PDV Matthew 

— Mec, j'ai peur, souffle Owen.

À travers ma paire de lunette, je l'observe avec sans intérêt.

Avec Owen, j'ai plus impression d'être un psychologue, mais bon, je pense qu'entre pote on doit se souder.

— Pourquoi ?

Owen passe une main nerveuse dans ses cheveux courts et regarde la piscine avec inquiétude.

— C'est à propos de Sélène. Si ma mère n'accepte pas Sélène, je pense être le mec le plus malheureux sur Terre.

Je lève les yeux et reprends la lecture de mon livre. Il m'a vaguement parlé de sa mère et il m'a toujours donné l'image d'une marâtre qui souhaite que les enfants l'obéissent, enfin voilà quoi.

Je pense qu'il n'apprécie pas sa mère, surtout depuis qu'elle s'est mise en couple avec un autre homme.

— Et puis si elle n'accepte pas, tu peux toujours faire ta vie avec elle. On ne vit plus au XVIII siècle où il fallait impérativement l'accord des parents pour se marier.

Il lâche un rire jaune.

— Ça se voit que t'es pas un costaricain !

Je partage son rire et dis d'une voix sérieuse :

— Sérieusement mec, Sélène est une bonne fille, je ne vois pas pourquoi ta mère va la refuser...

— Ma mère n'aime pas trop les blondes, dit-il gêné. Elle a eu un conflit avec una rubia, et depuis ce conflit elle s'est dit que toutes les blondes sont pareilles. Je m'en rappelle l'autre fois qu'elle s'est battue avec cette blonde, elle nous a dit à mes sœurs et moi « Aucun de vous emmènera un jour un blond ou une blonde devant moi ! »

— Vous êtes quand même grave...

— C'est comme Opal et les rousses. À cause de cette Mexicaine, ma sœur est méfiante envers les roux.

Cela m'arrache un sourire. J'adore la famille Lopez. Ils sont tellement originaux, mais bizarre aussi.

— Du coup Matthew, reprend-t-il, Avec Katelyn, quelque chose avance...

— Je t'arrêtes tout de suite, le coupé-je ne me levant du transat. Il y a rien qui se passe entre elle et moi et puis, elle m'intéresse pas. Elle est en couple.

Owen me lance un regard étrange.

— Bien sûr...

— Je suis intéressé par une autre fille, si tu veux savoir et je ne te dirai pas c'est qui !

 Ô grand jamais je lui dirai que c'est sa sœur qui m'intéresse. Le jour quand il connaîtra ça, il va me décimer, c'est sûr ! Et puis, Opal voudrait lui dire elle-même...

Ofelia arrive comme une tempête devant nous et me bouscule en même temps. Sonné, je l'observe, interdit. Mais qu'est-ce qui arrive à celle-là ?

— Owen, Owen ! Tu sais où se trouve Opal ? crie-t-elle d'une voix colérique.

Ouh... Une Lopez en colère. À éviter selon Owen et Opal.

Owen la fixe, perdu.

— Non, pourquoi...

— Menteur ! Je sais que toi et Opal vous me cachez beaucoup de choses !

— Ofelia, je s'en sais rien et puis, si je le savais je ne te le dirai pas, claque Owen.

Ofelia pousse un cri de rage.

Owen m'a dit un jour qu'Opal et lui sont très complice. Plus complice qu'avec Ofelia. La pauvre Ofelia a subi plusieurs fois les quatre cents coût de son frère et de sa sœur durant l'enfance.

La pauvre, je la plains.

— Elle m'a piqué ma crème pour les cheveux ! Je jure si je la retrouve, je la tue !

Elle tourne ses talons et me lance un regard noir.

Entre son frère et sa sœur, c'est elle qui me fait la plus peur. Elle a l'air tout le temps en colère...

Je me retourne vers Owen.

— Dis, tu sais où se trouve ta sœur, n'est-ce pas ?

Il hoche la tête et explose de rire.

Je tourne ma tête d'une manière désespérée et m'apprête à rentrer à l'intérieur de la maison, mais une personne au loin attire ma curiosité.

Crinière bouclée, petite et fine, c'est Opal. Mais je fronce les sourcils quand je remarque qu'elle parle avec un homme dos à moi. Un sentiment étrange m'empare.

C'est qui lui ? Qu'est-ce qu'il veut ?

Quelques minutes plus tard, l'infirmière revient vers nous, le visage pâle. Elle croise mon regard et détourne le sien rapidement.

Une chose est sûre, on dirait qu'elle n'a pas apprécié la présence de ce gars.

Je l'intercepte et lui tient le bras.

— Opal, quelque chose ne va pas ?

La brune racle sa gorge et je remarque qu'elle serre entre ses doigts un morceau de papier.

— Je suis fatiguée. Laisse-moi tranquille.

Elle se dégage de mon emprise et part, me laissant confus.