Chapitre 22


Je joignis mes mains moites ensembles et me concentrai à mettre un pied devant l'autre. Ma tête regardait avec attention mes bottines brunes. J'étais extrêmement nerveuse. Jeremiah et moi avions convenu de nous retrouver ce samedi-là devant ce par cet, avec toute la galanterie que tout d'homme devrait avoir, il m'avait invité à marcher un instant à ses côtés. J'avais été étonnée. Je ne sais pas quelle image je m'étais faite de mon patron-Jeremiah mais je ne l'aurais jamais pensé être une personne aussi...simple. Si je devais retenir une chose de Jeremiah c'était qu'il était authentique. Et pas aussi superficiel qu'on le décrivait. Nous marchions depuis cinq minutes dans un silence qui me pesait sur les épaules. Je ne savais pas comment commencer la conversation. C'est fou comment il pouvait me rendre si fébrile, à la fois heureuse et frustrée. Le parc où nous marchions était le Champ-de-Mars qui faisait face à la Tour Eiffel. Il commençait à faire nuit et quelques personnes s'étaient installées sur la pelouse, attendant que la Dame de Fer s'illumine.

- Allez-vous bien, Eve ?

Je relevai la tête vers Jeremiah, aussi beau que d'habitude. Il portait ce soir un tee-shirt à manches longues noires ainsi qu'un simple jean foncé. Il avait à ses pieds des chaussures de ville en daim. Il était absolument époustouflant et je sentais le regard de quelques femmes éblouies sur lui alors qu'il passait. Quant à moi, je portais un jean noir avec mes bottines brunes et un haut évasé bleu clair. Ma petite veste en cuir noir, me protégeait de la fraicheur du soir. Je rougis alors que je sentais le regard de Jeremiah sur moi.

Je ne vis pas le caillou devant moi, je manquai de peu de m'étaler au sol mais Jeremiah passa son bars autour de mes hanches, me rapprochant contre lui. Intérieurement, je me dis que cela faisait longtemps que le sol n'avait pas effleuré mon visage. Puis je me rendis compte de mon contact avec Jeremiah et mon corps s'embrasa.

- Je vais bien, maugréais-je.

- Vraiment, dit-il ne me regardant dans les yeux.

- Euh, oui, bredouillai-je, avant de m'exclamer. Et arrêtez cela !

- Arrêter quoi, demanda-t-il, perdu.

Même son air perdu était sexy, dériva ma conscience. Je secouai ma tête avant de froncer les sourcils.

- Vous me rendez tellement nerveuse et... puis votre main là. Et arrêtez votre truc avec vos sourcils, débitai-je.

- Mon truc avec mes sourcils ?

Je rougis encore plus embarrassée. Mais qu'est-ce qu'il m'avait pris de dire cela ? Et le petit sourire narquois dessiné sur la face de Jeremiah ne disait rien qui vaille. Il refit cette chose avec ses sourcils. Je ne sais pas par quelle magie mais il arrivait à en soulever un puis baisser l'autre. Comme une sorte de vague. C'était assez étrange.

- Ça, dis-je en tentant de faire la même chose.

En vain, puisqu'il trouva cela tellement drôle qu'il explosa de rire. Le rire de Jeremiah était vibrant, chaud et vraiment agréable à entendre. Je ne pus empêcher mon cœur de se gonfler à le voir rire ainsi. Plusieurs personnes se retournèrent vers nous et je rougis davantage. Jeremiah rit encore longtemps avant de finalement se calmer.

- Arrêtez de rire de moi, râlais-je ce qui le fit redoubler de rire.

J'étais à la fois vexée et curieusement heureuse de le voir rire -même s'il riait à mes dépends. Il se calma et prit ma main en me rapprochant de lui. Je ne pus empêcher un frisson me parcourir.

- Vous êtes étonnante, Eve, dit-il, un sourire dans la voix.

