chapitre 57
Étant donné que je m'ennuie grave depuis que je suis revenue au Costa Rica, j'ai décidé d'aller voir ma mère sur son lieu de travail. Revenir dans cet hôpital me fait ressurgir des milliers de souvenirs quand j'étais encore jeune. Du genre, j'ai resté figé devant un couloir quand un souvenir m'est revenu. Je me voyais avec mon frère faire une course poursuite avec les collègues de mon père.
Mais ce qui est le plus douloureux, c'est de revoir l'esprit de mon père dans cet endroit. C'est ici où il a commencé à travailler, et c'est ici, où il a perdu la vie.
Je pousse un soupir de tristesse.
— Alors, Opal. C'est quand les enfants ? demande une collègue de ma mère.
Ma mère lui donne un coup de coude tandis que je lève les yeux au ciel avec humour.
— Déjà, il faut un homme, tia Jane,dis-je avec un sourire.
Si elle savait que j'ai déjà une petite fille...
Jane est une des amies d'enfance de ma mère, qui d'ailleurs, m'a vu grandir. Je la considère presque comme ma mère et je passais beaucoup de temps avec ses enfants. Mais aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Ses gosses se sont tous partis faire leur vie dans les quatre coins du monde.
Après c'est compréhensible, j'ai fait la même chose.
— Opal, ne pense plus à ce gros brute d'Enrique, souffle Jane. Oublie-le et passe à autre chose. Rencontre d'autres hommes, tu trouveras cette personne ensuite.
Je souris comme une conne. Je pense avoir déjà trouvé cette fameuse personne. Et cette personne ne me répond plus au téléphone depuis des jours...
— Jane, mange ta soupe, soupire ma mère. Opal, manges un peu ! Ça fait des jours que tu ne manges plus !
— Ce qui est normal car tu fais tout le temps de la soupe, dis-je, écœurée.
Quoi ? Je n'aime pas la soupe. Ma mère rentre tard de son travail et je sais qu'elle est assez fatiguée pour faire un bon repas, mais ma sœur et moi, nous sommes des grosse nulles en cuisine. J'arrive à faire une omelette ou encore des pâtes, mais ça devient écœurant de manger cette nourriture tout le temps.
Je reste encore quelques minutes avec elles avant qu'elles repartent à leur travail.
Pendant ce temps, je pars au centre-ville et faire un peu de lèche-vitrine. Je m'arrête ensuite devant un magasin de vêtements pour enfant avant d'y entrer. Bientôt c'est l'anniversaire d'Alexa, alors l'acheter quelques vêtements pourrait lui faire plaisir. Après c'est une gosse et les gosses sont cons, du coup elle n'aurai pas de choix à porter ses vêtements.
Alors que mes bras sont chargés d'une pile de vêtements, je m'arrête aux rayons pour les nourrissons. Pleins d'accessoires pour nourrissons sont sous mes yeux et je me dis que ça pouvait être moi à la place de ma cousine Oxana.
Mais...
Je viens tout juste de me rappeler un truc.
Je n'ai pas eu mes règles depuis presque deux mois.
Mon cœur rate un battement avant de s'affoler et rapidement je pars à la caisse pour payer mes achats. La vendeuse a dû voir mon visage inquiet car elle me demande si tout va bien. Je lui réponds par un sourire sympa et quand elle me tend le sachet, je l'arrache carrément entre les doigts avant d'y aller acheter un foutu test de grossesse dans une pharmacie pas trop loin de chez moi.
Peut-être je m'inquiète pour rien. C'est normal... oui ça arrive à certaines femmes où elles n'ont plus leurs règles depuis des mois.
Mais je m'en rappelle soudainement que Matthew et moi, on ne s'est pas protégés.
Putain de merde.
Quand je retourne chez moi, c'est avec angoisse que je pars au toilette. Quelques seconde plus tard, je reviens dans la salon avec le bâtonnet dans ma main. La main tremblante, je la dépose sur la table basse et attends quelques minutes qui me semblent interminables.
Calme Opal, c'est rien. C'est faux. Oui, c'est faux.
— Hermana, t'as... Oh !
Ofelia voit le test de grossesse sur la table puis ses yeux se convergent sur moi. Ils sont tellement grands qu'on pourrait les comparer à des putains de bols.
— Opal, no me dices que... ( ne me dis pas que )
— Non ! Du moins, no sé, ( je sais pas ) lâché-je à bout de souffle.
Ma sœur prend mes mains avec un sourire de compassion. Pour une fois elle ne fait pas sa conne. Mais honnêtement, j'ai besoin de soutien.
— Je serai là, hermana. Aller viens, on va voir s'il y a un nouveau membre dans la famille Lopez.
Elle m'attire vers la table basse.
Ça y est, c'est le moment.
Avec ma sœur, nous nous échangeons un regard avant de fixer le bâtonnet. Et je vois... un... deux bâtons rouges.
— Dios mio, lâché-je en même temps que ma sœur.
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