Chapitre 17


                     Mon cœur avait dangereusement commencé à s'emballer. L'homme qui se tenait face à moi, s'interrompit et fit le sourire le plus hypocrite à Jeremiah. Ce dernier gardait sa main chaude contre mon corps et cela me prodiguait d'effroyables frissons de mes orteils aux pointes de mes cheveux frisés. Naturellement, je m'étais tendue. Les deux hommes se fixèrent avec un certain mépris un instant avant qu Jeremiah ne se tourne vers moi, les yeux brillants.

- Eve, je suis heureux de voir que vous êtes finalement venue.

Il s'approcha dangereusement de mon visage et mes yeux s'agrandirent d'effroi. Comme au ralenti je vis son visage s'approcher du mien et je paniquai. Finalement, il posa délicatement ses lèvres contre chacune des mes joues, les embrasant immédiatement. Lorsque je repris mon souffle, je pouvais presque sentir mes joues rouges. Je regardai mon patron alors qu'il me souriait mystérieusement. Je compris alors notre proximité quand je me rendis compte que je pouvais voir que ses yeux s'étaient légèrement assombris. Je tentai de me détacher de lui doucement, mais son bras encercla plus durement ma hanche, me rapprochant davantage de lui.

Ma stupéfaction laissa bientôt place à une grande colère. Il me prenait pour un pantin qu'il pouvait interdire tout mouvement, c'est cela ? Je fronçai mes sourcils. J'allai lui faire voir le fond de mes pensées.

- Eve ? C'est donc ainsi que vous vous appelez mademoiselle ?

La voix de l'homme aux cheveux blonds m'interrompit dans mes pensées meurtrières. Je l'avais carrément oublié. Je me mis à le regardai de plus près. Il était vraiment mignon. Des cheveux blonds clairs, des yeux marron chaleureux, une belle bouche et une grande taille. Son costume était tout à fait à la mode tout en restant classique. Il devait être un peu plus âgé que moi. Peut être s'y connaissait-il dans le grand monde ? Il fallait que je tente ma chance. Mes lèvres s'incurvèrent en un sourire.

- Oui je suis Eve Brastoli, Monsieur... ?

- Appelez-moi, Charles, sourit ce dernier révélant une adorable fossette que je n'avais pas vu avant.

- C'est un plaisir, dis-je souriante alors que la main de Jeremiah se crispait sur ma hanche.

Je le tuai du regard et il fronça les sourcils. Charles se tourna vers mon patron.

- Jeremiah, tu ne nous présente pas ?

Il le tutoyait. Les deux hommes devaient alors bien se connaître même si je sentais l'animosité entre eux. Jeremiah desserra son emprise sur mon corps et eut un grand sourire.

- Eve, voici Charles Baluze, Charles je te présente Eve Brastoli, mon employée.

Le « mon employée » était-il obligatoire ? Il fallait qu'il le rajoute comme cela je ne serai qu'une petite vermine entre deux hommes. Je sentis la colère monter en moi. Mon souffle devin saccadé et je m'écartai de Jeremiah. Il ne me jeta même pas un regard et cela augmenta ma fureur. Pas parce qu'il m'ignorait sciemment mais parce que cela prouvait bien ma place. Une employée. Oh, je ne veux pas avoir une certaine place dans la vie de mon patron. Mais je n'aime pas ce manque de considération. Je ne suis qu'une stagiaire mais il m'a montré beaucoup de respect ces derniers jours, qu'il oubliait devant d'autres personnes. Très bien. Je saluai Charles d'un signe de tête avant de tourner les talons.

Tout le monde était levé et discutait de mondanité avec tout le monde. Aussi, je ne fus pas trop étonnée lorsque mon épaule cogna une autre. Je me tournai pour m'excuser quand je reconnus cette personne. Ses cheveux acajou, son regard brun et hautain, des lèvres rouges. Marine se tenait devait moi. Comme si tout devait arriver le même soir.

- Eh bien, Eve, dit-elle de sa voix nasillarde.

