Chapitre 9
Je tapotai mes doigts sur le volant. La musique qui passait était entraînante. Je balançais la tête de gauche à droite, attendant patiemment que le feu soit vert. J'avais loué une voiture pour mon séjour à Paris. C'était une petite voiture grise qui était assez passe-partout mais avec laquelle je n'avais pas de mal à me garer. Addison tapotait sur son téléphone, en chantonnant les paroles de la chanson de temps en temps.
Nous venions de l'aéroport. Nous étions parties déposer Garrett qui devait prendre son avion pour rentrer à New-York. Addison et lui avait réussi à se disputer au moins dix fois en moins de quarante-huit heures. Ils étaient infernaux. Mais les avoir tous les deux dans la même pièce, me rappelait un peu ma vie à New York. Addison avait emménagé avec moi dans mon petit appartement ou plutôt suite de l'hôtel où je séjournai. Addison n'avait cessé de fantasmer sur la ville de Paris. Elle avait passé les deux jours à faire les magasins aux Champs Élysées, dévalisant un à un les plus prestigieux magasins de grandes marques. Bien sûr, cette accro de mode prétextait un besoin d'habits urgent pour le voyage organisé par Indigo.
Le voyage, parlons-en. J'avais appelé Hilary. Ma très chère patronne avait décidé que partir en voyage nous permettrait de faire de la pub pour la SMG. C'est donc naturellement qu'elle a proposé à Jeremiah de nous inclure dans l'évènement. Indigo avait, bien sûr, accepté la proposition, remettant alors la promotion de son parfum à plus tard. Le tant attendue semaine de voyage arrivait à grands pas et c'était avec la plus grande évidence qu'Addison et moi avions choisi la Sicile. Non seulement j'allais être avec Noam, Cassandre, les jumeaux et Raphael mais en plus, c'était un atout professionnel indéniable. En effet l'Italie n'était pas l'un de nos plus grands clients. Mais nous allions remédier à cela. De plus mes compétences en Italien seront très utiles. Depuis donc, quelques jours, nous organisions notre voyage en Italie qui se résumait principalement à dormir, manger, plage et surtout fêtes mondaines.
J'avais prévu de passer chez mes parents qui habitaient à deux heures de la capitale. David, Alexander et Chloé allaient être présents et ce sera pour moi l'occasion de voir ma famille avant mon voyage. Seul Maden sera absent, il est en plein championnat de basket à Chicago. Je déposai Addison donc en centre-ville avec une réplique des clés de notre suite/appartement. Le trajet, ne fut pas long, rythmé par la musique de la voiture. Je chantai à tue-tête une chanson pop alors que j'entrai dans ma ville natale.
J'arrivais bientôt devant la maison familiale. Mes parents n'étaient pas au courant de mon arrivée. Excitée de leur faire une surprise, je garai rapidement ma voiture et sortis en sautillant. Je ne vis pas la dalle posée malicieusement sur mon chemine alors que mes pensée vagabondaient sur ma famille. Aussi, je me pris le pied gauche dedans, me cognant mon orteil durement sur la dalle en béton. Je couinai et perdis tout sens d'équilibre. Accablée et serrai les dents avant de m'effondrer sur le sol. Ça faisait mal ! Je râlai en tentant de contrôler ma douleur. Ulve beau spectacle je devais faire à être au sol en me tenant le pied. Après quelques secondes d'inertie, je me relevai et avançai en titubant vers ma maison.
Je sonnais à la porte, et l'habituelle sonnette un peu vieille résonna dans l'entrée. J'entendis des pas et sut immédiatement que c'était ceux de mon père. Quelques secondes plus tard, sa tête me fit face. Il me regarda, étonné, avant de froncer les sourcils à mon évidente situation. Cela faisait bien longtemps que ma maladresse n'était pas venue me jouer des tours. Je lui souris grandement avant de me jeter dans ses bras. Alberto Brastoli, avec son intouchable moustache sous le nez, ses yeux brillant d'intelligence et son teint halé par le soleil d'Italie, m'avait incroyablement manqué. Ses bras se resserrent autour de moi et son odeur m'enveloppa me faisant retourner en enfance.
- Eve ! Je ne savais pas que tu allais venir.
- C'était une surprise, papa, ris-je.
- Eve !
C'était Marguerite, la benjamine de notre famille qui venait de crier mon nom. Elle vint me faire la bise et je remarquai quelque chose de changé chez elle. Marguerite, notre petit garçon manqué, qui ne cessait d'attraper des insectes, était en robe. Marge, en robe !
- Hé, Marge, tu as... grandi.
