Chapitre 20
J'adorais mon travail. Je n'avais jamais envisagé d'être Productrice de publicité mais je m'épanouissais vraiment dans ce domaine. Cela consistait à trouver savoir quelle affiche ou séquence sera capable d'attirer l'œil du client. Et franchement, cela me plaisait énormément. Travailler à la Simulcom Media Group était un super essor à ma carrière. En plus du fait de travailler à New York, la ville du rêve américain, j'avais rencontré des personnes formidables. Garrett, et son sourire séducteur, Addison, mon amie aux airs californiens et bien sûr Hilary Granger, ma chère patronne.
Hilary était une personne superbe. A l'écoute, enjouée et de nature professionnelle, parfois un peu trop perfectionniste, elle était vraiment une patronne idéale. Cependant elle avait un très gros défaut. Hilary était une grande tête en l'air. Souvent distraite (par sa compagne et ses enfants), il lui arrivait souvent d'oublier des réunions importantes ou des lancements de projets nécessaires. De ce fait, elle avait trois secrétaires (Killian, Joan et Rania) qui travaillaient chaque jour à lui rappeler son emploi du temps.
Tout ça pour dire qu'à cause de ma très chère patronne, je me retrouvai à fulminer dans ma chambre d'hôtel. Non contente de m'avoir fait restée trois mois de plus en France, d'avoir organisé un contrat surprise avec Indigo, et d'avoir acheté mon billet d'avion de retour pour New York sans me prévenir, Hilary avait aussi oublié de me rappeler que je devais participer à un énorme gala de charité. Oh, et le gala était ce soir même. Elle ne le faisait pas exprès, je le savais, mais j'étais juste à bout de patience. Tous mes sentiments étaient sans dessus-dessous. Jeremiah bousculait ma vie et mélangeait raison et cœur. J'avais passée deux semaines étranges. Nous étions toujours ensembles à sortir au restaurant, marcher sur les quais de la Seine, ou simplement à rester chez lui (ou chez moi) à regarder la télévision. Oui, comme un couple. Et le pire c'était que cela me paraissait naturel, trop naturel. Mais c'était juste... trop bien.
Donc, quand Hilary m'a appelé ce matin pour me dire que le gala de charité, tenu par une grande maison de disque française, se tenait ce soir à dix-neuf heures et que la SMG y était invitée, j'avais juste perdu patience. A peine raccroché que je m'étais affalée sur le canapé, épuisée. Et j'y étais toujours sur le canapé, attendant le livreur. Car, pour se faire pardonnée, Hilary m'avait fait commander une tenue à ses propres frais. Parfois j'avais l'impression que nous étions collègues.
La sonnerie tinta, m'arrachant un soupir de soulagement. Bon sang, il était plus de dix-sept heures et il fallait que je me dépêche. Je en savais même pas qui serait présent à ce gala et j'étais sensée y faire de nouveaux clients.
Je me levai et allai ouvrir la porte. C'était le livreur, avec une casquette sur la tête. Je le saluai et signai le reçu avant de prendre la boite en carton. Me dépêchant de la poser sur la table, je l'ouvris et ouvris grand les yeux. Ouah, Hilary avait fait les choses en grand. La robe était juste magnifique. C'était une robe avec un décolleté séducteur en V qui allait au milieu de poitrine sans être vulgaire. La robe marquait divinement la taille. Mais le plus formidable était la couleur. C'était en fait un « tie and dye » allant du mauve foncé au beige pâle passant par rose grenat et fuchsia. C'était comme porter un pétale de fleur. Mon dieu, c'était l'une des plus belle robe que je n'avais jamais vu. Avec, était posée une élégante paire de chaussures du même mauve foncé que la robe. Il y avait un bracelet fin en or rose assorti à une paire de boucle d'oreilles très minimalistes. Il y avait aussi une cape/manteau beige. J'étais comme une Cendrillon et Hilary était ma marraine fée. Une vague d'excitation grimpa en moi à l'idée de porter cette robe. Tout guillerette, j'allais me préparer. Et première étape : une bonne douche.
- Eve Brastoli, annonçai-je au gigantesque homme à l'entrée.
Il vérifia sa liste longue de plusieurs pages et me fit un grand sourire.
- C'est un honneur de vous accueillir, madame Brastoli, dit-il poliment.
