Chapitre 5


L'adrénaline.

C'est une hormone sécrétée en réponse à un état de stress ou en vue d'une activité physique, entraînant une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la vitesse des contractions du cœur et une hausse de la pression artérielle. Elle répond à un besoin d'énergie, par exemple pour faire face au danger. Enfin c'était ce que disait Wikipédia. C'était une émotion qu'on disait forte, instinctivz et parfois irrationnelle. Cette force qui contrôlait nos mouvements les plus fous. Personnellement, je n'ai jamais vraiment ressenti cette adrénaline. Enfin, je suppose que j'ai dû la sentir quand je faisais des grandes attractions aux foires. Mais pas plus que cela.

Mais aujourd'hui, en ce lundi doux et ensoleillé, je la sentais couler en moi. J'étais nerveuse, comme si je pouvais exploser à tout moment. La tension m'habitait entièrement. Je serrai mon sac contre moi. Je pris une grande inspiration et franchis les portes que je n'aurais jamais pensé passer à nouveau. Le hall moderne s'étala en face de moi. Il était grandiose. Cela avait beaucoup changé en trois ans. Enfin, cela était évident car, en trois ans, Indigo avait connu une croissance exponentielle, connaissant ainsi un chiffre d'affaire conséquent. D'après mes souvenirs l'entreprise avait atteint un tel niveau économique qu'elle était entré presque entrée en bourse. Je pense cependant qu'une mini crise boursière avait fait rétracter la demande. Enfin, tout ça pour dire que le hall respirait l'évolution et une classe démesurée.

Cela me rappela mon premier jour ici. Je m'en souvenais comme hier. Et j'étais exactement dans le même état. Fébrile. Mais cette fois-ci, j'étais fébrile à l'intérieur. De l'extérieur, on ne voyait que madame Brastoli, directrice artistique de la branche française de la Simulcom Media Group. J'avançai d'un pas lent et assuré jusqu'au comptoir. Le jeune homme à l'accueil leva ses yeux marron vers moi. Ils s'écarquillèrent de stupeur et le jeune homme se redressa soudainement. Je fis de mon mieux pour lui sourire gentiment. J'avais un peu de notoriété, mais je n'étais pas froide et hautaine pour autant.

- Madame Brastoli ! Je... Comment...

- Bonjour... Nicolas, lus-je sur son buste. J'ai rendez-vous avec monsieur Haccews.

- Oh, oui, bien sûr. Eh bien, il doit y être déjà. Je vais vous y conduire.

- Non, merci. Pas la peine, je connais le chemin.

Avec un petit sourire, je le dépassai et me dirigeai vers les ascenseurs. Je ne voulais pas que le réceptionniste m'accompagne pour la simple et bonne raison que je voulais que personne ne soit là lorsque je verrai Jeremiah. Je veux garder un semblant de dignité. Car lorsque je me fâcherais vraiment contre Jeremiah... je serrai la mâchoire en y pensant. J'arrivais devant la porte du bureau de Jeremiah. Je ne savais pas si c'était la température du bâtiment mais j'avais des sueurs froides. J'étais quelque peu déçue de ne pas avoir croisé Cassandre ou bien les jumeaux mais je devais faire avec. Je ne vis pas le ou la secrétaire personnelle de Jeremiah alors je toquai à son bureau. Aucune réponse. J'attendis quelques minutes avant de me souvenir qu'à Indigo, il n'était pas mal vu d'entrai dans un bureau vide du fait du manque de salles d'attente. Inspirant, j'entrai.

Le bureau était vide. J'hésitai soudainement. Avais-je le droit d'entrer ? Puis, en réfléchissant bien, Jeremiah avait bien réussi son coup pour me forcer à rester ici –pour mieux me voir souffrir. Alors je décidai de poser mes affaires sur le deuxième bureau présent dans l'office de Jeremiah.

Le bureau de Jeremiah n'avait pas changé si ce n'est que tout me paraissait plus sombre. La clarté qui m'avait frappé la première fois où j'étais entrée dans son bureau, avait laissé place à une douce obscurité. Cependant, le bureau restait aussi sobre et impersonnel, si ce n'est qu'un cadre qui était posé sur la table du bureau. D'un pas tranquille, je me dirigeai vers l'une des grandes baies vitrées qui offraient une incroyable vue sur tout Paris.

Je me demandai comment j'allais réagir à la vue de Jeremiah. Je devais rester professionnelle. Je ne savais pas pourquoi il tenait tant à me garder « prisonnière » mais je ne le laisserai pas gagner. Je le traiterai comme n'importe lequel de mes clients. Bon, avec peut-être un peu plus d'animosité, me connaissant.

