Partie I : Fascination (2)
Oui, il se sentait agréablement bien à ses côtés. S'il pouvait, il pourrait passer tout son temps avec elle, à la taquiner, l'écouter, la soutenir, tellement elle procurait en lui un tel enthousiasme et un tel courage qu'il se sentait prêt à faire n'importe quoi, comme affronter l'intégralité des radicaux, personnes fermées d'esprit et virulentes, de la Terre, prenant ainsi confiance en lui et ses capacités... à en oublier, presque, ses amis...
Avec Lycca, le temps semblait s'arrêter...
Max était sur un petit nuage, s'endormant avec un délicieux sourire sur les lèvres, depuis qu'il avait connu la terriblement fabuleuse Lycca.
Cette nuit, il se voyait marcher, ou plutôt sautiller, sur un chemin de terre autour de nuages éclatants, éclairé par une douce lumière. Une musique suave glissait jusqu'à ses oreilles. Des petits anges auréolés, presque nus, blond platine aux yeux bleus, aux petites ailes argentées et étincelantes, se mouvaient en chœur entre les nuages.
Ce rêve, il le faisait depuis des nuits. Progressivement, il se transformait, se dévoilait. Plus les jours passaient, et donc que Max se rapprochait de Lycca, plus les petits anges étaient nombreux et la musicalité de plus en plus intense.
Étrangement, les petits êtres ailés soufflaient incessamment : « Eros arrive, Eros arrive... » et aussi : « L'heure tourne, Eros signe son retour... »
Les mois passaient si vite, Max continuait sur sa lancée, déterminé à poursuivre ses projets et suivre ses envies. Ou plutôt, son unique envie. Mais pour réaliser l'impossible, il allait devoir changer de mentalité.
Lycca polluait de plus en plus son esprit. Il était euphorique à l'idée de la voir, presque triste de la quitter ou lorsqu'il n'était pas avec elle, et c'était une réjouissance de la retrouver après un moment séparé d'elle. Il en oubliait presque ses amis du Club Manga ; Calib le taquinant, très amusé avec ceci, et il subissait les coups de pression de Lucia qui ne tolérait absolument pas le fait de passer outre.
Oui, Max était en train de tomber amoureux, et il n'en avait même pas conscience...
Le jeune Torn ferma les yeux, poursuivant son étrange mais pas moins agréable rêve. En déambulant naïvement sur le chemin de terre parsemé de nuages blancs, après avoir dépassé une colline d'une certaine hauteur, il se vit la redescendre. Bien en dessous que le niveau où il était antérieurement. Dans les profondeurs, sans les nuages d'un blanc éclatant, sans les petits anges qui le regardaient d'un air effrayé en effectuant la descente.
Un ange deux fois plus grand que lui, équipé d'un arc d'argent et d'or ainsi qu'un carquois rempli de flèches dont les extrémités étaient des cœurs rouges ou noirs, l'attendait en tournoyant autour de lui. Il lui démontrait l'entrée d'une petite caverne de sa main libre.
— Oh, tu es Eros, nan ? questionna Max, tranquillement, comme si tout était normal.
— Non, Cupidon, Eros est plus loin, très cher, répondit-il, simplement, d'une voix cristalline.
Il leva un sourcil, et, sans chercher à comprendre, tourna les talons vers la caverne éclairée partiellement et mystérieusement par une lumière divine. Cupidon, tournoyant toujours autour de lui, quoi qu'un chouia oppressant à regarder tout le temps au-dessus de son épaule.
En déambulant dans la caverne, Max découvrit sur le mur une inscription stylisée où il était noté : « Vivre chaque jour, comme s'il était le dernier. Carpe Diem ».
— Max, ne t'arrête pas de vivre, il est temps que tu réalises l'Impossible, enfin ce que tu trouves impossible, lui souffla Cupidon, presque à son oreille.
Sa voix était douce, mais Max ne pouvait s'empêcher de la trouver un poil effrayante. Compréhensible, Max était face à sa hantise. Son rêve allait peut-être se transformer en cauchemar.
