Partie I : Fascination (1)


 L'amour, ce sentiment capricieux, qui rend autant heureux que malheureux.

Max Torn avait pourtant fait la promesse de ne plus jamais le ressentir, par peur de ressentir cette souffrance mortelle nouveau. Alors, il se permettait, parfois, de séduire ou s'autorisait des petits flirts de temps à autre, sans ne jamais s'attacher, sans ne jamais aller en profondeur de ses relations particulières.

Max Torn était un lycéen débutant son année de Terminale ES d'une grande ville urbaine. Les Torn venaient fraîchement de déménager de leur petite ville, Darch, auquel il y avait vécu les trois quarts de sa vie. Par conséquent, Max ne connaissait pas grand monde.

À part de vieilles connaissances d'école élémentaire qu'il fut heureux de retrouver et voir à quel point ils avaient changé, Fabian Bengart, ce petit blond pâle aux yeux verts malicieux, et Diego DelPaz, ce grand châtain aux yeux noisette au teint bronzé.

En ce début d'année, Max ne se sentait pas forcément à son aise, comme s'il lui manquait quelque chose. Oui, il se sentait seul, malgré qu'il soit plutôt bien entouré et apprécié dans sa classe ainsi que dans l'ensemble des classes de Terminale. Il travaillait au mieux, sympathisait avec la plupart, même avec les professeurs qui l'appréciaient. Malgré tout, il aimerait pouvoir se créer des liens plus forts, plus sincères. Oui, comme ceux qu'il avait tissés avec ses meilleurs amis de Lætal, où il avait étudié de la Troisième à la Première en internat, avant de déménager ici.

La nuit, lorsque ses yeux se fermaient, il voyait souvent le vide, le néant total. Il se rappelait assez peu ses rêves et dans la totalité de ces rares cas, ce n'était qu'un rassemblement de choses complètement invraisemblables d'ailleurs, sans queue ni tête. Pour autant, la majeure partie de ses nuits, c'était plutôt le néant, un néant harmonieux, calme et tranquille, sans nulle surprise, aucun piment.

Deux mois après la rentrée des classes, Max eut une idée de génie : s'inscrire dans un club. Mais pas n'importe lequel, le Club Manga. Ou plutôt, y aller plus régulièrement, et s'intégrer plus intensément dans la communauté d'une petite quinzaine de personnes.

Ce petit rendez-vous, deux fois dans la semaine, était une vraie occasion pour Max de rencontrer de nouvelles personnes et discuter d'une de ses passions. Max pouvait ainsi se libérer l'esprit – on pouvait alors qualifier ce moment attendu de passe-temps –, en parallèle à sa vie d'élève banale.

Oui, le Club Manga apportait du piment dans sa vie.

Il s'entendait plutôt bien avec Arno Koï, le grand blanc brun à la mèche bleu marine et aux yeux de la même couleur que cette dernière, le Président du Club, Calib N'Kento, le petit métisse aux yeux marrons à la chevelure de feu, Lycca Tentaaz-Akaars, une blonde platine au teint pâle dont ses longs et soyeux cheveux étaient parsemés de mèches violettes accompagnés de fabuleux yeux bleu-violet pigmentés de jaune, et Lucia Cortoniño, une espagnole exaltée aux courts cheveux ténébreux avec de petits yeux foncés malicieux tirant vers le rouge.

Désormais, le soir, lorsque Max s'endormait, la vitalité et les couleurs étaient revenus dans ses rêves. Remplaçant ainsi ce néant, ce brouillard vide de véritables sens ; et ça, il l'espérait à jamais.

Max avait vraiment l'impression de s'être fait de bons, et surtout de vrais, amis grâce à ce club. Il n'en oubliait pas ses amis d'enfance, mais il avouait que c'était différent. Pas les mêmes intérêts, pas les mêmes complicités. Leurs amitiés subsistaient grâce à leurs souvenirs, et uniquement ceux-ci.

Ils se retrouvaient à la récréation, se reconnaissant dans les couloirs, pour discuter de tout et de rien. Même avec ceux auquel ils étaient moins proches, ils se saluaient dans les couloirs ou en dehors. Max appréciait sincèrement leur présence dans sa vie.

