Chapitre 2


   Mes paupières s'ouvrirent avec une lente paresse. Tout était noir autour de moi. J'étouffai un bâillement et jetai un coup d'œil au cadran posé au chevet de mon énorme lit moelleux. Treize heures et quart. Je soupirai en refermant les yeux. Je n'avais eu que quelques heures de sommeil.

Nous avions quitté New-York à vingt heures et étions arrivés à Paris vers les quatre heures du matin. Et même si j'avais réussi à sommeiller quelques minutes, j'étais exténuée. Nous étions directement allés à l'hôtel réservé par Hilary, le Crown Plaza, qui était un hôtel de luxe. A peine ma tête avait touché le doux oreiller que je m'étais endormie.

Puis la semaine s'était enchaînée à un rythme absolument effréné. Des défilés, le jour, des soirées VIP, le soir. C'était fabuleux et fatiguant à la fois. J'avais à peine cinq heures de sommeil par jour. Mais cette semaine avait été aussi synonyme de réussite. Nous avions réussi à signer quelques partenariats et contrats. Hilary en était tellement heureuse que nous avions enfin notre journée de libre aujourd'hui. Cependant, il y avait la fête de clôture de la Fashion Week ce soir. Cela commençait à dix-sept heures, mais tout le monde savait que la majeure partie des invités y allait pour dix-neuf heures. J'avais donc six bonnes heures devant moi.

Doucement, je me redressai et m'étirai en gémissant. Je frottai mes yeux gonflés et bailla à nouveau. J'étais tellement fatiguée. Je sortis de sous les chaudes couvertures beiges de mon lit divinement confortable et mes pieds nus entrèrent en contact avec le sol en parquet de l'hôtel. D'un pas lent, je me dirigeai vers la salle de bain où j'avais déjà posé mes affaires.

L'eau rafraichissante coulait sur moi et me réveillait petit à petit. Je pris une douche languissante. Bientôt les vacances. Je n'avais même pas eu le temps d'appeler qui que ce soit. Ni ma famille, ni mes amis. Je me promis de le faire dès que possible. Je m'enveloppai dans une des serviettes offertes par l'hôtel en humant son odeur de jasmin. Je sortis de la salle de bain et entrai dans ma chambre. Je me baissai vers le tiroir où j'avais déposé mes affaires. Il allait faire chaud. Il me fallait choisir une tenue de soirée pour ce soir. Je soupirai en pensant à la tâche.

- Eh, bébé, tu es levée ?

Je sursautai et me retournai vers la voix. Me cramponnant à ma serviette, je fusillai du regard un Garrett dont le regard parcourait mon corps sans aucune gêne. Il eut un sourire narquois et ses yeux brillèrent de malice. J'étais nue, bon sang !

- Quelle bonne surprise ! Je n'ai même pas besoin de te le demander que tu te mets déjà à nue pour moi.

Stupidement, je baissai la tête pour vérifier si la serviette tenait toujours sur moi. Heureusement, elle l'était. Je relevai la tête et jetai un regard noir à Garrett. S'il continuait ainsi, je n'allais pas tarder à sortir de mes gongs.

- Sors de ma chambre, Garrett.

Au contraire, c'est idiot referma la porte derrière lui. En ce moment, j'avais juste envie de l'égorger. Il m'exaspérait si facilement. Il s'approcha de moi. Bien sûr, je ne reculai pas. Je n'allais pas m'abaisser devant lui. Garrett me fixa lentement avant de souffler. Je ne savais jamais comment être avec cet homme. Il changeait d'attitude si rapidement. Soit il faisait l'idiot en me draguant et puis, d'un coup, il redevenait le Garrett sérieux et intelligent que j'appréciais.

- Bon, je venais te demander si tu voulais sortir prendre un verre...

Je gardai le visage impassible et le fixai attendant qu'il continue. S'il pensait que j'allais le suivre n'importe où, alors qu'il me pourchassait sans arrêt, il se mettait le doigt dans l'œil.

- Avec Addison, bien sûr, ajouta-t-il.

- On se retrouve où ?

- On comptait y aller ensemble, alors... dans trente minutes ?

- Ça me va. J'ai juste à m'habiller et passer quelques coups de fils et je suis là.

Garrett quitta rapidement ma chambre et je vaquai à mes occupations. Je m'habillai d'un débardeur jaune avec un vieux jean et des chaussures plates. Habillée ainsi, j'étais l'exacte opposée de l'image que je tentai de renvoyer à mes collègues et employés. J'étais juste une jeune femme de 27 ans qui profitait de l'été. L'été commençait à s'installer dans la capitale et je savais comment était l'été parisien. Après avoir tenté de faire quelque chose avec mes cheveux, je pris mon téléphone pour appeler mes parents. Ils furent heureux d'apprendre que j'étais en France et me pressaient de venir passer deux ou trois jours chez eux. Je parlai quelques minutes à Marge –la benjamine de notre famille, qui se nommait Marguerite mais qu'on surnommait gentiment- avant de raccrocher. Je n'eus pas le temps d'appeler Cassandre ni Ambrosio ni Javier, alors j'écrivis rapidement un message à Cassandre pour lui signaler que j'étais sur Paris.

