Chapitre 7
Des semaines passaient mais je n'avais rien de nouveau à écrire. Au courant de ces jours qui s'écoulaient, on s'amusait beaucoup Bamba, Isaac et moi. On allait à la plage. On visitait de nouvelles régions, des quartiers, des banlieues... On a passé d'heureux vacances. On est même allé au Magic Land. Bamba n'avait pas exagéré. C'est un peu le Disney Land de Paris mais en plus petit.
Demain! C'est le grand jour tant attendu. Enfin je vais pouvoir commencer ma première année à l'université et malheureusement sans mon meilleur ami, enfin mon amour secret. Ça ne fait rien. Je vais apprendre à vivre avec. Je ne vous ai pas dit, Bamba m'a fait une superbe surprise. Étant donné que je n'ai pas vraiment les moyens de m'acheter des habits neufs, celui ci m'en a offert une valise rempli de tout genre. Des robes, des jupes, jeans... Je n'en avais jamais porté auparavant. Au début je ne voulais pas l'accepter car c'était vraiment beaucoup mais il avait réussi à me convaincre et surtout parce qu'il avait déjà dépensé tout son argent pour cela. C'est vraiment le meilleur ami dont on pouvait rêver. Si seulement ça pouvait être plus que l'amitié. Voilà ce qu'il m'a dit: "Tu es ma meilleure amie Afi. Tu es pauvre et je suis riche. Alors pourquoi ne dépenserais je pas mon argent pour toi? J'ai les moyens de te combler et je n'accepterai jamais que ma meilleure amie se sente inférieure aux autres". J'ai pleuré (rire) et ça m'a fait du bien. J'allais enfin porter des habits de la ville aussi chers les uns des autres. Aucune fille ne pourra plus jamais se moquer de moi à cause de ma façon pauvre de m'habiller. Il m'a comblé. Je l'aime de jour en jour.
Il est vingt et une heure et je suis censée dormir mais Isaac n'est toujours pas rentré. Peut-être qu'il est avec son ami Malick ou qu'il n'a pas encore terminé un travail. Le pauvre! Ces derniers jours, il se fatigue à gérer mon dossier pour l'université. Pourtant je pouvais le faire mais il était comme moi, têtu comme Afissatou. J'ai entendu une sonnerie de portable et j'avais presque oublié que c'était mon cellulaire. Eh oui, j'en ai un. C'est encore un présent de Bamba. Oui, il en fait toujours trop. C'est Isaac qui appelait. Enfin!
-Allô
-Oui Isaac, où es tu?
-Je me doutais que tu sois inquiète. Bon, vas te coucher d'accord. Moi, je vais rentrer un peu tard.
-Mais ça va an?
-Oui Afi. Tout se passe à merveille. Mais vas te coucher. Demain tu vas devoir te lever tôt.
-D'accord! Bonne nuit frangin.
-Fais de beaux rêves.
Il raccrocha aussitôt. J'avoue que dernièrement il cache bien son jeu. Il rentre souvent tard. Il sort bien habillé et bien parfumé en plus. Hum, ça sent l'amour dans cet atmosphère. Il refuse toujours de me dire quoi que ce soit. Il n'y pas moyen que j'entende ses discussions au téléphone. Jamais, je n'ai eu autant de mal à démasquer quelqu'un. Isaac est le roi du camouflage, lui.
J'ai senti quelqu'un me transporter du canapé à ma chambre. Je m'y étais endormie. J'ai vu dans le flou le visage de mon frère et je me suis rendormie.
Il m'a réveillé un peu plus tôt que d'habitude. Il était cinq heures et trente minutes du matin. Je ne me suis jamais réveillée aussi tôt. Isaac, lui, il avait l'habitude. Il m'expliqua que je devrais m'y faire car à cause des embouteillages, le retard est fréquent. Je trainais vers les toilettes toujours ensommeillée. L'eau qui se glissa sur mon corps et sur mon visage me réveilla. Cette douce eau du matin me faisait du bien. Elle me libérait de toute fatigue. En une heure j'avais déjà terminé toutes mes tâches du matin, c'est à dire à six heures trente la voiture de mon frère démarra pour l'université.
C'est le "big day"! Je l'ai attendu avec impatience et voilà que je suis nerveuse à présent. Pourquoi fallait-il que je le sois? J'allais pourtant rencontrer de nouveaux gens, me familiariser et... Sans Bamba. Ce serait moins drôle, moins ambiant.