Elle parut un peu gênée et retourna dans le salon. Je m'avançai dans la même direction qu'elle et tomba sur David, l'ainé. Il me prit dans ses bras et me serra fort. David avait toujours été le grand frère protecteur. Sa femme Cecilia, une adorable femme aux longs cheveux châtains, me fit gentiment la bise. Chloé et Alexander vinrent à leur tour me saluer joyeusement. Chloé, quant à elle, était plutôt la sœur folle qui me servait de confidente. Maden était le petit joueur taquin et Alexander, le surdoué un peu timide. Mais il était l'un des meilleurs en danse. Selena, me fit une grosse bise qui me fit rire. Selena restait la plus extravertie d'entre nous. Alors que Chloé et moi, pouvions avoir l'air un peu réservées, elle n'avait aucune peur ni honte. Marguerite était notre dernière qui en profitait bien. Une fille turbulente mais qui savait nous faire rire de son sarcasme.
Je cherchais des yeux ma mère même si je savais où j'avais le plus de chance de la trouver. Fali, de son vrai nom Fifaliana, était un vrai cordon-bleu. Elle adorait cuisiner et passait le plus clair de son temps à apprendre de nouvelles recettes. Je marchai jusqu'à la cuisine où je la trouvai, affairée derrière son four.
- Maman, appelai-je.
Elle se retourna faisant tourner sa robe traditionnelle malgache qu'elle adorait. Ses yeux noirs s'ouvrirent en me reconnaissant. Elle se précipita pour me prendre dans ses bras maternels.
- Eve, ma chérie ! Qu'est-ce que tu fais là ?
- Surprise, ris-je.
Elle rit avec moi et passa sa main dans ses cheveux bouclés. Ses cheveux, comme ceux de mes autres sœurs, étaient satinés et bouclés. Il n'y avait que les miens qui étaient revêches et ternes. J'en avais fait un vrai complexe au collège. Elle me regarda tendrement. S'il y avait une chose qu'elle adorait plus que la cuisine c'était les valeurs familiales. Je savais qu'elle faisait de son mieux pour qu'on se voie tous au moins cinq fois par an. Nous étions tous partis à l'étranger. Chloé parcourait le monde du mannequinat, Maden jouait dans les plus grandes métropoles du monde, Alexander avait commencé l'école d'ingénieur à Strasbourg, et j'étais partie à New York, trois ans. Nous étions sept enfants, et pourtant, nous étions aussi soudés que les cinq doigts de la main. Ma mère faisait tout pour que cela soit le cas.
Je me mis soudainement à penser à la famille de Jeremiah. Je ne savais pas comment fonctionnait cette dernière, mais les rares fois où Jeremiah m'en avait parlé, il avait exprimé un respect infini à son père et à la fois une certaine froideur envers sa mère. Je soupirai. Il arrivait à s'immiscer dans mes pensées, alors même que je me trouvais à plusieurs kilomètres de lui. Ma mère me coupa dans mes pensées en posant sa main sur ma joue.
- Tu es belle, dit-elle en caressant mon visage.
Puis, elle tapa de sa main, en appelant joyeusement la famille à table.
Nous étions tous assis autour de la grande table familiale, chacun à sa place. Ma mère servit le repas et nous fîmes l'habituelle prière. Mes parents étaient très pieux. Ils étaient de fervents participants à la vie paroissiale de notre petite ville. Le repas se passa dans une ambiance joyeuse. Alexander prit soudainement la parole. Il n'était des plus bavards à l'opposé de Maden mais était très cynique.
- Eh Marge, c'est pour qui cette jolie robe ?
Marguerite rougit et s'enfonça dans sa chaise. Marguerite, timide ? C'était extraordinaire ! Je me demandais bien ce qui lui arrivait mais me doutais que cela avait un rapport avec l'adolescence. Et peut-être même avec un garçon. Selena prit la défense de sa cadette.
- C'est moi qui lui aie prêté cette robe !
- Dis-nous Maggie, est-ce qu'il y aurait un jeune homme derrière tout ça, taquina Chloé.
Chloé était une véritable commère. Je vis du coin de l'œil, mon père et David porter plus d'attention à la conversation. Cecilia posait un regard amusé sur Marguerite qui rougissait à vue d'œil. Marguerite avait le teint plus foncé que nous autres. Elle ressemblait plus à ma mère physiquement. J'avais souvent douté qu'elle soit complexée du fait de sa différence par rapport à nous mais David, qui possédait le même teint qu'elle la rassurait. Elle avait toujours été un vrai garçon manqué.
- Non, souffla Maggie-la-timide.
Chloé et Selena éclatèrent de rire. Ma mère se forçait de ne pas rire pour ne pas vexer la benjamine qui restait la plus susceptible. Mon père décida d'intervenir.