Ce jour-ci, Max était tombé sur Calib, et il ne fallut pas longtemps pour que les deux ne voient et explosent de rire. Lucia les rejoignit rapidement, les repérant de loin.

Max voyait assez peu Arno, très occupé ; mais à eux quatre, ils auraient pu former les quatre emblématiques Dalton. Arno avait déjà 18 ans et était grand, Max en avait encore 17 et l'était un peu moins, Calib était en Première S et en avait 16, et Lucia, en Seconde, avait 15 ans, s'avérant être la plus petite.

Lycca passa par là et les salua, joyeusement mais brièvement, portant un livre assez conséquent sur la poitrine, et longea les casiers jusqu'à disparaître de la vision de notre protagoniste. Il la longeait du regard, un large sourire inconscient sur les lèvres. Lycca était aussi charmante et conviviale en club qu'inaccessible en dehors.

— Maxou, elle est jolie, hein, la p'tite Lycca ! lança Calib, joueur, avec un clin d'œil.

Max tourna énergiquement la tête de gauche à droite, en plissant les yeux, et frappa doucement le dos de son ami.

— Mais, qu'est-ce que tu dis, toi, encore ?! N'importe quoi !

— Bah oui, Calib, tu sais bien qu'il préfère les brunes ! répliqua Lucia, uniquement dans le but de contester ce dernier.

Enfin, ils éclatèrent tous de rire. Puis, la sonnerie retentit. Quel dommage, il était temps de revenir en cours et se quitter !

Au moment de se séparer, Max repéra une écharpe rose pâle sur le sol, il la ramassa délicatement.

— Oh ! Mais à qui est-ce ?!

— C'est à Lycca, tiens, ramène-lui, répondit Calib, avec un sourire malicieux qui en disait long.

— D'accord, fit le jeune homme, sans arrière-pensée, sans un intérêt quelconque.

Lucia lança un léger regard derrière elle et partit, faisant mine qu'elle n'avait point entendu.

La journée passa, Max réussit à mettre la main sur l'emploi du temps de Lycca et la retrouva entre deux cours et lui rendit son écharpe. Elle fut ravie de ce geste, pensant l'avoir perdue à jamais, avec cette finesse qui lui était propre :

— Oooh merci, tu l'as retrouvée ! Merci de me l'avoir ramenée ! (Elle ajouta, enjouée :) Et, elle est encore plutôt propre, en plus.

— Évidemment, j'en ai pris soin ! répliqua Max, son sourire angélique se dessinant sur ses lèvres ; et avant qu'elle ne se retourne totalement, il la retint de la main, ne perdant pas l'occasion. Euh... Lycca, ça te dit... qu'on se voit après les cours ?

— Eh, eh, Max, au final je n'ai pas sciences physiques, donc j'ai 2 heures de trous. On pourrait aller au parc, si tu veux, proposa-t-elle, courtoise.

— Avec joie, allons-y !

Ce fut ainsi que Max et Lycca marchèrent jusqu'au parc et se posèrent dans l'herbe verte. Max avait joué au garde-du-corps tour le long de la traversée, le rôle tourné à l'extrême évidemment, cela avait fortement amusé la charmante érudite.

Au départ, leurs rapports étaient assez calmes, ils faisaient plus humble connaissance, avec cette légère gêne presque obligée étant donné qu'ils ne se connaissaient pas véritablement. Les délires vinrent ensuite, jusqu'à s'en rouler dans l'herbe et se chamailler comme s'ils avaient encore 10 ans. Max eut la chance de voir le masque de raffinement et d'amabilité de Lycca, tombé et laisser place à ses vraies émotions. Intérieures, profondes.

Après leur lutte, Max la bloqua et plaqua ses mains sur le sol derrière elle, ils riaient aux éclats. Aussi paradoxalement que cela puisse paraître, il lui posa cette question, clairement intéressé :

— Quel est ce livre que tu portais ce matin lorsqu'on s'est vus ?

— C'est L'École des Femmes, de Molière, tu connais ? questionna la jolie blonde platine à son tour, passionnée. Je fais du théâtre depuis que je suis capable de parler... et marcher !

En achevant sa phrase, elle lâcha un gloussement que Max trouva très mignon.
— Je connais, je l'ai vu en Seconde, répondit-il, simplement, puis reprit, intéressé. Du théâtre ? Oh, c'est cool ! Ça explique à quel point tu es une aussi brillante comédienne ! Genre... pour paraître inaccessible alors que tu l'es pas !

