CHAPITRE 10, Barcelone
trois mois plus tôt
bernd
Papier peint verdâtre alors que le deuxième gardien pénètre dans l'appartement. Bras qui l'enveloppent aussitôt la porte claquée derrière le second allemand. Lèvres qui s'écrasent sur les autres pour un long moment. Visages séparés alors que les bouches s'étirent en des sourires éblouissants.
— Alors pour quelles raisons tu tenais tant à ce que ce soit à Barcelone qu'on se rejoigne ? Non pas que te retrouver soit suffisant. Mais c'était étonnant.
Sourire mystérieux qui s'étire sur les lèvres amies. Yeux azur qui pétillent en face de lui.
— J'ai un cadeau pour toi et il est ici. Mais tu me manquais beaucoup quand même.
Corps qui se fait envelopper. Étreinte que tous deux veulent un peu prolonger.
— Gavi a compris.
Murmure s'élevant dans l'atmosphère confinée de l'appartement. Cœur qui loupent quelques battements. Doigts qui caressent la joue en espérant voir s'évanouir le léger tourment.
— Il a pas parlé quand il a su pour toi et il peut bien savoir pour moi.
Tête qui s'enfouie dans le cou. Odeur agréable qu'il inspire un grand coup. Lèvres qui viennent s'abimer sur la joue.
— Est-ce que tu m'en voudras si j'arrête de me cacher ?
— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
— Est-ce que tu m'autorises à dire que j'aime les hommes à mes coéquipiers ?
Corps qui se tend contre le sien. Muscles qui se contractent entre ses mains.
— T'es sûr que c'est ce que tu veux ?
Voix faible. Lèvres qui bougent doucement contre la peau de son cou.
— Marc...
Doigts qui se déposent délicatement sur sa joue. Caresse laissée sur la peau pas parfaitement rasée. Pouce posé sous le menton forçant le visage à être relevé. Peur qui traine dans les prunelles azurées.
— J'ai juste peur pour toi Bernd, tu viens d'y arriver et j'ai pas envie qu'il t'arrive du mal.
Doigts qui continuent de trainer. Léger réconfort apporté. Muscles tendus du visage qui se détendent sous le doux toucher.
— Tu sais très bien que je suis plutôt douée pour me défendre. J'ai plus peur de tout ça. Et j'ai plus envie non plus de tout ça. J'en peux plus de leurs remarques. J'en peux plus des soirées où on essaie de me mettre dans les bras des filles parce que je suis l'un des seuls célibs. J'en ai marre. Et je me dis que c'est l'occasion d'un nouveau départ. D'un vrai départ.
Paupières qui se ferment une seconde. Petit rire s'élevant dans l'air alors que remontent les souvenirs d'une autre ère. Doigts qui glissent doucement le long de sa colonne vertébrale. Frissons qui lui sont arrachés à chaque centimètre effleuré. Lèvres qui s'échouent sur le coin de sa mâchoire. Bouche qui y traine. Dents qui y trainent. Marques qui s'y inscrivent. Soupir arraché. Index posé sur la poitrine. Mari légèrement repoussé avant qu'il ne tente de changement de sujet quand bien même le suivant paraissait particulièrement agréable et était tout ce qu'il attendait tant Marc-Andre pouvait lui manquer.
Iris bleutées dans lesquelles le sérieux se mêle au désir et à l'adoration qu'il peut lui porter.
— C'est pas à moi de t'interdire de faire ce que tu penses être le mieux pour toi. Mais promets-moi de faire attention et de m'en parler si ça va pas. J'ai pas envie de le découvrir des mois après comme la saison dernière.
Bras qui viennent envelopper son amant et le presser fort contre son cœur. Battements résonnant dans ses tempes où un baiser l'effleure. Ongles glissant dans les mèches blondes alors que les doigts jouent avec ses cheveux emmêlés par le vent présent en cette fin d'été. Emprise qui se fait encore un peu plus forte. Avec Marc-Andre dans ses bras et son secret bientôt dévoilé, Bernd avait l'impression d'enfin se sentir réellement complet.
Main qui glisse dans celle tendue alors que les pieds sont désormais chaussés de baskets assorties. Marques laissées sur la peau adorée cachées par les chemises bleu et vert pale. Doigts détachés alors que l'ascenseur est quitté après avoir passé la minute de descente à s'embrasser.
Ville traversée en cette fin de journée. Lieux favoris de Marc-Andre qu'il lui fait visiter. Place trouvée au fond de son restaurant préféré. Verres remplis de boissons colorées qu'ils font tinter. Regards bleutés en train de se noyer alors que les prunelles ne cessent de flamboyer et que les amoureux mangent sans arrêter de s'admirer.
Petit paquet qui glisse sur la table située à l'abri des regards curieux des autres clients du lieu. Papier le recouvrant orné de petits cœurs bleus. Emballage déchiqueté sous les rires de l'invité. Bracelet en fils multicolores tombant sur la table délicatement récupéré et observé. Sourire niais naissant sur les traits.
— Tu me le mets ?
Même mots utilisés que ceux prononcés il y a des années. Premier cadeau que Bernd lui avait fait. Il reprend sa place à ce poignet qui lui appartenait depuis cette soirée d'été et nu depuis que le précédent avait cédé. Aucune remarque faite par Marc-Andre sur le dégradé de bleus utilisé. Prunelles émerveillée alors que les doigts attachent fermement le bracelet brésilien.
— Fais un vœu.
— Il doit être secret ?
Murmure qui s'élève. Doux sourire qui répond.
— Non. Mais t'as le droit que ce soit secret.
Lèvres étirées. Visage en train de se pencher.
