Chapitre 13
Je m'éveillai avec un atroce mal de tête. Je pourrais presque sentir mon cœur cogner dans mon cerveau. C'était horrible. Je geignis. Lentement, je caressai les draps de mon lit. Ils étaient étrangement doux et sentaient la menthe. C'était curieux. Je ne me sentais pas chez moi. J'ouvris en grand les yeux. Tout était sombre mais pas assez et je parvenais à distinguer les formes de la pièce pour en venir à une simple et effrayante conclusion : je n'étais pas chez moi. Mon cœur s'affola immédiatement. Une multitude de scénarios prirent place dans mon esprit et je tentai de me lever. Mais je le fis trop rapidement, car, mon corps n'ayant pas totalement décuvé, je m'étalai à terre. Heureusement, je ne fis pas de bruit, mais j'avais encore plus mal qu'avant. Je me rassis sur le lit et tentai de réfléchir convenablement. Je regardai mon corps et poussai un soupir de soulagement en découvrant que j'avais toujours ma tenue de la veille.
Après avoir laissé un moment mon esprit se réveiller, en ignorant la douleur que je ressentais, je me levai et tentai de trouver la sortie. Je ne savais pas où j'étais ni comment j'étais arrivée là. Trouvant une poignée, j'ouvris la porte et la lumière parvenant du couloir me brula les yeux. Seigneur, plus jamais une goutte d'alcool de passera ma bouche. Je fis un pas hors de la pièce en plissant les yeux et entendis distinctement des éclats de voix provenant d'une autre pièce se trouvant en bas. Je supposai être dans un loft à deux étages, comme on peut en trouver dans la capitale. Je trouvai l'escalier et entrepris de le descendre. Mes pieds nus sur les marches transparentes, je descendais doucement l'escalier et les voix s'intensifiaient. Je priai pour que ce soit pas des psychopathes qui enlèvent les jeunes femmes comme moi et les envoient dans un pays inconnu comme la Roumanie ou je ne sais encore. Je priai si fort que je ne fis pas attention à la dernière marche de l'escalier et la manquai. Avec dépit, je vis le sol s'approcher de moi et tombai au sol pour la deuxième fois. Ce n'était pas ainsi qu'allait se calmer ma gueule de bois.
Les voix cessèrent et j'entendis des pas se rapprocher. Je tentai de me relever pour paraître moins stupide.
Quelle ne fut pas ma stupeur et mon effroi lorsque je ne vis nul autre que Jeremiah Haccews se tenir devant moi, absolument magnifique dans son costume gris anthracite, un horripilant sourire sardonique sur le visage.
- Mon-monsieur Haccews ? Bredouillai-je misérablement.
Je vis son visage se tendre et me rendis compte que je venais de l'appeler par son nom. Mais c'était vraiment le cadet de mes soucis étant donné que je me trouvais devant mon patron, dans une mini robe, pieds nus, avec la gueule de bois et au sol qui plus est. J'eus une envie lamentable de rire de mon pauvre sort. Mais il restait tout de même un point à éclairer. Un point assez important d'ailleurs. Je pris sur moi, et inspirai en prenant ma voix la plus posée.
- Pourquoi, êtes-vous là ? Enfin, je veux dire, où suis-je ?
Le sourire de Jeremiah s'agrandit et il fut alors très difficile pour moi de regarder autre chose que son séduisant visage. Aujourd'hui encore, mon patron étincelait de beauté. Sa mâchoire carrée semblait fraichement rasée et je me voyais sans difficulté m'avancer pour la caresser. Je me repris, complètement outrée par mes pensées. Un mal de tête cuisant me contraint à pendre ma tête entre mes mains en plissant les yeux. Je sentis deux mains fraiches mes les retirer.
- Vous feriez mieux de boire un peu d'eau et de manger, dit doucement Jeremiah.
Il m'amena vers une pièce que je devinai être la cuisine. Il me fit asseoir et plaça un verre d'eau devant moi. Je le bus. La cuisine était moderne et épurée. Des meubles de cuisine blancs qui ne semblaient jamais avoir servis, du carrelage gris, tout était simple et concis. Comme le bureau de Jeremiah. Sobre et impersonnel. Mes yeux s'agrandirent quand mon cerveau fit le lien entre cette cuisine, Jeremiah et son bureau. Je me tournai vers lui et le pris à m'observer. Je rougis d'embarras et il sourit narquoisement.
- E-est-ce qu'on est chez vous ?
- Eh bien, oui, répondit-il.