J'entendis la porte du bureau s'ouvrir et me retournai. Jeremiah entra dans son bureau, habillé d'un jean noir et d'une veste de costard vert olive. Il était tout bonnement magnifique. Je savais que je ne devrais pas avoir ce genre de pensées, mais j'étais honnête avec moi-même. Il leva la tête et je le surpris à sursauter en croisant mon regard. Je gardai le visage neutre puis je m'avançai jusqu'à lui. D'un fin sourire, je hochai la tête pour le saluer.

- Bonjour, monsieur Haccews.

Il sembla un instant perplexe avant de se diriger vers son bureau où il déposa la liasse de feuille qu'il tenait à la main. Puis il darda ses yeux bleus sévères dans les miens.

- Eve, on ne va pas reprendre cette histoire sur le fait de m'appeler « monsieur », dit-il durement.

Eh bien, il n'a pas l'air heureux. Pas même un bonjour. Je gardai mon sourire. La jouer professionnelle.

- Bien sûr, Jeremiah. Désolée.

Il parut surpris si bien qu'il resta à me regarder fixement une bonne minute. Ses yeux étaient plissés par la perplexité. Puis il se mit à sourire narquoisement. Oh ce sourire. Il me faisait avoir des bouffées de chaleur et pourtant je ne pouvais m'empêcher de trouver ça irritant. Je me rappelai de mes premiers jours à Indigo quand je prenais Jeremiah pour un arrogant et stupidement riche patron. Il avait pour habitude de me servir cet électrifiant sourire narquois. Je décidai de reprendre la conversation.

- Donc, Hilary m'a dit que vous vouliez lancer une marque de cosmétique. Le nom n'a pas encore été choisi pour le premier parfum dont la sortie est actuellement prévue pour début janvier...

- C'est exact, approuva-t-il, le sourire aux lèvres.

Je sortis un petit carnet de mon sac. Mes mains étaient prises de légers tremblements. Je ne savais pas vraiment ce qui m'arrivait mais ne m'en préoccupai pas davantage.

- Eh bien, dites-moi vos idées.

Durant l'heure qui suivit, tout se passa calmement. Enfin, en apparence. Jeremiah transpirait tellement la confiance que j'en étais excédée néanmoins horriblement stimulée. Il n'arrêtait pas de me regarder ouvertement, sans aucune gêne apparente, avec cet idiot sourire en coin, que j'avais juste envie d'arracher. Il était l'image même du patron playboy, briseur de cœur et diablement sexy. Et les pensées qui me montaient à la tête faisaient tout pour me faire oublier mon but présent. Je faisais cependant de mon mieux pour garder mon calme. Je posais des questions, et, déjà, j'avais quelques idées pour la promotion de cette nouvelle marque. Je pensais commencer en douceur avec un parfum du même nom que l'entreprise. Jeremiah s'occupera de l'odeur avec les ingénieurs en cosmétique qui ont leur propre laboratoire à Strasbourg, une ville à l'est de la France. Je proposerai mes idées dans un jour ou deux. Oubliant qu'il s'agissait de Jeremiah, je commençais déjà à m'emballer pour ce projet.

Un raclement de gorge me ramena à la réalité. Jeremiah me regardai, les yeux brillants d'amusement. Mais aussi d'autre chose. D'autre chose de plus profond et tellement intense que je ne m'y focalisai pas plus longtemps. Je levai un sourcil. Il se leva de son bureau et s'adossa contre celui-ci, face à moi.

- Alors, tu vois que je peux t'obliger à rester à Paris.

Sa phrase claqua, avec un amusement et une suffisance horripilante perceptibles. Je fronçai les sourcils. Que cherchait-il à faire exactement ?

- Eh bien, Jeremiah, je pense que nous avons fini pour aujourd'hui.

- Tu ne pourras pas me quitter de sitôt, Eve.

- Je vous enverrai mes idées par mail et-

Je ressemblais mes affaires précipitamment. Il fallait que je parte.

- Je ne te laisserais pas me quitter à nouveau.

- Si je n'arrive pas à vous joindre, j'enverrai quelqu'un vous les envoyer, ignorai-je.

Il faut que je quitte cette pièce. Maintenant.

- Parce que tu m'appartiens, Eve. Tu es mienne, lâcha d'une voix assurée.

Enfin, peut-être pas tout de suite. Je serrai les poings, entrant dans une colère noire. Je ne suis à personne.