Je lui rendis son sourire et entrai dans l'immense bâtiment. C'était une bâtisse entièrement réservée pour l'occasion. Tout était grandiose: le sol, les décorations, les murs, l'ambiance, tout. Bien que je sois déjà allée à ce genre de réceptions huppées de New York, je restai bouche bée devant la beauté typiquement française de la salle. L'architecture était d'inspiration renaissance et absolument saisissante. Une scène était placée au fond devant laquelle étaient posées des chaises. Il y avait un gigantesque buffet à droite.
Je donnai ma cape à la personne en charge des vestiaires et commençai à déambuler. Je scannai des yeux toutes les personnes se trouvant dans mon champ de vison. Là, Henriette DeGares. C'était une femme d'âge mature, très renommée pour son bon investissement dans puiseur entreprises dont Indigo. Je m'approchai de la femme qui était une bonne amie à Hilary. Ses yeux verts perçants se posèrent sur moi et je la vis me regarder de près avant qu'un éclair de recognition n'illumine ses orbes verts. Je m'arrêtai devant elle et souris.
- Madame DeGares, Eve Brastoli, enchantée.
- Oh, Eve, lâcha la femme dans un sourire. J'étais sûre de vous reconnaitre. Vous travaillez à la SMG, n'est-ce pas ? Hilary me parle souvent de vous.
Je fus un peu prise de court par la chaleureuse salutation d'Henriette mais souris chaleureusement.
- C'est tout à fait ça.
Nous discutâmes quelques instants avant que l'une de ses connaissances ne se joigne à la discussion. C'était Grégoire Firmin, nouvelle égérie dans le monde la gastronomie. Il s'avéra être un très bon client, faisant louange à la dernière publicité de la SMG. Je finis par lui donner la carte de la SMG et il la prit avec enthousiasme. Il était vrai que pour ceux aspirant à une grande carrière, passer par la SMG était une étape obligatoire voire sacrée.
La soirée avança bien. A un moment, le président de Paterna Records, la célèbre et reconnu maison de disque française, Renald Paterna, monta sur scène et annonça un petit concert de ses meilleures artistes pour l'association Paterna Soutien qui aidait les enfants orphelins dans plusieurs pays d'Afrique et d'Asie. Tout le monde prit place sur les chaises. Je m'assis sur une chaise très joliment décorée alors que quelqu'un prenait place à mes côtés. Je tournai la tête pour voir la personne est fut agréablement surprise de voir nul autre que Javier me souriant de toutes ses dents. Je sentis une autre personne à ma gauche, cette fois-ci et sus sans l'ombre d'un doute qu'il s'agissait d'Ambrosio. Oh, mes jumeaux m'avaient manqués ! On s'étaient à peine vus depuis nos vacances en Italie. Nous étions très chargés aussi. Je fis un grand sourire et voulu les serrer dans mes bras cependant, le concert commença.
Plusieurs artistes passèrent, plus ou moins bon et nous passâmes un bon moment. Lorsque cela fut finit le gala repris tranquillement son cours, et les jumeaux bavardèrent avec moi.
- Alors vous êtes là pour Indigo ?
- Non, pouffa hautainement Javier. On a quelques amis stylistes qu'on veut voir.
- Cassandre doit s'être perdue et Jeremiah est sûrement dans les parages, annonça Ambrosio avec un regard suffisant.
Je rougis malgré moi. A la simple mention du nom de Jeremiah, mon cœur se mit à faire des embardées dans mon corps. Les jumeaux éclatèrent de rire.
- Pas la peine de faire la timide, Eve, on sait pour Jeremiah et toi.
- Jeremiah et... moi ? Demandais-je, prudemment.
- Oui, ça fait un peu moins d'un mois qu'il est d'extrême bonne humeur, donc on en a conclu que c'était sûrement de ton fait, expliqua Javier. Cela ne pouvait être personne d'autre de toute façon.
- Oh... soufflais-je, ne sachant pas quoi répondre.
Et que dire ? Que Jeremiah et moi nous voyions au moins deux fois par semaines depuis un mois ? Que nous nous somme embrassés trois fois depuis nos « joyeuses » retrouvailles ? Ou que mon corps, mon être tout entier sollicitait sans cesse sa présence ? Je préférai me taire et continua sur un sujet plus plaisant, ignorant du mieux que je pus les sourires condescendants des deux frères.
