Chapitre 4

Je suis restée assise environ une heure sur un banc de la gare routière. J'étais exposée à tous les gaz d'échappement. Mes narines étaient pleines à tel point que je n'arrivais plus à respirer convenablement. Quelle pollution! Ces klaxons qui ne cessaient de retentir sans mes oreilles,ces mégaphones qui criaient leur vente. Même le grand marché de Kolda n'a jamais été si bruyant. Mon village commence déjà à me manquer.
Après ce moment de galère, une voiture de marque pickup assez neuf venait se garer devant moi. Je n'ai pas fait attention à la personne qui s'y trouvait,je l'ignorais tout simplement. A la fin j'ai accepté de tourner min regard vers l'individu à cause de ses klaxons énervant.  Lorsque notre regard se sont croisés,je voyais un jeune homme de teint clair assis sur le siège conducteur,m'adressant le plus beau de ses sourires. Ses yeux noirs,son petit nez fin,cette petite bouche bien dessinée et ce beau visage qui me ressemble tant n'appartiennent à personne d'autre qu'à Isaac,mon grand frère.
Je me suis levée et je plaquais mes mains sur la bouche. Il sortit de la voiture et vint me prendre dans ses bras. J'étais tellement heureuse que tout comme lui je l'étreignais à lui couper le souffle.
-Dis donc tu as grandi,me dit-il.
-Et toi alors? La nourriture d'ici est vraiment bon pour toi. Regardes comme tu es costaud.
Il s'esclaffa puis prit ma valise qu'il mit sur les sièges arrières.

Je suis montée sur le siège avant à ses côtés. Il démarra de suite. On passait devant de très beaux endroits. C'est vrai que Dakar est bien beau. Émerveillée, à chaque fois que je passe quelque part, je le montrais du doigt à Isaac. Lui en tant que bon guide, il me donnait les noms et m'expliquait dans les moindres détails.

-Tu auras largement le temps de visiter toutes les belles places de la ville. En attendant on rentre à la maison et tu te reposes bien après un bon repas.

J'ai acquiescé et illico je continuais à contempler les ruelles.

-On y est. Bienvenue à Dakar Plateau.

Je descendis du véhicule et je tournoyais pour regarder tous ces grands bâtiments vieux de l'époque coloniale. Magnifique! Tout est vraiment magnifique.

-Tu viens ou tu en as encore pour l'année entière? Tonna mon frère devant la porte d'une immeuble. Je l'ai ainsi suivi.

C'est la première fois pour moi d'entrer dans ce genre de bâtiments. Il y a même des escaliers. Je sais, vous me demanderiez dans quelle époque je vis mais croyez moi, là d'où je viens on en verra pas un seul. Je jouais à sautiller deux à deux et mon frère m'ordonna d'arrêter de la façon la "plus sympa qui soit": "tu veux te faire plâtrer durant trois mois, alors continues". Je n'avais vraiment pas envie de me casser une jambe quand même. Arrivés à la troisième étage, Isaac ouvrit une porte parmi la longue rangée qui s'y trouvait. J'ai su alors qu'on se trouvait dans son appartement. Ce n'est pas très luxueux comme je me le suis imaginé. C'est juste à la taille d'un petit salon. Un canapé était aménagé au bord du mûr faisant face à la fenêtre qui offrait une superbe vue de la ruelle. Une petite télévision se trouvait juste à la droite de la fenêtre et était posée sur une petite table. A gauche du canapé se trouve une porte. Je sus que c'est une chambre lorsque Isaac me dit que j'allais l'occuper le temps de trouver un logis à l'université.

Celle ci n'avait que l'espace d'un lit de deux places. Mais ce n'est qu'un matelas qui s'y trouve, une simple commode où étaient rangés tous ses effets personnels. Ses habits étaient toujours dans ses,valises. J'ai soudain eu une sensation assez désagréable au cur, un sentiment assez douloureux. Moi qui croyais que mon frère vivait dans le luxe, qu'il était riche et qu'il nous avait négligé. J'avais tord, ma mère avait tord. Il vivait bien nous et dieu sait comment il fait pour avoir ses trois repas de la journée, boire à sa soif, s'acheter des vêtements pour le travail. Heureusement qu'il ne sera pas obligé de payer ma scolarité. J'ai obtenu une bourse d'étude et dans tous les cas il me faut trouver un boulot pour l'aider un peu.

-Qu'est ce que tu fais comme travail, Isaac?

-Pourquoi tu me poses la question petite sur?

-Non, c'est moi qui ai d'abord posé la question. Alors tu réponds.

-Bon moi je travaille comme chef de chantier. Je suis un simple maçon qui construit de grands bâtiments, des entreprises quoi.

-Vous êtes si mal payés?

-C'est mieux que rien non?

-Comment t'as eu cette bagnole alors?

-J'avais vraiment oublié comment tu pouvais être curieuse. C'est une voiture de service. Elle appartient à la compagnie où je travaille. C'est pour m'éviter d'être souvent en retard. Essais le bus, tu verras de quoi je parle. Du coup si jamais je quittais l'entreprise, je devrais le rendre à moins qu'on ne m'en fasse cadeau.

-Où se trouve cette société?

-Oula, ça suffit avec les questions madame. Vas plutôt te reposer.

-J'en ai pas fini.

-Chut! Les toilettes sont devant notre appartement si tu veux les utiliser. Moi, je vais te trouver un truc à mettre sous la dent.

Il a tellement l'habitude d'esquiver mes questions qu'il m'en énerve. Mais bon il n'a pas tout à fait tord. Il faut vraiment que je prenne un bon bain et que je dorme beaucoup, beaucoup, beaucoup. Les questions peuvent bien attendre.

Au revoir mon Journal!

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