Chapitre 24
Aucun mot ne pouvait être assez fort pour exprimer ce que je ressentais à cet instant précis. Je n'en revenais pas. Etait-ce une illusion ? Mon cœur s'était comme arrêté de battre dans ma poitrine. Mes membres étaient figés, mon dos raidi, ma bouche entrouverte. J'avais sûrement l'air complètement stupide. Mais mon cerveau n'avait aucune réaction. Comment ? J'étais ahurie. Complètement déboussolée.
Jeremiah se tenait là. En France. A Paris. Dans le hall de l'aéroport Charles de Gaulle.
A quelques mètres de moi.
Je ne savais pas comment j'avais fait pour le voir parmi la foule de personnes à cette distance, mais c'était comme si mon regard avait été irrémédiablement attiré par lui. Il ne m'avait pas vu, aussi en profitais-je pour le détailler comme si c'était la première fois que je le voyais. C'était bien lui. Je ne pouvais pas confondre cette silhouette grande, cette posture puissante qui lui étaient rattachées.
C'était Jeremiah. Mon Jeremiah.
Il portait un costume bleu marine, ses cheveux étaient dans un état de désordre total. Je ne voyais cependant pas sa tête, il était trop loin. Mon cerveau était toujours en un lent processus d'assimilation. Enfin, je veux dire, c'était comme un fabuleux coup du hasard. De la chance, même. Ne devrait-il pas être en Belgique ?
Jeremiah avança d'un pas rapide voire fébrile vers les panneaux d'affichages et je ne pus bouger un seul muscle. Il observa les écrans et je vis ses épaules s'affaisser. Il passa une main sur son visage avant de regarder à nouveau les écrans. Une idée germa dans mon esprit encore abasourdi : se pourrait-il qu'il me cherchait ? Cette simple pensée fit battre mon cœur dans ma poitrine. Jeremiah se détourna des écrans et tourna frénétiquement sa tête à droite et à gauche.
C'est à ce moment-là que nos regards se croisèrent.
Et comme si cela était le signal qu'attendait mon cerveau pour sortir de sa torpeur, je me remis à sentir chaque palpitation, chaque battement de mon cœur. Jeremiah était là, devant moi. C'était tout ce que j'avais souhaité et je restais stupidement figée. Mon corps émergea de sa position de choc et je sentis mes jambes avancer vers Jeremiah. Je vis Jeremiah faire de même, ses longues foulées plus puissantes que mes courtes enjambées.
Non, je devais arriver la première. Je devais être celle qui lui dirait mes sentiments. A quel point il m'était important, à quel point j'avais besoin de lui, à quel point je l'aimais. Je lâchai brusquement ma valise au sol et avançai plus rapidement. Je trottinai presque. Au fond de moi, l'espoir bouillonnait, me faisant avancer plus vite. Bon sang, j'avais besoin- il fallait que je le prenne dans mes bras. Je ne sentis pas quand je bousculai une personne. Je lâchai cependant un « désolée » rapide. Mais rien ne pouvait m'empêché d'avancer. C'était une force inexplicable et spontanée.
Une tornade d'émotions jouait dans mon esprit et mon corps, bloquant toute autre pensée. La seule qui subsistait était qu'il fallait que je sois le plus proche de lui possible. Je ne fixais que ses yeux bleus. Ses yeux si bleus, si forts, si-
Soudain, je le perdis de vue. Je m'arrêtai subitement et tournai la tête de tous les côtés. Mon cœur s'affola dans ma cage thoracique. Où était-il ? A quel moment avait-il-
- Eve...
Je me retournai et vis les yeux bleus de Jeremiah. Une vague de soulagement, de joie et d'appréhension me prit. Jeremiah. Il était là, vraiment là.
