Chapitre 1
Je n'aimais pas être en retard.
Alors quand j'ai découvert que mon réveil n'avait pas daigné sonner, ce matin, je m'étais levée en panique. En quelques minutes, je m'étais trouvé une tenue pour la journée. Je me maquillai et me coiffai en un temps record. Rapidement, je pris mon sac et sortis de mon appartement se trouvant à la frontière entre le Queens et Brooklyn. Je regardai ma montre. Il ne me restait plus assez de temps pour prendre le métro. Soupirant, je m'avançai sur le trottoir et leva le bras. Un taxi jaune à l'air neuf, s'arrêta à mes pieds. C'était difficile de trouver un taxi en bonne qualité à New York, surtout dans cette partie de la ville. Je grimpai à l'intérieur et pressai le chauffeur de me déposer au siège international de la Simulcom Media Group qui se trouvait non loin de la Madison Avenue.
Malgré le fait que j'ai vécu à Paris presque toute ma vie, et que je me sois bien habituée à l'ambiance new-yorkaise, les embouteillages restaient et étaient toujours un problème. J'arrivais quarante bonnes minutes plus tard, devant les immenses portes du siège de la SMG où je travaillais maintenant depuis trois ans. Je payai le chauffeur et passai les portes. Je sortis ma carte et la passa dans le détecteur. Après le bip habituel, je saluai le réceptionniste, Tristan. Je montai dans l'ascenseur qui menait au domaine international.
La SMG était une grande entreprise vielle de quinze ans, spécialisée dans la publicité. Le siège était à New York et dirigeait à peu près tuotes les autres branches présentes dans le monde. Le domaine international était un important domaine de la SMG. On y retrouvait toutes nationalités : Espagnols, Vietnamiens, Sénégalais, Canadiens, Turques, Français, et bien d'autres. J'étais, depuis un an, la chef du département France. Même si j'étais venue ici en tant que directrice artistique, la nouvelle présidente de la SMG, Hilary Granger, m'avait promue chef de département. Mes talons claquaient dans les couloirs encore vides de l'agence. J'arrivais bientôt à mon bureau. Je posai mon sac sur un des fauteuils jouxtant mon bureau. Inspirant, je regardai la pile de papiers se trouvant sur la table. Des demandes d'agences françaises. La Simulcom Média Group était une entreprise réputée comme agence de publicité. Nous faisions des lancements de marques, de produits et même de campagnes électorales. Et excellions dans ce domaine.
J'ouvrai mon ordinateur au moment même où Addison entrait dans mon bureau. Addison était mon assistante et amie. C'était une jolie blonde aux traits fins et gracieux. Addison avait des yeux gris (ou bleus parfois) et une fine bouche rouge. De taille moyenne, c'était une adepte des talons hauts. Addison avait grandit à New-York et avait étudié le français à l'université. Aussi parfois, me servait-elle d'interprète lorsque certains anglophones utilisaient des termes trop compliqués pour moi. Nous étions rapidement devenues amies alors que je venais d'arriver. Puis, je l'ai évidemment choisie pour être mon assistante lors de ma promotion. Elle portait aujourd'hui une robe bordeaux d'une couleur qui ressemblait à celle de ses grosses lunettes et avait les cheveux attachés. Elle posa un sachet Starbucks sur mon bureau avant de feuilleter quelques papiers. Je me jetai sur mon café latte caramel.
- Merci Addi, tu es adorable.
- Je sais, sourit-elle, en clignant de l'œil.
Je triai minutieusement la pile de dossier sur mon bureau en deux. Ceux que je comptais rappeler et qui étaient prioritaires et les autres –les recalés. Nous ne pouvions nous occuper de tout le monde. Ceci fait, je me tournai vers Addison qui, comme à l'habitude, sut exactement ce qu'il fallait faire.
- Je suppose, que ceux-ci, dit-elle en montrant la pile gauche, je dois les rappeler et dire que nous sommes trop occupés en ce moment ?
- Pouvais-je rêver meilleure collègue que toi ?
Je n'aimais pas parler d'Addison comme assistante. Je n'aimerais pas que l'on m'appelle ainsi, alors, je ne le faisais pas non plus. Juste par principe. Addison sourit grandement avant de prendre la pile et marcher vers la porte de mon bureau. Cependant, arrivé devant, elle se retourna et me lança un regard.
- Et, Eve, hm, aussi... Brent a encore rappelé.
Je fronçai les sourcils. J'étais sortie avec Brent durant un court mois. Rien d'important. Il était ma première relation depuis Paris. C'était un bel homme avec un style californien. Il était agréable et vraiment attachant mais avait rapidement commencé à devenir étouffant. Il m'envoyait des messages texto chaque jour et s'inquiétait dès que je n'y répondais pas dans la demi-heure suivante. Je l'avais quitté, n'étant pas satisfaite de la relation. Et depuis, c'était presque du harcèlement.
- S'il rappelle, tu me le passes. Il faut qu'il comprenne que c'est fini.