- Ca suffit, Jeremiah, je ne sais pas quoi tu joues mais tu devrais te taire. Maintenant, lâchai-je, la mâchoire serrée.

Le visage de Jeremiah se tendit et il me regarda de ses yeux menaçants. Ses yeux bleus me transperçaient. Mais je laissai mes yeux plantés dans les siens.

- Personne ne me dit de me taire.

- Eh bien moi, si, répliquai-je.

Je voulu me retournai pour ouvrir la porte du bureau quand sa voix me coupa à nouveau.

- Tu ne vas pas partir.

- Pardon ?

Il eut un sourire mauvais.

- Oh, non. Ce serait trop simple pour toi, de t'enfuir à nouveau.

M'enfuir ? Moi ? Je ne veux pas m'enfuir. Et puis, m'enfuir de quoi ? Une colère sourdre entrait en moi. Ce sombre idiot allait vraiment finir par m'énerver. Je tremblai de rage.

- Espèce de..., m'emportais-je.

Je pris une respiration. Je n'allais pas m'abaisser à cela. Pas d'injures.

- Tu penses vraiment que je peux partir alors que tu m'as contrainte à rester avec toi ? Tu comprends que je ne veux plus rien de toi, Jeremiah ?

Je vis ses narines trembler, signe de grande colère. D'un pas, il se retrouva à une petite distance de moi. Je sentais son souffle saccadé et lourd sur mon visage. Son odeur mentholée embauma mes sens. Mais je restai le visage dur. Il cracha avec une fureur non dissimulée.

- Après tout ce qu'on a vécu ?!

On aurait dit les paroles d'une mauvaise chanson de zouk.

- C'est du passé, Jeremiah, du passé. C'est fini, dis-je.

- Non ! Je ne l-

A ce moment-là, on entendit trois coups à la porte. Nous nous tournâmes vers la source du bruit avant que Jeremiah ne daigne ouvrit la bouche.

- Entrez, dit Jeremiah, d'une voix tendue et énervée.

La porte s'ouvrit doucement laissant apparaître la tête de Garrett. Oui, Garrett. Je fronçai les sourcils en guise de surprise et perçus la même réaction chez Jeremiah.

Jeremiah Haccews et Garrett Wingley se connaissaient déjà. Il y a trois ans, alors qu'Indigo souhaitait porter plainte contre un espion présent dans leur entreprise, j'avais demandé à mon grand frère, David, de faire appel à certains de ses amis avocats et Garrett faisait partie de ceux-là. Même s'il était plus jeune que David, Garrett était déjà ami avec lui depuis l'université alors que mon frère faisait des études de droit avant de se tourner vers l'édition. Après avoir sauvé Indigo de sa chute Garrett avait été appelé à la SMG. Je le rejoignis quelques mois plus tard, et c'est tout naturellement que nous nous sommes rapprochés.

- Garrett ?

Garrett ne parut pas sentir la tension qui habitait le bureau, ou, du moins, il n'en fit pas ombrage. Il me servit, comme à son habitude, un de ses fameux sourires avant de me baiser la joue.

- Hey, bébé. Tu aurais quand même pu m'attendre en sortant de l'hôtel.

L'attendre ? Je gardai les sourcils froncés, perplexe. Puis je me souvins. Hilary m'avait bien dit que Garrett allait être là pour s'occuper des contrats et tout. Cela m'était complètement sorti de la tête. J'adressai un sourie désolé à Garrett et le sien s'agrandit.

- Désolée...

- Ne t'inquiète pas, bébé. Tu te rattraperas ce soir... dit-il malicieusement.

Un raclement de gorgée se fit entendre. Nous nous tournâmes tous les deux vers un Jeremiah plus que furieux. Ses yeux parraissaient encore plus bleux et me perçaient de toutes de part. Qui aurait cru que des yeux bleus pouvaient si flamboyants ? Flamboyants de rage. Les mains de Jeremiah étéaient contractées en pougnts durs et prêts à frapper. A frapper Garrett.

Oh.

Cependant, Garrett ne sembla pas se rendre contre des tourments de Jeremiah et lui tendit sa main.

- Bonjour, monsieur Haccews, je suis Garrett Wingley, avocat de la SMG.

- Bonjour, monsieur Wingley, lâcha froidement Jeremiah.

- Nous nous connaissons déjà, passons au tutoiement ? dit un Garrett tout sourire.

Les entretiens d'embauche et réunions aux Etats-Unis étaient beaucoup plus décontractés qu'en France. On se tutoyait dès le début et se parlait en utilisant le prénom de l'interlocuteur. Ainsi le fait que Garrett semblait familier était plus que normal, pour lui.