— Qu'on soit encore heureux pour autant d'années que celles qu'on a déjà vécues à deux.
Lèvres dont il vient s'emparer. Sentiments à fleur de peau et gêne alors qu'il cherche immédiatement à s'éloigner quand il comprend ce qu'il a fait. Main glissée à l'arrière de son cou qui l'empêche de reculer et baiser immédiatement prolongé. Espace créé pour pouvoir respirer. Pupilles brillantes alors que des larmes y pointent. Doigts qui caressent la joue avant de se perdre dans les mèches durant un bref instant.
— Je t'aime tellement Marc-Andre.
Main gauche qui vient se glisser dans la droite. Pouce jouant avec l'alliance dorée avant de de câliner le petit M gravé.
— Essayer d'apprendre à te connaitre restera la meilleure décision que j'ai prise de ma vie.
Main attirée à la bouche. Lèvres portées au bijou glissé à l'annuaire. Joie et amour partout autour d'eux dans l'atmosphère. Comme chaque année, quelles que soient les circonstances, aujourd'hui Bernd et Marc-Andre fêtaient leur anniversaire. Celui du jour où ils avaient enfin compris que derrière la haine et la colère, il était évident qu'ils n'osaient pas s'avouer que l'autre pouvait un peu trop leur plaire.
— Mon cadeau t'attend à la maison, Hector a dû le ramener.
Curiosité pointant partout sur le visage de l'amant.
— On peut quand même faire une petite balade à deux avant ?
Tête hochée vigoureusement. Doigts entremêlés alors qu'ils traversent les rues piétonnes baignés dans la lumière des étoiles et de la Lune. Lèvres se retrouvant au détour d'une ruelle où Bernd se fait plaquer contre un mur par son amant. Corps pressés l'un contre l'autre jusqu'à ce que les deux silhouettes ne fassent plus qu'une. Bras qui enveloppe quelques minutes plus tard l'épaule du blond frissonnant légèrement alors que le ciel espagnol s'est rafraichit grandement. Ombres glissant dans la rue rapidement quelques secondes plus tard alors que les deux allemands se pressent en direction de l'appartement où ils comptent finir leur soirée sans risquer qu'on les importune.
Doigts glissés sous les chemises. Mains remontant sur la peau douce et chaude. Tête qui claque contre la porte avant qu'un rire résonne et des lèvres s'écrasent sur le front et une main frotte l'arrière du crâne.
— Désolé.
Lèvres happées signifiant que tout est pardonné.
— Je crois que ma mission de surveillance est terminée.
Voix qui résonne les faisant tous deux sursauter. Oubli de la présence du coéquipier tant ils étaient occupés à rattraper le temps perdu à être éloignés.
— Surveillance ?
— Salut Hector. Merci d'avoir géré ça.
Sourire mystérieux sur le visage de l'espagnol adressé à celui qui n'obtient pas plus d'informations.
— Tout pour mon couple préféré. Passez une bonne fin de soirée.
Corps enlacés par l'ami avant qu'il ne disparaisse, la porte d'entrée reclaquant derrière celui portant un sweat coloré. Son résonnant les faisant tous les deux se retourner vers le salon d'où celui-ci provenait.
— Joyeux quatorzième anniversaire.
Regard émerveillé de celui évoluant dans la capitale anglaise alors que ses prunelles azurées tombent sur la chose flamboyante.
— Il est pour moi ?
Rire lui échappant devant le regard perdu de son époux. Celui qui s'accroupit pour arriver au niveau du chaton tout roux.
— Oui. Wolkenbruch est plus tout jeune et j'ai pas envie que tu retrouves tout seul à Londres tant qu'on habite pas ensemble.
— Il est trop mignon.
Éclats de rire qui résonnent. Boule de poils léchant les doigts tendus. Main attrapée par les petites griffes.
— Attention Kurbis, sois gentil avec ton nouvel humain.
Moue qui se peint sur les traits de la personne attaquée.
— Kurbis ?
Épaules haussées.
— J'avais pas trop d'idées et ça lui va bien.
— On le dira pas à Marc, mais tu t'appelleras Fukano.
Mots murmurés à la bête qui se met à miauler.
— Il a approuvé !
— Il aime pas !
Voix qui se mêlent avant que les rires résonnent en parfaite harmonie.
— C'est un chien d'abord, pas un félin, et en plus je suis sûr qu'il aime pas les Pokémons.
— C'est mon chaton, je l'appelle comme je veux d'abord.
Genoux craquant alors qu'il rejoint la hauteur de son compagnon. Il s'assoie sur le tapis du salon. Amant se retrouvant assis entre ses cuisses alors qu'il le fait basculer délicatement vers l'arrière. Bête marchant sur ses jambes. Dos plaqué contre son torse alors qu'il enroule ses bras autour de sa taille. Lèvres qui se perdent en une myriade de baisers dans son cou. Corps se détendant contre lui. Gorge à laquelle on lui laisse le plein accès, alors que chaque baiser déposé arrache un frisson à son mari.
Tête tournée. Cou contorsionné. Lèvres effleurées. Je t'aime murmuré. Comme à chaque soirée passé perdu dans ses bras et dans ses draps, Marc Andre rêvait un peu plus que chaque jour passé ressemble à celui-là.
mes chouchous étaient de retour pour ce chap ❤ dans le prochain (dans 2 semaines si j'arrive à continuer de suivre le rythme de publication), on sera normalement de retour sur londres !
wolkenbruch = averse (son vieux chat, le 1er cadeau de marc à bernd quand ils étaient tous jeunes).
kurbis = citrouille
fukano = caninos (le pokémon qui soi-disant est un chien mais il ressemble plus à un tigre en vrai je trouve)
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