Impulsivement, je le tirai vers moi et passai mes bras autour de sa taille enfouissant mon nez contre son torse. J'inspirais son odeur –cette odeur de menthe si particulière, le soulagement me faisant monter les larmes aux yeux. Je le serrai plus fort contre moi et bientôt ses bras m'entourèrent me prodiguant cette chaleur et ce sentiment de sécurité familiers. Nous restâmes dans cette position pendant plusieurs secondes, savourant simplement la présence de l'autre. Mais il me restait encore une chose à faire.
Doucement, je me détachai de lui et essuyai les petites larmes s'étant échappées de mes yeux. Un regard inquiet traversa le visage de Jeremiah mais je le fis taire en posant mes mains de part et d'autre de son visage. Je me mis sur la pointe des pieds, profitant ainsi d'une meilleure vue sur le faciès de l'homme que j'aimais. Sa mâchoire, sa bouche, son nez, ses cheveux. Et finalement, je plongeai mes yeux dans les siens. Alors j'essayai de lui transmettre toute l'admiration, la fierté, l'affection et surtout l'amour que je ressentais à son égard. Je caressais ses joues et soudain les mots quittèrent ma bouche.
- Je t'aime, Jeremiah.
Les yeux de Jeremiah s'agrandirent de stupeur et sa prise sur moi se raffermit. Je sentis son souffle se bloquer un instant avant de revenir encore plus fort. Il ouvrit la bouche, puis la referma. Il fronça les sourcils, avant de cligner plusieurs fois des yeux, sans jamais me quitter une seule fois du regard. Et c'est à ce moment-là, que je décidai de l'embrasser.
La sensation de ses lèvres sur les miennes envoya des vagues d'électricité dans tout mon corps, me remplissant d'un sentiment de paix. D'abord, ces lèvres restèrent immobiles avant de se mouvoir avec une tendresse qui manqua de me faire sangloter tant elle était intense. J'embrassai Jeremiah, tentant ainsi de lui transmettre tout mon amour. Il fallait qu'il le ressente, qu'il goute toute l'affection que je portais pour lui. Je caressai sa langue avec toute la passion que j'avais en moi. Quand je le sentis soudainement répondre plus fiévreusement à mon baiser, je me détachai.
Jeremiah parut un instant perdu. Mais je n'avais pas fini.
- Je t'aime, répétai-je. Jeremiah, tu es l'homme de ma vie. J'aime chaque partie de ton corps et de ton esprit. Seule ta présence me fait me sentir complète et apaisée. Tu m'es si important.
Je pris une grande respiration avant de reprendre.
- Tu es... fort, tu es beau et tu es étonnant. J'ai besoin de ta présence. Je veux ressentir la chaleur de tes bras et la douceur de tes lèvres parce que je t'aime de toute mon âme, de tout mon cœur. Je t'ai laissé entrer dans mon cœur et il ne veut définitivement pas te laisser partir.
Je me tus, incapable d'articuler un autre mot, émue.
Jeremiah continua de me regarder complètement muet. Ses yeux clignèrent encore plusieurs fois avant que sa bouche ne se craque en un sourire. Son sourire m'atteignit en pleine poitrine. Les yeux de Jeremiah se remplirent d'une émotion que je n'avais jusque-là, jamais vue. C'était fort et puissant. Ils s'éclaircirent et brillèrent avec tant d'intensité que je me demandais absentement si je ne rêvais pas. Jeremiah relâcha un souffle et son sourire s'agrandit.
- Oh, Eve...
Il me serra encore plus fort contre lui. Nous étions si collés que cela aurait pu paraître indécent aux yeux d'inconnus. Mais qu'importe.
- Si tu savais comme j'ai toujours voulu entendre ces mots sortir de ta bouche. Eve, tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Je t'aime, Eve. Telle que tu es.
Et il m'embrassa.
