Chapitre 18
Ce matin, je me suis réveillée heureuse. Je me suis levée en tant que petite amie de mon professeur. Certains verront cette relation malsaine mais je n'ai pas peur d'assumer les conséquences. Avec lui je me sens courageuse et forte. Sa manière de me déclarer sa flamme était romantique. Il a tout de suite compris que je l'aimais et que je disais oui à travers mes pleurs. Pour une meilleure façon d'accepter une relation et montrer à notre prétendant qu'on l'aime, moi je trouve les larmes efficaces.
Devinez quoi? Insa est venu me prendre sous prétexte qu'il voulait partir avec moi au boulot. J'étais heureuse de voir son visage car il allait égayer ma journée. On était ensemble partout. On ne se quittait plus. Astou se sentait parfois offensée que je la plaque seule. N'empêche elle est heureuse de voir ce couple que nous formions. On était très discrets. Mon amie était la seule au courant de cette relation. On ne voulait causer aucun scandale. Pendant les heures de travail, on fait comme si on ne se connaissait pas. La relation amoureuse disparaît et laisse place à une relation professionnelle. C'est déjà interdit qu'un rapport amoureux lie les professeurs et les élèves alors nous ne pouvons pas prendre le risque même si parfois on s'en fout.
Il me fait tellement de bien ce Insa. Il est doux, attentionné et calme. Il a toutes les qualités qui me plaisent, exactement le Bamba numéro deux que je cherchais. J'aurais juré qu'ils étaient frères tellement leur comportement est pareil.
-Dépêches toi ma belle. Il se fait tard.
-Juste un truc Insa, lui dis je.
Il s'approcha de moi et me prit par la taille et me susurra à l'oreille:
-Tu m'appelles juste Insa?
Il avait raison. Il s'attendait à ce que je lui sors des noms d'amoureux fous. Je n'étais pas habituée à ce changement mais il fallait que je fasse un effort.
-Je m'excuse mon amour. C'est juste que je n'ai pas l'habitude.
-Ne t'en fais pas. Ça viendra avec le temps et je t'apprendrai.
Il m'offrit un baiser intense sur les lèvres avant d'ajouter:
-J'espère qu'un jour tu me parleras de ta déception du passé.
-S'il te plait, ne remets pas cela.
-J'ai rien dit. On y va.
Ensemble nous sortons de l'hôpital et comme d'habitude je m'arrêtais toujours à la banque. Cette fois ci c'est pour faire un prêt. J'ai suffisamment d'argent sur mon compte alors la banque va m'accorder ce prêt qui va accomplir un des rêves sur ma liste. Je vais avoir ma maison et je pourrais inciter ma mère à venir. Ce qu'il me faut faire à présent c'est de retrouver mon père. J'ai cette nette impression que d'ici peu je le reverrai.
Insa m'en a voulu de ne pas lui avoir parlé de mon projet de construction. Il s'est proposé de m'aider mais j'ai refusé. C'est méchant de rejeter l'aide de son petit ami mais je ne veux dépendre de personne, d'aucun homme.
A présent que j'ai raconté ma vie pas très riche, je ferme mon journal et je vous dis à demain.
***
Parfois on dort la tête vide ensuite on se réveille le matin avec pleine d'idées et parfois des folies. Ne vous en faites pas. Ce dont j'ai l'intention de faire aujourd'hui n'est pas une folie mais une très bonne chose.
Une fois mes caprices matinaux terminés, je me suis dirigée tout droit vers Kolda. Je sais que c'est un peu précipité mais il le faut. Je suis née là bas, dans le seul poste de santé alors il ya toutes les chances que les naissances des années de mille neuf cent quatre vingt deux à mille neuf cent quatre vingt seize y soient. Je pourrais trouver mon registre, celui de Eli et de Isaac. Je suis si heureuse de m'être réveillée avec cette idée. Je suis un génie.
En route pour un voyage de douze heures en voiture.
"Salut mon cur! Où est ce que tu es partie. Je suis chez toi mais Eli me sort des excuses à la noix. Dis moi où t'es s'il te plaît".
Alala, à coup sûr il est bien fâché. C'est une erreur de ma part de ne pas lui laisser un message mais les excuses c'est plus tard. Je n'avais aucune envie que quelqu'un sache ce que j'ai l'intention de faire. Du coup j'éteins mon portable pour ne pas recevoir des plaintes par ci par là. Je m'excuse mon amour!
Je suis arrivée un peu tard à Kolda, vers vingt deux heures. Je me lançais vers la direction du poste de santé. Si j'ai fait tout ce chemin, c'est bien pour me rendre là-bas et avoir des réponses. Malheureusement on me renvoie jusqu'à demain car à cette heure ci la personne qui garde les informations est déjà rentrée. A quoi je m'attendais de toute façon. Cependant je ne m'avoue pas vaincue.
-Monsieur s'il vous plaît, moi aussi je suis interne comme vous. Vous pourriez faire une toute petite exception pour moi entre collègues. Je vous en prie. J'ai juste besoin de jeter un petit coup d'il dans les registres des années quatre vingt.
-Si je fais cela, je pourrais détruire ma carrière, répondit l'infirmier que j'avais rencontré.
-Donc je ne pourrais avoir aucune information? J'ai fai douze heures de route pour venir ici.
-Je suis navré pour vous et de toute façon, vous êtes venue un peu tard.
-Je sais qu'il se fait tard...
-Non, je veux dire que cela fait six mois que je suis là et il y a trois mois de cela, une incendie a ravagé tous les documents de l'administration.
Ebahie, je le regardais avec de gros yeux.
-Vous blaguez, j'espère? Demandais je découragée.
-Nous n'avons que les documents de ces derniers mois. Désolé!
Il me laissa toute seule pointée au beau milieu du couloir. Moi qui avait tant espéré avoir des réponses. Pourquoi Dieu m'en veut à ce point. Qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça. On dirait que le destin s'arrange toujours pour me barrer la route. Un espoir qui vient encore de tomber à l'eau. Maudite soit cette incendie.
J'ai failli partir chez ma mère pour lui crier de me dire qui est mon père. Tellement j'étais en colère que j'aurais pu tout casser à côté de moi, je n'en peux plus. J'en ai marre que tout le monde cache ce foutu secret sur mon père. Je me suis résiliée au dernier moment. Tout juste à cinq pâtées de chez elle. Je suis repartie prendre le dernier bus de la soirée pour rentrer à Dakar. A quoi bon rester une minute de plus si je n'ai pas eu ce que je voulais. Je retrouverais mon père même si cela fait tomber le ciel sur ma tête.
En attendant, je dois retourner chez moi avec un joli mensonge fabriqué de toute pièce pour mes proches. Maudit sois tu la vie!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top