Je le voyais qui guettait ma réaction. Alors, tout d'abord, le souffle me manqua. J'étais chez mon patron. Combien de personnes ont eu « l'honneur » de dire ce genre de phrases ? J'étais complètement sous le choc. Et me plaignais de mon sort. C'est toujours à moi que ce genre de choses arrive. Il fallait que je parte immédiatement. Je ne pouvais rester dans cet appartement plus longtemps. C'était complètement inconvenant et contre mes valeurs. Je me levai.
- Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, Jeremiah.
Il soupira. Je levai un sourcil, confuse.
- Vous ne pouvez pas partir, dit-il simplement.
- Ah, et pourquoi donc, répliquai-je acerbe.
J'étais assez agacée et il le devint aussi.
- Parce que vous n'avez pas de chaussures.
- Rendez-les-moi alors.
- C'est... un peu plus compliqué qu'il n'y parait, dit-il en se frottant le menton.
- Et pourquoi ?
- Asseyez-vous s'il vous plait.
A contre cœur néanmoins alertés, je me rassis. Je le fixai en attendant qu'il commence.
- Hier, vous étiez sortie avec Noam hier, commença-t-il.
L'effroi se peignit doucement dans mes yeux.
- Et je suis venu vous cherchez tôt ce matin parce que Noam m'avais appelé.
- Attendez, coupais-je. C'était vous qui m'avait ramené ici ?
Mon souffle devint saccadé alors que les souvenirs remontaient. Tout absolument tout me revenait en mémoire Du début jusqu'à la fin. Horrifiée je regardai mon patron hocher la tête, une lueur de moquerie scintillant dans ses yeux bleus. Il continua.
- Donc Noam m'avait proposé de venir avec vous mais j'avais refusé étant donné que je n'aimais pas sortir. Mais vers les cinq heures de matin, il m'a appelé pour me supplier de venir le chercher. Comme il était visiblement soul, je suis venu. Et comme Noam insistait, je vous ai aussi ramenée.
Au fur et à mesure de son petit récit, je perdais mes moyens. D'abord, j'ai pensé que c'était un peu bizarre de ne pas aimer sortir en boite, pour quelqu'un de son âge, puis je ressentis un peu de compassion étant donné que Noam l'avait surement réveillé en pleine nuit. Mais le pire était bien que Jeremiah m'avait vue dans un état déplorable. La nuit dernière était folle. Je m'étais complètement lâchée. Cependant ma mémoire s'arrêtait au moment où Jeremiah nous déposaient, Noam et moi, sur la banquette arrière. J'étais sur, d'après mon état, d'avoir fait quelque chose de navrant. Je mis piteusement ma tête entre mes mains et pleurai intérieurement sur mon sort.
- Eve, appela Jeremiah face à mon silence.
- Est-ce que... j'ai fait quelque chose ?
- Pardon ? demanda-t-il, confus.
- Est-ce que, par hasard, j'ai fait des choses que seule une personne soule pourrait faire, demandais-je en détournant le regard.
Jeremiah darda son regard hypnotisant sur moi et souris diaboliquement. Un frisson me parcouru.
- Si vous voulez savoir, vous vous êtes réveillée sur la route et avez déclaré avoir mal aux pieds. Vous avez donc jeté vos chaussures par la fenêtre.
Je gémis de honte. Non seulement j'avais jeté l'une de mes plus belles paire à talons ais en plus devant mon patron. Cela sembla amuser l'homme en face de moi car il continua.
- Oh, et je ne parle même pas du fait que vous m'ayez confondu avec Ansel.
- Stop, me plaignis-je.
- Et le fait que vous vous soyez délibérément moqué de moi en insinuant que je ne savais pas m'amuser ? Dois-je vous rappeler votre stimulant discours sur les strings ?
Je me levai subitement et m'avançai vers mon patron avant qu'il ne parle davantage. J'avais les joues cuisantes de honte. Je posai mes deux mains sur sa belle bouche. Il fut alors dans l'impossibilité de parler. Il posa son regard azur et me transperça de ses pupilles. Un moment embarrassée par notre proximité, je sentis mon cœur s'affoler. L'air devint plus lourd. Jeremiah m'examinai profondément. Je me perdis un instant dans son regard avant qu'une douleur vive ne me prenne la main. Je la retirai et découvris des marques rougies de dents.
- Vous m'avez mordue !
Jeremiah un une secousse aux épaules. Puis autre. Il mit sa propre main devant sa bouche et son torse s'agita convulsivement. J'entendis un son sortant de sa bouche avant qu'il n'éclate d'un grand fou rire. J'étais estomaquée devant son apparente hilarité qui commençait à m'agacer.
- Arrêtez de vous moquer de moi, dis-je.
- Alors arrêtez de me faire rire, répondit-il.
- Je ne vois pas comment je vous fais rire, répliquai-je.
- Votre visage... votre visage est si expressif.
Je clignai de yeux et Jeremiah repartit à rire. Confuse je ne vis pas Noam débarquer dans la pièce.