Ce n'était comme aucun des baisers que nous avions partagés auparavant. Celui-là scellait notre amour. Les lèvres de Jeremiah happèrent les miennes avec tendresse, les mordit avec douceur. Ses mains se posèrent sur mes joues. Quand je répondis à son baiser, il appuya plus fort sur ma bouche. C'était puissant. Sa bouche était vorace contre la mienne. Elle me contrôlait complètement, revendiquant mes lèvres avec ardeur, envoyant frissons après frissons le long de mon corps. Sa bouche dégageait un désir et un amour rendant mes lèvres brûlantes. Ses lèvres occupaient ma bouche avec ferveur, me tenant prisonnière avec un persistant et ardent rythme qui embrasait mon corps. L'amour que me transmettait Jeremiah était si intense et puissant, que mes larmes coulèrent d'elles-mêmes, mon esprit embrouillé par le torrent d'émotion me prenant.
Nous étions en public mais je n'en avais rien à faire. L'homme que j'aimais venait de retourner mes sentiments et c'était tout ce qui comptait.
Nous nous détachâmes, ignorant les regards outrés et curieux des passants et Jeremiah craqua un nouveau sourire. Je souris à mon tour. Il essuya mes larmes avec sa bouche. Je fermais les yeux et appréciai son contact. Jeremiah me serra fort contre lui me posa au sol. Il caressa mon visage quelques instants avant de se détacher de moi.
- Tu ne peux même pas savoir à quel point je suis heureux.
- Moi aussi, souris-je.
Je l'embrassai rapidement. Je me rendis soudainement compte des regards des passants et rougis. Je m'aperçus aussi du fait que ma valise était loin de nous. Je l'avais fait tombée dans ma précipitation. Encore emportée par une vague de joie, je pris la main de Jeremiah et la caressa. Il me semblait que je ne pouvais plus me détacher de lui.
- Jeremiah, j'ai laissé ma valise là-bas, dis-je en pointant l'endroit où je pensais l'avoir laissé. Allons la chercher.
- Vas-y, je t'attends ici, dit-il en m'embrassant la paume de ma main.
J'hochai la tête et partis chercher ma valise. Je la vis et la pris rapidement, contente que personne n'y avait fait assez attention pour la reporter comme bagage perdu.
Je me retournai et fus étonnée de ne plus voir Jeremiah. Un sentiment d'angoisse mon prit le cœur. Où était-il ? J'avançai distraitement avec ma valise, mon visage se tournant de tous les côtés pour tenter d'apercevoir sa silhouette. Je baissai le regard, et stoppai dans mon avancée.
Je lâchai à nouveau la valise, la faisant se cogner au sol durement.
Oh, mon Dieu.
Jeremiah était là, devant moi, à genou, un regard doux et déterminé, un sourire amoureux sur le visage. J'avais encore du mal à comprendre ce que sa position incluait. Je plongeai mes yeux dans les siens et mis mes mains sur ma bouche bée. Jeremiah se pencha et pris mes mains dans les siennes. Il inspira.
- Eve, je t'aime. Pour rien au monde je ne voudrais te perdre. Je n'imagine à aucun moment ma vie sans toi, c'est toi qui me fais vivre. Tu contrôles ma vie, mon cœur et mon avenir. Je te promets de t'aimer du plus profond de mon cœur, entièrement et éternellement. Alors...
Il retira mes mains des siennes et fouilla dans la poche de son pantalon de costume. Il en sortit une boite rouge et il ne fallait pas avoir un Q.I. extraordinaire pour comprendre ce que cela était. Il ouvrit la boite et je découvris avec stupéfaction une superbe bague. C'était une bague formée de deux parties en or s'entrelaçant d'une façon admirable et, eu milieu, une belle pierre taillée. Discrète et Elégante. Elle était magnifique. Je retins un halètement.
- Eve, veux-tu m'épouser ?
J'entendis distraitement les souffles étonnés de quelques personnes en fond. Mais tout ce que je voyais c'était la bague qui était posée dans la boite. Jeremiah, voulait m'épouser. Jeremiah Haccews voulait épouser Eve Brastoli ! Moi, Eve Brastoli !