Je descendis au rez-de-chaussée de l'hôtel et vis immédiatement Addison et Garrett qui se lançaient des regards haineux.

- Bah, alors qu'est-ce qu'il vous arrive tous les deux ?

- Demande à ton stupide soupirant, râla Addison. Il n'arrête pas de draguer tout ce qui bouge. Je ne sors pas avec lui, sinon, on va croire qu'on est ses deux prostituées !

Je ne pus m'empêcher de sourire. Addison et Garrett se vouaient une étrange haine. Garrett me regarda avec son immortel sourire en coin.

- Ne t'inquiète pas, bébé. Tu es la seule qui compte pour moi.

Je levai les yeux au ciel.

- Je n'en doute pas. Essaies juste de te contrôler et on pourra s'entendre.

- A tes ordres. Chérie.

Trente minutes plus tard, nous étions tous les trois assis à une terrasse d'un café branché, sirotant un jus frais et profitant des rayons du soleil. Nous parlions travail et sport. Addison est une invétérée fan de football. Nous menions toutes deux un débat mouvementé sur quel sport, entre le basketball et le football, était le plus représentatif des Etats-Unis. Bien sûr, je prônais la domination du basket, tandis qu'elle défendait ardemment le football. Garrett, lui, animait le débat, nous faisant éclater de rire. C'était une douce après-midi. J'aimais savourer ce temps libre et dénué d'obligations et contraintes. C'était si reposant. Bientôt, nous rentrâmes à l'hôtel nous changer pour la soirée en nous promettant d'y aller ensemble.

Perdue dans ma chambre, je regardai la robe que je devais porter ce soir. C'était une robe noire avec un décolleté en « V ». Une ceinture noire marquait finement la taille et la jupe était évasée. Je choisis de la porter avec des talons rouge que je trouvais très élégants. Je lissai mes cheveux et me maquillais légèrement. Mes cheveux tombaient sur mes épaules et je les balayais d'une main derrière mon épaule. Après une dernière couche de rouge à lèvre carmin, je décidai que j'étais prête et referma la porte de ma chambre d'hôtel derrière moi.

L'hôtel était un bâtiment somptueux. Le parquet brillait et était recouvert d'un beau tapis rouge très richement décoré qui donnait une allure prestigieuse au bâtiment. Des lumières dorées illuminaient les différentes pièces et le bois de couleur rouge orangé donnait une impression de chaleur à l'ensemble.

Je descendis les escaliers et ne vis aucun de mes amis dans le hall. Je ne portais pas de veste seulement un court et fin voile qui recouvrait à peine mes épaules. Il allait bientôt être dix-huit heures et demie et il fallait compter une bonne trentaine de minutes pour arriver à l'endroit où était censée se dérouler la fête. Je sentis soudainement des mains sur mes hanches. Et un souffle chaud sur ma nuque.

- Tu es magnifique bébé.

Je ne répondis pas et me retournai pour faire face à Garrett –tiens, quelle surprise ! Je levai les yeux au ciel, ce qui le fit pouffer. Je le détaillai à mon tour. Il portait un costume absolument professionnel avec des rayures blanche et bleues marine. Une chemise brune et des chaussures marron. Il ne pouvait sembler plus « avocat ». Je lui souris gentiment.

- Tu es très élégant.

- Dire que j'ai attendu si longtemps pour que tu daignes me complimenter.

- Arrête de dire n'importe quoi, souris-je.

Il sourit. A ce moment-là, Addison déboula dans le hall avec une démarche féline avec une robe incendiaire. D'un rouge presque brun, la robe moulait divinement ses hanches et s'évasait aux genoux. La partie au-dessus de sa poitrine était découverte et laissait paraître sa peau blanche immaculé.

- Addison, tu es renversante, complimenta Garrett.

- Je sais, merci.

- Et tellement humble, me moquai-je.

- Ne fais pas ta jalouse, Eve, rétorqua-t-elle en anglais.

Je ris et nous sortîmes attendre la voiture qu'Hilary avait envoyé nous chercher.

Quarante minutes plus tard, nous entrions dans l'une des plus grandes soirées sélectes de Paris. Presque inconnue du reste des parisiens, tous les mordus de mode ou personnes influentes, connaissaient cet événement. Et bien sûr, la SMG en faisait partie. C'était la première fois, d'ailleurs que nous nous y rendions. La clientèle française était l'une des plus fidèles.

La salle était une grande salle plongée dans la pénombre, où régnait une ambiance électrique. Pas de lumières mais des rayons laser bleus, jaunes, roses et verts donnaient une atmosphère de boite de nuit. C'était très étrange et à la fois excitant. Mais, comme nous, la plupart des gens utilisaient cette soirée comme une chance de signer quelques contrats. Rien n'était fait par hasard. Une main se posa sur ma taille.