- Eve, tu es réveillée !
- Salut, Noam souris-je.
Il tourna la tête et regarda étrangement son frère. Jeremiah avait repris son visage normal même si ses joues restaient teintées par l'amusement. Il haussa les épaules et se concentra sur moi.
- Super soirée, n'est-ce pas ?
Je lui souris de toutes mes dents. Même si je me suis réveillée avec une incroyable gueule de bois et que je me suis ridiculisée devant son frère –et accessoirement mon patron-, c'était une soirée géniale.
- Carrément, j'ai adoré !
- Faudra qu'on remette ça un jour, dis Noam en essayant de faire sa cravate.
- Tu pars déjà, demandais-je en regardant son accoutrement.
Il avait mis un costume noir ainsi qu'une chemise blanche. C'était drôle de le voir accoutré ainsi. Il paraissait beaucoup plus sérieux et ressemblait davantage à son aîné. Les vêtements paraissaient plus grands, je devinai donc qu'il les avait empruntés à son frère. Ce dernier me fixait de son imposant regard bleu. Noam me sourit et s'approcha pour me pincer la joue.
- J'ai une urgence, mais comme je n'ai pas encore mangé et que j'ai toujours mal à la tête, je vais prendre mon petit déjeuner.
Il se mit à sortir pleins de choses des placards en aluminium et les déposa sur la table. En voyant toutes ces choses délicieuses à manger, on ventre se mit à gronder de plaisir. Je priai pour que personne ne l'ai remarqué mais les deux regards étonnés des deux frères me firent rougir de honte. Noam éclata de rire.
- Je n'ai même pas sorti de poulet que « Big Mama » se réveille.
- Big Mama, souleva Jeremiah un peu confus.
- N'appelle pas mon ventre Big Mama, criai-je outrée.
Noam fixa soudainement mon cou. D'un geste brusque il approcha sa main de ma poitrine et prit un objet que j'identifiai comme un morceau de papier. Il me sourit ironiquement puis il lut.
- « Tu étais vraiment très jolie ce soir, Harry, le barman ». Oh et il y un numéro aussi. Petite coquine, taquina-t-il.
Mon visage devint rouge de gène. Je sentais le regard perçant de Jeremiah sur moi avant qu'il n'arrache le papier à son frère. Il lut les lignes et je vis son visage se tordre de colère.
- Il doit sortir cela à toutes les filles mignonnes.
Etait-ce une façon de dire que j'étais mignonne. Quelle pensée de collégienne, me maudis-je aussitôt. Je rougis davantage. Le sujet fut clos et nous mangeâmes ensemble. Nous parlions avec bonne humeur et je ne pouvais m'empêcher de sentir le regard pesant de Jeremiah sur moi. Il avait l'air changé ce jour-là. Je ne savais pas en quoi mais cela m'intriguait.
Après avoir mangé, Noam prit le parti de me ramener chez moi. Son frère n'insista pas parce que lui aussi devait se rendre au bureau.
- Eve, tu prends mes habits, dit Noam en me lançant une boule de vêtements.
- Ça sent l'homme, geignis-je.
J'avoue que j'étais extrêmement agaçante. Mais j'avais de plus en plus mal à la tête. Après m'être finalement habillée, je rejoignis les garçons qui se payèrent ma tête. Je levai les yeux au ciel en regardant leurs tenues de businessmen.
- Mais sérieusement qui travaille un 14 février ?
- Les gens qui un important travail, dit innocemment Jeremiah.
- Que vas-tu faire toi, demanda son frère.
- Personnellement, je comptai m'affaler sur mon lit, manger des cochonneries devant un bon film.
- L'attitude commune d'une stupide célibataire, rit Noam.
Je le frappai à l'épaule et il rit. Jeremiah nous regarda un instant avant de se concentrer sur la route. Les frères Haccews me déposèrent et je les saluai de la main, les laissant vaquer à leurs occupations professionnelles.
***
Bonsoir!
Alors troisième semaine de cours et je suis déjà découragée... :( J'ai hâte de me retrouver en vacances, pas vous ?
Bon, alors, chapitre assez drôle, franchement, je me suis amusée à l'écrire et j'espère que vous avez eu du plaisir à le lire :)
La dernier fois je n'ai pas eu autant de commentaire que ce que à quoi je m'attendais. Oui, il ya eu de nouvelles lectrices qui ont adorablement commenté mon dernier chapitre. Mais il manquait mes lectrices habituelles qui se reconnaîtrons ;)
Alors j'ai pas beaucoup de question aujourd'hui, mais dites moi ce que vous pensez du chapitre, de l'histoire en général et même des personnages ? A vos claviers !
TatianaNg
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