Oh, bon Dieu. Jeremiah était à genou devant moi, me demandant de l'épouser. Dans les règles de l'art, en plus. Doux Jésus !
Alors, là, je réponds, oui, oui, oui, ou-
- Est-ce que c'est une sorte de blague Jeremiah ?
Je croisai les bras tout en me frappant intérieurement. Mais pourquoi avais-je sortir ça ? Ce n'était pas ce que je devais répondre ; Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ? Jeremiah ne perdit pas son sourire.
- Oh, non, mon amour.
- Tu avais prévu de me demander en mariage aujourd'hui ? Contrai-je.
- J'ai cette boite sur moi depuis le mariage de ta sœur, rétorqua-t-il.
Depuis le mariage de Chloé ? Cela faisait près de trois semaines ? Je restai à regarder la bague. Mes yeux allèrent vers Jeremiah et son pénétrant regard failli me faire fondre. Failli.
- Jeremiah, tu ne veux pas vraiment m'épouser... ?
- Oh, que si, dit-il, ne perdant jamais son sourire.
Je soupirai.
- Mais Jeremiah, on n'est même pas allée à les cinq vrais rendez-vous.
- On aura toute la vie pour, dit-il du tac au tac.
- On ne partage même pas le même appartement. Et si j'étais invivable, désordonnée, que je mettais des serviettes hygiéniques et mes sous-vêtements partout dans la maison, que je ne voulais jamais faire le ménage..., listais-je.
Jeremiah eut un sourire coquin.
- Je t'aimerais toujours. Et encore plus si lesdits sous-vêtements se perdaient de mon côté du lit.
Je rougis stupidement.
- Jeremiah on n'a jamais vécu à deux.
- Eve, qu'est-ce que tu ne comprends pas dans « pour toute la vie » ?
Je soupirai et tapai du pied, impatiente.
- Et puis même si je t'épousais... Et si je ne voulais pas d'enfants ?
- Je serai ravi de te garder pour moi tout seul.
- Et si j'en voulais quatorze ?
- Alors, nous feront l'amour le nombre de fois qu'il faudra.
- Et si je veux un mariage à l'église ?
- Je serai plus que ravi de proclamer mon amour pour toi devant tout le monde, et pourquoi pas Dieu ?
Alors là, je devais ressembler à une vraie tomate. Mais comment pouvait-il dire cela en public ? Donc Jeremiah voulait vraiment m'épouser. Ce n'était pas impulsivement. C'était réfléchi et voulu. Les larmes me montèrent aux yeux et je grondai pour être aussi émotive. Je détournai le regard.
- Alors ? Veux-tu m'épouser, Eve ?
Je tournai mon regard vers l'homme à genou. Jeremiah. L'homme que j'aimais du plus profond de mon cœur. Tous nos souvenirs me revinrent en mémoire. Jeremiah... Etais-je prête à vivre le restant de mes jours avec lui ? La réponse se dessina dans mon esprit sans aucune hésitation.
- Oui.
FIN
***
Voilà. C'est la fin d'Amour&Ambition 2... J'arrive pas à y croire. C'est trop bizarre comme sensation.
Enfin, voilà notre happy ending et on est heureux pour Evemiah. J'espère que je n'étais pas trop dans le mielleux mais juste assez pour vous faire couiner aha.
Mais...SURPRISE ! Je ne peux pas me séparer aussi vite des mes personnages préférés alors j'ai décidé de vous faire quelques surprises:
1. 100 choses sur la "série" Amour&Ambition (tome 1&2)
2. Un, deux, voire trois bonus, si vous le méritez ;)
Donc si vous volez vos bonus, il faut aussi participer en me posant des tonnes de questions sur la série, TOUTES vos questions. Parce que écrire 100 choses sur A&A c'est long alors aidez moi ;)
Je vous ferai un loong mots de remerciement à la toute fin, quand j'arrêterai complètement de poster cette histoire :(
Alors votez, commentez et posez vos questions !
TatianaNg
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