- Excuse-moi de t'avoir bousculée, dis-je en voulant m'éloigner.

- Alors tu as couché avec lui ou non, souffla-t-elle, méprisante.

Je me stoppai abruptement. Contrôlant du mieux que je pouvais l'envie de la gifler, je repris une marche digne et droite et me dirigeait vers une sortie. Par un dédale de couloir j'arrivais dans un autre hall totalement vide. Il n'était aussi richement décoré que la salle. J'avais besoin d'air alors je m'approchai d'une fenêtre ouverte qui donnait une admirable vue sur le Champs de Mars et la Tour Eiffel.

Je soufflai, l'air ébouriffant mes cheveux. La colère quitta peu à peu mon corps alors que l'air frais me relaxait. Je me mis à penser à ma famille que j'allais revoir ce soir, les amis que je m'étais faite et bien sur, Jeremiah. Je ne savais pourquoi, mais depuis quelques temps, je me mettais à penser à lui souvent. C'était extrêmement perturbant. Au fond de moi, je pensais avoir une idée de ce qu'il se passait dans mon for intérieur. Mais je l'ignorai. Je ne ressens rien pour mon patron. Sauf une étrange affection qui s'explique du fait qu'il soit diaboliquement beau et qu'il m'intrigue. Il peut être un parfait goujat tout comme un vrai gentleman. Je ne savais pas trop comment réagir avec lui.

Comme j'étais perdue dans mes pensées, je ne vis pas la personne s'adosser, comme moi, à la fenêtre. Cependant je sentis immédiatement son regard intense. Je tournai vivement la tête et sursautai en reconnaissant la personne. Je sursautai tellement fort que je perdis l'équilibre et faillit chuter en arrière si, bien sur, Jeremiah Haccews ne m'avait pas rattrapé à temps. Il me remit debout sans un mot. Ignorant sa présence je me remis à observer la tour Eiffel, soupirante. Le silence s'installa entre nous et, bizarrement, il ne me gêna pas. J'étais bien ainsi, lui à mes côtés dans un parfait silence.

- Vous êtes absolument ravissante dans cette robe, Eve.

La voix de Jeremiah me coupa dans ma réflexion. Je me tournai vers lui et croisai son regard bleu intense. Je rougis. Je me sentis obligée de lui rendre son compliment. Je ne sais pas quelle forme de politesse ma mère m'avait inculquée mais cela me poussais à ouvrir la bouche.

- Merci, vous êtes beau aussi, monsieur Haccews.

Il souffla et se rapprocha imperceptiblement de moi. Je ne reculai cependant pas, sentant maintenant son souffle chaud sur mon visage. Il avait les sourcils froncés.

- Je sais que je me suis assez mal comporté avec vous tout à l'heure, mais je vous en prie, ne m'appelez pas ainsi. J'ai l'impression que vous érigez des murs entre nous, dit-il doucement.

Une partie de moi voulut le rassurer tandis que l'autre se rappela l'affront que j'ai subi quelques minutes plus tôt. Je croisai les bras.

- Oh, comme les murs que vous avez construits en me présentant à Charles ?

Je savais que je le provoquai. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas querellés. Cela ne me manquait pas. Je préférais grandement les moments où nous nous entendions bien. Mais il faut croire que nous ne pouvions que nous disputer. Je vis ses narines se gonfler.

- Je ne voulais pas faire cela, répliqua-t-il maintenant agacé.

- Oh, donc vous ne voulez pas me rabaisser devant des gens plus « importants » ?

Il ouvrit de grands yeux et s'approcha de moi. Nous étions maintenant face à face. Je tentai de me faire paraître plus grande mais c'était peine perdue. Il me surplombait de tout sa puissance et me faisait sentir minuscule. Et je détestais cela. Avec hésitation, il mit sa main sur mon épaule et me regarda tendrement. Son contact m'électrisa.

- Eve, je ne voudrais jamais vous rabaisser, souffla-t-il.