- Laissez ma fille tranquille, lança-t-il, les yeux brillants d'une lueur amusée.
Cette journée avait été absolument reposante. J'étais en pleine forme et donc prête pour ce fameux voyage. Sur le chemin du retour, je ne pouvais m'empêcher de penser à tout ce qu'on fera en Sicile. J'avais tellement hâte. J'arrivais devant mon immeuble, et descendis dans la voiture. Arrivée devant ma porte, je la déverrouillai avec la clé. Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis Addison, en sous-vêtement, se pavaner sur de la techno. Mon appartement était sans dessus-dessous. Je n'étais même pas partie une journée entière qu'Addi avait déjà marqué son territoire. Je ne savais pas si je devais éclater de rire ou pleurer.
- Addison, criai-je à travers la musique.
- Eve, s'écria mon amie. Viens danser avec moi.
- Addi, soufflais-je.
Elle comprit le message en suivant mon regard. Il y avait un million de sac de shopping qui jonchait mon sol. Je ne parlais même pas des pots de glace qui étaient nonchalamment posés sur la table. J'envoyais un regard noir à Addison qui se dépêcha de ranger son bazar. Elle savait que je n'aimais pas que mon chez-moi soit dérangé. Enfin, sauf quand c'était mon fait. Le temps que madame ne range ses affaires, j'avais arrangé un peu l'état de mon salon. Je ne comptais pas garder cette appartement longtemps, alors je préférais le garder propre et ainsi, faciliter mon prochain déménagement.
Addison revint dans le salon et s'assit sur le canapé aux côtés. C'était vrai qu'il faisait une chaleur étouffante, aujourd'hui. Je n'hésitai pas à me mettre en sous vêtement à mon tour. Addi et moi n'avions pas de pudicité concernant nos corps. Addison était une amie très proche, au même titre que Cassandre. Ainsi, il n'y avait aucune honte entre nous.
- Javier est très mignon, lâcha-t-elle.
Je le regardais un instant avant d'éclater de rire. Elle se tourna vers moi et fit mine d'être vexée. Addi était excellente.
- Hé ! Arrête de te moquer de moi, geignis la rousse en croisant les bras.
- Sérieusement Addi ? Javier ?
- Quoi ! J'ai toujours craqué sur les latinos !
Je levai les mains, encore hilare, en signe d'innocence. Mais imaginer Addison avec Javier était absolument risible. Je me dirigeai dans ma chambre mais Addison me suivit.
- En plus, Ambrosio aussi est à croquer !
- C'est son jumeau, Addi, dis-je en levant les yeux au ciel.
J'ouvris mon armoire et regardai mes vêtements. Je me demandais ce que j'allais bien pouvoir apporter en Sicile. Mes pensées convergèrent bientôt vers celui qui les peuplait si souvent : Jeremiah. Est-ce que lui aussi, part en vacances ? C'est le patron, peut-être ne s'autorisera-t-il pas des jours de congé. Je n'arrête pas de penser à lui. C'en est énervant.
- Eh bien, ça en fait deux pour le prix d'un !
Je revins sur terre et me retournai vers Addison, assise en tailleur sur mon lit. J'éclatai de rire.
- Addison, tu es impossible !
Elle me regarda au travers de sa monture fluo en haussant les épaules.
- Quoi ?
Je secouai la tête ne pouffai comme une baleine. Je pris deux robes et les montra à mon amie.
- Rose ou Jaune ?
- Prends les deux, elles sont sexy, railla Addison.
Je roulai des yeux et jeta les deux autres robes dans ma grande valise. Addison m'imita et nous passâmes les deux heures suivantes à ranger notre valise et à parler tout en dansant sur la musique émanant de la télévision.
***
Bonjour!
Alors d'abord, je m'excuse pour mon léger retard. Je n'ai pas réussi à trouver le temps de poster hier soir, oups.
Pas grand chose à dire, sur ce chapitre. J'avais envie de faire une pause de Jeremiah, sachant qu'on va le voir vraiment beaucoup plus dans la suite ;) CE chapitre est donc un chapitre filaire, c'est à dire, pas important mais mon livre porte un nom. Amour&Ambition. Amour, c'est l'histoire Evemiah, et Ambition, cela concerne Eve et son évolution. Et quelle évolution sans la famille? En plus, j'aime écrire sur la famille d'Eve, aha :)
Donc, questions:
- Addison ?
- Hâte d'aller en Sicile ? (prochain chapitre, promis, juré)
- Si vous voulez en savoir plus sur le casting, venez en message privé, je veux laisser place à votre imagination ;)
A bientôt!
TatianaNg
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