- C'est ça d'être une sexy tigresse avec un accent français, dit Addison en faisant un geste de sa main –vous savez, les doigts crochues à la manière de griffes.
- La ferme, Addi, va plutôt travailler, souris-je.
- A vos ordres, chef, se moqua-t-elle ne remontant d'un geste ironique ses lunettes originales.
Addison quitta la pièce et je me mis à lire les dossiers. Une célèbre marque de parfum française, une habituée de nos services, sollicitait à nouveau notre aide. Mais une société de voiture plus importante voulait que la pub soit avec un peu de « French Touch », comme se plaisaient à dire les américains.
Je travaillais depuis deux petites heures lorsqu'on toqua à la porte. Je marmonnais un « oui » et la porte s'ouvrit. Addison apparut dans l'embrasure.
- Hilary nous demande.
Je me levai et allai avec Addison jusqu'au dernier étage, là où se trouvait le vaste bureau de Hilary Granger, notre patron. Arrivée à l'étage, nous passâmes devant Cale, l'assistant personnel d'Hilary. C'était un jeune homme d'origine japonaise, souriant et vraiment très poli. Il nous conduit dans le grand bureau d'Hilary et nous annonça.
Le bureau de ma patronne était au dernier étage de l'imposante tour qui servait de siège à la SMG et avait de grandes baies vitrées qui donnaient une incroyable vue sur New-York et ses immenses gratte-ciels. J'en restai sans souffle à chaque fois. Le bureau croulait sous des photos de famille d'Hilary, sa femme et leurs deux jumeaux adoptés en Ouganda. Hilary adorait ses enfants.
Hillary était une femme d'une bonne quarantaine d'année qui gardait un visage gracieux et un sourire éclatant. Elle leva sa tête aux cheveux noirs coupés à la garçonne et ses yeux noirs nous sourirent. Elle posa son crayon et se leva en tendant sa main à Addison et moi.
- Bonjour les filles !
Nous serrâmes sa main tendue et nous assîmes sur les fauteuils en dossier dur jaune poussin face à son bureau en bois foncé. Le bureau de notre patronne était vraiment très original avec ses objets aux couleurs chatoyantes et excentriques.
- Bien, je vous ai convoqué aujourd'hui pour parler d'un sujet important : La Fashion Week !
Hilary tapa exagérément des mains en s'exclamant de joie.
- Mais... la Fashion Week est déjà passée, relevai-je.
Hilary secoua la tête.
- Pas celle de New-York, Eve.
- Celle de Milan, demanda Addi, toute excitée.
Addison était un fan incontesté de mode. Elle pouvait débattre une journée sur la différence entre les talons carrés et les talons aiguilles.
Mais Hilary secoua à nouveau la tête.
- Non plus. Je parle de la Fashion Week de Paris.
- Paris ! s'exclama Addi, d'un ton rêveur.
Elle avait toujours rêvé visiter la France et surtout Paris.
- Oui, et je veux que vous veniez avec moi.
Pardon ? Allez à Paris ? Etait-ce une blague ? Je ne veux pas. Je n'y étais pas retourné depuis près de deux ans. Malgré mon salaire conséquent, je n'avais pas les moyens de prendre l'avion pour aller en France. Je savais que je manquais à ma famille. David, Chloé, Maden et Alexander étaient déjà venus passer quelques jours chez moi. Mes parents étaient venus deux fois en trois ans. Mais cela faisait deux ans que je n'avais vu Séléna, qui avait maintenant commencé des études de commerce, et Marguerite. Je m'en voulais vraiment. Après réflexion, ce voyage à Paris, m'apparut comme une grande opportunité. Je pourrais peut-être même demander des congés même si je n'aimais pas trop en prendre. Je me suis battue pour avoir ce poste alors j'ai du mal à m'en décrocher.
- Vraiment ?
- Oui, c'est un évènement immanquable. Et incontournable, si on veut avoir les plus grandes marques françaises parmi nos client. Alors vous y allez avec moi.
- C'est génial ! s'écria Addison.
Hilary sourit grandement avant de se lever. Elle se posa, comme à son habitude sur son bureau et croisa les jambes en une position détendue. Hilary était ce genre de femme qui pouvait porter un jogging et rester élégante. Je l'enviais.
- N'est-ce pas ? Et devinez qui d'autre vient avec nous ?
- Euh, parce qu'on ne sera pas que nous ? Demandais-je, étonnée.
Addison et moi échangions un regard perplexe. Qui pouvait donc être cette tierce personne ? Une voix nous fit alors sursauter.
- Eh, non les filles, dit une voix derrière nous.
Je me figeai. Je me retournai pour trouver derrière moi, Garrett Wingley, avocat principal de la Simulcom Media Group. Garrett était un excellent avocat financier qui avait à sa charge cinq grands avocats. Il était connu mondialement pour avoir résolu les plus grandes affaires et escroqueries de grands chefs traders ou dans les finances. Garrett Wingley était également connu pour avoir un panel de conquêtes féminines. C'était un Don Juan et, parfois, je comprenais pourquoi plusieurs femmes tombaient dans ses filets.
