MUSEAU DE POISON avait froid. Elle venait de plonger dans l'eau pour sauver les chatons de Pelage de Mouton et pour sauver Étoile Rouge, et avait manqué de se noyer. 

Trempée, elle essayait de sécher, alors qu'elle et ses camarades rentraient au camp, Étoile Rouge toujours aussi déboussolée d'avoir perdue une de ses vies. Il ne lui en restait à présent que sept. Mais, ce n'était pas ce qui inquiétait le plus les guerriers du Tonnerre. 

Comme ses petits avaient été sauvés et emmenés sur l'autre rive, Pelage de Mouton avait plongé pour les récupérer, et avait été faite prisonnière. Queue Rousse avait observer sans venir aider sa compagne, et était parti rejoindre son camp sans se faire prier.

La chatte blanche avait sembler soulagée de voir ses petits en vie, même si être retenue prisonnière dans le Clan qu'elle avait trahi ne l'enchantait pas, évidement. Et personne n'était prêts à la pardonner.

Quelques jours plus tard, Étoile Rouge avait convoqué une Assemblée pour décider du sors des étrangers.

"Gardons les petits ! Après tout, il ont le sang du Clan du Tonnerre !" avait proposer Œil de Noisette.

Plusieurs chats comme Douce Plume et Aile de Faucon avait approuver, alors que certains dont Plume de Tonnerre et Nuage d'Or avait critiqué l'idée.

"Ils sont nés dans le Clan de la Tempête ! Ce sont des traîtres comme leur parents !" avait hurler Nuage d'Or.

Museau de Poison comprenait ses camarades. Elle même n'était pas ravie de devoir garder Pelage de Mouton prisonnière. La femelle blanche méritait tellement d'être abandonnée, livrée à elle même ou quelque chose de ce genre.

"Ces petits n'iront nulle part ailleurs que chez nous ! avait répondu fermement Étoile Rouge. Ces chatons nous reviennent de droit, car ils ont notre sang.

-Mais ils sont nés de deux traîtres ! riposta Plume de Tonnerre, contrariée.

-Les erreurs de leurs parents ne devraient pas avoir de conséquences sur eux, car ils n'en sont pas responsables." fit calmement Étoile Rouge.

Plume de Tonnerre et Nuage d'Or semblèrent perplexes mais ils n'ajoutèrent rien. En vérité, ils ne haïssaient pas les chatons, ils avaient simplement peur qu'ils soient comme leur parents.

"C'est petits sont donc des membres du Clan du Tonnerre, à partir d'aujourd'hui.

-Jamais ! Ce sont mes chatons ! grogna Pelage de Mouton, qui était retenue prisonnière au centre du camp, ou plusieurs guerriers se relayaient pour la surveiller. 

-Tu n'as pas ton mot à dire la dedans. Une traîtresse dans ton genre ne devrais même pas avoir des petits. Tu n'es pas digne d'être mère. cracha Étoile Rouge. De toute façon, leur avenir ne te concerne plus à présent, tu vas recevoir ton châtiment pour nous avoir trahis. 

-Il faut la tuer ! s'écrièrent Pelage Doré et Herbe de Bruyère. 

-Faisons-en de la chair à corbeau ! ajouta Cœur de Pavot, approuvé par sa sœur. C'est de sa faute si notre père nous a abandonnés ! 

-Étoile Rouge ! s'exclama soudain Museau de Poison, faisant taire tout le monde.

-Qui y a t-il ? 

-Je comprends ta rage, je la partage et l'approuve. Cependant, nous ne pouvons pas la tuer." déclara t-elle.

Des grognements d'indignation suivirent ses paroles.

"Et pourquoi ne faudrait-il pas la faire payer pour ses actes ? Par sa faute, deux apprentis ont vécu sans père, et nombreux sont ceux qui ont périt sous les griffes d'elle et de ses camarades ! s'emporta la cheffe, d'un air défiant.

-J'aimerais beaucoup la tuer, c'est vrai. Plume de Flamme et Cœur de Pavot se détendirent à ces paroles. Seulement, si nous la tuons, nous ne vaudrons pas mieux qu'elle. Et puis, que pensera le Clan des Étoiles ?" 

Le silence suivit les paroles de Museau de Poison. Étoile Rouge sembla réfléchir. Puis, à contre cœur, elle annonça le verdict.

"Tu as de la chance que ma guerrière se soit portée à ton secours, et que ce qu'elle dit est vrai. Autrement, tu t'en doute, mes guerriers t'auraient arrachée la fourrure, pour ce que tu as fait. Tu restera notre prisonnière, si le Clan de la Tempête veut te récupérer, il devra rendre les territoires des Clans de la Rivière et de l'Ombre."

Pelage de Mouton baissa la tête. Museau de Poison crut voir une minuscule lueur de honte et de culpabilité dans son regard. 

"Le sors de ses chatons et de leur mère est ainsi décidé. Cependant, il me faut encore vous parler. miaula enfin Étoile Rouge. Ces chatons ont besoin de quelqu'un qui s'occuperas d'eux, et je refuse que ce traîtresse les approchent encore. Elle a fait assez de mal comme ça à ces pauvres bêtes. 

-Je peux m'en charger, Étoile Rouge. Ils sont assez grand pour être laissés seuls quelques heures. Je pourrais assurer mon rôle de guerrière tout en m'occupant d'eux. De plus, ils sont assez âgées pour manger de la viande. fit Lune d'Aigle.

-D'accord, Lune d'Aigle, tu seras responsable de ces chatons. Je t'aiderais à t'occuper d'eux."

Museau de Poison observa en détail les petits. Le mâle était le portrait craché de son père. Roux sombre à la queue blanche. Cependant, ces yeux n'étaient pas ambrés mais verts, comme ceux de sa mère. Et la petite femelle, elle ressemblait beaucoup à sa mère. Blanche unie, elle possédait tout de même des yeux bleus. 

Museau de Poison eut un pincement au cœur en regardant les deux chatons. Elle avait l'impression de regarder leur parents. Pourtant, comment leur en vouloir ? Ils ne savaient même pas ce qu'il s'était passé, et que leur père avait d'autres enfants, une compagne et qu'ils les avait abandonnés.

"Dites moi, quel est votre nom ? leur demanda Lune d'Aigle, gentiment.

-Je m'appelle Petit Rossignol. expliqua le petit mâle.

-Moi c'est Petite Colombe. fit ensuite la petite femelle, plus timide que son frère.

-D'accord, ne vous en faite. Je vais bien m'occuper de vous.

-Pourrait-on aller voir maman avant d'aller avec toi ?" lui demanda Petit Rossignol.

Lune d'Aigle échangea un regard avec Étoile Rouge.

"D'accord, mais pas trop longtemps, vous avez besoin de repos."

Les deux chatons sautillèrent jusqu'à leur mère qui les rua de coup de langues. Museau de Poison ne put s'empêcher des les regarder, émue. Si seulement Pelage de Mouton n'avait pas trahi le Clan, elle n'aurait pas été obligée d'être prisonnière, et les chatons auraient put vivre avec elle. Finalement, la chatte blanche n'avait pas l'air d'une si mauvaise mère..