Max comprit enfin la facilité de la jeune femme à changer de personnalité comme bon lui semble, pour jouer des rôles, contrôler ses émotions, l'image qu'elle renvoyait aux autres...

Lycca prit alors un air faussement offusqué.

— Je ne vois pas ce que tu veux dire, Sacripant !

Elle vit qu'elle l'avait perturbé, un instant, et ne se laissa pas prier. Elle le fit basculer et prit sa place, le dominant de sa hauteur.

— Mais toi, tu es sûr que le théâtre ne t'intéresse pas ? Vraiment, je trouve que tu as du potentiel.

— Oh, vraiment ? demanda-t-il, agréablement surpris.

C'était un honneur d'avoir un compliment sincère de la mystérieuse demoiselle.

— Évidemment, tu crois que je dis ça à n'importe qui ?! grogna-t-elle, les yeux plissés, tirant la langue.

Max lui lança un grand sourire en guise de réponse et, par la suite, tenta de la repousser. Lycca n'avait pas bien prévu son plan, trop près de la pente, et ils roulèrent dans la descente. Entre fous rires et paroles, le temps passa. Trop vite, selon Max.

Ils avaient passé un super moment, mais malheureusement beaucoup trop court pour le jeune lycéen. Ces deux heures avaient défilé bien trop vite à son goût.

Il se porta garant pour ramener au lycée, et plus exactement à son cours d'histoire-géo, la belle et inébranlable Lycca Tentaaz-Akaars, la Terminale L, et vice-Présidente du Club de Théâtre. Cette fille surprenante auquel il n'aurait jamais pensé apprécier autant, dès les premiers regards qui plus était.

Elle lui avait déposé une bise, de nouveau très conventionnelle, mais ses chuchotements s'exprimaient sincèrement : « Ne t'inquiète pas, on en aura d'autres des moments comme celui-ci... si tu le désires. »

Puis, elle tourna les talons et pénétra dans la pièce, laissant notre pauvre Max au dépourvu avec un sourire dont il n'en comprenait pas encore le sens. Ce fut ce premier moment au parc, ces paroles, qui scellèrent leur étonnante et harmonieuse connexion.

Après la venue des couleurs, Max put apercevoir les nuages et la lumière des cieux remplir ses doux songes.

Depuis le début d'année, les choses avaient beaucoup changé pour notre protagoniste, de manière plutôt très positive en plus. Max était toujours autant investi dans le club qui lui avait permis de se faire de nouveaux amis, s'était mis à la muscu, principalement pour entretenir sa forme ; ce qui lui permit aussi de se faire un autre groupe de pairs, dont le Capitaine de l'équipe de Football Nawaach, un charmant asiatique au mieux de sa condition physique.

Mais sa plus grande résolution fut de rejoindre le Club de Théâtre, dirigé en grande partie par l'élégante et l'imprenable Lycca Tentaaz-Akaars – sans en oublier de maintenir son assiduité pour les cours, bien évidemment.

Oui, comme elle lui avait suggéré, ils n'avaient aucunement arrêté de se voir. Ils avaient continué à se rapprocher encore et encore.

Bonté divine ! Max n'aurait jamais pensé s'attacher autant à cette fille surprenante et impressionnante ... pourtant inaccessible pour les garçons de son rang.




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Salutatioooons Amis Littéraires et d'Ailleurs ! 

Je vous présente ma première romance ! Une romance quelque peu particulière ! 😁

Oui, c'est la première oeuvre réaliste non-engagée que j'ai écrite. C'était assez particulier, mais un excellent exercice !  

Qu'en pensez-vous ? Quelles sont vos hypothèses pour la suite ? 🙂

N'oubliez pas de lâcher votre petite "vote" si jamais vous appréciez l'univers !  Et commentez vos avis et impressions pour que je puisse progresser  ! 😉


Ah, et voici mes codes :

- Je commence souvent mes chapitres par une introduction en gras et italique.

- Gras : Nouveaux lieux.

- Gras & Italique : Nouveaux Personnages.

- Soulignage : Evénements ou titres (première apparition).

Au plaisir de vous lire, des Bisous !

CDK.

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