Chapitre 29

Cinq jours plus tard.

Noël avance à grand pas. Nous sommes le 19 décembre et le travail devient de plus en plus intense. Entre les nouvelles prises de sangs et des interventions dans des villages voisins, je n'ai plus assez de temps pour bien dormir.

Je ne vois pas le temps passer à vrai dire. Je suis toujours derrière mon calepin et à soigner les éventuels patients. Je sors uniquement de la clinique pour aller manger ou dormir. Et puis, cela me ne dérange pas.

Tant que je croise pas Matthew et sa pute, cela me convient !

Enfin bref.

Encore une journée passée.

Je rejoins Lucy et Ana, et nous partons au self.

— Askip, on va manger du foie gras fait par le cuisinier, m'annonce Lucy.

— Surtout, il y aura des litchis ! Ça va être la première fois que je vais en manger ! ajoute Ana.

Elles me mettent déjà l'eau à bouche, ces imbéciles !

Quand nous entrons dans le self, une bonne odeur plane dans l'air avec une musique de Noël au fond. J'ai toujours adoré les fêtes de fin d'année. Cette atmosphère festive, cette joie, les retrouvailles... J'ai hâte !

Nous nous servons, puis nous partons nous installer à notre table habituelle. Comme à mon habitude, je cherche Kingston dans cette vaste salle et je le vois au loin à côté de mon frère et de la pétasse brune.

Il croise mon regard, et rapidement je fais mine d'être intéressée au sapin de Noël. Pendant ces cinq jours, il n'a pas cherché à me voir en plus. Tss...

Tout à coup, quelqu'un se met à jouer de la trompette, me faisant sursauter. Une silence plane dans la salle et le Colonel monte sur une table et aborde un visage froid. Colonel de merde, qui a mis ma vie en péril.... Tss...

— Chers compatriotes, je souhaite que vous passez un bon moment avec le délicieux repas du cuisinier, annonce-t-il d'une voix forte.

On entend un ventre gargouiller sur l'autre table, faisant rire toute la salle.

Je cache mon sourire derrière ma main.

— Je ne vous dérangerais pas plus longtemps, reprend-t-il. Étant donné qu'on est presque à la fin de l'année, je décide de vous accorder trois semaines de répit afin de profiter de bon moments avec votre famille et vos amis. Vous le méritez tous, surtout aux infirmiers qui se sont voués à nous. Enfin bref, le départ est pour après-demain, il n'y aura pas assez de place pour tout le monde...

Comment ça pas assez de place pour tout le monde ?

Un brouhaha s'élève dans la salle alors que Colonel quitte le self. Je suis perdue... Dîtes pas qu'il fallait inscrire son prénom quelque part dans cette foutue base militaire ?!

Je commence à stresser. Hors de question que je reste ici pour les fête ! Je veux revoir New-York !

— Mais... Je veux pas rester ici, moi, s'exclame Ana, apeurée.

— J'irai voir mon frère après, annoncé-je, sérieusement.

Après le repas, je me dirige à grand pas vers Owen. Je pose ma main sur le bras de mon frère et je remarque Kingston à côté de lui. Je l'ignore et fixe Owen.

— Sœurette, un problème ? dit-il avec un sourcil haussé.

— Votre Colonel... Il a dit qu'il y aura pas assez de place pour tout le monde pour retourner à New-York...

— C'est ça qui t'inquiète ? J'ai inscrit ton prénom sur la liste, mais tes amies, non...

Je pousse un soupir de soulagement.

— D'accord, dis-moi, où se trouve cette liste ?

— Juste à côté de la salle commune, répond mon frère. Hermana, je te souhaite une bonne nuit ! Tu viens Matthew ?

— J'arrive dans quelques minutes, chuchote-t-il, les iris ancrés dans les miens.

Alors ce moment arrive. Il a décidé de me parler.

Je voudrais prendre mes jambes à mon cou, mais j'ai besoin d'explications. Kingston me fait signe de le suivre. Nous sortons du self.

— Je crois que tu as besoin d'explications, commence-t-il d'une voix neutre.

— Nan, sérieusement ! ironisé-je en levant grossièrement les yeux au ciel.

— Opal, je sais ce que tu es en train de penser, souffle-t-il. Il ne se passe rien entre moi et Katelyn...

Je ris jaune et m'assois sur un banc.

— Oui bien sûr ! La meuf saute à ton cou, heureuse de te retrouver et puis elle te colle au cul depuis cinq jours en t'empêchant de venir me voir, mais oui, il ne se passe rien entre toi et ta Katelyn !

Kingston sourit en coin et ses yeux brille d'une lueur étrange.

— Opal...

— Quoi ?, le coupé-je, un sourcil haussé. Cela me ne regarde pas après tout ! Je suis que la roue secours, mais bon.

— T'es jalouse !

Moi, jalouse ? Jamais. Et puis, il forme un beau couple avec cette Katelyn. Katelyn, cette pendeja...

Je ris faux.

— Non.

Matthew prend place à côté de moi, toujours en rigolant. Il prend ma main et la serre fort.

— Opal, Katelyn a déjà un petit-ami et elle est une de mes amis d'enfance. Il y a rien à s'inquiéter...

Je le frappe au bras avec toutes mes maigres forces.

Cábron ! l'insulté-je, irritée. Je t'ai attendu pendant cinq jours et tu n'es jamais venu ! Toi avec ta pote d'enfance, vous êtes chelou.

Il passe un bras au dessus de mes épaules et je le laisse faire.

— Je voulais te voir, je te rassure. Mais Katelyn voulait à tout prix raconter ses aventures au Pakistan.

Satanée Katelyn...

Je ne dis rien et je sens la brise me caresser le visage.

Je me suis inquiétée pour rien... Je deviens hystérique !

— Tu sais, Owen m'a invité pour Noël, m'annonce-t-il pour changer de sujet.

Curieuse, je lève un regard vers lui.

— Ah bon ? Je ne savais pas. En tout cas, sois-en sûr. Tu ne vas pas t'ennuyer avec les Lopez pendant Noël.

— Mais ce n'est pas tout et je pense que tu ne vas pas aimer. On va fêter Noël à Costa Rica.

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