Je levai les yeux au ciel, ne pouvant cependant pas enlever le stupide sourire sur mon visage. Il garda ma main dans la sienne et me tira sur la pelouse. Je le suivis fixant nos mains liées comme si je n'avais jamais touché quelqu'un auparavant. C'était comme s'il me faisait redécouvrir un panel d'émotions que je pensais acquises. Nous passâmes entre les groupes de personnes disposées ça et là sur la pelouse avant que Jeremiah ne s'arrête. Je regardai devant moi et fus complètement surprise de voir ce qui se trouvait devant moi. C'était un pique-nique avec une nappe. J'ouvris mes yeux ronds et me tournai incrédulement vers Jeremiah qui me regardait en souriant tendrement.

- Ça vous plait ?

- Vous voulez dire que... c'est pour nous ?

Il rit doucement. Puis, sans me répondre il me fit asseoir sur la nappe. Je m'assis gauchement, encore sous le choc. Il s'assit à mes côtés et je dus prendre sur moi pour m'empêcher de m'appuyer contre lui. Son épaule paraissait si accueillante. Nous restâmes côte à côte et commençâmes à discuter. C'était léger et vraiment agréable. Jeremiah se révélait être quelqu'un de vraiment intéressant. Il se rapprochait plus en plus au type d'homme à que je serai favorable de demander en mariage. Pas que je ne pense déjà au mariage, je me trouve un peu jeune pour cela. Mais toute femme a déjà imaginé quel type d'homme elle voulait vivre avec. Eh bien, je suppose que Jeremiah était cet homme. Quoique cela fut un peu utopique car Jeremiah et moi ne serions jamais ensemble et encore moins mariés.

Jeremiah ouvrit le panier. L'idée d'un pique-nique devant la Tour Eiffel était extrêmement romantique. Distraitement, je me demandai si Jeremiah avait choisi une ambiance romantique. Mon souffle s'accentua à cette pensée.

- Je pense que vous devez avoir faim, non ? demanda Jeremiah, coupant mes pensées étranges.

- Euh, oui, répondis-je, troublée.

Mon Dieu, il était tellement parfait. Si son but était de me faire succomber, eh bien il était dans le bon chemin. Je me demandais même si je n'avais pas déjà succombé à son charme. Je veux dire, il est galant et vraiment romantique, j'aime parler avec lui. Il me plait énormément. Il sortit des petites boites colorées. J'ouvris et découvris du taboulé. Je souris. J'aimais le fait que ce soit simple et pas trop exceptionnel. C'était alors tellement plus intime qu'un diner dans un restaurant quatre étoiles parisien. Nous mangeâmes en silence, appréciant ce moment partagé. Puis j'engageai la conversation.

- Alors, est-ce que vous faites du sport Jeremiah ?

- Non, pas ne ce moment, mais j'ai fait du tennis plus jeune.

- Je savais que vous faisiez du tennis, m'exclamai-je.

- Oui, vous aviez raison ce jour-là, dit-il ne faisant référence à la fois où je lui avais dressé un portrait lors de mon entretien d'embauche. Vous lisez en moi comme dans un livre ouvert, Eve, ajouta-t-il.

- Oh, non, souris-je. Vous êtes surement la personne la moins déchiffrable que je connaisse.

Il se tourna vers moi et sourit énigmatiquement. Mon dieu, qu'il était beau. Et cet homme mangeait avec moi.

- Je suis content d'avoir encore quelques secrets pour moi.

- Oh parce que vous avez des secrets, Jeremiah ? Questionnai-je, souriante.

- Tout le monde en a, rétorqua-t-il, en souriant moqueusement.

Nous restâmes un instant encore dans un silence détendu. Puis il ouvrit le panier. Il sortit une bouteille dont le liquide doré m'annonça la boisson. Enfin, avant qu'il ne le fasse lui-même.

- Champagne !