Il paraissait vraiment sincère. J'étais un peu confuse. Je décroisai les bras. Nous nous fixions un long instant avant que je ne baisse le regard.

- Alors pourquoi, l'avez-vous fait ?

Son visage se tendit puis il souffla. Il enleva sa main de mon épaule pour se la passer sur le visage. Il part soudainement vraiment gêné.

- Je-je vous ai vu avec ce Charles et je... je déteste cet homme. Il n'a pas bonne réputation et tout ce qu'il est, il le tient de la fortune de ses parents. Et quand je l'ai vu avec vous, faisant son stupide numéro de dragueur... j'étais vraiment énervé. Je n'ai pas réfléchi, je suis vraiment désolé si j'ai pu vous blesser Eve ce n'était pas mon attention. Je...

- Ca va, Jeremiah, coupai-je.

J'avais posé ma main sur son épaule et lui souriait gentiment. Il me regardait de ses yeux trop bleus. Il m'avait paru tellement honnête et authentique. Cela me rendait heureuse qu'il s'excuse ainsi et qu'il ait fait tout cette comédie pour, en quelques sortes, me protéger. Cela me remplissait d'une certaine béatitude. Je ne savais pas pourquoi mais j'étais heureuse.

- Vous n'êtes pas en colère ?

Il paraissait tellement peu sur de lui que cela me fit sourire davantage. Il se détendit alors et sourit à son tour. Toute colère avait disparue de mon corps. Je regardai Jeremiah qui me regardait aussi. Nous étions tellement proches. L'air se chargea alors d'électricité. Je ne sais qu'elle force me posa à me rapprocher de lui. Quant à lui il mit doucement, comme s'il craignait que je ne débatte, ses mains sur mes hanches. J'étais presque complètement collée à lui. Je sentais son buste musclé contre ma poitrine, son souffle sur mes épaules dénudées. Je frissonnais de désir.

Mon cœur s'emballa alors que Jeremiah mit l'une de ses mains sur mon visage rouge. Durant tout ce temps nous ne cessions de nous regarder. Il baissa subitement ses yeux assombris aux pupilles dilatés sur mes lèvres et je fis de même, me morigénant ensuite. Alors qu'il était à quelques centimètres de ma bouche, je lâchai un soupir d'appréhension.

- Eve, souffla Jeremiah.

J'ouvris les yeux –que je n'avais pas remarqué avoir fermé, pour rencontrer les prunelles azur de Jeremiah. Elles semblaient demander mon approbation. Mes yeux se baissèrent à nouveau sur ses lèvres et il dut prendre cela comme une autorisation car il me rapprocha de lui et pencha la tête pour, je suppose, m'embrasser.

Cependant une sonnerie nous coupa dans notre mouvement. Je rouvris les yeux et comprit que c'était la montre de Jeremiah qui venait de signaler les vingt-trois heures trente. Je ne savais pas que ce genre de montres se portait encore. Cela ma fit penser que mon train partait à minuit moins le quart. Minuit moins le quart.

- Oh mon Dieu, m'écriai-je en poussant Jeremiah.

Il faillit tomber tant il était surpris par mon brusque changement d'attitude. Quant à moi, une multitude de pensées s'entrechoquaient dans mon esprit. Il était vingt-trois heures trente. Mon train partait dans un quart d'heure. Le temps de se rendre à la gara était de dix minutes en voiture. J'avais laissé ma voiture chez le garagiste. Mon billet était dans mon sac qui était au vestiaire. Je commençai à paniquer quand deux mains puissantes m'attrapèrent les bras.

- Eve, que se passe-t-il ? Tout va bien ?

- Non, rien ne va. Il faut que je prenne mon train pour aller chez mes parents. Mais il vient dans quinze minutes. Je n'ai pas de voiture et je- commençais-je frénétiquement.

- Très bien calmez-vous, Eve, dit doucement Jeremiah en passant ses mais sur mes bras. On va trouver une solution.