Il avait la peau foncée, des yeux en amande noisette, des cheveux crépus coupés en brosse et une bouche absolument envoutante et tentatrice. Il avait une belle paire de lèvres presque pulpeuse et que n'importe qui aurait envie d'embrasser. Il avait un corps athlétique et une élégance sans égale. En bref, c'était un bel homme. Et intelligent qui plus est. Dommage qu'il soit un invétéré dragueur et qu'il ait cette horrible habitude de me surnommer « bébé ».
- Putain, marmonna Addison.
- Quoi, mais pourquoi Garrett ? Demandai-je outrée.
- Il est le plus compétent en matière de négociation.
- Mais...
- De toute façon Eve, c'est décidé. Nous partons à Paris dans trois jours, trancha Hilary, d'un ton sans appel.
- Trois jours ! Mais je n'aurais jamais assez d'argent pour faire les magasins à Paris !
Etais-ce là, vraiment son seul problème ? Garrett vient avec nous de l'autre côté de la planète et Addison ne pense qu'a son shopping ?
- Bien entendu, si vous prenez ce poste, il y aura une augmentation en prime. Tous vos frais à l'hôtel et ceux de voyage seront pris en charge par SMG. En plus, vous aurez droit à une semaine de congé payés pour profiter un peu de l'effervescence de la ville. Alors ?
Il y eut un silence. Puis Garrett dit de sa voix rauque.
- Je suis partant.
- Je me vois déjà dans l'avion, sourit Addison en tapant des mains.
- Très bien, abdiquai-je.
Espérons que je ne regrette pas.
Quelques heures plus tard, je revenais de la pause déjeuner quand on me prit brusquement la main. Je me retournai et eut l'immense horreur de voir Garrett, un sourire narquois marqué sur son beau visage. Je me dégageais de sa poigne et croisai les bras.
- Qu'est-ce que tu veux, Garrett ?
- Eh, bébé, pourquoi es-tu aussi agressive ? Cela fait quatre jours qu'on ne s'est pas vu.
Garrett revenait d'un voyage d'affaire.
- Tu aurais pu y rester, répliquai-je acerbe laissant cependant une marque ironique.
Il sourit, goguenard. En un instant, Garrett se trouva près de moi. Il mit sa main sur ma joue et la caressa.
- Tu m'as manqué, bébé.
Il avait pris cette habitude de m'appeler bébé, depuis un mois. Je ne savais pas ce qui me retenait de le frapper depuis.
- Pas toi. Bien, maintenant que tu t'es confié, je m'en vais.
Je tournais mes talons et voulus avancer mais il me retint à nouveau.
- Allez, tu ne veux pas qu'on dîne ensemble un jour, juste toi et moi ?
- Non.
- Allez, bébé.
- Arrêtes. Je ne suis pas ton bébé et je ne le serais jamais.
Il se renfrogna. Je lui fis un grand sourire vainqueur. J'aimais embêter Garrett autant que lui m'embêtait. Malgré le fait qu'il puisse être exaspérant parfois Garrett restait mon ami. Au début, alors que je n'étais pas sa proie, nous avions fait connaissance. Il s'était révélé être un homme vraiment intelligent et agréable. Puis j'ai appris sur sa réputation. Mais je n'avais rien changé entre nous. Certes je le trouvais beau. Mais je n'étais pas attirée par lui. Cela faisait trois ans qu'aucun homme ne m'avait attirée. Et encore moins Garrett.
Ce dernier partit non sans me lancer un clin d'œil que lui seul savait faire.
Soupirant, je pensais à cette nouvelle. J'allais retourner à Paris après deux ans d'absence. J'allais enfin revoir ma famille. Et peut être même Javier, Ambrosio, Cassandre et Raphael. Ansel était parti travailler à Singapour depuis un an déjà. Il faudra aussi que j'appelle Noam. Ce dernier avait passé six mois en Afrique pour établir une chaîne d'hôtels sur le continent. Ils me manquaient tous.
En fait, j'avais hâte de ce voyage.
***
Hello à toutes!
Okay, alors maintenant c'est vraiment reparti pour le tome 2 d'Amour & Ambition! J'espère que vous êtes prêtes. Oui, ce chapitre est plutôt une introduction, mais il était nécessaire pour la suite du livre. Ne soyez pas déçues de ne pas voir Jeremiah dans ce premier chapitre, vous le verrez le plus rapidement.
Contrairement au premier tome, je ne vais surement pas poster aussi régulièrement qu'avant du fait des examens qui approchent bientôt. J'espère que vous comprenez pour ne pas avoir, par la suite, des déceptions trop grandes.
Pour ce second tome, je vais essayer de mettre plus d'images, pour le rendre plus...imagé. Si cela vous intéresse bien sûr ! :)
Voilà, c'est tout pour moi, votez et commentez, pour me donnez encore plus envie de poster le chapitre 2 (nooon, ce n'est pas du chantage... )
TatianaNg
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top