Je ris devant son air glorieux. Il déboucha la bouteille sans grande difficulté et en versa dans une coupe qu'il me tendit avant de se servir lui-même. Ceci fait, il leva son verre et le tendit vers moi.

- A quoi trinquons-nous ? Demandais-je.

- A... nous ?

- Parce qu'il y a un « nous », ris-je.

- Cela dépend de toi, susurra-t-il.

Le Jeremiah confiant m'avait manqué. La façon qu'il avait de passer du vouvoiement eu tutoiement était si naturelle. Et diablement plus intime. « Cela dépend de toi ». Cela voulait-il dire qu'il pensait à un 'nous' ? Avais-je envie qu'il y a un 'nous' ?

-Ne pense pas Eve. Penses juste au moment présent, dit-il doucement en sirotant sa coupe.

Je le fixai alors qu'il regardait le monument typique français. Il avait anticipé ma réaction après sa phrase. Il me connaissait mieux que ce que je pensais.

Je l'imitai et dégustai le liquide doré qui coulait dans ma gorge. Tout était si parfait. La Tour Eiffel face à nous, la pelouse verte, le brouhaha des touristes, le vent frais dans mes cheveux, le pique-nique et bien sur, Jeremiah. Je n'étais pas sure ce que je ressentais pour lui mais j'étais définitivement bien avec lui. Je dirais même que j'étais heureuse, assise ainsi. Mon cœur battait joyeusement.

Une exclamation se fit entendre autour de nous alors que la Tour Eiffel s'illuminait. C'était magnifique. Les lumières s'allumaient et s'éteignaient comme les guirlandes de Noël. J'étais envoûtée par la beauté de ce spectacle. Soudain un frisson me parcourut. La main de Jeremiah venait de se poser sur la mienne. Il était si proche de moi que j'entendais sa respiration calme.

Au bout de dix minutes, la tour Eiffel d'éteignit complètement. Mais je savais qu'elle se rallumerait dans une heure. Nous restâmes dans un long silence. Je buvais tranquillement ma coupe et Jeremiah m'imita. Je pensai à combien j'étais heureuse d'être ici et lâchai un souffle et Jeremiah se retourna vers moi.

- Ça va ?

- Oui, soupirai-je, tout est parfait.

- Et... tu n'aimes pas ?

Je me tournai vers lui et lui souris. Je fis nerveusement jouer ma coupe entre mes doigts, ne me préoccupant pas du risque d'en verser sur moi.

- J'adore.

Il se tourna complètement vers moi et me fit un sourire lumineux qui me fit chaud au cœur. Mon Dieu, je ne savais pas ce qui m'arrivait mais cet homme m'avait vraiment séduite. Je ne savais plus vraiment quoi penser. Une angoisse me prenait parce que j'étais tombée pour cet homme. C'était à la fois dangereux et excitant. Mais cela ne m'empêchait pas de penser à sa bouche contre la mienne. Cette simple pensée me fit rougir. Je sursautai légèrement quand Jeremiah prit la parole.

- Eve...

Sa voix était caressante et je tournai la tète vers lui. Son regard bleu brillait de sérieux et d'une étrange détermination. Je fronçai légèrement les sourcils et il continua, le regard brulant.

- Je ne sais pas ce que tu me fais. Tu ne dois même pas te douter de l'effet que tu as sur moi. Je sais que j'ai été tellement stupide et horrible envers toi mais... je ne savais pas comment réagir face à toi. Tu fais ressortir en moi... tous ses sentiments, ses pensées, ses paroles. J'aime être avec toi, te parler, te découvrir sans que tu ne crées des murs entre nous. Même quand je me dispute avec toi, je suis d'une part heureux parce que je suis avec toi. Et, j'avoue, j'aimais te mettre en colère car c'était la seule façon que j'avais pour que tu me parles ouvertement. Cela doit sonner un peu maso, je sais, rit-il doucement.