Je tentai de me calmer. Si je ratais ce train, mes parents ne me le pardonneraient pas. Ma mère tient tellement à ce genre de rencontre familiale. Je ne veux pas la décevoir. Je pris de grandes respirations.

- Je vais vous emmenez à la gare, d'accord ?

- Vraiment, dis-je surprise.

- Oui, il faut juste que nous quittions l'hôtel sans se faire apercevoir.

Je comprenais. Que dirait-on si l'on voyait son hôte partir avant la fin de la fête ? J'hochai la tête.

- Je connais cet hôtel. Je sais par où sortir, suivez moi.

Il me prit la main et je ne pus m'empêcher de me sentir stupidement heureuse. Jeremiah se montrait adorable avec moi à m'aider ainsi. Je lui étais complètement reconnaissante. Nous marchâmes jusqu'au hall d'entrée où était endormi un jeune homme qui surveillait le vestiaire. Jeremiah tapa du poing sur le comptoir faisait sursauter le pauvre garçon.

- Mes affaires ainsi que celles de Mademoiselle Brastoli, s'il vous plait.

Le jeune homme s'exécuta rapidement et partit chercher nos affaires.

Aussitôt nos manteaux mis, Jeremiah et moi sortîmes de l'hôtel. Il partit rapidement demander ses clés au voiturier. Puis il alla chercher sa voiture. C'est avec admiration que je vis une voiture grise acier arriver devant l'hôtel. Je restais sur les escaliers alors que la vitre s'abaissait.

- Eve qu'attendez-vous pour monter ?

- Je-Jeremiah, vous allez manquer votre soirée !

- Cela m'importe peu, rétorqua-t-il.

- Mais c'est important, pour vous et la société !

- C'est plus important pour moi de vous savoir sauve dans un wagon que seule dans les rues, me cria-t-il.

Je dévalai alors les escaliers et grimpai sur le siège passager. Je me tournai vers mon patron.

- Merci, Jeremiah.

Il se tourna vers moi, me regarda longuement avant de démarrer. Ses yeux me détaillaient et je n'osais détourner mon regard du sien. C'était comme s'il voulait me faire passer un message, quelque chose. Après un moment, il se concentra à nouveau sur la route. Ce n'est qu'en ayant quitté le parking qu'il me répondit.

- Vous me remercierez lorsque vous serez dans le train. 










































***

Bonsoir ! 


C'est les Vacances ! :)

Et je pense que je chapitre serait un super cadeau pour fêter le début de vacances. Alors ça c'est du chapitre fort en émotion, n'est ce pas ? Je suis la seule qui pousse des soupirs à la fin de la dernière phrase de Jeremiah (Oh Jeremiah) ?


Peu importe, Alors... comment avez trouvé la réception ? J'aimerais avoir vos avis sur mon écriture parce que je ne suis pas vraiment à l'aise avec la description...

- Evemiah ? 

- L'action principale ? 


N'hésitez pas à commenter. Je n'ai pas eu beaucoup de commentaires par rapport au nombre de lectures de mes chapitre, alors s'il vous plait faites un effort. Je fais de mon mieux pour trouver des réponses amusantes et complètes à vos commentaires, ne vous gênez pas ^^

Alors question de la semaine: Donnez moi trois personnages de l'histoire et associez-les à un fruit (laissez votre imagination s'exprimer !)


N'oubliez pas (moment pub, oui, je sais, désolée)  Le Gala fait officiellement partie des Wattpad FR Awards. Pour celles et ceux qui n'ont pas lu mon histoire voilà: https://www.wattpad.com/story/24723057-le-gala . Ce serait adorable d'y jeter un coup d'oeil. Et pour celles qui ont déjà lu l'histoire voici où voter : https://www.wattpad.com/173184808-wattpad-fr-awards-2015-xii-fiction-g%C3%A9n%C3%A9rale

Merci d'avance,

TatianaNg





Ps: n'oubliez pas, j'ai Twitter les amis ( https://twitter.com/T_Ngwatt?lang=fr )



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