissait deviner que ce n'était pas quelque chose de bien. Ni la tête de tueur que Sett venait d'avoir en entendant ces mots.
- Ma partenaire de COMBAT bande d'abrutis demeurés !! Le prochain qui répand des rumeurs à la con je lui fais ravaler ses dents une par une !
Je l'avais rarement vu aussi énervé. Ça n'avait rien à voir avec son père, mais même contre Sekiko, cette fille qui semblait lui taper sur les nerfs rien qu'avec sa présence, il ne grognait pas comme ça. D'ailleurs, celle-ci semblait devenue pâle.
Il m'embarqua, de gré ou de force avec lui, pour s'éloigner de ces gens qu'il continuait d'insulter dans sa barbe tout en marchant.
- Sett... Sett. Sett !
- Quoi ?!
J'avais poussé un soupir, sachant que son ton n'était pas volontaire contre moi. Il s'excusa la seconde d'après d'ailleurs. Mais je voulais clarifier un point.
- Tu sais, je me fiche de ce que pense les gens sur moi. Surtout si c'est faux. Ce n'était pas la peine de faire toute une histoire pour si peu.
- « Si peu » ? Mets ça sur le compte de mon sang humain si tu veux, mais je ne supporte pas les rumeurs abjectes dans ce genre. Même si j'en suis probablement le premier fautif, mais... Tu aurais pu réagir aussi !
- Ecoute, je suis reconnaissante que tu veuilles faire ça bien, pour moi. Mais—
- Je ne peux pas laisser dire ça ! Ces abrutis ne peuvent pas comprendre.
Je marquais un silence, poser la question serait peut-être nécessaire finalement.
- Qu'est-ce que ça signifie exactement ?
Il releva une tête surprise vers moi, avant de saisir que je ne connaissais pas forcément toutes les « subtilités » des êtres humains. Il semblait gêné, réfléchissant à une façon d'expliquer ça clairement.
- Retiens juste... Que c'est dégradant, pour toi comme pour moi. Notre relation est bien plus importante que ce qu'ils qualifient de « plan ».
Bon, visiblement, ce n'était pas la peine d'insister pour connaître le vrai sens de ce mot dans un tel contexte.
- Enfin, comme ça, on te fichera la paix. Tu ne seras plus obligée de faire de combats non plus, d'ailleurs. Enfin, sauf quand c'est avec moi. Il faudra qu'on s'entraîne ensemble d'ailleurs !
Sa bonne humeur était revenue en parlant de ça. Mais c'était à mon tour de m'assombrir.
- Je crois qu'il y a méprise. Je t'ai déjà dit que la seule chose que je savais faire était de me battre. Que je comptais reprendre le mercenariat !
- Mais Xayah, t'en as pas besoin et—
- Ce n'est pas une question de « besoin » ! Je dois me battre. Je veux me battre. Avec ou sans toi. Parce que je veux marcher à tes côtés, et non pas dans ton ombre, Sett.
Si le début était plutôt froid, ma dernière phrase l'était beaucoup moins. M'énerver contre lui ne servait à rien, je le savais. Et je n'en avais pas envie. Je voulais juste qu'il comprenne. Il était hors de question que je reste là, à me promener sans rien faire mis à part un combat tous les quatre matins.
Mais je crois que je l'avais touché, avec ma dernière réplique. Je ne voulais pas être une profiteuse. Je ne voulais pas être une potentielle énième fille qui voulait se vanter d'avoir une relation avec « le patron ». Moi, je ne le verrais jamais comme ça.
- Tu as raison. J'ai été naïf de croire que tu accepterai sans broncher. Rha, je suppose que je n'ai pas le choix !
- « Le choix ? », répétais-je en arquant un sourcil, essayant de comprendre.
- Je viendrai avec toi. Je sais où se trouve la milice.
- Sett, tu m'as assez aidé comme ça, voulais-je protester.
- Quel partenaire je serais si je ne venais pas avec toi ?
Qu'est-ce que je pouvais bien répondre à cette question ? Probablement rien, mis à part un sourire en coin, qui fut communicatif.
Et puis, je me doutais qu'il faisait une pierre deux coups en ne remettant pas les pieds dans le hall. Il n'avait sûrement aucune envie de revoir ces hommes.
Nous avions donc passé la journée à m'inscrire à la milice, et le gérant sembla me reconnaître, en m'appelant par mon surnom, « La Rebelle ». C'était un peu gênant, c'était une information que Sett n'avait pas besoin de connaître. Les missions que j'avais brillement remplies dans les autres villes et régions d'Ionia. Avec... Rakan.
Mon regard s'assombri une seconde, alors que Sett posa une main sur mon épaule. Mais j'avais vite souri légèrement, en déclarant que je reprenais du service. Non, je n'étais pas seule. Ça irait. Sett était là, ça ne pouvait que bien aller. N'est-ce pas ?
Mais ce n'était pas aussi facile que prévu. Sett ne faisait rien de mal, au contraire. Il faisait du mieux qu'il pouvait. Malheureusement, les flashs et les souvenirs que j'avais de Rakan ne pouvaient s'empêcher de remonter à la surface, et même s'il ne disait rien, je savais à ses yeux qu'il saisissait le problème lorsque mon regard se troublait. Cependant, il était hors de question de le repousser à cause de ça. Ces missions étaient de parfaits entraînements pour nous habituer à combattre en duo, malgré le fait que ce n'était pas toujours réussi, ni vraiment synchro. Il nous fallait un peu de temps, c'était ce que je me disais.
Nous avions enchaîné ce quotidien pendant deux semaines, entre missions et quelques combats d'arène, et les soins pour son épaule le soir. D'ailleurs, ça avait presque entièrement guéri, il ne restait plus qu'une trace sur sa peau. Je m'étais presque habituée à jouer les infirmières, tiens.
Je ne savais pas encore que ce nouveau quotidien allait être à nouveau bouleversé. Ou plutôt... Détruit.
Alors que j'étais partie chercher les missions du jour, le gérant me parla d'un problème qui commençait à prendre de l'ampleur. Pas à Ionia, mais vers Piltover. Et ça devait être grave pour que ça fasse du bruit jusque sur notre île. Il m'expliqua alors qu'il s'agissait d'un vastaya, qui mettait une sacrée pagaille là-bas. Ça aurait pu être n'importe quel vastaya, de n'importe quelle race. Je n'en avais rien à faire. Mais l'annonce comportait une description sommaire de l'individu.
Au fur et à mesure que mes yeux défilèrent sur le papier, mes iris se rétractèrent, et mes mains commencèrent à trembler. Ce n'était pas possible.
- C'est impossible... Impossible ! Des plumes sombres... Une chevelure verte... Rakan ?!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top