Je discutais présentement avec Grégoire Firmin, toujours le même jeune chef cuisinier, et Juliette Fresnes, nouvelle actrice du petit écran. Ces deux-là, ne voulaient pas me lâcher, ne cessant de me demander combien de temps j'allais rester à Paris et si je daignerais leur faire profiter de ma présence à je-ne-sais quel gala encore. Ce n'est pas que je méprisais ces deux personnes, seulement, leurs profils ne m'intéressaient pas. Ils étaient certes, de potentielles nouvelles célébrités, mais pas encore assez pour attirer l'œil de notre société. Disons seulement que j'attendrais quelques années pour voir combien un investissement en leur faveur nous rapporterait sur le long terme. Heureusement, j'avais réussi auparavant à faire connaissance avec un magnat de l'immobilier, qui avait était très réceptif à ma campagne de promotion.
J'achevais ma conversation avec Grégoire et Juliette et me dépêchais d'aller au buffet pour éviter les deux bavards. Le buffet était juste gigantesque et à peine entamé en ce début de soirée. Le gala était loin d'être fini. Après ce petit concert, plusieurs discours allaient être faits en l'honneur de la cause défendue suivis d'une vente aux enchères. Le tout devait finir vers minuit. Et d'après les murmures que je captai sur mon chemin, un « after » était prévu, plus tard.
Je me servais de quelques mets délicieusement bons. Je profitais de cette courte pause pour goûter au champagne doré servit. Je scannai la pièce des yeux en sirotant le liquide brillant. Ici Kathleen Sohin, grande trésorière de la maison d'édition Mark&Laurence, au bras de son mari Nathan Sohin. Là, Nora et son conjoint Nolan Vanner, l'éminent couple d'auteurs de sagas fantastiques. Il y avait là, toute la poignée de personnes influentes en France, en Europe et même dans le monde.
Une chevelure flamboyante attira soudainement mon attention. Je tournai le visage et croisai la silhouette filiforme de nulle autre que Marine Lecosseq. Mon visage se tordit en une grimace à sa vue alors qu'une nuée de souvenirs passa devant mes yeux. Marine, simple rivale, puis vulgaire jalouse et enfin celle qui était sorti avec Jeremiah deux semaines seulement après notre rupture. Exprimer mon mépris et antipathie à son égards était inutile, portant sa vue fit bouillir mon sang de colère. Je respirai un bon coup et fermai les yeux.
Cependant, lorsque je les rouvris, je croisais ses yeux bruns viles. Le visage d'une beauté froide de Marine, se tordit en un sourire malicieux et je la vis s'avancer vers moi, dans toute sa posture hautaine. Je fis de mon mieux pour garder le visage impassible face à son imminente avancée. Oh, je n'allais pas me défier. Encore moins face à cette femme-là.
- Eve, me salua-t-elle, avec un dédain et animosité palpables.
- Marine, répondis-je sur le même ton en détaillant sa tenue.
Elle portait une robe sirène bleue, avec un bustier et le bas s'évasant au niveau de ses genoux. Avec sa chevelure acajou, on pouvait la comparer avec Ariel, la sirène. Dommage que sous cette beauté, Marine était pleine de vilenies. Cette dernière sourit sardoniquement et secoua ses cheveux roux foncés.
- Hm, c'est surprenant de te voir ici, après tout ce temps. Moi qui pensais que tu serais restée à New York pour toujours... enfin c'est ce que Jeremiah m'a dit, finit-elle en haussant les épaules innocemment.
Je me crispai à l'entente du nom de Jeremiah et cette harpie le vit elle aussi. Un sourire mesquin se dessina sur son visage poudré.
- Oui, tu sais on s'est beaucoup rapprochés tous les deux, beaucoup, répéta-t-elle. Tu l'as beaucoup blessé quand tu l'as abandonné pour poursuivre tes rêves de gloire. Pauvre Jeremiah, avoir perdu son temps avec une égoïste comme toi. Enfin, souffla-t-elle, il semble avoir enfin ouvert les yeux.
