CHAPITRE 8, Londres
trois mois plus tôt
bukayo
Vestiaires parcourus à la recherche de Bernd. Déception lorsqu'il réalise une nouvelle fois. Il ne serait pas là. Il ne serait plus là. Allié qui jouait ailleurs. Allemand qui avait changé de club en quête de bonheur.
Attaquant qui se laisse tomber sur le banc. Chaussures de ville et habits rapidement enlevés. Short et maillots enfilés. Yeux baissés alors qu'il évite à tout prix ses coéquipiers. Réflexe depuis qu'il avait compris. Il ne voulait surtout pas qu'ils comprennent qu'il avait un souci. Il ne voulait surtout pas qu'on lui reproche qu'il les épie.
— Comment tu vas Buka ?
Douceur dans la voix du capitaine. Envie de se confier sur sa peur de la haine. Dehors. Dedans. Partout.
— Ça va Martin.
— T'es toujours chez Bernd ?
— Non, il a déménagé. Tu sais vu que... Mais il m'a laissé sa maison.
— Hésite pas si tu veux passer de temps en temps à la maison. Je suis pas trop grosses soirées, mais je dis pas non à des repas entre amis.
Sourire sincère présent sur son visage. Paroles du blond qui réconfortent et soulagent. Malgré le départ de l'allemand, il n'était pas seul.
— J'ai pas envie de te déranger.
— Tu dérangeras pas. Et t'as pas un pistolet pointé sur ma tempe, si je propose c'est que je veux bien t'accueillir.
Léger hochement de tête. Pensées qui dévient vers celle qui l'accompagnait d'ordinaire. Femme parfaite. Femme qu'il aurait rêvé d'avoir à ses côtés. Même si cela voulait dire mentir à tout le monde. Surtout à lui-même. Voulait-elle de lui ?
— Sophie sera pas énervée ?
— On n'est plus ensemble.
Choc qui s'installe sur son visage.
— Quoi ?
— C'est la vie et ça fait quelques mois maintenant, on l'a juste pas crié sur tous les toits. On n'était plus sur la même longueur d'ondes.
Silence qui se fait. Brun qui ne sait pas quoi ajouter. Connaissances absentes sur le sujet. Aucune histoire existante de son côté. Peur à l'idée que ça pourrait arriver. Peur à l'idée des conséquences que ça pourrait entrainer.
— Et même si ça avait été le cas, tu es toujours le bienvenu chez moi.
Épaule doucement pressée. Cœur légèrement apaisé. Lèvres qui s'étirent en un petit sourire alors que sa peine et ses craintes se sont évaporées.
Sms reçu ouvert en fin d'entrainement. Cœur qui se met à accélérer violemment. Après des mois, il venait de recevoir un message de sa maman.
J'espère que tu vas bien. Tu me manques beaucoup. Je t'aime. Maman.
Doigts qui trainent sur l'écran. Doigts qui trainent à taper. Doutes qui s'installent. Colère qui gronde. Peur qui l'enserre. Écran fermé d'un rapide mouvement de pouce.
Sanglots qui secouent son corps alors qu'il s'effondre sur le banc du vestiaire mal rangé.
— Buka ?
Regard remplis de gouttes salées relevé vers un coéquipier. Larmes qui se mettent à rouler. Mains qui viennent rapidement les écraser. Pensées qui dérivent vers quelque chose auquel il ne cesse de rêver. Une situation où ce serait sa maman qui le consolerait.
— Viens là.
Défenseur qui s'installe à ses côtés. Étreinte dans laquelle il est enfermé. Silence qui s'est fait et que le plus âgé ne semble pas avoir envie de briser. Plus jeune qui se contente de profiter des bras musclés dans lesquels il est glissé. Manque d'attention dont il souffre cruellement. Manque d'affection qui l'accompagne chaque jour actuellement. Il donnerait tout pour que ce soit les bras de sa maman en cet instant.
Présence qui s'éloigne. Prunelles azurées qui l'observent tandis que le cœur se soigne.
— Je... Je vais y aller.
Mots bafouillés. Regard gêné. Sourire désolé. Il ne fallait pas être devin pour comprendre que l'autre joueur ne savait pas quoi lui raconter. Jeune anglais qui ne lui en veut pas. Lui aussi il était maladroit dans les situations comme ça. Il en avait déjà suffisamment fait rien qu'en lui offrant ses bras.
Pensées qui tourbillonnent alors qu'il n'arrive même pas à savoir à quoi penser tandis qu'il rentre dans son actuelle maisonnée. Après des mois, il ne savait plus ce qu'il voulait. Après des mois, il doutait sur les actions à mener. Après des mois, tout ce qu'il attendait pourtant venait de se réaliser. Après des mois pourtant, il hésitait. Parce qu'après tous ces mois, il savait que la revoir avait le pouvoir de retransformer le gris de sa vie en noir.
T'es chez toi ?
Sms envoyé à destination de celui qui le comprenait. De celui qui le protégeait. De celui qui l'écoutait et le conseillait.
Nop, à Barcelone ;)
Soupir qui emplit l'air. Moue qui déforme ses lèvres. Déception alors qu'il avait besoin de lui parler.
Mais tu peux m'appeler si tu veux, je suis dans le taxi.
Doigts qui hésitent à se poser sur le petit icone dessiné. Pouce qui finit par se reposer à côté. Il n'avait pas envie de déranger. Il préférait surtout en parler quand l'allemand serait revenu dans la capitale. Parce que si tout se passait mal, il serait là et il pourrait le serrer dans ses bras.
Tu me dis quand tu rentres ?
Pouce envoyé en réponse. Bonhomme souriant qui suit. Il sourit. Bukayo était si heureux de pouvoir toujours compter sur lui.
et paf, premier nouveau chapitre depuis plus d'un an ! j'espère que ça vous aura plu. suite prochainement à barcelone, comme vous avez pu le deviner ^^
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