A cause des bouchons sur la route, on a fait quarante cinq minutes en chemin. On était arrivé et me voilà en face de la plus grande université de Dakar. Magnifique! Il y a des pavillons, un espace vert, des cours, des places de repos, la cantine, de grands bâtiments,...on dirait que je suis dans un petit quartier de la ville. J'étais stupéfaite. Mon imagination n'avait pas atteint cette dimension. C'est vrai, je me voyais plutôt entre deux à quatre bâtiments comme les grands lycées. En plus il ya une amphithéâtre. Comme je le dis souvent, je ne suis pas au bout de mes surprises.
Mon frère était resté avec moi quelques minutes. Il en a profité pour me montrer l'amphi ou je devais commencer mon premier cours de la journée. Il m'avait même remis mon emploi du temps. Apparemment il s'est bien occupé de tout. J'allais enfin faire ce dont j'ai rêvé de suivre depuis toujours; la médecine. Une nouvelle phase de ma vie vient de commencer.
Quelle journée! J'avais terminé tous mes cours et j'étais épuisée. Un bon bain ne pourrait être que bienvenue. J'avais pris un bon repas, rangeais l'appart dans le désordre et m'attaquais aux cahiers. La vieille habitude qui revient. Je dirais que les cours étaient très intéressants. Je découvrais de nouvelles notions et un nouveau mode d'apprentissage. On faisait des projections et ceci facilitait beaucoup les explications. On comprend mieux en fait.
Mon frère avait acheté une pizza ce soir. On se fit un bon film de deux heures. Un court instant mais que j'ai adoré. Il a dû se pencher sur ses dossiers qui attendaient. Il ne se repose jamais lui.
-Isaac, appelais je.
-Ça ne peux pas attendre s'il te plaît?
-Je voulais juste te demander quand je pourrais commencer à loger à l'université.
Il arrêta d'écrire et se tourna vers moi. Je savais que ça allait chauffer. Il fallait juste voir sa tête pour comprendre.
-Tu ne veux donc pas vivre avec moi? Demanda-t-il un peu déçu.
-Si... Bien sûr que si voyons. C'est juste que cet apart à la base c'était pour une personne et le fait que t'aies quitté ton lit pour te mettre dans l'inconfort ne m'anime pas de joie en fait.
-Bien beau ton discours petite sur mais tu reste ici.
-Isaac...
-La discussion est close. Je ne reparlerai pas de ce sujet avec toi.
-Je vais me coucher.
-Tant mieux.
Je sentais sa colère dans sa gorge mais il ne l'était pas plus que moi ça c'est sûr. Je n'agis pas. Je me tais tout simplement mais je sais que d'ici peu, je vais lui désobéir.
J'arrivais pas à dormir du coup, je jouais sur mon portable. C'était tellement amusant que je n'arrivais même pas à me déconcentrer. J'étais sur le point de battre mon record que la sonnerie retentit me faisant lâcher prise. Bien sûr c'est cet insupportable de Bamba. Même à des kilomètres il réussit toujours à m'énerver.
-J'y étais presque non de Dieu!
-Arrêtes de jurer Afi! C'est ton jeu stupide qui te met dans cet état là. Lol!
-Tu te moques en plus.
-Désolé ma perle. Alors c'était comment aujourd'hui?
-Plutôt génial. C'est un très beau endroit je t'assure.
-Pff c'est tout le contraire de mon côté.
-Pourquoi? Demandais je inquiète.
-Parce que ma douce perle n'était pas avec moi.
Le fait de l'entendre me dire ça me faisait sauter de joie intérieurement. J'avoue que je prend tout maintenant d'une grandeur dont je ne saurais expliquer mais c'est ça aimer. Enfin, je crois.
-Il est tard tu ne crois pas. J'étais un peu mal à l'aise que c'est seulement ce que j'ai trouvé.
-C'est quoi ça. Afi, tu es dérangée à cause de ce que j'ai dit là?
-Quoi! Non pas du tout.
-Hahaha! Perle, tu es juste ma meilleure pote. Je pense que c'est normal de te parler comme ça non. Et depuis quand ça te met dans cet état.
Choc! Afissatou Ba, redescend sur terre. Bamba est assez clair. Tu es juste son amie. Ça me fait mal tout de même. Je croyais qu'il y avait un petit truc entre nous qu'il ressente ne serait ce qu'un tout petit peu d'amour. J'ai laissé une larme sans même faire exprès. C'est vraiment dur d'aimer quelqu'un. Voilà que je ne veux même plus lui parler en fait.
-Bon il faut que j'aille dormir moi.
C'est la meilleure phrase que j'ai trouvé pour en finir avec cette discussion. J'ai pris le soin d'éteindre mon cellulaire et hop. Ça y est je pleure pour de bon. Je suis égoïste je sais. Mais son amitié ne me suffisait plus. Je n'en voulais plus. C'est son amour que je veux pour le restant de mes jours.
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