Chapitre 58

Ça fait maintenant des minutes qu'on est là, assises sur le canapé, le regard fixé sur ce bâtonnet. Je ne sais pas ce que je ressens actuellement.

Tout est flou, je m'y attendais pas.

Putain de merde, c'est incroyable à quel point tout peut changer en une seule journée.

Je suis enceinte.

Tout s'explique mieux.

— Bon... félicitations, Opal ! s'exclame ma sœur pour briser ce silence. Je suis sûre que tu feras une bonne mère pour ce gosse et je serai là pour toi.

Je lance un regard noir à ma sœur et elle perd vivement son sourire.

– Tu n'es pas heureuse ?

Heureuse ? Je ne sais pas.

Je suis encore perdue.

– Opal, ne te mets pas dans un état pareil, ajoute ma sœur en s'agenouillant devant moi. Tu peux tout recommencer, tu peux élever un enfant, le chérir... tout ce que tu n'as pas pu faire avec Alexa, tu peux le faire avec ce gosse. Je suis sûre qu'il te portera plein de bonheur.

Elle pointe mon ventre.

– Je serai là pour toi, continue-t-elle d'une voix douce. Maman, Owen seront là pour toi. Sans oublier le père du gosse, enfin s'il n'assume ses responsabilités... Mais il va accepter, crois-moi. Un bon coup de ceinture dans la gueule et il sera épanoui d'être daron.

Des larmes comment à couler le long de mes joues. Putain de merde.

Je suis à nouveau mère. J'ai un truc dans le ventre, un petit truc qui vit. Je... Oh mon Dieu.

Je prends ma sœur dans mes bras et je me mets à rigoler. Je rigole de joie mais aussi d'anxiété. Un tourbillon d'émotions ravage en moi. Joie, peur, bonheur, crainte... je ne sais plus quoi penser. J'attends un enfant... j'attends mon second enfant.

— Ofelia... maman va me démolir, dis-je en riant.

Je m'écarte de ma sœur, qui elle prend une mine moqueuse.

— Ce n'est pas elle qui va te démolir, mais Owen. Il ne sait toujours pas qu'Alexa est ta fille...

Ah.

Elle vient tout juste de briser l'ambiance. Owen...

Dios Mio, je n'ose même pas imaginer sa réaction quand je lui dirai ce secret. Il va être tellement déçu de moi... Et Matthew ! Comment il va le prendre ? Est-ce qu'il voulait un gosse ? Et s'il me rejette ?

Qu'est-ce que je vais faire ?

Comme si ma sœur a entendu mes pensées anxieuses, elle tente de me réconforter, mais je pense toujours à Matthew. Il faut que je lui dise.

Soudain, quelqu'un sonne à la porte.

Je pars voir qui est-ce et je tombe sur Verena, habillée en pute, comme d'hab.

Ma sœur commence à l'insulter et alors que je m'apprête à fermer la porte, elle bloque le passage avec une de ses échasses.

— Opal... ça fait longtemps qu'on s'est pas vu ! s'exclame-t-elle faussement.

— C'est plutôt mon poing qui t'as pas assez vu, menace Ofelia à côté de moi.

Mierda ! Qu'est-ce qu'elle veut encore ?

— Calme-toi Ofelia, grondé-je ma sœur avant de mettre mon attention sur la puta. Que quieres, Verena ? ( qu'est-ce que tu veux, Verena )

Verena me sourit, me montrant ses dents impeccablement blanches. Elle redresse la lance de son sac sur son épaule et me pointe du doigt.

— Je sais pourquoi tu es revenu, Opal. Et je te conseille fortement de rester à ta place.

Je hausse un sourcil. Elle me cherche vraiment cette conne ?

Je tiens son regard et lui souris hypocritement.

— Comment ça, Verena ? Tu te sens concurrencé ? provoqué-je.

Elle rit aux éclats et ma sœur retourne à l'intérieur en pestant plusieurs insultes à son égard. Tant mieux qu'elle s'est cassée, Ofelia est une vraie boule de nerf quand elle s'y met.

Puis, Verena me lance un regard noir qui me fait froid dans le dos.

— Tu veux reprendre ta place auprès d'Enrique. Tu veux sa fortune. Je sais qui tu es Opal et écoute-moi bien, pendeja : Approche-toi encore d'Enrique et c'est ton gosse qui en subira les conséquences.

C'est à mon tour de rire. Verena... cette conne a toujours était jalouse de moi, depuis notre enfance. Elle me fait ce genre de menace, mais jamais ses menaces sont vraies. Elle veut juste faire une pression sur moi, mais je sais qu'elle n'a pas de couilles pour ça.

Je reprends mon sérieux subitement et provocatrice, je lui pousse l'épaule.

— Tu n'as de fierté, Verena ? Tu viens me menacer chez moi et tu oses me dire que tu vas t'en prendre à un enfant qui n'a rien à voir de notre conflit ? J'ai oublié à quel point tu es aveuglée par le pouvoir et la richesse, lâché-je d'une voix froide.

Verena époussette son épaule avec une mine dégoûtée. Elle ouvre sa bouche, mais je l'interrompre :

– Et ne t'inquiètes pas pour ta place. T'auras toujours ta place « pute numéro une ».

Verena serre les poings, visiblement en colère. Elle me pointe du doigt mais avant qu'elle ne dise ne serait-ce un mot, un jet d'eau débarque de nul part la mouille. Surprise, je suis la direction de jet d'eau avant de voir ma sœur avec l'arrosoir dans la main. Elle me fait un clin d'oeil et je lève les yeux au ciel.

Ofelia, j'adore cette fille.

Verena crie et court jusqu'à sa voiture de luxe, mais elle tombe comme une merde sur l'herbe. Je ne retiens pas mon rire, et honteuse, elle réussit à entrer dans sa voiture avant de partir en trombe.

– Elle a bien mérité, soupire ma sœur en arrivant près de moi.

– Nan, sans blague ! ironisé-je avant d'entrer à l'intérieur.

*

Quelques jours sont passées et aucun signe d'Halina ou encore sa pote Verena. Tant mieux !

J'ai révélé à ma mère que j'attends un autre enfant, et celle-ci était surprise pendant quelques heures avant de me donner pleins de conseilles sur comment occuper un gosse. Et je vais pas vous mentir, mais j'avais rien à foutre.

Le fœtus a à peine un ou deux mois dans mon bidon, il est encore tôt pour parler comment changer la couche d'un gosse ou comment l'apprendre à faire rire.

Mais mère poule comme elle est, c'est elle qui est partie à ma place pour prendre un rendez-vous avec un gynécologue.

Juste à cette pensée, je soupire d'un air las et pose ma main sur mon ventre, comme si j'attendais une stupide réponse à ce gosse.

– Putain ! Mais pourquoi il répond pas au message ! m'agacé-je. Je vais le tuer, ce con !

Ofelia me lance un regard en biais avant de reporter son attention sur ses révisions. Ma mère ne répond rien, étant habituée de mon caractère.

– Je l'ai envoyé quatre cent messages et ce connard ne prend pas la peine de lire mes messages ! Je vais pleurer, me plains-je en jetant mon téléphone sur la table.

– Opal, surveille ton langage ! me sermonne ma mère en quittant son regard sur la télé pour me regarder.

Je hausse les épaules et quelqu'un sonne à la porte. Encore.

Putain !

Avec flemme, je pars ouvrir qui est l'enfoiré qui veut me faire chier, mais quand je croise ce regard brun que j'aime tant regarder, tout s'arrête. 

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