L'instant suivant, il y eut une citation gravée dans le mur : « Le meilleur moyen de réaliser l'impossible, c'est de croire que c'est possible. » Coïncidence, Max ne pensait pas. Impossible, après ce qu'il allait découvrir...
Dès la seconde suivante, le jeune homme aperçut dans la poussière, à moitié enterrée, une espèce de boîte triangulaire, où il était gravé « M. L. I. ».
Ces signes, ces messages, il avait une tenace impression de déjà-vu. La réponse, sa révélation, il l'avait tel un cheveu sur le bout de la langue. Quelque chose se tramait, mais il n'arrivait pas à savoir ce que c'était exactement.
— Non... c'est impossible...
— Si, Max, il est de retour, assura Cupidon.
Le monde autour de lui tournoya si violement qu'il le fit perdre pied, et Max Torn se réveilla brusquement, exactement 7 minutes avant l'alarme de son réveil.
Le rêve de cette nuit l'avait énormément perturbé, plongeant notre jeune homme dans de longues et interminables réflexions. Les signes ne trompaient pas.
Au lycée, Max échangea avec ses amis Calib, Arno, et les autres « Manganistes », Fabian, Diego, et d'autres connaissances de classe, ainsi que les comédiens du Club de Théâtre. En prenant soigneusement soin de ne pas dévoiler l'identité de Lycca avec les autres personnes auquel ils étaient moins proches, et surtout les comédiens, étant plus proches de la jolie demoiselle.
Toutefois, en décrivant les symptômes, ses amis les plus proches, tel que Calib, lui répondirent positivement en écho :
— Faut que t'aille lui dire ! lui souffla ce dernier, sûr de lui, l'encourageant.
La journée se déroula normalement, mais Max Torn ne put s'empêcher de la vivre bizarrement, toujours perdu dans ses inhabituelles pensées. Il avait vu Lycca et en considérant une optimale attention aux réactions de son cœur, il remarqua qu'un sourire béat était apparu et son cœur s'était mis à battre plus vite. En n'oubliant aucunement les dits « les papillons dans le ventre ».
Les signes ne trompaient pas. C'était impossible, mais c'était un fait irrévocable.
Max Torn était en train de tomber amoureux...
Ses paupières se fermèrent, l'emmenant dans de merveilleux songes.
Le jeune homme déambulait dans un vaste champ de blés, qui réverbérait avec un soleil radieux, donnant un petit côté doré et étincelant au décor. Le chant des cigales sifflotait au creux de ses oreilles. Les tiges de blés étaient longues d'au moins un mètre quatre-vingts, Max arrivait à peine à voir au-dessus et au travers.
Le champ se désépaississaient progressivement, élargissant ainsi sa zone de vision. Ce champ de blés devint alors un hectare d'herbes verdoyantes où étaient plantés quelques arbres minutieusement espacés, où l'on pourrait vivement s'abriter de la chaleur.
Au travers des collines, Max aperçut une jolie demoiselle blond platine aux pointes violettes, sous un arbre, comme si elle cherchait à se fondre avec l'ombre. Sans attendre, il courra à toute vitesse pour la rejoindre !
Max entendit un rire mignon provenant de sa bouche lorsqu'il arriva dans un périmètre proche d'elle.
Il marcha délicatement vers elle.
S'approcha d'elle.
Toucha son épaule.
— Lycca ! s'exclama-t-il, un sourire euphorique se dessinant sur ses lèvres.
Elle s'apprêta à se retourner, son gloussement dernier fut dérangeant, presque menaçant. Mais, hélas, lorsque Lycca retourna sa tête, ce ne fut pas son visage que Max découvrit. Mais bien un visage à l'allure enfantine, mais des yeux bleus exprimant une dureté et une maturité d'aciers. Les longs cheveux blond platine disparurent pour laisser place à de courts cheveux ténébreux.
Il avait l'air effroyablement menaçant, agissant comme un screamer de film d'horreur, le teint blafard, entouré de flammes, l'herbe devenant aussi flamboyante que le feu.
La forêt se transformait en Enfer à l'écoute du cri du Diable.
Ce n'était pas n'importe quel visage qui siégeait sur le diablotin... c'était celui d'Enric Terakhir.
Son premier amour.
À suivre dans la 2ème partie...
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