Quant à moi, mes sens étaient en alerte, mon corps figé. Mon cœur avait manqué un battement. Cela sonnait comme... une déclaration. Il partageait ses sentiments. J'avais en face de moi Jeremiah Haccews, l'unique, en toute sincérité. Et cela me remplit d'une étrange béatitude. Il se mit soudainement à genou face à moi qui étais toujours assise en tailleur. Il se rapprocha, posa ma coupe et la sienne dans le panier et prit doucement mes mains. Son contact me fit vibrer de toutes parts. Il était si proche de moi. D'un geste diablement tendre, il posa sa main sur ma joue et caressa ma nuque. Je n'osais détourner les yeux, ne quittant pas son regard empli de détermination. Il ouvrit à nouveau la bouche et son souffle toucha agréablement mon visage.

- Mais je sais deux choses. Une, je veux être avec toi. Je veux passer du temps avec toi, te connaître en entier, apprendre à t'apprécier davantage....

Il laissa sa phrase en suspens. Essoufflée, je trouvai le courage de poser une question d'une voix fébrile.

- Et... la deuxième ?

Son regard devint brûlant. Il s'approcha de moi et je ne pus empêcher mon regard de se baisser sur ses lèvres captivantes.

- La deuxième chose que je sais- et dont je sur est que je veux t'embrasser, Eve.

Et avant que je ne réalise ses paroles. Il posa tendrement ses lèvres sur les miennes.

Je ne réalisai pas ce que je faisais alors que je mis mes mains par derrière sa nuque. D'abord doucement, les lèvres tentatrices de Jeremiah se moulèrent sur les miennes avec plus d'ardeur. C'est absolument enivrant. Avec fièvre, Jeremiah happa mes lèvres et, complètement grisée, j'ouvris ma bouche. C'était fort, c'était bon. Dans ma poitrine, un étrange phénomène se passa ; tout explosa en un feu passionnel sous l'effet de l'excitation. Il était si fougueux, alors que sa langue frôlait la mienne. Ses lèvres étaient un délice et c'était tellement envoûtée que j'empoignais son tee-shirt et l'approcha de moi. D'un désir emporté, je mordillai sa lèvre -ou bien était sa langue ?-, lui arrachant un gémissement qui acheva de me rendre folle. Il se pressa contre moi et je sentis les battements effrénés de son cœur.

Doucement, comme s'il avait peur de tout briser, Jeremiah ôta sa bouche voluptueuse de mes lèvres humides. Nos souffles erratiques se mélangeaient avec ferveur. Il plongea son regard bleu plein de désir dans le mien.

- Je... commençais-je, na sachant pas vraiment quoi dire.

- Tes lèvres, souffla Jeremiah, tes lèvres sont si... Tu me rends fou, Eve.

Je ne sus pas si c'était du à l'excitation, ou bien sa touchante déclaration, mais cette fois-ci, c'est moi qui plongeai contre ses lèvres, me consumant totalement.






























***


Bonsoir mes chères lectrices ! Comme tout les vendredis c'est la mise à jour de la semaine. Et je dis bien LA ;)

Je sais combien d'entre vous attendez avec impatience cette scène et j'espère avoir été à la hauteur de vos attentes! J'espère que ce chapitre fera sourire celles d'entre vous qui sont encore sous le choc des événements de vendredi dernier. N'hésitez surtout pas à vous exprimer sur le sujet.


Passons, N'oubliez pas de voter (vous savez l'étoile, là ?) et de bien sur , commenter. Que pensez-vous de:

- La relation Evemiah ? Ne sont-ils pas mignons? (Perso je lachai des "aw"s pendant que j'écrivais ce chapitre :D)

- Le champ de mars n'est-il pas un lieu extrêmement romantique ?

- Sincèrement, qui veut épouser Jeremiah ?


J'attends vos commentaire avec impatience.


Enfin, bref, je n'ai pas vraiment de question à part. Mais si vous en avez n'hésitez pas à me les partager :) Commentez en masse, les filles !


Tatiana Ng


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