Chapitre 38


Katelyn jauge Ramirez avec un regard rempli de dédain tandis que moi je n'ose plus dire un mot, interdite.

— Je ne vous le répéterai pas, partez.

Puis Katelyn me fixe et m'esquisse un sourire qui fait froid dans le dos. Je soutiens son regard. Si elle croit vraiment me faire peur...

— À plus, Opal !

Quand elle tourne ses talons, je retrouve ma voix et rapidement, je crie sur la rousse.

— C'était quoi ça ? demandé-je avec dédain.

Elle lève les yeux au ciel.

— Je t'ai aidé à te débarrasser de cette conne. Tu devrais plutôt me remercier !

Je ris jaune. Pardon ?

On se déteste et je ne vois pourquoi elle a voulu m'aider ! Elle a sûrement quelque chose en tête, comme me faire regretter de mes paroles de l'autre jour... Avec le temps j'ai appris à me méfier de Ramirez, cette fille n'est pas nette.

Je lui pointe de doigt, toujours irritée.

— Te remercier ? Écoute-moi Ramirez. Je peux me débrouiller seule et je ne vois pas pourquoi la pute de service veut m'aider, mais je conseille de ne pas foutre ton nez dans MES affaires !, sifflé-je entre mes dents.

Je lui lance un dernier regard lourd de sens avant de rentrer dans le camion.

*

Le trajet s'est fait rapide, mais mon esprit est embrumé avec cette brune de Katelyn.

Sérieusement, pourquoi elle me déteste ? Je n'ai rien fait et puis, elle a déjà un mec, alors pourquoi me dire de ne plus approcher de Kingston ?

Peut-être c'est Matthew qui me cache un truc. Peut-être il déjà eu une relation avec cette chose...

Juste en pensant à cela, je grince mes dents.

Je ne veux pas une entremetteuse dans notre début de relation !

Tout à coup, je vois un ballon de basket se diriger droit vers moi. Avec réflexe, je me décale juste à temps quand le ballon passe à côté de moi, et avec une main sur le cœur, je fixe avec les gros yeux le militaire qui a voulu me défigurer mon magnifique visage.

Ah... et comme par hasard, c'est ce Assim... Ouais...

Je pense qu'il a toujours une dent contre moi depuis l'autre jour. Je ne sais pas si je dois m'inquiéter, peut-être un jour on retrouvera mon corps démembré à cause de lui.

— Merde ! Je suis désolé, Lopez ! crie-t-elle en trottinant vers moi.

Je croise mes bras, toujours surprise.

— C'est de l'ironie ?

Il s'arrête devant moi et passe une main dans ses cheveux courts.

— Non, sérieusement c'était pas voulu, dit-il d'un ton sincère. Ça va ? Chaque quand je te croise, tu a l'air triste et perdue dans tes pensées noires.

Je déglutis. Il a raison.

— Une jolie fille comme toi ne dois pas avoir cet air de chien battu, continu-t-il avec un clin d'oeil.

J'arque un sourcil.

— Si tu as toujours la même ambition depuis notre rencontre, je te dis déjà que c'est mort et que j'ai toujours cette envie de te refaire le portrait, claqué-je d'une voix ferme.

Assim me regarde sans rien dire avant d'éclater de rire.

En vrai, je n'ai plus pensé à lui. Enfin, Assim est devenu plus calme et ne cherche plus d'emmerdes. Et puis, il s'est fait rétrograder à cause de son comportement juvénile.

— Ça te dis de faire quelques paniers ? me propose-t-il en désignant le terrain de basket avec sa tête.

Je reste confuse pendant quelques secondes avant d'accepter sa proposition. Même si je ne sais pas jouer au basket, cela m'évitera d'être plongée de mes pensées noires.

Assim me lance le ballonet c'est avec peine que j'arrive à le prendre.

— Pourquoi t'es toujours dans tes pensées ? me demande-t-il.

Je soupire.

— Parce que je suis humaine ? Si un humain n'a pas de pensée, alors il n'est pas humain.

— Je comprends rien à ce que tu dis, rigole-t-il gêné.

Je lance le ballon vers le panier et le loupe. Je sens mon visage se décomposer. Fait chier !

— C'est normal qu'un humain est dans ses pensées, dis-je en le regardant prendre le ballon. C'est ce qui nous distingue des animaux. Un animal n'arrive pas à penser, à prendre du recul, de voir le bien et le mal or un humain, si. Parfois penser est vital pour certain. On a besoin de quitter ce monde injuste et aller dans notre monde imaginaire.

Assim me lance un regard avant de lancer son ballon et fait un panier.

Putain, je suis une quiche en sport !

Je récupère le ballon et me place devant le panier.

— Et à quoi tu pensais ?

Je reste silencieuse et fixe le goudron. À quoi je pensais ?

— À ma vie. J'ai des problèmes et j'essaie de les résoudre moi-même, soufflé-je. Ma vie amoureuse est compliquée, ma vie au Costa Rica est aussi compliquée. Je suis perdue.

Je me retourne vers Assim et le mire intensément.

— Peut-être tu devrais voir la personne que tu aimes et lui expliquer ce qu'il ne va pas, me conseille-t-il d'une voix neutre. Dans une vie amoureuse, il n'y a pas une seule personne, mais deux. Et ces deux personnes doivent décider ensemble, doivent affronter les obstacles. Si ce n'est pas le cas, alors ce n'est pas une vie amoureuse.

Je fronce mes sourcils avant d'ouvrir ma bouche, comme si Assim a éclairé une ampoule dans ma tête.

— Tu as sans doute raison.

Je lance le ballon et je fais enfin ce putain de panier !

Je lâche une exclamation de joie.

— Je te vois bien psychologue, lui dis-je en croisant mes bras contre ma poitrine. Finalement, tu n'es pas si connard que ça.

Il me lance un clin d'œil et je lui salue avant d'aller rejoindre les autres au self.

Assim m'a donné une idée pour améliorer ma vie de couple.

J'entre rapidement dans le self bondé de monde et je cherche du regard Matthew. Je le vois à côté de cette conne de Katelyn...

Rrr...

Elle me voit et me lance un regard noir de colère.

Je m'avance à grand pas vers eux, et mon cœur bat de plus en plus vite. Comme si j'allais commettre quelque chose de mal, mais en réalité non, c'est pour moi, pour nous.

Matthew me remarque et arque un sourcil.

— Opal ? Qu'est-ce que tu fais là ? me demande mon frère, assis en face de Matthew, à côté de sa petite-amie.

Je déglutis.

Je fais signe à Matthew de se lever et il le fait.

— Un problème ?

Je prends un grand souffle avant d'enlacer sa nuque avec mes bras. Je sens le regard de tout le monde sur nous et le celui de Matthew se fait de plus en plus curieux.

Puis je me lance. Je dépose mes lèvres sur les siennes, provoquant un silence dans le self.

Dans ta gueule Katelyn !

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