Rester calme, me répétais-je. Je me doutais bien que tous les mots de Marine n'étaient que des mensonges, mais qu'est-ce que cela faisait mal. Entendre à nouveau tout ce que Jeremiah m'avait répété tant de fois de la bouche de cette peste, me blessait plus que cela ne le devrait.
- Je suppose que tu sais que nous sommes sortis ensemble pendant un mois. Eh bien, il semblerait que notre cher businessman veuille remettre le couvert !
A ses mots je plongeai mes yeux dans les siens. Mon sang ne fit qu'un tour. Jeremiah voulait revoir Marine après tout ce qui s'est passé entre nous ? Foutaises !
- Je ne te crois pas, répondis-je.
Une chose passa dans son regard. Elle savait qu'elle avait réussi à me faire sortir de ma fausse ignorance.
- Oh ? Vraiment ? Eh bien viens-toi-même le lui demander, sourit-elle vicieusement.
- Tu ne sais même pas où il se trouve, contrais-je.
- Mais toi, non plus, rétorqua-t-elle.
Sur ce, elle se retourna en un coup de vent et me passa à côté. Encore choquée je suivis sa figure avant qu'elle ne se retourne, avec un sourire diabolique. Elle me fit un clin et alors je compris. Elle allait trouver Jeremiah avant moi. Une panique me prit soudainement et je partis à mon tour à la recherche de Jeremiah, dans l'immense salle de réception.
Je déambulai entre les personnes, faisant de mon mieux pour avancer à une allure normale pour ne pas attirer les regards. J'étais totalement stressée. Mon cœur était serré dans ma poitrine. Mes yeux se déplaçaient partout autour de moi au fur et à mesure que j'avançai. J'étais comme dans un tourbillon de visages. Je les voyais que très rapidement, mais mon visage avait cette faculté à repérer le visage de Jeremiah dès qu'il l'apercevait. Or, là, je ne le voyais pas. Et cela commençai à m'inquiéter. Au bout de dix minutes de recherche intensivement, je m'arrêtai et soupirai de défaite. Je pris une coupe de champagne d'un plateau présenté par un serveur, et en avalai le contenu.
Ce n'est que lorsque j'eus tout avalé qu'un rire familier résonna dans mes oreille. Inconsciemment, je me tournai vers la source du rire. Mon souffle se coupa. C'était Jeremiah. Mes yeux suivirent avec délectation pure les traits de son visage, de ses yeux plissés par le rire, ses lèvres tentantes courbées, son cou viril. Il était magnifique. Je fondai littéralement à sa vue. Mon regard descendit le long de sa figure masculine et forte. Il portait un costume couleur bleu lagon qui faisait admirablement ressortir le bleu de ses yeux avec un tissus gris décoratif dans une des poche haute, une chemise blanche et, aux pieds, une classique paires de richelieu brune, lui donnant en tout un style moderne et singulier.
Il était terriblement séduisant. Et la seule chose qui m'empêchait en cet instant, de me jeter sur lui était non seulement le fait que nous soyons à un gala prestigieux mais en plus que Jeremiah riait face à une Marine, tout aussi hilare. Je n'oubliai pas de noter son bras attaché à celui robuste de Jeremiah, d'une manière affreusement intime, leur proximité dérangeante, et la façon avec laquelle ils se parlaient, se regardaient. On voyait bien que ses deux-là avaient un passé commun.
Une énorme poigne de jalousie et de douleur tordit mon cœur. Oh, ça faisait mal, de le voir comme cela. Etrangement, je ne fus pas en colère. Bon si, un peu contre cette peste de Marine mais aucune envers Jeremiah. Qu'y pouvais-je s'il la préférait à moi ? A quoi bon ?
Je me détournai, et décidai d'aller essayer de me changer les idées en trouvant les jumeaux ou Cassandre par exemple.
***
Salut !
Voilà comme promis, et avec un jour de retard, le chapitre 20. Chapitre spécial parce que c'était mon anniversaire hier. Wouhh j'ai 18 ans !! Ah et au fait j'ai réussi mes examens donc je n'ai plus qu'à profiter de la vie :)
Qui à reconnu les personnages dans ce chapitre ? Spéciale dédicace à ceux qui ont lu mes autres histoires ;)
J'espère que vous passez de bonnes vacances et que vous aimez toujours autant mon histoire !
Ciao,
TatianaNg
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