Je me contentais de suivre l'échange d'un œil observateur. Jeremiah semblait se contenir face à Garrett qui engagea une conversation polie et un peu trop obséquieuse. Pour je ne sais quelle raison, j'étais assez gênée. C'est comme si Jeremiah usait de tout son magnétisme pour achever Garrett. Une compétition. Comme ce genre de dans néo-zélandaises pratiquées dans le but d'impressionné son adversaire. Et bien Jeremiah dégageait quelque chose qui lui faisait paraître dans son milieu et en position de pouvoir. L'air était lourd dans le bureau. Alors, je tentai de ramener la conversation. Enfin, avant que Jeremiah coupa Garrett.

- Si nous parlions du pourquoi tu es là, Garrett.

- Bien sûr, sourit Garrett.

La demi-heure qui suivit, Garrett, Jeremiah et moi discutâmes le plus calmement possible, de l'arrangement du contrat. C'était avec effarement que j'appris que la durée du contrat est un mois et qu'elle ne pouvait qu'augmenter. Génial. Je pensai à toutes les personnes que je devais appeler. Il faudrait que je trouve un jour pour sortir avec mes amis. Et peut-être me trouver une location d'appartement pour un mois. Je ne pouvais pas vivre à l'hôtel pendant un mois. Peut-être Chloé, ma grande sœur, acceptera de me prêter un de ses nombreux appartements sur Paris. Elle est en shooting photo à Rabat, la chanceuse.

- Donc, si je récapitule, le contrat entre la SMG et Indigo devrait durer six semaines et il y a possibilité de renouvellement.

Jeremiah hocha la tête, la mâchoire serrée. Il n'avait cessé de lancer des regards froids à Garrett et à moi et je n'avais aucune idée du pourquoi. Bon, peut-être du fait qu'il puisse, d'une façon presque inconcevable être jaloux. Garrett, quant à lui, avait un excellent pouvoir d'ignorance qu'il utilisa à merveille. Il se tourna vers moi, un sourire malicieux planté sur les lèvres.

- Bébé, j'ai repéré un restaurant japonais qui me donne l'eau à la bouche. Si on y déjeunait ?

Un grand sourire s'étala sur ma face. Je n'avais jamais été un grand fan de nourriture asiatique. Mais depuis que Garrett et Addison m'avaient fait découvrir un super restaurant dans Chinatown, j'étais juste tombée amoureuse de la nourriture asiatique et en particulier japonaise. Il ne passait pas un mois sans que Garrett, Addison et moi mangions dans un sushi bar. C'était notre petite tradition.

- Avec plaisir !

Un raclement de gorge se fit à nouveau entendre. Je me tournai vers Jeremiah dont les yeux me lançaient des éclairs. Quel était son problème exactement ? Il m'avait liée à lui par un stupide contrat, que voulait-il de plus ? Je lui décochai un regard perplexe et je vis ses narines trembler. Je ne savais la raison de son évidente colère mais je n'allais pas l'affronter. Il m'avait assez sortie de mes gonds pour la journée. Je me levai, suivie de Garrett. Nous saluâmes rapidement un Jeremiah silencieusement furieux et sortîmes de son impersonnel bureau. 
















***

Bonjour! 


Oui, je sais que ce vous devez pense. Mais que fait-elle à poster en milieu de semaine. Bah je sais pas non plus :) Mais bon allez, je me suis dis que vous le méritiez bien parce que j'ai eu beaucoup de commentaires et que ça m'a rendu heureuse.

Alors, alors, il est pas trop cool ce chapitre ? Franchement je me suis bien amusée à l'écrire. Jeremiah et Eve sont vraiment mes chéris, pas vous ? Toujours à se disputer.

Alors, pour celles qui peuvent se poser la question, non je ne confonds pas la situation. Jeremiah est en colère et on sait toutes le pourquoi. Et si Eve est fâchée contre Jeremiah, ce n'est pas anodin ;) Mais je ne vais pas tout vous révéler maintenant ;)


Enfin bref, alors: 

- Que pensez vous du chapitre ? 

- Jeremiah ? 

- Eve ? 

- Garrett ? 

- Leur relation ? 

- Si vous deviez donnez un nom au parfum de la maison Indigo, quel nom choisiriez-vous ? ( je suis à court d'idée)

- Quel(s) personnage(s) avez-vous envie de voir réapparaître ? 


C'est tout pour moi, n'oubliez pas de voter ! 



Tatiana Ng

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