- Eh, bébé, ne va pas trop loin, dit Garrett, au travers de la musique pop sonnant dans la salle.

J'hochai la tête. Hilary nous rejoignis et nous pria de la suivre. Pendant près d'une heure, nous avons discuté avec les plus grands de la mode. D'Anna Wintour, exceptionnellement présente, à Karl Lagerfeld en passant par Jean-Paul Gaultier. Nous présentions la Simulcom Media Group à la France. Hilary possédait un charisme dominant et faisait les yeux doux pour faire céder les quelques personnes un peu plus rétractives.

La soirée battait tranquillement son plein et j'étais adossée avec Addison et Garrett près du bar, sirotant une boisson en parlant de tout et de rien.

- Vous pensez faire quoi pendant votre semaine à Paris, demanda Addison.

- Je vais allez voir ma famille en priorité, répondis-je.

- Moi qui espérez te voir, blagua Garrett. Non, je suis invité à plusieurs gala alors je pense que j'y irai.

- Et toi, Addi ?

- Shopping, les gars ! Je pense bien profiter de mon augmentation.

Nous rîmes tous les trois. Oui, j'allais profiter de cette semaine pour aller faire une petite visite à ma famille. C'est fou à quel point elle me manquait. J'avais l'impression d'être encore cette jeune étudiante qui avait le mal de la maison familiale. J'espérais aussi avoir le temps de voir Raphael, Cassandre, Javier et Ambrosio.

J'étais encore perdu dans mes pensées quand on m'interpella.

- Eve !

Je me retournai immédiatement. Et quelle ne fut pas ma joie de revoir le visage familier de Cassandre. Mes yeux s'agrandirent en même temps que ma bouche alors que je posai mon verre. Cassandre, quant à elle, posa ses mains sur sa bouche, dans une position totale d'hébétement. J'étais complètement figée. Une joie immense se répandit en moi. Elle avança d'un pas et je me jetai dans ses bras. Je sentis son odeur fruitée. Nous nous serrâmes fort pendant longtemps puis nous séparâmes. Nous nous sourîmes bêtement puis éclatâmes de rire.

- Cassie, tu m'as manquée !

- Toi aussi, Eve.

Cassandre n'avait décidément pas changé. Elle était toujours aussi belle et avait toujours l'allure d'un top model. Avec ses talons, elle me dépassait d'une bonne tête. Ses grands yeux sombres, sa bouche pulpeuse restaient les mêmes. Seule sa chevelure, autrefois opulente, avait été coupée courte. Elle me serra à nouveau dans ses bras et je ris.

- Au fait, Cassandre je te présente Addison et Garrett, mes amis. Les gars, voici Cassandre, une vieille amie.

Ils se saluèrent mutuellement. Un moment plus tard, Hilary nous rejoint, complètement excitée, et nous discutâmes tous ensembles. C'était joyeux et assez festif. Addison ne faisait que baver face aux grands artistes de modes qu'elle admirait –ce qui nous faisait bien rire- et Garrett utilisait tous les moyens pour me toucher et m'embêter. Bien sûr, je le rembarrai mais rien n'arrêtait Garrett. On s'amusait et j'étais vraiment heureuse. Hilary se leva soudainement et eut un sourie éclatant. Elle s'exclama, le sourire joyeux.

- Mais qui vois-je là ? N'est-ce pas mon plus sexy ami français ?

Elle se leva et, d'un geste, nous enjoignit de la suivre. Addison, Garrett –qui avait discrètement placé sa main sur ma hanche- et moi, marchions derrière Hilary lorsqu'elle s'arrêta. Elle fit la bise à son ami, dont je ne distinguais pas le visage.

- Ça alors, tu es encore plus beau que la dernière fois !

- Je peux dire la même chose de toi.

Tous mes membres se figèrent. Cette voix. Oh mon Dieu. Ça ne peut pas être vrai. Pas maintenant. Non. Ma respiration se tordit et je flanchais un peu. Garrett, me soutint et resserra avec précaution sa prise sur moi.

- Laisse-moi te présenter...

Hilary se tourna vers nous et tendit sa main.

- Addison, Garrett et Eve, je vous présente Jeremiah Haccews.











***

Bonjour, désolée pour mon retard, mais bon j'espère que ce chapitre rattrape cela. 

Ne me lancez pas vos téléphone aux visage, s'il vous plait! Sérieusement, je me sens machiavélique de vous laisser ainsi mais bon, il faut bien que je vous laisse in peux sur votre faim, n'est-ce pas ? 

Bon alors, questions hebdomadaires: 

- Comment trouvez vous nos tous nouveaux personnages ? Addison? Garrett? Hilary? 

- Etes-vous pressées de voir Jeremiah réellement apparaître dans le prochain chapitre ? (ehehehe) 

- Des idées pour la suite ? (Sachez qu'elle est déjà en cours d'écriture mais que je veux juste savoir à quoi vous vous attendez)


Voilà, c'est tout, pour moi, n'oubliez de voter et de commenter ;)


TatianaNg

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